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Critiques de Charlotte Gabris (47)
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Déjeuner en paix

Je ne connaissais pas Charlotte Gabris ( comédienne et scénariste de ses One Woman Show ) ; il est probable que sans le titre (qui fait référence à une chanson de Stephen Escher) et surtout sans le dessin sur la couverture ; oui, sans ces baskets, sans la robe [ je veux la même ! ] et la chaise en rotin, sans cette chevelure qui cascade, je n'aurais probablement pas été tentée par ce livre . Loué soit le talent de Cécile Roubio !

Elles sont deux jeunes femmes sur la terrasse d'un café, ensoleillé, parisien, à vouloir ; si la vie leur permet♫ Déjeuner en paix ♫.

La première, trente-deux ans, attend son amoureux, Etienne.

Elle est belle, elle est trop stylée, à l'aise dans ses baskets, sûre d'elle, parisienne , quoi.

C'est ce que pense la deuxième , Sophie, vingt-trois ans, en stage à Paris, pour clôturer son diplôme de décoratrice d'intérieur. Elle loge dans neuf mètres carrés. Ah les joies de l'immobilier parisien...

Elle a le blues, ne connaît personne, ne parle à personne, a le mal du pays.

Elle est jolie mais ne le sait pas, elle a une tête à s'appeler Solenne (avec 2 n) . Ça , c'est que pense la première.

Unité de lieu et deux monologues intérieurs comme seule action, c'est le pari risqué de Charlotte Gabris, laquelle sait ce qu'elle fait puisque ça ressemble étrangement à ce qu'elle pourrait raconter sur scène.

Deux femmes qui se regardent, qui s'imaginent , qui se jaugent , qui se rêvent, qui se critiquent quand elles ne sont pas occupées à décortiquer leurs vies. Et ça fait mal...

Sans pitié, cruels, réalistes, contemporains, féministes, parfois exagérés, crus, parfois drôles, parfois profonds: ces monologues intérieurs sont sans concession.

Le postulat de départ est courageux et très original.

La fin est complètement surprenante et fait taire toutes les petites "récriminations" que je pouvais avoir ( interrogations, exagérations ). Oui, la fin est vraiment top !

Et l'on comprend tout le sens de ce titre , ces femmes qui voulaient tout simplement Déjeuner en paix, qu'elles s'appellent Sophie, Sophia, Solenne, peut importe !

Un roman assez féministe et très contemporain .
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Déjeuner en paix

Elles sont deux sur cette terrasse : l’une, sûre d’elle, parisienne, attend son compagnon ; l’autre, nature et mal dans sa peau, arrive de province pour prendre un premier poste. Elle est seule et l’accepte. Elles se regardent, se scrutent, s’examinent, se jugent, se jaugent, s’interrogent...Un premier roman qui analyse avec beaucoup de finesse et d’humour la psychologie féminine et présente des personnages des plus crédibles, toutes deux à la croisée des chemins. Si différentes et si semblables. Le fil du récit est intéressant et la fin plutôt maligne. Une lecture plaisante.
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Déjeuner en paix

Elle est sûrement comme ça…



Avec «Déjeuner en paix» la comédienne et dramaturge Charlotte Gabris imagine les réflexions de deux femmes qui se trouvent par hasard à la terrasse d’un restaurant parisien. On a trouvé la Claire Bretécher du XXIe siècle!



Commençons par avouer la chose, le petit jeu imaginé par Charlotte Gabris dans ce délicieux premier roman est l’une de mes occupations favorites. Je ne peux pas m’empêcher lorsque je suis au restaurant où au café de regarder les gens assis aux autres tables et d’essayer d’imaginer un bout de leur vie. Que celui qui ne l’a jamais fait me lance la première pierre…

Bien entendu, il m’arrive rarement de pouvoir vérifier le bien-fondé de mes réflexions. Alors j’imagine que, comme les deux femmes assises à la terrasse de ce restaurant parisien – et dont nous allons faire la connaissance à travers leurs réflexions et jugements sur leur voisine – je dois me tromper souvent. Mais l’exercice n’en reste pas moins plaisant.

