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Critiques de Christian Chavassieux (187)
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Le psychopompe

Nathan Charon est journaliste à Croizan sur Loire, spécialisé dans la rubrique nécrologique. Il rêve de devenir écrivain, mais son premier livre n'a pas obtenu le succès espéré. Jusqu'au jour où on lui demande de rédiger un dictionnaire des célébrités locales disparues. Un bon livre mais auquel il manque le petit quelque chose qui fait du Baiser de la nourrice, le premier roman de l'auteur, un excellent roman.
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L'affaire des vivants

Véritable force de la nature, Charlemagne est un personnage intelligent qui, parce qu'il est affublé d'une famille de parasites incultes, veut prendre sa revanche sur la vie. Il a de grands projets pour s'élever en société et met tout en œuvre pour arriver à ses fins, jusqu'à créer un véritable petit empire industriel dans la campagne lyonnaise de la fin du XIXème - début du XXème siècle.

L'intrigue de cette saga familiale et industrielle est passionnante et le style de l'auteur très agréable à lire, je ne me suis pas ennuyée pas un seul instant, d'autant plus que la succession de courts chapitres induit un rythme de lecture rapide. Mon seul petit regret a été de n'éprouver aucune empathie pour les personnages, à cause d'une distanciation voulue par l'auteur. En effet, Christian Chavassieux se met en scène et se présente comme le narrateur de l'histoire avec des phrases telles que « Joseph-Antoine Pajaud était un fieffé coquin, c'est moi qui vous le dis et vous pouvez me croire : je l'ai fabriqué dans ce seul but. », « La grande difficulté à laquelle je me heurte est la représentation de mon couple de bourgeois, les Feigne, le père et la mère de ma petite Alma. Je mets tout mon amour pour mes personnages afin de leur éviter de tomber dans la caricature, mais rien n'y fait; les Feigne sont exemplaires de ce que le siècle a construit de plus obtus et confit, dans le genre bourgeois de province. » : cela n'aide pas à s'identifier aux personnages, mais montre bien qu'il s'agit d'une pure fiction…
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Mausolées

Dans un monde marqué par la violence, Mausolées nous emmène sur les traces de Kargo, jeune homme pris au milieu des conflits d'un univers en complète agonie. En suivant ses pas, le lecteur fait également connaissance avec un panel de personnages aux personnalités plus torturées les unes que les autres. De Pavel, surnommé le Diable, au passé sombre et sanglant, à Lilith, la femme mi-humaine mi-robot, dont le corps mutilé est le reflet de sa psyché tourmentée, les figures qui entrent dans le roman semblent toutes être déformées, capables du meilleur comme du pire. Difficile de statuer où se trouve le Bien, où se trouve le Mal. On en vient à abhorrer autant qu'à prendre en pitié chacun d'eux...



Dans ce roman, Christian Chavassieux dépeint un univers qui m'est apparu gris de bout en bout ; un gris de cendre, seulement parsemé de tâches rouges sang par instant. Cet univers m'a paru froid, abominable. Il pèse une atmosphère lourde tout au long du livre. Ce monde déchiré par des luttes sans fin paraît frôler la science fiction, mais on réalise que ce récit d'anticipation ne nous est finalement pas si lointain... et nous rappelle ce que l'on peut voir chaque jour sur nos écrans de télévision...



Je ne m'attendais pas à ce type de roman lorsque j'ai acheté Mausolées, je dois l'avouer. J'étais surtout intéressée par l'intrigue autour de la bibliothèque de Pavel et de l'étrange lèpre qui atteint les livres. Au final, il ne s'agit que d'un infime pan de l'histoire, peu développé, mais qui représente malgré tout l'anéantissement progressif de ce monde.



