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Critiques de Christian Chavassieux (186)
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Noir canicule

Ce roman de Christian Chavassieux nous raconte A Day in the Life, une journée de personnes banales qui peupleraient les rubriques faits divers. Des gens comme vous et moi. Grâce à la plume de Christian Chavassieux, il va vous sembler les avoir déjà croisés. Qui sont-ils ? Une femme, chauffeur de taxi, son ex-mari, ses deux filles, sa belle-famille, un couple de paysans, leur fils, sa maîtresse, l'époux de celle-ci, un jeune apprenti cinéaste. Nous découvrons certains aspects de ces gens apparemment biens sous tous rapports : leurs travers, leurs mensonges, leurs secrets, leurs pensées noires, leur désespoir, leur solitude. Et cet instant où votre vie peut basculer et changer à tout jamais. Comme Bernard qui observe les solives de son grenier.



J'ai aimé la construction de l'histoire et le style de Christian Chavassieux, sa façon de suggérer plus que montrer, de ne rien expliquer, de ne pas chercher une quelconque justification aux comportements.





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Noir canicule

Pendant l’été caniculaire de 2003, Lily, chauffeure de taxi, emmène un couple de paysans de la région de Roanne vers la méditerranée. Elle est séparée de son mari Nicolas qui vit à présent avec sa jeune maîtresse Mélanie, et a deux filles, une adolescente, Jessica, et Rose qui est plus jeune. Un climat mortifère pèse sur tous ces personnages dont nous allons suivre la vie une journée durant. ● Ni le titre ni la couverture ne rendent justice à ce livre magnifique. Le titre nous envoie sur la fausse piste d’un polar, même si « noir » est plus large que cela. Certes, ce roman est noir au sens de « pessimiste » mais le crime y occupe une place mineure ; il est plus le symbole du mal-être de tous les personnages que l’élément clé d’un récit policier. D’ailleurs il n’y a rien de policier dans ce roman. Et il est beaucoup mieux écrit que la quasi-totalité des polars. Quant à la couverture, on se demande ce qu’ils ont fichu aux éditions Phébus pour balancer une jaquette aussi bâclée, laide et indigente. ● J’ai admiré tout à la fois la construction de l’intrigue, l’art qu’a l’auteur de suggérer plutôt que de dire, et son style superbe, riche, gouleyant. Les personnages, des gens « ordinaires », sont tout en profondeur et en ambiguïté. Lily est le centre ardent de ce récit, le point qui relie tous les personnages. Un bien beau livre que je conseille sans réserve.
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Rives, mines et minotaure

Un texte admirable, qui suit Saint-Étienne , ville fondée par la rivière du Furan, rivière séminale... Les galeries abritent le Minotaure qu'il faut nourrir sans cesse, de travail, de sueur, de morts par accident et de morts les poumons pleins de poussières... La mine nourricière s'occupait de tout...

Un texte posé sur une connaissance profonde, c'est le cas de le dire, de Saint-Étienne, qui parle de beaucoup d'aspects de la vie au temps des mines, dans une haute tenue poétique.
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Un tremplin pour l'utopie

Dans une production littéraire dominée de la tête et des épaules par la dystopie et dans un monde proche de l'écroulement. Il était plus que temps de laisser une place à l'utopie, à des projets de société ambitieux mais réussis, à des marginaux magnifiques mais heureux, à des formes de vivre ensemble inédites. Avec ce ptit recueil, forcément inégal mais gratuit, on retrouve la joie de s'émerveiller devant ces lendemains qui arrêtent enfin de déchanter.
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Un tremplin pour l'utopie