Cela commence comme dans un sketch de Jean-Marie Bigard, avec ce dialogue aussi absurde que convenu avec le serveur: «C’est pour déjeuner? Combien de personnes?

— Une personne.

— Vous attendez quelqu’un?

— Non, je suis toute seule.

— Donc vous n’attendez personne?»

Et voici la provinciale débarquant à Paris pour la durée d’un stage installée à la petite table en terrasse et pour laquelle elle a dû se battre, manquant de cette assurance dont elle affuble sa voisine qui elle dispose des codes. Aucun doute, c’est une Parisienne. Dans sa façon de s’habiller, de bouger, de parler au serveur. Et voilà le duel à distance lancé, avec cette pointe de jalousie qui fait vite monter la température. Mesdames qui me lisez, avouez que vous êtes beaucoup plus cruelles envers vos consœurs que nous ne le sommes entre hommes. Ce récit jouissif en apporte une nouvelle preuve et un début d’explication. Ce besoin d’entrer dans le moule, cette pression sociale qui voudrait qu’à tout moment les femmes soient belles et professionnelles, élégantes et distinguées, spirituelles et enjouées. Alors forcément, il manque toujours quelque chose à la panoplie. Et le risque est grand que soudain, d’un battement d’aile de papillon, tout s’effondre. Peut-on commander des escargots et un verre de beaujolais si on en a envie? Voilà un exemple, parmi des dizaines d’autres, des questions qui se posent durant cette pause-déjeuner et avec lesquelles nous lecteurs allons nous régaler. Autour de ce plat va d’abord se nouer la culpabilité, l’impression d’avoir franchi une limite. Impression confirmée par les réflexions de sa voisine se disant qu’avec ces escargots, elle «coche vraiment toutes les cases». Le ridicule accompli. Sauf que… Quelques minutes plus tard, le jugement a changé. La fille aux escargots, que notre Parisienne a décidé de prénommer Solenne, commence sérieusement à l’agacer. «Elle dégage une force tranquille. Solenne est une vraie beauté, elle a un profil parfait, elle ne sait pas s’habiller, mais elle n’a pas besoin de ça pour être belle. Moi, je suis déguisée, je triche sans cesse. Solenne n’a pas les codes pour mentir, les bases pour tricher, les trucs pour feinter, je crois que ça s’appelle la pureté.» Une pureté perdue pour elle qui, on le découvrira quelques lignes plus loin, n’attend pas avec un enthousiasme débordant Étienne, «son» homme qui n’arrive pas. Quand l’une se plaint de sa solitude, l’autre se dit qu’il vaut mieux être seule que mal accompagnée…

À l’heure du dessert, attendez-vous à une belle surprise. Mais je n’en dis pas davantage.

Derrière le ton caustique et les piques, c’est à un vrai travail de sociologie que se livre Charlotte Gabris, dressant un catalogue raisonné des codes de la vie en société, des préjugés qui nous étouffent, mais aussi cette aspiration à l’authenticité. Il y a le même sens de l’observation de nos tics et manies que l’on peut trouver dans «Les frustrés» de Claire Bretécher, férocité et joyeusetés comprises.

Si ce roman empêchera l’une et l’autre de déjeuner en paix, il vous fera en revanche passer un excellent moment. Pétillant et cruel, enlevé et culotté. Et si, après tout, derrière la légèreté du propos, on découvrait ce beau message subliminal: allez-y, acceptez-vous dans votre originalité et votre authenticité, vivez avec vos contradictions et votre fragilité!




