Citations de Cédric Sire (620)
Neuilly-sur-Seine.
20 janvier, neuf heures du soir.
Une petite goutte de sang d'un rouge intense tomba sur le coin de son assiette. En frappant la porcelaine, elle dessina un minuscule soleil rouge, hypnotique.
La vision de la goutte de sang avait interrompu son geste.
Surprise, Madeleine se pencha sur la tache rouge qui maculait son assiette.
Comme dans les contes, il y a toujours des ogres qui conservent leurs victimes dans des congélateurs…
Elle voulut lui dire qu'elle ne s'était pas coupée, qu'elle ne comprenait pas de quoi il parlait, mais des gouttes de sang, de plus en plus nombreuses, s'écoulaient sur son assiette et sur la nappe blanche. D'une manière ou d'une autre, elle s'était coupée. Elle poussa sa chaise en arrière pour s'écarter de la table, et l'écoulement de sang continua sur le plancher du salon.
Ce n’était pas sur lui qu’Amina Constantin avait tiré.
— Oh, putain, non, murmura Eva en se précipitant dans l’encadrement de la porte.
C’était trop tard.
— Vite ! cria-t-elle.
— Laisse-moi faire, déclara Leroy en se précipitant devant elle.
Il donna un violent coup d’épaule dans la porte. Puis un deuxième.
Au troisième, la porte finit par s’arracher de ses gonds.
Une détonation retentit.
Leroy se jeta en arrière.
— Erwan ! hurla Eva.
Son collègue roula sur le sol. Il était livide, mais n’avait rien.
Dans ses rêves, dans ses cauchemars, elle l'a revu tant de fois.
L'ogre en train de tuer sa sœur.
Le sang giclait sur elle - le sang brûlant de sa sœur jumelle.
Elle ne peut rien faire.
Elle n'a que six ans, dans sa petite robe blanche, dans son petit corps fragile.
Certains vivent, certains meurent. La vie est un jeu. Heureusement, on peut tricher...
-Qu'est-ce que c'est que ça ?
-Des pivoines.
-Je vois que ce sont des pivoines. Je te demande ce que ça veut dire.
-Elles sont pour toi.
-Mais bordel, je déteste les fleurs !
- Êtes-vous le diable ?
Le sourire du spectre devient rire.
- Je ne suis plus rien, désormais. Un mauvais souvenir qui peine à s'effacer. Une ombre que personne ne souhaite remarquer. Je suis venu accomplir la seule besogne que je fais bien.
Le sang de la victime s'étalait partout, en vagues brunes, noires, ou encore rouges et humides, scintillantes, comme chargées de diamants, partout sur les murs, les meubles, le sol. Ce que le meurtrier n'avait pas emporté avec lui.
On n’arrêtait pas les cauchemars. Ni maintenant, ni jamais. Essayer de les affronter ne faisait que les rendre plus forts. Essayer de remonter leur piste ne pouvait que ramener aux territoires insaisissables de l’âme et à la nuit absolue, insondable, dont ils étaient issus. Insidieux. Instoppables.
Les flammes arrivaient toujours, à la fin. Il n'y avait jamais de victoire face à elles.
Au fond de leur coeur, ne croyant pas qu'ils meurent, mais qu'ils changent seulement d'habitation, les Daces sont les plus heureux du monde devant la mort.
Je - ne - suis - pas - fou.
Il se le répète une centaine de fois, le regard dans le vague.
Son regard ne peut se détacher du coffre ouvert. Son espace vide semble l'aspirer.
Il aperçoit son reflet sur le métal. Une ombre noire.
A moins que ce ne soit de la panique .Il la sent , tel un poison , se répandre dans ses veines.
Deux faces d'une même pièce. Deux individus hors norme dans un système étriqué.
Putain être aussi con , ça doit être douleureux.
Quand la mort nous ouvre ses bras , elle nous montre qui nous sommes vraiment .
L'amour est peut-être aveugle . Les rétines ne le sont pas .