A chaque page, le récit devient plus sombre et l'auteur mène sa barque avec subtilité, rappelant régulièrement qu'il est l'architecte de cette histoire et que lui seul a le pouvoir de mener ses personnages où il le désire. Ce type de roman n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais je me suis malgré tout surprise à être captivée par la décadence dépeinte dans le roman. Un roman qui amène à des réflexions intéressantes, avec une plume efficace bien que parfois un peu trop forcée à mon goût...
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Mausolées

Si je dois reconnaître une qualité à ce livre, c'est l'écriture. Je dois reconnaître que j'ai passé un bon moment. Enfin, un bon moment de lecture car l'auteur nous plonge dans une ambiance glauque de fin du monde aux remugles de vengeance, aux humeurs aigres de la vie face à l'indifférence du destin, aux relents de l'inéluctable pourriture de l'histoire et de la trahison...



Si Boris Vian a écrit, "J'irai cracher sur vos tombes", ici ce sont les tombes encore ouvertes qui crachent sur les vivants. Il y a dans ce livre une forme de haine de la vie, de la jeunesse et de l'espoir qu'elle représente. Une jeunesse dont le heros ne sait que faire dans ce monde de paix retrouvée certes mais ou l'horreur de la guerre passée et l'inéluctable fin de l'humanité par extinction empêchent tout espoir, tout idéal en dehors d'un épicurisme désintéressé. Le récit n'est cependant pas lugubre et déprimant et porte ses notes d'espoir, ses coins de ciel de bleu et d'arc-en-ciel, un peu comme des bulles de savon irisées de milles couleurs fragiles et émouvantes.



Le livre aborde, suggère des questions face au sens à donner à la vie, à ces idéaux qui nous guident, à la trahison qui nous guette, à la fierté et son corrolaire la vengeance qui nous habitent, à l'inéluctable vieillesse qui nous attend, à la futilité de tout cela face à l'Histoire. Et c'est peut-être là mon bémol, car si tous ces sujets sont au centre du récit, je ne leur trouve aucune conclusion, un peu comme si l'auteur n'avait pas été au bout de ses sentiments, comme si cette conclusion était trop dure à énoncer. Alors, le serpent ainsi raconté se mord la queue et l'Histoire est bouclée, nous laissant nous lecteur dans l'interrogation de la vie et de son sens.



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Mausolées

J'ai reçu ce roman de science-fiction publié aux éditions Mnémos dans le cadre de la dernière Masse Critique Babelio. Je précise tout d'abord que c'est un beau livre au papier épais et à la couverture de bonne tenue dont l'illustration m'a évoqué l'univers de Bilal. Et il faut dire que cela peut nous mettre dans l'ambiance qui est assez sombre.

J'avais été attirée dans le résumé par le thème de la bibliothèque et des livres attaqués par une sorte de lèpre qui les détruit mais ce n'est finalement qu'un petit aspect contextuel du récit.

L'histoire est centrée autour du personnage de Léo Kargo qui a été recruté par le puissant et riche homme d'affaires Pavel Khan pour gérer sa bibliothèque-musée. Il découvre alors un palais fortifié dans la ville de Sargonne dans lequel toute une société gravite autour des intérêts de cet homme. Léo va se rapprocher de la secrétaire de Khan, la belle Danoo mais c'est aussi en discutant avec Butty, responsable de la sécurité et des opposants à l'extérieur de la citadelle qu'il va comprendre les relations complexes qu'entretiennent ces différents personnages sur base de fidélité ou trahison.

Le contexte historique est ébauché dans un futur légèrement post-apocalyptique qui a survécu à des conflits cruels et meurtriers. Un futur dans lequel les naissances sont rares et la violence monnaie courante. Il y est question de politique, de stratégie, de guerre et de lutte pour le pouvoir.

Il y a aussi le personnage étrange de Lilitth, femme-tronc appareillée de membres-armes métalliques qui cherche à se venger de Khan et dont l'histoire va croiser celle des expérimentations scientifiques du docteur Vast, lié à Khan par le projet Nouvelle Génération.

L'ensemble est assez « glauque » et j'avoue avoir eu du mal à terminer.