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Déjeuner en paix

Unité de lieu : la terrasse d’un café parisien. Unité de temps : le temps d’un déjeuner. Unité d’action : un déjeuner, justement. C’est une chose qui m’a frappée dans ce livre, c’est que, en dehors du twist final, je l’aurai bien vu sur une scène de théâtre, ce roman. Il faut dire aussi que le texte n’est que monologues intérieurs (celui des deux femmes, celui d’une fillette et celui de sa mère) tous très vivants malgré l’absence d’actions. Deux jeunes femmes se sont attablées à la terrasse d’un café à l’heure du déjeuner. L’une, fraîchement arrivée à Paris, plutôt nature et mal dans sa peau, mange seule en l’assumant ; l’autre, parisienne, plus apprêtée, maîtrisant tous les codes, attend son compagnon qui tarde à la rejoindre. Tout au long de ce déjeuner elles vont s’observer, se juger, essayer d’imaginer la vie l’une de l’autre, se jauger et questionner leur estime de soi. Dans leurs réflexions on peut voir beaucoup de clichés, ou plutôt de banalités, ce qui donne d’autant plus de sel à la fin. Il y a un petit quelque chose des Frustrés de Claire Brétécher dans ces banalités dans l’air du temps. Ces deux femmes sont croquées à un instant où elles sont toutes deux à la croisée des chemins, tout comme les femmes de Fugitives d’Alice Munro, que je viens de finir tout juste avant, difficile pour moi de ne pas faire y songer (amusant comme parfois des lectures peuvent se répondre sans qu’on l’est cherché). La construction est implacable et remarquable, avec une alternance entre les voix des deux jeunes femmes jusqu’au twist final qui donne une tout autre ampleur au texte, très très loin du côté chick-lit apparent au premier abord. On sent dans l’écriture que l’auteure de ce premier roman a déjà l’expérience de l’écriture, elle est humoriste et cela se sent, tant par la finesse des observations sociologiques que par quelques pointes et jeux de mots. Je me suis bien faite avoir, j’avais bien repéré un indice, mais il m’a envoyé dans une mauvaise direction, le lecteur ne peut qu’être scotché par la chute. A découvrir absolument. Et pour ma part, c’est une auteure à suivre.
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Déjeuner en paix

Quand un ou une humoriste se lance dans un roman on s'attend souvent à avoir un stand up plaqué sous forme de récit avec pas mal de punchlines et de saillies plus ou moins efficaces.. c'est un peu le cas avec ce premier roman de l'humoriste suisse Charlotte GABRIS- vue au cinéma dans des grosses comédies populaires genre Babby Sitting- mais c'est aussi un peu mieux que cela... ses monologues croisées de deux femmes totalement différentes qui se jaugent à la terrasse d'un café est en effet l'occasion pour l'autrice de disséquer pas mal de sujets régulièrement abordé dans les seuls en scène- relations de couple, image que l'on renvoie aux autres, superficialité, paris contre province- mais également de découvrir une plume alerte et pétillante qui évite maladresses et lourdeurs.. surtout le texte force le respect par sa construction et son dénouement, qu'on avait pas forcément vu venir et qui rend l'ensemble plus profond et émouvant qu'attendu...bravo madame Gabris...
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Déjeuner en paix

Paris. À la terrasse d’un café, deux jeunes femmes vont chacune s’installer à une table pour déjeuner. L’une est seule, l’autre attend son compagnon Étienne, qui tarde à arriver. Pendant ce temps, elles se jaugent, elles s’observent et se livrent à une critique exacerbée de l’autre.



Charlotte Gabris est une comédienne et également humoriste. Pour ma part, c’est en tant qu’auteure que je découvre cette jeune femme. Et force m’est de constater que son roman m’a marquée, m’a conquise et m’a donné matière à réfléchir.



Le postulat de départ est osé. Je n’imaginais pas qu’avec pour simple décor une terrasse à Paris, Charlotte réussirait à donner autant de densité à son roman. C’est vraiment réussi. L’auteure apporte une multitude de pistes de réflexion, et donne une dimension psychologique unique à son court récit.



Les thématiques abordées dans ce roman sont d’actualité et touchent tout le monde. Les deux jeunes femmes vont se juger l’une et et l’autre, et cela, uniquement en se basant sur les apparences. Elles vont imaginer une vie idéale à l’autre, elles vont se jalouser, sans finalement savoir que rien n’est parfait pour l’autre.



Finalement, une chose en amenant l’autre, elles vont se rendre compte qu’au travers du prisme renvoyé par l’autre, ce sont elles-mêmes qu’elles vont remettre en question. En inventant une vie idéale à leur concurrente respective, elles vont oublier de se focaliser sur elles-mêmes et elles vont croire à leurs suppositions. Elles en arriveront vraiment à s’envier mutuellement, les apparences étant finalement très trompeuses.



