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Critiques de Chantal Montellier (71)
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1996

ce livre, première publication de l'auteure en 1978, reprend un long récit publié par Chantal Montellier ainsi que plusieurs histoires ne dépassant pas quelques pages. Autant dire que l'on sent encore quelques facilités et maladresses qui demandent une relative indulgence de la part du lecteur. Mais il est difficile de ne pas y voir une vraiepersonnalité déjà très marquée. Le discours contestataire est déjà bien présent et les thèmes écologistes (un peu) et sociauxd (beaucoup) sont déjà au centre des préoccupations de l'auteure.

Entre dénonciation du nucléaire, exploitation sociale, spectre de la télésurveillance généralisée et dénonsiation de la société de consommation, Montellier ne met pas de gants. Le morceau de résistance de l'album, "So fast in their shiny metal cars", est un récit sombre et hautement symbolioque qui illustre la déchéance d'un homme dans les différents niveaux d'une casse automobile. En quelques pages, Montellier donne vie à une version grotesque du rêve américain: grosses voitures chromées, hotesses sexy, consommation débridée, pour progressivement introduire tout le cynisme obscène qui sous-tend ce monde. On aimerait se dire que, 40 ans plus tard, tout ce que dénonçait Chantal Montellier n'est plus qu'un mauvais souvenir.

On aimerait bien...
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Dans la tête de Gabriel Matzneff

Récit de 52 pages écrit par Chantal Montellier, et illustré par 5 dessins de l'auteur, créatrice par ailleurs de BD.
Lien : http://cahiersegare.over-blo..
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Il n'y avait rien de plus terrible que son ..

Processus ségrégatifs et discriminatoires



Dans sa préface, Emmanuelle Le Chevalier parle, entre autres, des blessures au quotidien, du travail d’accueil de la fédération de Paris du Mrap, du racisme qui enferme « dans un statut différent », de la systématisation des pratiques discriminatoires, de la nouvelle insulte que représente les nombreux classements sans suite par la justice…



« Il n’y avait rien de plus terrible que son regard… »



La force de la littérature et des lignes dessinées, des réalités imaginaires pour faire ressentir et dire les discriminations, toutes sortes de discriminations. Des auteurs et des autrices. Des textes et des dessins.



Pascale Fonteneau : L’apparence et la confiance en soi, « l’apparence n’est rien. N’empêche, c’est souvent elle qui fait la différence »…



Brito : Dessin – Sale homme



Lakhdar Belaïd : Garage autodafé, « Ne pleure pas devant mon lit d’hôpital ! Je suis noir à l’extérieur, mais toujours vivant à l’intérieur. A vif, même ! »…



Chantal Montellier : Dessin – Dialogue social



Didier Daeninckx : L’égalité des cancres, un flic albinos…



Gérard Streiff : Aucun dépôt de plainte



Mouloud Akkouche : Le cœur a ses raisons



Chantal Montellier : Dessin – rencontre du 3e type



Noël Simsolo : Vous êtres trop jolie



Thierry Maricourt : Gaufre au sable



Brito : Dessin – « Dix mesures contre le racisme »



Frédéric H. Fajardie : Affaires classées sans suites



Coureuic : Dessin – « Youpin, bougnoul, rital, négro »



Bolya : Les culs de jatte, « Elle avait conscience d’appartenir à la lignée des premiers citoyens du continent noir, une conscience où le droit du sol primait le droit du sang »…



Mako : Dessin – Les deux visages noirs



Patrick Pécherot : Le diplôme



Brito : Dessin – Réfugiés sans frontières



Robert Deleuse : Entretien



Roger Facon : C’est quand papa, la Révolution ?



Mako : Dessin – le noir endormi



Arnaud de Montjoye : Journal d’un homme de chambres (extraits), de mai 1942 à octobre 1961…



Brito : Dessin – La politique d’immigration européenne



Jean-Bernard Pouy : La vache est notre seconde maman



Daniel Zimmermann : Chiffres arabes (extrait)



Mako : Dessin – Les mains et les bouteilles



Je souligne le grand intérêt du texte de Véronique De Rudder et Christian Poiret : « Le racisme vécu, des discriminations au quotidien. Pour une approche sociologique du racisme ».



