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Critiques de Christian Chavassieux (186)
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Les nefs de Pangée

Ce roman est la preuve que la SFFF française a beaucoup de choses à apporter aux littératures de l'imaginaire. J'ai été convaincue par l'originalité des idées et des rebondissements.



Pangée est le seul continent qui existe. le reste est recouvert par l'Unique (l'océan). Tous les vingt-cinq ans, la tradition exige qu'une flotte composée des meilleurs éléments parte tuer un Odalim – un animal aquatique si démesuré qu'il peut saisir une nef dans ses mâchoires et la broyer. La mission est redoutable et dangereuse : y participer est un terrible honneur.

La neuvième chasse ayant échoué, les oracles prédisent un cycle de malheur, de guerres et de maladies pour tout Pangée. Pour éviter l'hécatombe, un seul moyen : la prochaine chasse doit être si disproportionnée que les pays seront trop accaparés par les préparatifs pour se battre. Elle ne pourra que réussir…

Mais au milieu des préparatifs, des alliances se nouent et de sombres complots voient le jour.



Tout au long du récit, nous suivrons plusieurs personnages.

Logal a beau être le fils de la plus puissante famille de la plus puissante cité (Basal, la Porte des terres, le coeur du commerce de tout Pangée, le lieu d'où partent toutes les chasses, la Ville des villes), il n'en reste pas moins impuissant face aux événements : l'échec de la neuvième, la montée au pouvoir de Plairil (le fils Préféré de sa mère), les intrigues qui se nouent, l'irrespect dont il est la cible… Intelligent et de bonne nature, il est pourtant surnommé En'nodet : le Bâclé ; car il est dit que sa mère consacra très peu de temps à sa conception.

Et puis progressivement, c'est Bhaca qui deviendra le point de vue principal. Normal : en tant que commandant de la dixième chasse, il est au coeur de l'action. Bhaca est jeune et pétri d'idéaux. Né et formé pour diriger la dixième flotte, il n'en est pas moins quelqu'un de sensible qui n'arrive à confier ses craintes qu'à sa plus ancienne amie : Hammassi. Sa presque soeur, son amante, celle avec qui il a grandi. Pourquoi la chasse ? Pourquoi la guerre ? D'où viennent les Odélim ? Pourquoi est-ce de plus en plus dur de les tuer ? Que fera-t-on une fois qu'ils seront tous morts ? Pourquoi consacrer autant d'énergie à la destruction au lieu de poursuivre la construction de la plus grande route du continent – ce qui permettrait d'améliorer les échanges entre nations ? Questions très actuelles…

Et enfin, c'est Hammassi elle-même qui prendra le relai. Elle, dont la mission est de consigner tous les événements qui jalonnent la dixième chasse, dont le but est de permettre à son peuple de tirer les leçons du passé. Elle qui est si sensible à la beauté des choses et au caractère extraordinaire des événements. Un regard neutre, patient, presque enfantin pour conclure cette saga. Un regard nécessaire pour retranscrire les innombrables retournements de situation qui nous attendent.

Les trois protagonistes se complètent à merveille. Ils sont intéressants, riches, nuancés, et imparfaits – donc très humains.



L'univers, quant à lui, regorge d'idées novatrices.

Les femmes ne peuvent mettre au monde des enfants viables qu'en ayant collecté la semence de suffisamment de mâles pour pouvoir concevoir. Les orgies sont donc des événements normaux, organisés pour les grandes occasions – puisque ça permet de renouveler facilement l'espèce. Et donc le sexe n'est absolument pas tabou. Il est tout à fait normal de discuter avec un ami, quêter l'approbation d'une g'lich (une femme) entre deux mots et entamer un acte sexuel en continuant à converser.

Il y a toute la culture de ce continent si étrange. Quel que soit le pays, toutes les grandes dynasties ont la même organisation familiale : une Vénérable (une femme qui a mis au monde plusieurs enfants), un Préféré (un enfant dont la conception était particulièrement soignée), les pères qui fournissent régulièrement leur semence, une maison du jour et une maison de la nuit (la première servant à la vie courante et à recevoir les invités, la seconde conservant la bibliothèque et les connaissances de la famille et servant aussi de cachette pour concevoir en paix).