La plume de l’auteure est très fluide. J’ai été conquise par la manière de raconter de Charlotte Gabris. Elle va donner la parole aux deux jeunes femmes, alternant ainsi leur point de vue un chapitre sur deux. C’est fait avec beaucoup de sensibilité et d’ingéniosité.



Un court roman, au décor simple et minimaliste, servi par deux personnages féminins en proie aux doutes et au manque de confiance en elles-mêmes. L’auteure nous livre une analyse sociétale des plus réussies. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Déjeuner en paix

J'adore ce genre de roman ou la fin nous coupe le souffle.

Au début de la lecture, j'ai trouvé les personnage très superficielle et au file des pages c'est la profondeur du texte qui m'a accroché.

Réservé votre soirée, pour ce livre. Je n 'aurai pas dû le lire au début par petit morceau.

Les deux femmes sont femmes sont très attachantes.

C'est livre qui ferai un très bon film.

Ce roman m'a fait pensé à la vie d'une autre Frédérique Deghelt.

Il nous questionne sur nos préjugés, comment on juge les choses ?

Une très belle découverte.

J'espère que l'autrice va sortir d'autre livres car il y a un énorme potentiel.

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Déjeuner en paix

Deux jeunes femmes sont installées à la terrasse d'un café parisien, chacune seule à une table. Elles se remarquent l'une l'autre, se comparent, se critiquent,... Et leurs différences les renvoient comme un miroir à leurs propres doutes et faiblesses. Il y a donc peu d'action et beaucoup, beaucoup d'introspection : le poids de la solitude, les relations amoureuses, l'apparence, etc.

Les clichés s'accumulent entre la provinciale et la parisienne qui toutes deux voudraient être encore mieux et surtout pas comme l'autre en face d'elle, même si peut-être...

J'ai trouvé que c'était très nombriliste, et même si ce n'est pas faux, de là à y consacrer tout un roman...
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Déjeuner en paix

Sur la terrasse d'un restaurant parisien, deux jeunes femmes se jaugent, s'observent, se critiquent mentalement, s'envient. Le point de vue passe de l'une à l'autre avec beaucoup d'humour parfois caustique. D'abord, il s'agit de rivalité féminine, cela aurait pu m'agacer mais très vite on perçoit les failles des personnages, le manque de confiance en soi, la solitude, le réflexion sur la vie, la condition féminine, le sexisme. Le propos devient plus sérieux.

L'écriture est incisive.

La fin est surprenante et donne tout son sens à ce livre. Une réelle réussite!



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Déjeuner en paix

Chick-lit, pop-lit ou feel-good… difficile de coller une étiquette très claire sur ce portrait en miroir de deux femmes sur une terrasse. Deux femmes dont on suit les pensées, les envies, les frustrations, les bonheurs, les errances, les jalousies et les échecs…



C’est en tout cas absolument drôle, facile à lire et plus profond qu’une simple blagounette



Un brillant premier roman à la construction remarquable !
Lien : https://www.noid.ch/dejeuner..
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Déjeuner en paix

Livre reçu dans le cadre de l’opération "Masse Critique ".

Le titre et l'exergue donnent l'idée générale : les nouvelles du monde ne sont pas bonnes – comme d'habitude – et au lieu de se morfondre, il est préférable de se détendre et de profiter du déjeuner, sachant que la vie est imparfaite.

À la terrasse d'un café, il y a deux jeunes femmes. D'un côté, Sophie (de son vrai nom) / Sophia (celle qu'elle voudrait être) / Solenne (selon la description de sa voisine) / la fille aux escargots (vue de l'extérieur, parce qu'elle commande des escargots) incarne la fraîcheur provinciale, sympathique mais un peu naïve. À quelques mètres de la première, la fille au vélo (parce qu'elle est arrivée en vélo)/ Stéphanie (selon la caricature de sa voisine) / sans vrai nom indiqué (on saura pourquoi à la fin) est « parfaite » mais dégage l'aigreur de la Parisienne type odieuse.