Le racisme ordinaire, le contexte d’une hiérarchie ethniste et raciste, « C’est cet arrière-plan implicite qui rend tout à la fois possibles et « invisibles » nombre de discriminations et de ségrégations « spontanées », ressenties comme normales, naturelles, appartenant à l’ordre du monde, sans avoir même à y penser ». L’auteur et l’autrice expliquent ce qu’est un rapport social de domination (pas une simple somme de cas individuels), « il faut analyser les discriminations ethnistes et racistes comme l’expression en acte d’un rapport social, le rapport social raciste c’est-à-dire un rapport de domination historiquement constitué, qui traverse l’ensemble des secteurs de la société française, à des degrés divers et selon des formes qui varient selon les contextes et les situations ». Iels parlent d’idéologie inégalitaire et aussi d’expérience et ajoutent que « si le racisme est clairement vécu comme une expérience par les racisés, elle est très systématiquement déniée comme telle par les racisants ».



Véronique De Rudder et Christian Poiret abordent, entre autres, les contrôles au faciès, les soupçons et les harcèlements, la rhétorique égalitaire « républicaine », les imputations dévalorisantes, « l’attribution d’un trait psychologique dépréciatif, permettant de renvoyer sur des caractéristiques individuelles le trouble suscité par sa position « déplacée » dans l’ordre de l’autorité légitime », les jugements en pré-jugés se portant sur les individus, les héritages de l’ordre colonial, les pratiques sociales, « si le racisme constitue une forme de rapport de domination hérité du passé et structurant la vie quotidienne, il ne se présente pas pour autant comme un objet. Impossible de croiser un rapport social au coin de la rue. C’est au travers des pratiques, individuelles et collectives, souvent routinières, qu’il existe, s’actualise, se reproduit et se transforme »…



Iels insistent sur la rupture nécessaire avec les approches psychologisantes du racisme, sur la dénaturalisation du racisme, « C’est bien le racisme, comme forme de rapport social, qui crée la race ». Les catégories ne sont pas que des mots, ce sont aussi des outils engagés « en pratique dans les processus ségrégatifs et discriminatoires ». L’autrice et l’auteur indiquent qu’il faut parler de discriminations racistes plutôt que de discriminations raciales…



Véronique De Rudder et Christian Poiret abordent aussi l’universalisme version française, « Ceci renvoie à une tradition juridico-politqiue nationale de non-prise en considération des origines ethniques et raciales qui a pour corollaire le refus de reconnaître l’existence de minorités et qui est supposé délivrer les individus de toute sujétion à leur groupe d’origine tout en préservant leur universalité », une forme de daltonisme volontaire. Iels concluent sur la mise en place de dispositifs publics de lutte contre les discriminations…
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L'inscription

Certes, suivre le fil d’un album aussi dense n’est pas toujours évident. Cependant, les couleurs finement distillées et une mise en page très dynamique et pleine de surprises donnent un joli tonus à L’Inscription.
Lien : http://www.actuabd.com/L-ins..
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L'inscription

Entre réalité et imagination, la frontière n'est pas toujours si aisée. Les couleurs tranchées font écho au monde noir et cruel de la réalité qui s'oppose à l'univers féerique de l'imagination auquel s'attache avec désespoir l'héroïne.
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L'inscription

Chantal Montellier signe un roman graphique d’exception, l’Inscription. Un voyage au cœur de l’inconscient et de la révolte qui donne le sens du combat pour l’imagination et la création. Précision du dessin, sens du cadrage, un ouvrage à lire, de toute urgence.
Lien : http://www.humanite.fr/cultu..
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L'inscription

Parce que son ami Paul lui a dit qu’il était temps pour elle de « s’inscrire dans le réel », voilà Caroline, jeune poétesse de son état, en route pour la mairie. On l’y oriente vers l’inscripteur : sa rencontre avec lui va l’entraîner dans un parcours tourmenté, voire cauchemardesque !



