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Citations de Chantal Delsol (196)


Après une expérience de cinquante années de marxisme et d’une génération passé dans le (néo-)libéralisme, on assiste à des formes de rejet de la démocratie libérale dont il convient d’analyser les causes. Pour un nombre croissant de ressortissants d’Europe centrale et de l’Est, la démocratie ne peut plus être en effet ni populaire, ni libérale.
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La littérature hongroise de Transylvanie, bien que privée d’Áron Tamási et de Miklós Bánffy, tous deux installés en Hongrie, continue à prospérer. Parmi les prosateurs, on notera les nouvelles grotesques d’Ádám Bodor, les romans sociaux de Tibor Bálint, Gyula Szabó et István Szilágyi. Au théâtre, János Székely, András Sütő et Géza Páskándi s’interrogent sur la responsabilité de l’individu face au pouvoir. La poésie néo-avant-garde de Domokos Szilágyi ou le classicisme allégorique de Sándor Kányádi figurent parmi les œuvres les plus lues dans l’espace hungarophone.
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Beaucoup d’écrivains de langue allemande de Roumanie quittent le pays pendant les décennies 1970 et 1980 du XXe siècle et encore d’autres après 1990. Sont actifs à présent des écrivains tels Hertha Müller (prix Nobel de littérature, 2009 ), Richard Wagner, Franz Hodjak, Horst Samson, Johann Lippet, Klaus Hensel, Ernest Wichner, William Totok, Werner Sőlner, Gerhardt Csejka, Anton Sterbling, Gerhard Ortinau, etc. En Roumanie on peut citer encore d’autres écrivains tells Balthazar Waits, Werner Kremm, Carmen Elisabeth Puchianu, etc.
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Le metteur en scène originaire de Craiova, Jean Negulesco (1900-1993) a été le seul cinéaste roumain à succès à Hollywood. Il a créé 42 films, a travaillé avec Gary Grant, Marilyn Monroe, Greta Garbo, Fred Astaire : La femme de Singapore en 1941, Le masque de Dimitrios en 1944, Johnny Belinda en 1948, son chef-d’œuvre, Titanic en 1953, Daddy pieds longs en 1954. Il a reçu le prix BAFTA pour le meilleur film, la comédie Comment se marier avec un millionaire ? en 1953.
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La censure communiste en Roumanie a commencé en répétant ou en imitant les étapes de formation de la censure soviétique : interdiction de la presse (non communiste, d’opposition, c’est-à-dire presque tous les médias), épuration des livres, fermeture des librairies privées ou leur nationalisation, mesures punitives contre les personnalités publiques, etc. Comme en URSS, ce processus a commencé en Roumanie avant l’établissement officiel de l’institution de la censure, DGPT – Département général de presse et publications (équivalent roumain du Glavlit soviétique). La première action majeure de la censure a été l’épuration des livres et le contrôle strict de toutes les publications.
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L’idée d’aménager le territoire rural et urbain de la Roumanie était ancienne, mais elle est devenue une priorité après 1965, suite à l’urbanisation accélérée, matérialisée par l’expansion des villes et la forte augmentation de leur population.
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Enracinée assez précocement dans les Balkans comme dans toute l’Europe centrale, la post-modernité y a encore de beaux jours devant elle. On en jugera par l’auto-dérision d’un Emir Kusturica, ajoutant quelques plis de complexité aux blagues de potache d’un Hergé dans Le Sceptre d’Ottokar.
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Si pour les années 1950-1952 les chiffres dévoilés par la direction du parti [communiste roumain] en décembre 1961 indiquent un bilan de la répression comptant 89 000 paysans arrêtés, il n’y a pas de données officielles quant à la campagne finale. Jusqu’à la chute du régime communiste, le parti ne fit aucune référence à « des abus ou des injustices » contre les paysans entre 1957-1962.
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Déclenchée en mars 1949, la collectivisation de l’agriculture en Roumanie représenta une nouvelle étape dans la soviétisation du pays.
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La littérature roumaine après 1990 s’est normalisée dès les années 2000, après avoir connu des moments de crise, de rage anticommuniste, d’extravagance, de mimétisme. Après avoir expérimenté tous les registres stylistiques possibles, en insistant au début sur les registres interdits pendant le communisme, après avoir aspiré à l’authenticité, après avoir dénoncé, dans la poésie tout comme dans la prose, « la littératurisation » en tant que filtre de falsification de la réalité, en cultivant la littéralité, la diversification des formules est devenue le signe le plus clair de la maturation, du début d’une étape parfaitement synchronisée avec ce que l’on écrit dans les pays occidentaux.