La forme est originale : Solenne et Stéphanie commencent chacune un monologue intérieur (auquel s'ajoute un troisième, celui de la fillette assise un peu plus loin avec sa mère (qui sont-elles ? je vous laisse la surprise). Quoi qu'il en soit, elles représentent des voix distinctes, des étapes dans (les âges de) la vie d'une femme. Pour le moment, les deux filles dont le prénom commence par « S » (comme Stephan, d'ailleurs) s'épient, se comparent, se jugent : mal dans leur peau, l'une envie l'autre et réciproquement. Elles tracent le portrait d'une société dédiée aux apparences car l'étude à laquelle ses deux femmes s'adonnent révèle faux-semblants et égoïsme, peur du regard des autres et jugement perpétuel. Les vêtements, les attitudes, tout est symbolique et le prénom qui en est déduit donne corps à la personne imaginée.

Ce qu'il en ressort, c'est qu'il s'agit de mettre un frein pour se laisser la marge de manoeuvre (ne pas tout donner, laisser croire/espérer/désirer) qui prévient la peur de la désillusion, de la déception, d'avoir mal. Qui préserve sa fierté. C'est une carapace qui montre le peu d'assurance et d'estime de soi (accepter la concurrence, c'est s'aimer soi-même) pour se parer contre l'humiliation (le regard du serveur). Selon Charlotte Gabris, les filles intègrent vite la notion de concurrence et tant qu'il y aura des « Stéphanie », le manque de solidarité existera entre les femmes (p 40). Car ces femmes ont peur de la solitude, elles en ont honte, elles la cachent en faisant semblant d'attendre quelqu'un. Elles attendent de toute manière un homme, qui signifiera la fin de la solitude et le début de l'amour.

Le ton est résolument usuel, moderne/contemporain, avec un aspect « bavardage de filles » (gossip girl). C'est un mélange de familiarités et de « grossièretés d'usage » (très répandues de nos jours : putain, con, merde, bordel) qui s'intensifie jusqu'à atteindre une certaine crudité (bite, cul, féconder/vagin. Si ces deux derniers termes ne dénotent pas dans un livre de médecine, ils prennent ici une connotation provocatrice). L'ensemble est donc enlevé, vif, doté d'un humour décapant et d'une ironie amusante, au service d'un féminisme assumé. C'est un feu d'artifice de détails perturbants mais pertinents, un mixte entre le Jean Gabin de la chanson « Maintenant je sais » et le Raymond Devos de « le bout du bout » (p 63). C'est drôle, puis cela devient profond, un peu triste aussi, avant que la pirouette finale rétablisse l'espièglerie de la situation. Les deux filles se confondent progressivement et la fin boucle sur le titre du roman inspiré de la chanson de Stephan Eicher.

C'est un petit roman qui se lit très bien (pour celles qui ne s'associent pas à « Stéphanie »), très vite et remet quelques préjugés en place.



Bonus : paroles de la chanson Déjeuner en paix, de Stephan Eicher :

"J'abandonne sur une chaise le journal du matin

Les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent

J'attends qu'elle se réveille et qu'elle se lève enfin

Je souffle sur les braises pour qu'elles prennent

Cette fois je ne lui annoncerai pas

La dernière hécatombe

Je garderai pour moi ce que m'inspire le monde

Elle m'a dit qu'elle voulait si je le permettais

Déjeuner en paix

Déjeuner en paix

Je vais à la fenêtre et le ciel ce matin

N'est ni rose ni honnête pour la peine

"Est-ce que tout va si mal?

Est-ce que rien ne va bien?

L'homme est un animal" me dit-elle

Elle prend son café en riant

Elle me regarde à peine

Plus rien ne la surprend sur la nature humaine

C'est pourquoi elle voudrait enfin si je le permets

Déjeuner en paix

Oui déjeuner en paix

Déjeuner en paix…"



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Déjeuner en paix

Les mélomanes penseront indéniablement à la célèbre chanson de Stephan Eicher en voyant ce titre...⁣

Pourtant bien loin d'un hommage au chanteur, c'est l'histoire de deux femmes que nous livre Charlotte Gabris dans son premier roman.⁣



