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Citations de Charles Wright (172)


"Vivre en obscurcissant ses traces" préconisait maître Dôgen, au XIIIe siècle. L'Imitation, deux siècles plus tard, ne dit pas autre chose: "Aimez à être inconnu et compté pour rien".
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La marche à pas lents, dans ces espaces infinis et cette grande aphonie, ne laisse pas indemne. La course des nuages dans le grand ciel, la profusion de lumière, l'herbe, le vent, et le silence, cet écho de l'ineffable, tout cela se saisit de moi et m'imprègne peu à peu. Je me sens plus léger, plus simple, plus vaste, comme si les paysages entraient en moi, m'augmentaient, et que tout mon être se dilatait. Des profondeurs, quelque chose se met à sourdre de l'intérieur, comme si une source, au-dedans, s'était descellée et qu'un flot se mettait à couler.
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L'époque a besoin d'hommes de silence, de solitude et de prière. On ne peut pas vivre indéfiniment sans orienter son regard du côté des étoiles. Des jeunes de plus en plus nombreux se détourneront de notre système en surchauffe pour aller chercher dans les altières solitudes de l'Athos ou dans les vallons cisterciens des réponses à leur soif de sens.
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Au lieu de légiférer sur l'écriture inclusive ou la fessée aux enfants, les hommes politiques feraient mieux de s'occuper des choses sérieuses, dis-je. Si j'étais président, je demanderais aux parlementaires d'établir un droit au désert. J'instituerais aussi un ministère de la Solitude, chargé de mener une politique publique de l'anachorèse. Ce vieux mot du répertoire monastique signifie solitude, mise à l'écart. Évidemment, on n'est pas tous appelés à s'exiler définitivement, comme les moines, les ermites, les reclus. Mais chacun ne tirerait-il pas profit de s'aménager régulièrement des pauses, des respirations, des suspensions ?
P. 301
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Charles Wright
Il faut bien reconnaître que, comme chrétiens, nous avons longtemps un peu empoisonné la vie des gens. Ce serait bien, maintenant, de développer une théologie du bonheur qui donne envie de vivre du Christ, de montrer que c'est vraiment quelque chose de joyeux, l'aventure chrétienne !
(conversation dans Panorama no 607, juin 2023)
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Mais est-il nécessaire de visiter les pôles pour s'offrir de l'émerveillement ? Nos fringales dépaysement, on peut les assouvir partout, y compris dans cette France de l'intérieur, dont on dédaigne souvent les trésors. Sans déprécier la démarche de ceux qui partent la chercher dans des parages lointains. je crois que l'aventure est aussi au bord du chemin.
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En écoutant les malheurs de cet hercule, je songe au vers de Baudelaire dans L'Albatros : " ses ailes de géant l'empêchent de marcher. "Clairement, cet ogre doux et humble de cœur est inadapté à la violence de la société. La bonté ne sert à rien dans la guerre économique.
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J'ai cherché partout le repos et ne l'ai trouvé que dans un coin avec un petit livre.
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En vérité, tout nous oppose, jusqu'à nos caractères, tout à fait inconciliables – Benoît est aussi simple, bavard, joyeux et sociable que je suis compliqué, taiseux, ténébreux et sauvage. Et pourtant nous voici tous les deux, le long des sentiers tranquilles, goûtant le plaisir de nous taire ensemble et partager ce silence qui est la plus haute forme de communication, comme le savent les amants et les moines.
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Moi aussi j'ai succombé à cet imaginaire. Je pensais que ma conversion allait me libérer de mes défauts, de mes limites qu'un homme nouveau allait advenir dont je me disais qu'il serait parfaitement charitable et qu'il aimerait le fromage... Comme s'il s'agissait d'une refonte de la personnalité ! Mais non, on ne change pas, on reste tragiquement, désespérément le même... Si je ne crois pas être devenu un " autre" homme, j'ai toutefois le sentiments d'être devenu plus moi même. C'est peut être cela une conversion : le lent exhaussement de la personne (p. 196-197)
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Ce silence qui est la plus haute forme de communion, comme le savent les amants et les ounes. (p. 181)
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Décidément, le marcheur est l'homme de l'occasion, un flâneur qui fait provision de surprises au fil du chemin. La Sécurité sociale devrait prescrire ce genre de voyages à tour de bras. A cette école buissonnière, on apprend la joie de la rencontre, l'art de saisir les circonstances et de s'amuser de tout.