Lewis Caroll et Kafka se sont penchés sur le berceau de ce roman graphique hors du commun, où notre jeune héroïne se heurte aux contours d’une réalité plus que rugueuse. Sa propre fantaisie, symbolisée par une mini-fée volante à son image, qui la suit partout et la met en garde, a bien du mal à cohabiter avec un environnement social et politique passé au crible d’une analyse crue et lucide.

On plonge à sa suite dans des pages qui n’obéissent à d’autres structures que celles, chaotiques, d’un récit métaphorique mais jamais ambigu (l’auteur y insère d’ailleurs quelques passages en prose très explicites), qui dénonce âprement les clichés en tous genres et ceux relatifs à la femme en particulier. La satire s’y taille la part du lion et la pornographie ambiante y est vilipendée sur le mode trash-truculent !



Une réussite, tant sur le fond que sur la forme.


Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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L'inscription

Si l’on souscrit le plus souvent à son propos, on regrette toutefois que le trait soit tellement forcé – ce qui lui ôte finalement de la force. Plus séduisante est son approche graphique, franche et pleine de fantaisie, cassant le cadre sans vergogne, y introduisant régulièrement de l’onirisme. Un curieux pamphlet, entre caricature et poésie.
Lien : http://www.bodoi.info/critiq..
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L'inscription

Caroline, un artiste, est en quête de son "inscription dans le réel". Du rêve au réel, Lewis Carroll avec Alice : c'est un album dense, où on retrouve les idées politiques et sociales de son auteur. C'est parfois un peu surprenant

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L'inscription



Le trait, les dessins et les couleurs sont magnifiques. Mâtinés aux influences revendiquées de Kafka, d’Orwell et de Carroll, impossible de ne pas résister aux attraits de L’inscription. C’est beau, séduisant, ça attire l’œil et le lecteur naïf qui se laisse gober sans opposer la moindre résistance. Malheureusement, une fois passé le ravissement esthétique des dessins et des couleurs, il ne reste rien. Citons l’exergue d’André Breton comme le meilleur passage du livre :



« La rébellion porte sa justification en elle-même. Tout à fait indépendamment des chances qu’elle a de modifier ou non l’état de fait qui la détermine. Elle est l’étincelle dans le vent, mais l’étincelle qui cherche la poudrière. »



Cet exergue annonce le thème : la rébellion. Le reste du livre tentera d’approfondir le sujet, incarné en la personne de Caroline Montbrasier. Ici, les rebelles ne se révoltent étrangement pas contre les carcans qui les assignent toujours à la place des artistes solitaires, oiseaux rêveurs incompris que les horaires et les costards rebutent. Caroline, figée dans son rôle bouffon de poète, aime bien lire Alice au pays des merveilles, le soir, avant de s’endormir. Elle ne se coiffe pas très bien, et en plus de ça, elle n’a pas trop envie d’aller travailler. Elle souffre certainement d’un syndrome paranoïaque aigu car elle croit que tout le monde la déteste à cause d’un épi rebelle qu’elle a sur le crâne. Un de ses amis, psy à ses heures, lui conseille de s’inscrire dans la « réalité », subtile métaphore d’un monde de brutes que Caroline refuse. Pourtant, Caroline ne boude pas longtemps et finit par rencontrer « l’inscripteur », un monsieur forcément brutal qui n’aura de cesse de vouloir plier la jeune poète aux exigences de la société. Il lui faudra tout d’abord couper sa mèche folle, et un grand pas sera accompli. Il lui faudra ensuite abandonner ses convictions politiques, trouver un travail et devenir jolie. Les références sont lourdes et témoignent d’une indigestion médiatique. Chantal Montellier ne cesse d’évoquer le « travailler plus » de Sarkozy, qu’elle transforme ici en dictateur digne des meilleurs Big Brother. Entre autres sujets d’indignation modernes, elle cite Carla Bruni en archétype de la femme parfaite et s’acharne sur elle avec une virulence qui se trompe parfois d’objet. N’oublions pas le téléphone rose comme reflet d’une société obsédée par le sexe et grossièrement inhumaine. Dans tous ces exemples, Chantal Montellier s’acharne à dénoncer uniquement les produits d’un système, sans chercher à remonter à leur source et à approfondir sa critique.