Elles ne se connaissent pas.⁣

L'une est parisienne, l'autre provinciale.⁣

L'une est en couple, l'autre non.⁣

Elles n'ont apparemment rien en commun mais vont pourtant, installées à la terrasse du même café, passer l'heure du déjeuner à s'observer, se critiquer, se juger, se moquer et s'imaginer l'autre sans rien en connaître.⁣



Deux femmes que tout oppose et qui vont au long des 200 pages de ce court (et néanmoins riche) roman, nous faire part de leur réflexion sur le couple, la maternité, la place du physique dans la société, le sexisme, et nombre de sujets qui constituent notre quotidien.⁣



J'ai aimé ce roman, que dis-je, je l'ai adoré !⁣

Pour les interrogations qu'il a provoqué, pour les certitudes qu'il a parfois bousculé, pour le réalisme cruel des situations qu'il décrit (moqueries faciles, jugement hâtif).⁣



J'ai aimé cette fin, innatendue.⁣

Et j'ai aimé la plume tour à tour tendre, incisive, authentique et pleine d'humour.⁣



Merci à Virginie (Mon poche) pour l'envoi de ce roman (que j'ai dévoré) qui vient s'ajouter à la liste de mes coups de cœur de ce début d'année.⁣

--------------------------------------------⁣

L'avez-vous lu?⁣

Apprécié ou pas du tout?⁣

------------------------⁣

Vous arrive t-il de vous rendre seule au restaurant? (hors covid évidemment)⁣!

Ou restaurant rime t-il forcément avec ami.e.s, famille ou collègues pour vous?
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Déjeuner en paix

Deux femmes en terrasse, chacune sur leur table, elles se jaugent, se jugent, s'envient mais ne savent rien l'une de l'autre. Elles sont dans le juste mais aussi parfois complètement à côté de la plaque.

C'est marrant de voir les préjugés que peuvent avoir des femmes juste avec le "look" des autres.

C'est un livre avec pas mal de vérités et plutôt marrant à lire !
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Déjeuner en paix

Dans ce court ouvrage de moins de 200 pages Charlotte Gabris nous emmène à travers les 2 monologues de ses personnages à nous interroger sur des stéréotypes et préjugés féminins.



Nous suivons au fil des pages deux jeunes femmes à la terrasse d’un café Parisien, l’une déjeunant seule et l’autre qui attend son conjoint, a priori tout les oppose hormis le fait de vouloir « déjeuner en paix ».

Elles passent leur repas à se regarder de loin, à imaginer la vie de l’autre et même ses pensées.



En effet qui attablé seul en terrasse ne s’est jamais imaginé la vie d’autres passants à travers leurs allures , ou paroles?🙃



J’ai passé un très bon moment avec ce roman féministe , j’ai souvent souri et j’ai été très agréablement surprise par la fin du livre à laquelle je ne m’attendait pas du tout et qui donne matière à réfléchir!

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Déjeuner en paix

Une jolie surprise, miroir de la société actuelle : observation, jugement, envie et mésestime.





« Nous voici sur une terrasse bondée sous le soleil parisien. Parmi tous les clients, deux femmes seules : l’une par chois, l’autre parce qu’elle attend quelqu’un. Tout au long de ce déjeuner elles vont s’observer, se juger et se remettre en question. »





À lire lors d’un déjeuner solitaire.
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Déjeuner en paix

"Il y en a plein, des femmes qui se disent féministes, mais qui n'aiment pas leurs congénères... Une femme qui se dit féministe et qui parle mal à sa stagiaire, qui en jalouse d'autres plus belles et plus jeunes qu'elle, qui se sent en rivalité permanente, qui critique le physique de ses semblables, qui les juge, qui les snobe, n'est pas féministe. Les femmes qui se disent féministes et qui n'aiment pas les femmes, ça ne devrait pas exister. C'est tellement absurde, triste et paradoxal, un peu comme un boucher végétarien, ou un libraire qui ne sait pas lire."



Nous sommes sur une terrasse de café parisienne où deux femmes déjeunent seules, se regardent, se jaugent, se moquent. Chacune leur tour, elles vont tout imaginer de la vie de l'autre écumant les clichés et préjugés les uns après les autres.