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La trilogie Orbitor (1996-2007) et l’imposant roman Solenoid (2015) sont, de loin, les titres les plus prisés, Mircea Cǎrtǎrescu étant un écrivain extrêmement connu, mais également contesté. Le caractère visionnaire de ces écrits, le mélange de traits fantastiques et de réalisme, d’autobiographie et de fiction, leur poésie, mais également la performance stylistique fait de ces livres des titres obligatoires.
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Ladite « génération 2000 » fait connaître sa fronde par quelques manifestes véhéments. Il s’agit de la première génération d’écrivains qui n’ont pas été formés pendant le communisme. Un premier groupe, celui des « fracturistes », qui comprend Marius Ianuș, Dumitru Crudu, Ruxandra Novac, Domnica Drumea, cherche à placer la poésie dans la continuité profonde de la vie. Ils sont des adeptes de « l’authenticisme », dont la fronde rappelle la poésie post-avant-gardiste ou celle des beatniks (pour certains, il s’agissait d’un modèle assumé). Le minimalisme, l’authenticisme, « le personnisme » (selon le modèle de Frank O’Hara) créent la tonalité de la poésie écrite dans les années 2000. Certains auteurs sont des fantaisistes, des visionnaires, des adeptes de l’esthétisme ou du mouvement livresque ou bien ils combinent toutes ces formules : Dan Coman, Claudiu Komartin, Radu Vancu, Ștefan Manasia. La poésie a changé fondamentalement sa stylistique, elle s’est désinhibée ; elle a simplifié sa rhétorique, s’orientant vers la littéralité ; elle cherche à transfigurer l’expérience directe, à devenir une fiche clinique. C’est la poésie d’une génération déprimée, qui souffre d’un mal qu’une poétesse (Ruxandra Novac) appelle « le mal de la Roumanie ».
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Les succès éditoriaux les plus importants des années 90 sont les livres autobiographiques, les mémoires ou les journaux des écrivains de l’entre-deux-guerres, témoins d’un univers drastiquement contrôlé et idéologiquement instrumentalisé pendant le communisme (Mihail Sebastian, Alice Voinescu, Petre Pandrea, Jeni Acterian, etc.). La littérature de l’espace concentrationnaire (Lena Constante, Ion Ioanid, Nicolae Steinhardt, Aniţa Nadriş-Cudla, Marcel Petrișor, etc.) représente un vrai phénomène éditorial.
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Les styles littéraires et les thèmes qui continuent à attirer des lecteurs sont fondamentalement influencés par ce nouveau type de lecture. Dans la première partie des années 90, le lecteur cherche dans les livres la vérité qui était, jusqu’alors, interdite. Comme avant 1989 le lecteur cherchait cette vérité, que ce fût seulement de manière insinuée, dans la fiction, maintenant il veut apprendre la vérité, la plus hideuse possible, sur la période qu’il vient de quitter. La lecture est revendicative ou cherche à couvrir les espaces blancs du passé récent. Connaissent alors le succès des paraboles antitotalitaires telles qu’Adieu, Europe !, le roman à tiroir de I. D. Sîrbu, L’église noire, l’anti-utopie d’A. E. Baconsky, Le dernier messager, de Bujor Nedelcovici. Les œuvres et les auteurs qui étaient jusqu’il y a peu de temps interdits attirent largement l’intérêt : c’est le moment de la récupération enthousiaste de la littérature de l’exil (E.M. Cioran, Mircea Eliade, Vintilă Horia, Constantin Virgil Gheorghiu, Paul Goma, Virgil Tănase, Dumitru Țepeneag, etc.).
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L’année 1989 représente le début d’une nouvelle étape dans la littérature roumaine. La littérature échappe au contrôle idéologique du parti unique. Le champ littéraire est totalement transformé. Au-delà des polémiques et de la tonalité de plus en plus virulente des discussions menées dans la presse littéraire, le problème principal de la littérature roumaine est qu’elle doit réinventer ses stratégies discursives. Avant 1989, le succès de la littérature était garanti si elle réussissait à être ou, au moins, à paraître subversive. Les lecteurs existaient et cette littérature comptait sur une lecture complice, voire souvent imaginative, qui était préparée à détecter ou même à inventer son à propos politique, son langage ésopique. Juste après la révolution de 1989, la lecture n’a plus été pratiquée à l’encontre d’une interdiction.