On sent que les intentions de Chantal Montellier sont louables. Dénoncer l’uniformité revendiquée par les média de masse est un projet noble, encore faut-il qu’il soit bien mené. Ce n’est pas le cas de L’inscription qui regorge de contradictions laissant à penser que derrière la virulence acharnée de Chantal Montellier se cache une envie maladive et non assumée d’appartenir à cette société qui réussit à faire l’éclat de quelques personnes sélectionnées. L’attaque contre la médiocrité se fait par la médiocrité et use souvent de poèmes que Chantal Montellier avait dû écrire en cours de maths lors de son adolescence :



« Au-dessous du monde, sous le poids des pachydermes en chemises acryliques, œillères sur leurs minuscules yeux myopes, je cherche en vain l’entrée vers le rassurant troupeau gris. »





L’attaque contre la conformité se fait par la conformité, que celle-ci se retrouve dans la description de la personnalité de Caroline, figure romantique du 19e siècle, artiste maudit qui écrit des poèmes, ou par le martèlement intempestif de ce que nous n’entendons déjà que trop dans notre vie quotidienne (« travailler plus », midinettes, cul, télé, hommes d’affaires, argent…). Il me semble qu’une rébellion sincère ne se revendiquerait pas aussi ouvertement, et pour relever la carence de la prétendue marginalité de Caroline, on pourrait citer Tchouang Tseu : « Qui a conscience de sa folie n’est pas bien fou ».

Qu’est-ce donc que cette bonne conscience qui fait croire que la révolte est le produit d’une pensée sur une autre, et non pas l’achèvement d’une réflexion personnelle à laquelle L’inscription ne peut inévitablement pas conduire ?




Lien : http://colimasson.over-blog...
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L'inscription

Il faut entrer dans l'univers féminin, féministe, super graphique de Chantal Montellier.

« Odile et les crocodiles » et « Les damnés de Nanterre », plongés dans un cycle infernal de violence, m'avaient pourtant donné des maux de tête. Il est question de viol ou quotidiennement de machisme, de fascisme plus ou moins larvé, et de meurtre comme signal envoyé par la femme démolie devenue serial-killeuse ou par la terroriste présumée coupable.

Dans cet album, c'est la poétesse qui répond à la violence. Les mots ont plus de portée et le graphisme est toujours aussi efficace.

Les machos-fachos dominent inévitablement, essentiellement des hommes. Du coup ceux-ci sont presque tous représentés comme des porcs, ou bien si le « porc » est exceptionnellement une femme alors c’est « une hommasse…». Avec cet accent d'absolutisme on note aussi que le ressentiment n’a pas de fin, ou plutôt qu'il cesse lorsque le succès littéraire sourit enfin à notre poétesse...

Dans la chanson de Renaud, il y avait aussi Madame Thatcher comme exception, d’où on devinait que l'accumulation de pouvoir pouvait faire le machisme-fascisme. Mais en France, Chantal Montellier doit se contenter de dénoncer l’abus de pouvoir par ses représentants masculins.

La tronche de barbouze d’un ancien ministre de l’intérieur est exposée dans un autre album. Ici c'est le portrait d’un ancien président avec son slogan de propagande « travailler plus », qui est accroché chez « l’inscripteur », et partout sur les murs de cette administration du réel.

Ambiance Brazil et style nietzshéen (pour les amateurs) : "Il faut du chaos en soi pour enfanter l'étoile dansante".
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L'insoumise

Chantal Montellier rend hommage dans une œuvre graphique forte à la vie d’Antoinette Kipfer, alias Christine Brisset, cette fée oubliée des sans-logis.
Lien : http://www.humanite.fr/cultu..
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L'insoumise

Voila une femme inconnue qui mériterait d'être connue tant elle impressionne.

Placée à 7 ans comme domestique chez une institutrice, elle apprend le soir, parce qu'elle ne peut pas aller à l'école. le virus de l'apprentissage est avalé. Audacieuse et tenace, sa vie est un roman, dont le climax est son rôle dans le relogement des familles d'Angers après 1945. Audacieuse et tenace donc, elle l'est et devra l'être. Elle est beaucoup loins politiquement correct que l'abbé Pierre : squatt, occupation, constructions sans permis (enfin avant sa délivrance).