Qui n'a jamais rêvé d'un monde parfait ? D'un endroit où les hommes pourraient vivre en paix avec eux-mêmes et avec leur environnement, sans que rien ne vienne gâcher cette perfection ? Le contexte dans lequel nous vivons aujourd'hui ne se prête guère à l'utopie, et c'est peut-être justement pour cette raison que ce petit ouvrage m'a à ce point charmé. Résultat d'un concours de nouvelles lancé en 2015, l'anthologie « Tremplin pour l'utopie » regroupe les textes des six lauréats encadrés de deux auteurs chevronnés : Estelle Faye et Christian Chavassieux. L'occasion pour le collectif des Indés de l'Imaginaire de mettre en avant la spécificité de leur création (trois maisons d'édition concurrentes qui s'associent, ce n'est effectivement pas courant...) et de fêter le cinquantième numéro de leur collection de poche partagée, Hélios. Honneur aux dames, c'est à Estelle Faye que revient la charge d'ouvrir l'anthologie avec « Les anges tièdes », un texte très réussi qui nous entraîne à la découverte d'une utopie... virtuelle. Créé au départ pour n'être qu'un « simple » jeu vidéo de fantasy, Arcadia Online s'est peu à peu développé pour devenir un véritable univers dans lequel les humains passent toute leur existence, bien à l'abri dans un caisson répondant à tous leurs besoins vitaux. Mais à trop vouloir rendre tout parfait, ne risque-t-on pas l'ennui ? « Aujourd'hui, pour s'occuper, les citoyens d'Arcadia jouent à pousser des jetons mauves et roses sur une marelle, ou à faire pousser les plus gros navets. Avant, ils avaient d'autres jeux. Ils combattaient des Hydres dans les marais d'Asclépios, ils bravaient les géants des neiges sur la barrière des monts Sabres. Les cyclopes de pierre du port d'Antérion s'animaient. Les sirènes aux ailes de nuit attaquaient les bateaux sur la mer Turquoise, et des djinns vengeurs se mêlaient aux vents du désert. » Une utopie, oui, mais en passe d'être compromise...



Le texte suivant est signé A. D. B. et allie cette fois utopie et uchronie, l'avenir des États-Unis et de l'Europe ayant basculé après l'émergence d'une nation amérindienne au XVIIIe siècle. L'idée ne manque pas d'originalité et est détaillée avec soin mais la narration maladroite empêche une véritable immersion de la part du lecteur. « Les premiers jours de mai » nous entraîne ensuite dans un monde post-apo à priori assez classique (à noter toutefois que la fin du monde n'est pas due à une prolifération de zombies mais à une étrange épidémie). Ce n'est cependant pas la catastrophe en elle-même qui intéresse David Chambost mais plutôt l'après : que se passe-t-il pour les survivants des années après la fin, quand vivre sur les restes de l'ancien monde ne suffit plus ? L'auteur met en scène une petite communauté renouant avec un mode de vie oublié, simple et sain, et signe de très beaux passages, à l'image de celui où l'on découvre les grands supermarchés d'autrefois réinvestis par la nature, ou encore celui dans lequel des voyageurs abreuvent la communauté de récits étonnants sur un monde redevenu mystérieux. La nouvelle suivante vaut elle aussi le détour et prend place après la prise de Nassau par le gouverneur anglais Rogers au XVIIIe, alors que les pirates des Caraïbes se retrouvent sans véritable pied-à-terre. Les navires des rebelles commencent alors à s'agréger sur la mer et en viennent peu à peu à former une véritable cité flottante régie selon une idée originale : le groupe qui aura le pouvoir de décider pour la communauté sera choisi en fonction de la brise qui soufflera sur le moment. Le pouvoir au vent : en voilà un beau programme ! Le contexte dans lequel se déroule la nouvelle ne manque pas d'attraits et la plume inspirée et plein de gouaille de Vincent Gaufreteau rajoute un charme supplémentaire à cette « Anémocratie ».