J'ai toutefois beaucoup aimé tout le début qui évoque la découverte de la bibliothèque (mais aussi de l'empire Khan) ses classements et sa politique d'acquisition. J'ai bien aimé aussi l'enquête du héros pour essayer d'en apprendre plus sur ce mystérieux personnage qui l'a recruté et finalement le fil rouge qui tourne autour de la filiation et de l'héritage.

Mais j'ai malgré tout trouvé ça trop décousu et violent à mon goût pour être séduite.
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Mausolées

Dans un futur proche, la population mondiale a baissé de moitié suite aux Conflits et à leurs dégâts collatéraux, les Etats ont laissé la place à des Cités toutes-puissantes, les hommes comme les livres sont atteints de maux mystérieux qui les font tomber en décrépitude... Léo Kargo, jeune écrivain quelque peu désabusé, débarque à Sargonne, recruté par le milliardaire Pavel Adenito Khan, ancien chef de guerre controversé reconverti dans la sauvegarde du patrimoine culturel et scientifique de l'humanité. Malgré l'attrait du défi qui est lancé au jeune homme, s'occuper d'un des dernières bibliothèques au monde, celui-ci est très vite conscient que des vérités lui sont cachées... Est-il vraiment là par hasard ?



Ce récit d'anticipation nous plonge dans un futur où prime la violence, le rejet d'une science qui a dégénéré et celle d'une culture qui n'a été d'aucun secours. Il nous met face à nos pires scénarios de fin du monde : un black-out informatique qui prive la Terre de ses yeux, ses oreilles, sa bouche ; un silence mortel qui est le point de départ à un déferlement de violence sans précédent - ni vu ni connu ; la perte de milliards de données qui plonge l'humanité dans une obscurantisme sans nom ; le recul considérable de la science ; l'explosion des maladies ; une humanité qui se retrouve stérile et affronte, désarmée, le spectre de sa fin imminente...



Dans ce contexte particulièrement noir, un homme tente de percer les mystères qui l'entourent : celui de la bibliothèque et de son savoir qui enivre ; celui de l'homme énigmatique qui l'a engagé et des relations complexes qu'il entretient avec son entourage ; celui de l'étrange Lilith, mi-femme mi-machine, et de sa haine qu'elle couve dans les entrailles de la vieille cité...



Ces questionnements le renvoie à ses propres fêlures. Qui est-il ? Qui sont ses parents ? Quel rôle peut-il jouer dans cet univers chaotique ?



A ce récit d'anticipation s'entremêle un véritable polar. Léo est fasciné par le Palais des Fous, le jeu de stratégie inventé par son employeur, où chaque pièce semble représenter un personnage de la réalité. Le jeune bibliothécaire s'interroge sur le rôle qu'il joue dans cette étrange partie. Tout bascule lorsqu'un meurtre crapuleux survient...



Certaines descriptions sont particulièrement dérangeantes et plus d'une image m'a maintenue éveillée tard dans la nuit. Pourtant, on est happé par l'histoire, intrigué par ce qui se trame réellement. Les deux premières parties entretiennent à merveille cette tension. Le héros est persuadé d'être à deux doigts de la vérité, frôle la folie, se croit coupable...



Le rythme s'accélère encore dans la 3e partie où les révélations pleuvent. Pourtant ce tiers m'a moins plu au final. Sans doute parce qu'y intervient un personnage extérieur à ce huis clos, un ennemi peu sympathique au demeurant. J'aurais préféré que tout reste "en famille"...



Quant à la fin, elle laisse pantois. Le héros trouve-t-il enfin sa place ? Y a-t-il encore un espoir pour le monde ?



Un dernier mot quant au style de l'écrivain et les idées qu'il véhicule. Tour à tour ciselée, poétique, violente, son écriture ne laisse pas indifférent ! Ses mots suscitent des images d'une force incroyable. On s'y croit, on s'y voit... J'ai particulièrement apprécié tous les passages qui magnifient le livre, la littérature, la culture, tout ce qui fait la mémoire de l'homme.