Il y a la chasse, évidemment, et toutes les croyances et traditions qui en découlent. Les récits historiques que doit étudier Hammassi au début du récit, les légendes, la rumeur du Maître des eaux – le plus vieux, le plus grand et le plus puissant des Odélim. On dit qu'il aurait fait naître Pangée, qu'il serait plus grand qu'une ville, qu'il serait le véritable maître des océans.

Il y a cette langue ancienne dont découlent beaucoup de mots en ghiom et dont le pluriel se marque en accentuant une voyelle médium : g'lich/gé'lich ; Odalim/Odélim, er'gonte/erégonte. J'ai beaucoup aimé l'idée.

Et il y a les Flottants. Une race étrange qui vit sur des îles artificielles à la dérive. On les décrit comme étant des créatures laides et stupides, au bord de l'extinction pour cause de génocide. Les Ghioms s'appliquent à détruire chaque îlot qui passe à portée de navire. Une disparition qui n'attriste personne, d'autant plus qu'on les soupçonne d'aider les Odélim à contrer les chasses.

Pour aller plus loin, l'auteur nous propose même un glossaire en fin d'ouvrage. La faune, la flore, les personnages, les traditions ghiom, tout est abordé. J'ai été éblouie par la richesse de cette oeuvre, que je conserverai religieusement dans la bibliothèque.



Évidemment, tandis que je lisais, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Moby Dick. Cette quête sans fin d'un animal surnaturel a comme un goût de Melville. Comment lutter contre un monstre de la taille d'un village ? Comment le retrouver dans un océan si immense ? Or, c'est comme si c'était le destin : toujours, les oiseaux-messagers retrouvent l'Odalim...







Et puis l'écriture. Savoureuse. Parfois un peu trop lente, mais c'est parce que les descriptions sont soignées. Un cynisme, un sens de la fatalité et du mystère qui m'ont saisie à la gorge.

J'ai tout aimé dans ce roman.
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Les nefs de Pangée

Proposer une analyse des « Nefs de Pangée » de Christian Chavassieux, c'est forcément amputer l'oeuvre, tant elle déborde tous les cadres attendus. Le roman propose sans le moindre complexe des dizaines de thématiques entrecroisées (une philosophie du temps à l'échelle des planètes, une méditation sur les origines et les chutes des civilisations, une réflexion sur les pouvoirs politiques et religieux, la relativité des certitudes, la force et la fausseté partielles des mythes...), et des fils narratifs aussi variés que prenants : une chasse XXL, mais aussi un récit d'initiation, une révolution des mentalités, une guerre aux mutiples rebondissements, des récits d'exploration.... Avec, aux deux tiers, un renversement stimulant (même quand on est prévenu), où les cartes sont rebattues et les règles du jeu revues de bout en bout. Le tout dans un monde à la faune et à la flore exotiques, à la géographie vaste et variée (amateurs de cartes, il y a de quoi se régaler, en cours de lecture ET après la lecture complète), aux mœurs résolument inédites (faire un enfant devient toute une histoire à épisodes...), avec plusieurs dizaines de personnages – chacun jouant sa propre partition – et des dimensions systématiquement hallucinantes, qu'il s'agisse d'un arbre-fer, d'un navire de chasse ou d'un arsenal. A côté de Pangée, les épopées célèbres paraissent presque mesquines, les cycles de fantasy petits joueurs, les space opera raplapla.

Le revers de la médaille logique d'une telle profusion concentrée en moins de six cents pages, ce serait une densité excessive ou une tendance à l'hermétisme. Il n'en est rien. Habilement, l'auteur structure l'oeuvre en courts chapitres et anime ses créatures d'une écriture précise, évocatrice, d'une haute tenue, mais jamais pesante ou poseuse. La fluidité et le naturel reviennent chaque fois que le lecteur risquerait de se perdre dans des considérations techniques ou mystiques un peu poussées. Les personnages, très nombreux, demandent un minimum d'attention pour être suivis, et il est certain que ceux qui aiment s'attacher aux pas d'un héros principal qui porte à peu près toute l'histoire sur ses seules épaules ne seront guère convaincus. Mais si, comme moi, on est sensible aux seconds rôles aussi discrets que cocasses, exaltants ou touchants, on sera comblé par les apparitions d'un Erv, un Mâad, une Taum ou un Yma (de loin mon préféré, drôle et émouvant).