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Après décembre 1989, le pouvoir fut pris par les adhérents d’un modèle pseudo-démocratique fonctionnel, les héritiers de facto de la grande diversion des terroristes, qui continuent à chercher des méthodes de légitimation de plus en plus sophistiquées. Le discours et la pratique démocratiques sont l’apanage de quelques minorités, soit politiques (l’opposition inefficace de droite), soit appartenant à la société civile et à la communauté intellectuelle atomisée. En Roumanie, la « révolution sanglante » continue à porter préjudice à ses victimes, sans être devenue une véritable révolution politique, malgré les normes démocratiques formelles et le principe de l’économie de marché. « La première révolution transmise en direct » ébranla le monde libre avec les images de guerre montrant l’État totalitaire contre ses citoyens.
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Notons au passage que certaines notions clefs des études mémorielles, utilisées par des chercheurs de différentes disciplines dans le monde, ont été forgées par des personnalités de la diaspora juive centre-européenne, comme « post-mémoire » (transmission des contenus traumatiques aux descendants, concept créé par Marianne Hirsch née à Timisoara de parents ayant fui Czernowitz/Tchernivtsi pendant la guerre), « génération “un et demi” » (celle des Juifs qui étaient enfants pendant la guerre, notion proposée par Susan Suleiman, née à Budapest et ayant émigré enfant vers les États-Unis), « lost in translation » (désignant les vécus de la deuxième génération, notion apportée par Eva Hoffman, née à Cracovie et canadienne depuis l’âge de 13 ans), « les voisins » (notion permettant de penser les violences de proximité, que l’on doit à Jan Tomasz Gross, né à Varsovie et installé aux États-Unis), ou encore, « l’Holocauste comme culture » (Imre Kertész). Ces notions se sont largement diffusées à travers des travaux de recherche, dépassant le contexte de la mémoire juive pour servir la réflexion sur d’autres génocides ou transmissions de trauma.
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L’évolution de la mémoire juive institutionnalisée dans les pays d’Europe médiane peut donc être vue comme un indice de leur ouverture et de leur démocratisation ; à l’inverse, elle permet de prendre le pouls des sociétés qui connaissent aujourd’hui un regain de nationalisme.
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La conception philosophique de Mircea Vulcănescu fait partie d’une approche nationale plus large qui s’inscrit dans la ligne de Cantemir, Hasdeu, Xenopol, Pârvan. La source des idées et des pensées philosophiques se trouve dans le désir de créer une ontologie de « l’homme roumain », dans le but de l’inscrire dans l’ensemble plus large de l’humanité. La thèse fondamentale : le peuple roumain a deux fondements : a. le fondement métaphysique représente la façon spirituelle d’être du peuple roumain ; b. le fondement historique est lié à une dynamique du progrès. La métaphysique du peuple roumain est représentée par les vécus métaphysiques qui font de l’homme un être supérieur. Du point de vue historique, la roumanité peut être comprise seulement comme une synthèse du passé, du présent et de l’avenir, où la mémoire joue un rôle fondamental. Il y a un fonds autochtone, archaïque, qui représente un invariant spirituel, sur lequel se sont superposés les influences étrangères, mais aussi les changements internes. La réalité du peuple roumain est analysée du point de vue phénoménologique et par la philosophie du langage, en lien avec Max Scheler, Max Weber et Ernst Robert Curtius.
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Après encore deux volumes sur les fondements du judaïsme – signés avec Emanuel Neumann, son ami de jeunesse –, où il démontre que le « problème juif » surgit, comme un baromètre, seulement dans les sociétés non libérales, [Nicolae] Steinhardt intègre finalement la scène de la culture roumaine. L’intérêt pour la littérature et la critique littéraire passe au premier plan. Il publie des parodies inspirées par les textes de ses confrères. La littérature française occupe une place centrale. Steinhardt démontre le non-bergsonisme de Proust – « le temps retrouvé » concerne l’éternité et non pas la simultanéité subjective qui enveloppe la succession – et critique le narcissisme dépersonnalisé de Gide, dont le manque d’esprit éthique explique pourquoi il n’a jamais donné de vrais romans.
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