Autant dire que son action dérange.

Droite dans ses bottes, elle ne craint rien ni personne.

J'aurais à redire sur l'esthétique de l'album en revanche. le montage c'est bien, l'incrustation aussi. Mais à petites doses, là, par moment, ça m'a gêné dans ma lecture, d'autant que parfois, c'était franchement redondant, en plus.

Pas au point de m'avoir fait lâcher ma lecture, la découverte de cette femme forte, hors du commun et vraiment inspirante (dit-on aujourd'hui). Elle se sera battue toute sa vie pour ses idéaux, et les voir appliquer. Elle réussira.

Cette femme, c'est Christine Brisset.
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L'insoumise

C'est une femme profondément émouvante, et cet album, qui sait jouer des ruptures de récit tout en restant d'une grande fluidité, est passionnant. Carton plein.
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L'insoumise

Chantal Montellier dresse un portrait haut en couleurs de cette inlassable militante des mal-logés, à la notoriété bien moindre que celle de l’Abbé Pierre.
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L'insoumise

J'ai longtemps ignoré que notre belle ville d' Angers avait eu une héroïne, une vraie! De celles dont il est bon de se rappeler le nom pour que jamais il ne s'éteigne. De celles qui n'ont pas été reconnues et dont l'histoire est restée dans l'ombre, victime d'un oubli longtemps plus que relatif.

Et puis, à Angers, j'ai rencontré Chantal Montellier venue dédicacer

L' Insoumise à la librairie Contact.

À la fin d'une guerre longue et terminée par d'innombrables destruction, une femme s'est levée, révoltée par le sort de familles sinistrées et sans toits.

Dans ces années exsangues et atones, Christine s'est retroussée les manches pour agir dans l'urgence et l'efficacité indispensable.

Les adversaires furent nombreux et les alliés précieux, de cette femme hors du commun. Dame! La guerre terminée et la libération passée, la France retombait dans le jeux des magouilles politiciennes, de la corruption et des complaisances diverses.

Le plus injuste et le plus écœurant, furent ces accusations de malversations menées à l'encontre de Christine, dont les comptes furent toujours reconnus et contrôlés comme rigoureux et justes...

Le récit et l'évocation de l'action menée par Christine, reste exemplaire et d'une actualité toujours tristement présente: Celle d'un pays riche dont de nombreux habitants vivent encore dans la rue ou sont tributaires de logements indignes.

Un livre indispensable à lire, à vivre et à méditer.



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L'insoumise

Biographie d'Antoinette Brisset, dite Christine, qui se démena à Angers au lendemain de la seconde guerre mondiale en faveur des mal-logés. Ville sinistrée par les bombardements, comme tant d'autres, 4 000 logements détruits, des familles vivant dans un dénuement extrême, des conditions insalubres.



Cette femme se bat contre notables, propriétaires, magistrats et politiciens pour remédier à ce problème : squat de propriétés inhabitées, construction de nouveaux logements envers et contre certaines lois, notamment celle limitant certains équipements dans les HLM.



On peut être dérouté voire totalement rebuté par la présentation, ultra fantaisiste, et que j'ai pour ma part trouvée hideuse : un mélange de photos, de dessins, de couleurs criardes, et la silhouette omniprésente de l'héroïne mains sur les hanches comme sur la couverture... On peut aussi être écoeuré par le triomphalisme de cette femme, son manque d'humilité lorsqu'elle témoigne (à quatre-vingts ans), et par la façon dont elle est présentée dans l'album : une héroïne, une sainte, une superwoman. Il est dit à plusieurs reprises qu'elle a "construit" des logements - de ses mains ? bien sûr que non.



Je ne remets pas en question ce qu'Antoinette Brisset/Christine a accompli, son courage, sa ténacité. Mais le récit est tellement dithyrambique que le contenu en devient suspect. N'en jetez plus, la sobriété est plus convaincante que la surenchère.