"Autour de lui, tout un peuple sans figures déployait ses rêves, des armées de signes mêlaient leurs énigmes, des foules de vérités et d'anathèmes vociféraient les unes contre les autres, des dialogues et des imprécations s'élevaient confusément. Un chahut de voix et de paroles repliées dans le secret des pages."



Dans cette histoire, il oppose deux idées, celle des interventionnistes qui veulent tout mettre en oeuvre pour relancer la démographie et sauver l'humanité et celle des démogénistes, comme il les appelle, qui considèrent qu'il faut laisser faire la nature, que l'interventionnisme humain n'est que source de malheurs et de chaos.



"Il s'agissait, pour les démogénistes, de se résigner à voir l'humanité s'éteindre au bout de quelques générations, ou bien de voir stagner sa démographie à un stade proche de celui des origines de l'espèce (c'était d'ailleurs le sens de ce néologisme : "la population de l'origine"). Les démogénistes modérés y voyaient la promesse d'une nouvelle humanité ; les plus extrémistes voulaient empêcher toute tentative de remédier à ce qu'ils voyaient comme un dessein de la nature."



Mais, malgré tout, même si notre destinée semble inéluctablement fatale, l'espoir fait vivre... Et c'est ainsi que j'interprète les incursions de l'auteur dans le récit. Après tout, comme il nous le rappelle, il ne s'agit que d'une fiction et nous pouvons, peut-être, encore, tout changer !



Qui vivra verra...



"- Tous les jours que la vie nous offre ne sont pas destinés à l'urgence. Et pourtant. Nous devrions pour chacun, avoir l'ambition d'un projet. Comme d'autres, j'ai laissé parfois le temps s'écouler sans utilité. Je ne le regrette pas forcément, mais il me semble à présent, à présent que je sais qu'il m'est compté, que j'aurais pu en faire quelque chose."



Dernière info pour les fans, l'auteur prévoit d'écrire une préquelle, histoire de mieux comprendre ce qui a amené le monde à sa perte et de découvrir comme s'est construit un personnage comme Pavel Khan surnommé "le Diable" !
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Mausolées

Dans un futur assez proche, la carte du monde a changé, suite à une guerre civile.La vieille Europe s'est reconstruite tant bien que mal, et les seigneurs de guerre se sont partagés une grosse part du gateau. A Sargonne, "commune libre", Léo Kargo est sollicité par Pavel Khan, ancien mercenaire passionné de bibliophilie et très impliqué dans de mystérieux projets, pour s'occuper de son immense collection de livres, un des derniers vestiges du monde d'avant. A travers la quête de Kargo, qui cherche à mieux cerner le mercenaire et le sens de son embauche, se dessine un univers tout à tour fascinant et inquiétant, rythmé par un mystérieux jeu de stratégie, le palais des fous...

Je n'en dirais pas plus sur l'intrigue de ce roman pour laisser au lecteur le plaisir de la découverte de ce bel univers qu'a forgé Christian Chavassieux. L'intrigue et surtout les personnages sont fascinants, car multiples, tant dans leur personnalité que dans leurs actes. La fascination du héros et de son mentor pour les livres, à la fois objets d'un savoir perdu et vecteurs de "folie", le personnage de "Lilith", si éprouvant et déchirant, la quête de la famille que mène Kargo, de nombreuses thématiques sont ici extrêmement bien traitées et ouvrent la porte au lecteur à de nombreuses interprétations possibles. Le "palais des fous", étrange jeu à mi-chemin entre les échecs et le go, est totalement fascinant. Le style de Christian Chavassieux est très travaillé, souvent ciselé, jamais lourd d'images inutiles, en particulier dans les premiers chapitres qui installent l'intrigue. Un petit bémol cependant, côté intrigue, la dernière partie m'a moins captivée, en particulier parce que le personnage de Modkine, sorte de double plus ou moins maléfique de Pavel Khan, m' a semblé moins réel et donc moins attachant.

En conclusion, une belle découverte, un roman très captivant lors de la lecture et assez original.
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