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Citations de Chigozie Obioma (95)


Car le prisonnier est un esclave, un captif de l'Etat.
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En temps normal, ce souvenir l'aurait fait rire. Mais pas cette fois ; il en était incapable. Pourquoi ? Parce qu'à ce stade, pour un homme dans sa situation, le monde est mort, et tous les souvenirs agréables, toutes les images plaisantes ne signifient plus rien. Même sil elles s'étaient amassées de toute leur multitude dans son esprit, leur accumulation n'aurait été que futilité abyssale, tel un tas de pièces d'or dans la bouche d'un mort.
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L'arbre qui veut épouser une femme doit d'abord avoir des testicules...
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Il nous avoua que la famille et les membres de notre clan avaient strictement interdit à nos parents d’enterrer Boja. C’était un sacrilège envers Ani, la déesse de la terre, que d’ensevelir une personne coupable de suicide ou de fratricide. Le christianisme avait beau avoir balayé le pays igbo, des miettes de religion traditionnelle avaient échappé au balai.
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Notre mère était une fauconnière : Celle qui veillait, postée sur les collines, pour repousser tous les maux qui semblaient menacer ses enfants. Elle possédait un double de nos âmes dans les poches de la sienne, et pouvait aisément flairer les problèmes encore en gestation, comme les marins discernent l’embryon d’une tempête à venir.
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J’avais particulièrement apprécié son récit du lynchage d’un voleur dans notre quartier : la foule l’avait terrassé sous une pluie de pierres, avait déniché un pneu qu’elle lui avait placé autour du cou. Elle souligna le mystère entourant la provenance de l’essence, obtenue en un éclair : le temps d’une quinte de toux, le voleur était en flammes. Fasciné tout comme mon père, je l’avais écoutée décrire comment le feu avait englouti le voleur, comment le brasier prospérait aux endroits les plus poilus de son corps – notamment la région pubienne – en le consumant lentement.
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Elle revint vers la cage (...) et tendit l'oreille vers les oiseaux en pleurs. (...)
- C'est comme un chœur, comme les chants en harmonie qu'on chante aux enterrements. Et ce qu'elles chantent, c'est bien un chant de deuil. Écoute bien, Nonso, (...) C'est l'orchestre des minorités.
(...)
Et tout ce qu'il pouvait faire, tout ce qui lui restait à faire, c'était pleurer et gémir. Il venait grossir le troupeau évoqué par Tobe, celui de tous ces gens dépouillés de leurs biens : (...) tous les captifs du passé ou du présent contraints de faire ce qu'ils ne voulaient pas, pris dans un système qu'ils refusaient. Innombrables. Tous ceux qu'on a enchaînés et battus, au territoire pillé, à la culture éradiquée, tous ceux qu'on a réduits au silence, violés, déshonorés, assassinés. Avec tous ces gens, il partageait désormais un sort commun. Ils étaient les minorités du monde, avec pour seul recours l'orchestre universel qui n'avait plus qu'à pleurer et gémir.
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L’homme offensé, c’est celui qui se sent privé du respect de ceux qui ne le valent pas.
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Tandis qu'il la raccompagnait à sa voiture, je craignis qu'il ne soit poussé dans une direction dont je serais impuissant à le détourner. Je craigris que l'amour, une fois pleinement épanoui
dans son coeur, ne l'aveugle et ne le rende sourd à mes conseils. Et je voyais déjà l'amour commencer à le posséder.
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Souvent des ténèbres soudaines s’abattent sur le cœur d’un homme quand il découvre qu’il a fait du mal malgré lui. Quand il en prend conscience, son âme s’agenouille vaincue et, accablée, se soumet aux alusis du remords et de la honte, et dans cette soumission s’inflige des blessures. Alors l’homme blessé cherche la guérison par des gestes de rétribution.
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La haine est une sangsue :
Cette créature qui vous colle à la peau, se nourrit de vous et vide votre esprit de sa sève. Elle vous transforme, ne vous laisse pas avant avant d’avoir aspiré votre dernière goutte de paix. Elle s’accroche à la peau, s’enfouit toujours plus profond dans l’épiderme, au point que l’arracher vous déchire aussi la chair, et que la tuer, c’est vous flageller. Autrefois, les gens recourraient au feu, à un tison incandescent, et en brûlant la sangsue ils laissaient une peau roussie. Tel était le cas de la haine de mon frère pour Abulu : elle était enfouie au cœur de sa peau.
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C’était un sacrilège envers Ani, la déesse de la terre, que d’ensevelir une personne coupable de suicide ou de fratricide.
Le christianisme avait beau avoir balayé le pays igbo, des miettes de religion traditionnelle avaient échappé au balai.
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Il leva les yeux vers elle tout en fermant la cage. Il inclina la tête et fit mine d'écouter.
- Tu entends? demanda-t-elle encore plus fort.
-C'est vrai, tu as raison, mama, acquiesça-t-il.
- Mais même quand les faucons leur prennent leurs petits, qu'est-ce qu'elle peuvent faire ? Rien, Nonso. Rien. Comment pourraient-elles se défendre ? elles n'ont pas de griffes, pas de langue empoisonnée comme les serpents, pas de crocs, pas de serres ! [...]
Il releva la tête et vit qu'elle avait fermé les yeux.
- Et maintenant, c'est pareil. Tu vois ? Et pourquoi ? Parce que ce sont des umu-obere-ihe, des minorités. Voilà ce que les puissants nous ont fait dans ce pays. Voilà ce qu'ils t'ont fait, et à tous les faibles et les déshérités.
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Très beau! Me rappelle la plume de Barbara Kingslover et son livre Les yeux dans les arbres où le narrateur est un enfant aussi!

J ai lu les pecheurs apres La priere des oiseaux son second roman qui est assez different mais toujours la même verve de conteur

De bons moments assez durs parfois...
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Dans sa voix et dans son cœur, Ô Egbunu, je perçus ce qui, depuis l'orée des temps, m'a toujours laissé perplexe chez l'être humain. Un homme peut aimer une femme, l'embrasser, lui faire l'amour, ne vivre que pour elle, avoir un enfant avec elle, et puis, un jour, il n'en reste plus rien. Plus rien, Ô Ijango-ijango ! Et que reste t-il à la fin ? me demandera-t'on. Un léger doute, une vague colère ? Non. Ce qui reste, c'est le rejeton de la haine, sa progéniture monstrueuse : le mépris.
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