Album créé d'après le film de Marie-José Aubert "On l'appelait Christine".
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L'insoumise

Biographie d'après un moyen métrage de la vie de Christine Brisset, humaniste peu connue qui malgré ses origines bourgeoises a dédié sa vie à aider les mal logés d'Angers au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Si l'exercice de mémoire est louable je suis resté assez hermétique au procédé graphique, sorte de roman-photo/collage et autres traitement graphique d'images "made in photoshop". Cet album singulier nous fait découvrir une page d'Histoire française.
Lien : http://bobd.over-blog.com/
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La fosse aux serpents

La fosse aux serpents est une BD sur la création artistique : on voit l'ombre de Camille Claudel planer sur l'héroïne. Le parallèle entre les trajectoires individuelles amène à se poser des questions : le fantôme de Camille Claudel qui hante l'héroïne, est-ce un fantôme au sens psychanalytique du terme ? Est-ce le mystère de l'inspiration artistique qui fait que des "tempéraments" se répondent s'affranchissant des frontières du temps? Est ce simplement le résultat d'un contexte social : au XXème, comme au XIX, la société reste machiste et il est toujours difficile pour une femme de faire sa place? La fosse aux serpents, un ouvrage engagé au graphisme expressif, qui parle de préoccupations actuelles ( marginalisation médiatique, psychiatrisation des individus) dont je recommande chaudement la lecture.
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La fosse aux serpents

Julie Bristol est une vidéo reporter, elle veut produire une vidéos sur Camille Claudel, la créatrice qui a été internée de 1913 à 1943. Nous sommes dans les années 90, la sculpteuse est remise sur le feu des projecteurs : un film est consacré à sa vie et sa relation avec Rodin, ainsi qu'une pièce de théâtre. Le point commun entre les trois projets (quatre si on ajoute celui de la ,présente BD) est que les créatrices sont des femmes.



Julie se penche sur la vie de Camille Claudel, sa relation avec Rodin , sur sa création, sur ses œuvres et sur la perception dans femmes dans l'art au 19ème siècle. La BD alterne entre les allusions à la vie de la sculptrice et les relations entre les acteurs de la pièce de théâtre, relations plus que tendues qui ne sont pas sans rappeler l'histoire de Rodin et Camille Claudel. L'actrice principale a-t'elle voulu se débarrasser de son partenaire masculin ? "Une malade mentale pour interpréter une paranoïaque, un salaud pour interpréter le rôle d'un salaud, ça c'est de la distribution".



Quelle était la relation entre Rodin et Camille Claudel ? Est-ce que Rodin était un personnage peu recommandable, un homme avide de femmes ? Qui a apporté à la création de l'autre ? Pourquoi Camille a accepté cette relation de soumission et d'humiliation ?



Chantal Montellier pose toutes ces questions et cherchent des réponses, émet des hypothèses. Elle donne la parole à Camille pour qu'elle exprime sa révolte. Chantal Montellier nous propose de voir des œuvres de Camille mais aussi de Rodin. Elle revient sur la place laissée aux femmes au 19ème siècle en particulier dans le domaine de l'art. Elle cherche une forme de réhabilitation pour Camille.



Et si le génie c'était Camille Claudel ? Si l'élève n'était celui ou celle que l'on croit ? Camille aurait-elle pu agir autrement ? Les interrogations restent en suspens.



J'ai adoré le graphisme de l'autrice surtout les scènes où nous rencontrons la folie de Camille, folie créatrice mais aussi folie du fait de la trahison de son compagnon. Mais c'est peut-être aussi le moyen pour Chantal Montellier de montrer l'entreprise de destruction mis en place par Rodin en particulier ou les hommes en général.



Le coup de force de cette BD réside dans le fait de proposer une autre histoire en parallèle de celle de Camille mais en lien avec elle. Le va et vient entre le 19ème siècle et le 20ème siècle permet de décentrer l'attention du lecteur et d'éviter de tomber dans une dérive psychologique.



Chantal Montellier rend un bel hommage à la sculptrice et n'épargne pas Rodin. C'est une œuvre militante sur la situation des femmes au 19ème siècle et sur la volonté des hommes de les empêcher de s'exprimer par la création. Peut-être que Camille Claudel a dû payer très cher sa volonté de liberté ? Chantal Montellier la libère sous ses crayons et ses pinceaux.



Pour les amoureux de l'Histoire des Arts en général et des créatrices en Art en particulier.











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