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Le monde actuel plébiscite la performance. Il faut tout réussir ; sa carrière, sa famille, son couple. Avec l'inflation des discours sur la résilience, cette injonction touche même nos souffrances et nos deuils qu'il faut surmonter afin de pouvoir dire comment l'épreuve nous a rendus plus fort ! Foucauld est un puissant antidote contre cette idéologie. Voilà, à vues humaines, un homme qui a tout raté : pas de disciples, pas de fondations spectaculaires, pas une seule conversion de Touaregs en vingt ans ! Même sa mort, un banal accident, a été loupée, lui qui rêvait de mourir en martyr. Personnellement, je trouve ces déconvenues réjouissantes.
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L'aventurière Isabelle Eberhardt revendiquait, elle, le droit à l'errance et au vagabondage. Dans heures de Tunis, elle écrit : "pour qui connaît la valeur et aussi la délectable saveur de la solitaire liberté, l'acte de s'en aller est le plus courageux et le plus beau". Je me suis toujours senti de mèche avec les gens qui enferment leurs vies dans une valise et qui s'en vont. Rimbaud, Casanova, Charles de Foucauld, Kerouac, Benoît-Labre, une mystérieuse parenté qui m'attire depuis toujours dans ce destin de moines, de pèlerins, de vagabonds célestes. Ces irréguliers ont eu le courage de rompre. Ils ont pris la tangente comme on prend le maquis.
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Le refus des louanges est un désir d'être loué deux fois.
(citant La Rochefoucauld, p 58)
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"il faut du temps à la grâce pour investir un homme et assouplir son coeur" (p. 166)
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J’aimerais tellement dire à Henri que la religion qu’il a rejetée n’est pas le christianisme, mais sa caricature !
.....
Que suivre les pas du Galiléen ne consiste pas à s’enliser dans des ornières dogmatiques ni à s’adonner à une passion triste. Que le christianisme, enfin, n’est pas une morale ou une idéologie, mais une voie de transformation de l’être, une doctrine de l’éveil, un chemin de liberté. Mais n’étant pas là pour faire de la retape, je ne dis rien. Peut-être d’ailleurs est-ce en apprenant à se taire, après avoir, au cours des siècles, beaucoup trop parlé, que les chrétiens redeviendront crédibles ?
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Ce flash aveuglant que toute Parole d'Ecriture est capable de déclencher dans un cœur d'homme est de la plus haute importance dans un parcours spirituel. Aussi longtemps que cet homme n'a pas connu l'expérience d'une simple Parole de la Bible, la plupart du temps déjà souvent entendue et réentendue sans aucun résultat apparent, et qui tout d'un coup explose, rayonnant d'éclat et de sens, il lui sera difficile de percevoir l'espace intérieur où les choses de Dieu ont leur place en lui. C'est à ce moment seulement qu'il "sent" son coeur, et c'est à partir de ce moment qu'il sera désormais capable, par simple comparaison de ses différents souvenirs, de discerner ce qui vient plus particulièrement de Dieu.
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Le refus des louanges est un désir d'être loué deux fois.
(citant La Rochefoucauld, p 58)
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p.327 En déambulant parmi ce triste reliquaire, j’éprouve un vertige à l’idée que les hommes et les femmes qui ont animé ces lieux ne sont plus que des spectres évanouis. Leurs passions, leurs travaux, leurs espérances, tout s’est dissous tel un songe. « Le matin, pense que tu pourrais ne pas atteindre le soir, la nuit venue, ne soit pas assuré de voir le matin. » écrit l’auteur de L’Imitation. Il a raison : il faut se préparer, la vie passe comme une ombre. Demain nous serons morts.
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