On plonge ensuite dans de la pure science-fiction avec « Le jour où Dieu m'a vue nue », une nouvelle habilement construite signée Ariel Holzl. La chute est plutôt inattendue et l'utopie dépeinte elle aussi assez originale : et si grâce au perfectionnement des nouvelles technologies on proposait à chaque citoyen de voter pour prendre des décisions ? (vous vous imaginez un peu voter pour choisir quel temps il fera demain... ?) Dans « Murmures lointains » Aurélie Léon imagine pour sa part un monde où les humains seraient tous connectés les uns avec les autres, tandis que Bruno Pochesci opte dans « Le moins pire des mondes » pour un système tout aussi inventif : et si un simple bracelet pouvait évaluer votre degré de bonheur et vous le communiquer sous la forme d'un pourcentage ? Face à cette révolution technique sans précédent, l'auteur a l'idée de tester les réactions de personnalités influentes partout dans le monde. Imaginez un peu un grand chef d'entreprise découvrir que rendre ses employés heureux fait également grimper son pourcentage ? Qu'en serait-il du président des États-Unis ? Et du pape ? (à qui on doit ici une scène particulièrement jouissive). « Les hommes sont toujours aussi friands de spiritualité mais rejettent désormais toute codification religieuse. Manger ceci, prier le cul tourné par-là, empapaouter madame comme ci plutôt que comme ça... Toutes ces simagrées n'ont plus lieu d'être. Tu cherches Dieu ? Mate les étoiles, comme tes ancêtres. Ou le roulis des fesses de ta douce, le sourire d'un môme, la frénésie d'un chaton aux prises avec une pelote de laine... » Christian Chavassieux clôt ce recueil avec « Nulle part, tout le temps », une petite nouvelle dans laquelle un homme chargé de contrôler la bonne tenue d'une expérience utopique se retrouve à y participer pour la sauver. De quoi refermer l'ouvrage sur un peu de douceur.



Une petite anthologie consacrée à des sociétés idéales qui regorge de bonnes idées pour réinventer le monde d'aujourd'hui et celui de demain. Et puisqu'on est dans l'utopie, sachez que l'ouvrage vous est offert pour l'achat de deux livres appartenant à la collection Hélios : une raison supplémentaire de ne pas vous priver de cette bienvenue touche d'optimisme !
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Un tremplin pour l'utopie

Commençons par la conclusion : ce n’est pas parce que c’est gratuit que ce n’est pas bien.

Un tremplin pour l’utopie est offert par les indés de l’imaginaire pour l’achat de deux livres Hélios.

Pour rappel – ou information, les indés de l’imaginaire est un collectif regroupant 3 éditeurs indépendants de littérature de l’imaginaire, à savoir Mnémos, ActuSF et les Moutons électriques.

Ce petit livre rouge contient au final 8 courts récits dont deux, qui ouvre et conclue l’ouvrage, signées d’écrivains chevronnés. Le contenu résulte d’une sorte de concours d’écriture, sur le thème de l’utopie (comme on s'en doute).

On commence avec une utopie entre un monde virtuel et un monde réel dévasté, dans une superbe nouvelle menée de main de maître par Estelle Faye.

La deuxième se situe dans une grande nation amérindienne, développée comme une uchronie, plaisante et joliment racontée.

La troisième histoire conte une communauté simple et qui fait le bonheur du narrateur, érigée dans un monde post-apocalyptique. Énième revisite du mythe du bon sauvage qui passe encore sous silence les inconvénients inhérents à ces modes de vie.

On a ensuite une utopie issue de la piraterie, originale et rafraîchissante, l'une de mes préférées du recueil.

Puis, une autre utopie, nanotechnologique, que j'ai aussi beaucoup aimée, dans une très belle nouvelle qui pose la question de notre capacité à accepter le bonheur.

La sixième histoire nous parle du lien entre l'humain et le robot d'une manière différente et poétique, évoquant aussi la recherche du sens de sa vie.

On nous raconte ensuite comment un gadget change la face du monde et notre rapport au bonheur mais, pas sûr à mon avis que si cette technologie existait vraiment, elle aurait l'effet escompté dans cette histoire.

Enfin, un monde virtuel à nouveau pour la dernière nouvelle, magnifiquement racontée par Christian Chavassieux, dont j’avais déjà beaucoup aimé le roman Les Nefs de Pangée.


Lien : https://youtu.be/BjCBd1LQrwg
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