Je l'ai lu d'une traite et je n'ai pas été déçue, il est tout simplement génial! Il est ultra drôle, cynique, percutant et criant de vérité! On suit alors ces deux femmes que tout oppose à travers leurs monologues silencieux. L'une est parisienne, l'autre est provinciale fraîchement arrivée à la capitale.

Beaucoup de thèmes sont abordés tels que le passage de l'enfance au monde adulte, l'innocence perdue, l'instinct maternelle que l'on devrait toute avoir, la pression du temps qui passe et finalement le jugement que l'on a toutes les unes envers les autres...



Un réflexion sur nos jugements, notre vision des choses en fonction de l'environnement dans lequel on évolue, des personnes que l'on rencontre, des événements que l'on vit. Un vrai régal
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Déjeuner en paix

Le résumé de "déjeuner en paix" de Charlotte Gabris, me semblait original.

Malheureusement j'ai été déçue. Il y a peu d'action mais beaucoup de clichés qui s'accumulent et deviennent gavant au fil des pages.

Deux jeunes femmes seules installées à la terrasse d'un café parisien, se remarquent , se comparent, se moquent, se critiquent,... Et leurs différences les renvoient à leurs propres doutes et faiblesses.

La fin est pourtant fameuse et j'ai été surprise, chose dont je ne m'attendais plus. Ce livre ne fait que 200 pages et je vais donc vite passer à autre chose .
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Déjeuner en paix

J'ai aimé la trame de ce livre, l'idée de ces deux femmes attablées qui se jaugent et imaginent la vie de l'autre à l'aune de leurs préjugés. Au bout d'un moment je me suis lassée, trouvant que le concept aurait pu être approfondi ; par ailleurs certains discours féministes, convenus et attendus, m'ont ennuyée (bien qu'emportant souvent mon adhésion). Mon intérêt a été ravivé par la chute du roman, agréablement surprenante. Je dois même dire que cette fin m'a rendue beaucoup plus indulgente sur certains volets de l'histoire. L'idée était bonne.
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Déjeuner en paix

Ce court roman est efficace à souhait puisqu'il nous attendrit, nous fait rire et nous surprend pleinement, tout ceci en seulement 200 pages. "Déjeuner en paix" nous offre une courte parenthèse, une occasion de plonger dans les pensées de deux jeunes femmes installées seules en terrasse, qui s'observent et se jugent. Sans une once de moralité, l'autrice met très bien en scène cet instinct quasiment réflexe et inévitable de juger autrui. Mais ces pensées secrètes vont aller plus loin: en plus de montrer des visions limitantes de leur physique et leur personnalité, elles vont permettre de mettre en exergue toutes les questions qu'une femme se pose sur ce qu'est justement une femme de nos jours. On oscille donc sans cesse entre envie et jalousie dans une ambivalence toujours réussie. Leur sincérité est vraie et touchante et le tout est surtout auréolé d'une bonne dose d'humour aussi mordante que décapante. Ce tableau saisissant se conclut par une jolie surprise qui donne lieu à une belle leçon de vie et un beau message de tendresse et d'amour de soi.
Lien : https://blogleslecturesducha..
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Déjeuner en paix

Charlotte Gabris nous propose une pause sur une terrasse de café parisienne. Deux femmes se scrutent, se jugent, imagine la vie de l'autre. Une entrée dans les pensées intérieures de ces deux jeunes femmes que tout semble opposer.



Avec finesse, et humour l'autrice nous livre un portrait sur la psychologie féminine. Une rivalité se livre entre les deux inconnues et nous pousse à la réflexion quant à nos propres comportements. Qui n'a jamais fait une remarque sur une autre femme ? Je pense que toutes les femmes se reconnaîtront dans cette histoire car au final on est toutes un peu les mêmes.



J'ai totalement adoré ce roman. Je ne me suis pas ennuyée une seule minute. Une construction singulière, rafraîchissante et une fin tellement astucieuse ! Il n'en faut pas plus pour succomber à Déjeuner en paix et découvrir ce petit vent de fraîcheur dans le paysage littéraire.



Un premier roman soigné, jubilatoire et maîtrisé ! Un livre que je vais m'empresser d'acheter à mes copines !

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