Ajoutons à cela que la tonalité d'ensemble, qui pourrait sembler solennelle et premier degré, est en réalité régulièrement infléchie par des notations humoristiques (par exemple sur les animaux de transport avec lesquels il faut sans cesse négocier, sans parler du « calouca rouge », dans le glossaire en fin d'ouvrage! Ou les réactions un peu décalées ou très modernes de certains personnages). C'est surtout la tristesse, la lassitude qui reviennent au cœur de scènes énergiques ; en cela, « Les Nefs de Pangée » renouent avec le véritable esprit épique, cet accablement qui s'empare de l'âme des guerriers, dans « L'Iliade » ou plus encore « Salammbô ». Et au milieu du fracas des vagues et des armes, des mini-tragédies marqueront la mémoire, comme la disparition prématurée de Tyla, qui avait tout d'une héroïne majeure et est engloutie à peine son aventure lancée, avec l'amertume des destins inaccomplis. Une manière de prévenir le lecteur que le récit sera grandiose, mais qu'il faudra accepter d'être parfois dérouté, détourné de nos repères en matière d'imaginaire. Pour notre plus grand plaisir.
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Les nefs de Pangée

Les Nefs de Pangée, ouvrage sorti en Août 2015 chez Mnémos, Prix planète SF des blogueurs 2016, signé d’un auteur français: Christian Chavassieux.



Un ouvrage qui bien sûr a quelques imperfections, mais qui personnellement représente le genre de fantasy que je cherche à lire, à savoir une fantasy mature, adulte, et munie d’une solide écriture.



C’est justement tout ce que propose Christian Chavassieux: une écriture dense, poétique, sachant manier le verbe; un world-building passionnant pour un « One-shot »: dépaysant, imaginatif, mythique, fouillé; une dimension impressionnante que ce soit dans le temps, le cadre, ou la géographie; des réflexions sur l’humanité.



L’auteur propose un contre-pied inattendu aux deux tiers du roman, qu’il convient de ne pas révéler ici, donnant une autre dimension à l'intrigue.



Ce genre d’ouvrage donne ses lettres de noblesse à la Fantasy française, et saura probablement aussi convaincre les amateurs de littérature blanche.



Un 5 étoiles pour moi bien mérité.
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Les nefs de Pangée

Plus qu’un simple roman, Les Nefs de Pangée est une épopée, une odyssée, où les mythes et les légendes prennent vie, et viennent transformer un monde qui se pensait immuable.
Lien : http://www.elbakin.net/fanta..
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Les nefs de Pangée

La collection Mu des éditions Mnémos, qui fait la part belle aux territoires de l’Imaginaire, n’en finit pas de me réjouir. Si je dois souligner l'esthétique des couvertures de cette collection signée Kévin Deneufchatel avec ses couleurs chatoyantes et harmonieuses qui attirent le regard et donnent envie d’ouvrir le livre, je dois bien reconnaître qu’elle propose avant tout des textes de qualité et des univers originaux, inattendus et immersifs.



Après deux coups de coeur pour « Les oiseaux du temps » de Amal El-Mohtar & Max Gladstone et récemment pour « Je suis le rêve des autres » de Christian Chavassieux, je reviens avec beaucoup de plaisir vers cet auteur sur l’invitation de l’éditeur à découvrir la réédition de ce roman paru en 2015. Je les remercie infiniment pour ce beau cadeau et ces dix jours de lecture durant lesquels la magie des livres a opéré, m’ouvrant un passage vers le monde de Pangée.



Quelle histoire ! Quelle imagination, quel foisonnement dans les détails, quelle richesse dans les entrelacements de personnages et de péripéties, de combats et d’infortune ! Christian Chavassieux entremêle avec habileté, quête et désir de conquête, légendes et tragédies, voyages et combats pour créer une gigantesque fresque historique où il est question de mémoire, de quête, de prophétie et d'intrigues, de politique et de religion.



*

L’histoire pourrait commencer par « Il était une fois »… une terre immense, la Pangée, entourée d’un seul océan, l’Unique. En ouvrant la porte à ce monde qui, à bien des égards, pourrait ressembler au notre, vous rencontrerez ses habitants : le peuple terrestre de Ghiom et celui des Flottants qui vivent sur des îles artificielles à la dérive sur l’Unique.



Tout n'est pas livré d'emblée à leurs sujets, ils se dévoilent peu à peu durant la lecture, s’animent dans notre esprit, rendant le récit addictif et fascinant.

Ainsi, au fur et à mesure qu'ils prenaient de l’épaisseur, mes sentiments ont évolué, certains personnages me sont devenus attachants, d’autres détestables.



*

Le récit débute alors que la neuvième chasse s’achève sur un échec. De la centaine de nefs partis affronter l’Odalim, le maître des eaux, seule une vingtaine en sont revenus.

Pour éviter que cette défaite entraîne une période trouble d’instabilité politique et d’insécurité, les Oracles annoncent la préparation d’une dixième chasse rassemblant la plus importante flotte jamais construite à ce jour pour vaincre le monstre marin.



*

Cette histoire met en valeur le destin de quatre personnages en particulier : Logal et son frère Plairil de la famille Anovia, une des plus ancienne et respectée de Pangée ; Bhaca le commandant en chef de la dixième chasse et Hammassi sa conteuse.



Tout le talent de l’auteur est de parvenir à écrire une histoire dans laquelle s'imbriquent plusieurs histoires sans jamais perdre ses lecteurs : en effet, il conduit avec beaucoup de maîtrise et de finesse ces quatre chemins narratifs qui s’entremêlent, se juxtaposent, se superposent, ou parfois se confondent et qui finissent par se séparer et exploser en de multiples fils narratifs qui laissent place à d’autres personnages et une nouvelle intrigue.



*

« Les nefs de Pangée » est ce genre de livre qui mélange de nombreux styles : le genre épique, le roman d’aventure et de guerre, la Fantasy Opera et le fantastique où prédomine l’univers des mythes et des légendes.

C’est aussi un livre-univers qui projette le lecteur dans un monde nouveau avec son vocabulaire inventé dans lequel il est merveilleux de se projeter et d’imaginer Pangée, avec ses paysages et ses couleurs, sa faune et sa flore sauvages, le peuple des Ghiom ; l’Unique et ses habitants.



Pour nous aider, la plume de Christian Chavassieux est tout simplement magnifique, élégante, inventive, immersive. Il y a une force et une poésie dans la construction de cet univers très visuel teinté de magie. Les descriptions déploient un décor riche de couleurs, de senteurs, de bruits. On fait connaissance avec ces peuples au travers de leurs coutumes, de leur croyances, de leurs moeurs, de leur philosophie de vie jusqu’à comprendre leur origine.

C’est un récit empli du ressac de l’océan, traversé par le choc de batailles et les cris des combattants unis par une haine ancestrale.



*

Je ressors enchantée par l’univers dépaysant que l’auteur a su déployer avec panache. Les personnages sont bien campés, l’intrigue est parfaitement menée avec de multiples rebondissements.

Bref, j'ai passé un moment délicieux avec ce roman qui pour moi est une vraie réussite. Je vous le conseille.
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Les nefs de Pangée

Voici une grande fresque épique et tragique qui conte sur terre et sur mer le destin et la lutte de deux civilisations, ainsi que le déroulement d'une grande chasse au monstre marin. Sorte de Moby Dick version fantasy, le récit parle aussi de l'évolution de la société et du choc des civilisations, avec beaucoup de lyrisme et de force.

C'est prenant, plein de rebondissements et, dès qu'on a plongé le nez dedans, impossible d'en ressortir avant la fin. Un véritable "fantasy opera" (par analogie avec le space opera) qui nous emmène dans un univers passionnant, au travers d'une odyssée implacable, écrite d'une main de maître!
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Les nefs de Pangée

En bref, un roman dense sur un monde complexe qui est le vrai point central de cette histoire. Une lecture mitigée, j'ai eu du mal à avancer le livre mais j'ai bien apprécié l'univers et le final.
Lien : http://delivreenlivres.blogs..
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Les nefs de Pangée

Les nefs de Pangée est une fresque historique, sociétale et économique du peuple de Pangée, au moment où il est secoué par sa plus grande crise : le roman est une immense scène de théâtre, dans laquelle se joue le sort d'une civilisation entière, son mode de vie, ses valeurs, ses traditions, ses croyances. Le récit est dense, puissant, dantesque, à l'image de l'Odalim et de la dixième chasse : tout y est démesuré ! La plume de l'auteur, à la fois lyrique et précise, est pleine d'images puissantes et évocatrices, et parvient à amorcer de nombreuses réflexions. Cependant, l'aspect "fantasy opéra", selon les termes de l'éditeur, induit une distance assez marquée avec les personnages : le récit est resté très froid pour moi. En conséquence, j'ai eu beaucoup de mal à apprécier l'histoire et à me laisser porter par les événements... Je reste sur le sentiment d'être passée à côté de quelque chose !
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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Les nefs de Pangée

Il y a des milliards d’années, avant même la dérive des continents, la Terre était composée d’un seul continent qui regroupait l’emble des terres émergées, il s’appelait Pangée. Les Nefs de Pangée de Christian Chavassieux s’appuient sur ce concept pour poser les bases de son histoire. Je trouve d’ailleurs que la carte s’en inspire beaucoup. L’auteur s’appuie sur d’autres références, Moby Dick est la plus évidente et peut-être y’a-t-il aussi quelques allusions par ci par là aux légendes bretonnes de la mer. Vraiment ce récit est riche et foisonnant d’idées.



Le monde à Pangée se compose d’un unique ciel, unique continent et unique océan : c’est L’Unique. Il apporte prospérité et nourriture en abondance. Et pour préserver l’équilibre fragile entre les différentes peuplades aux coutumes variées, il faut affronter l’Odalim et le vaincre à tout prix. C'est un combat éternel de la Nature, belle mais impitoyable contre L'Industrie et la maîtrise des techniques.



La chasse s’annonce difficile et les enjeux immenses mais les ennuis de Pangée ne s’arretent pas là : les Flottants, un peuple de la mer que Pangée avait cru disparu, vivent encore sur des îles artificielles. Leur technologie est incompréhensible et barbare, il faut les exterminer.



Les premières pages sont un peu déroutantes au départ, j'ai du être attentive pour me faire aux nouveaux mots : des noms et des lieux bien sur, mais aussi des objets et des animaux. L’auteur propose même une ébauche d’une nouvelle langue. Mais une fois que l’on s’est habitué à l’ambiance et à l’histoire, lecture très immersive.

Les chapitres sont courts les personnages sont assez nombreux mais l’action est privilégiée. Les descriptions ne sont pas détaillées et enfin de compte on sait peu de choses sur le monde qui compose Pangée. Les Flottant ainsi que cet animal monstre restent très mystérieux. On sait seulement qu'« Il a des dents aussi longues que des rames. » A l’imagination du lecteur de faire le reste.



J'ai surtout aimé le style épique et virevoltant. L’auteur sait si bien rendre réel le bruit des voiles au vent, les navigateurs se hélant l’un l’autre pendant les manœuvres, l’excitation de la chasse à venir, la peur de l’attente avant le combat, la victoire bruyante et la sauvagerie, ou l’amertume de la défaite, , le désarroi devant un nouveau monde qui se profile….
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Mausolées

La bibliothèque n’est pas tant le sujet principal ni central de cette histoire. Certains synopsis étaient donc bien incomplets, laissant présager une incompréhension de l’histoire ou poussant peut-être les gens à bouder ce roman. Il me fallut donc le corriger sur Babelio. Au final, la bibliothèque est un témoin intemporel presque silencieux, mourant, comme un juste symbole mais passons.



Sans trop spoiler, le reste étant sur mon blog : Mausolées est une dystopie fourmillante d’idées à l’écriture fine, ciselée et jouissive. Un reflet assez convainquant de ce que pourrait devenir notre monde actuel en somme.



Une agréable lecture surtout pour la plume mettant en avant un univers extrêmement riche, plus que pour l’intrigue même dont la fin m'a quelque peu laissé sur ma faim.



Néanmoins, d'autres romans plus connus de cet auteur rejoindront sans nul doute ma PAL.
Lien : http://carrefour-ludique.blo..
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Mausolées

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce livre qui nous propose une histoire post-apocalyptique assez surprenante, loin du thriller qui se laissait présager à la lecture du résumé, mais offrant plus une réflexion soignée et efficace sur l’humanité et sur l’Homme. L’univers se révèle vraiment efficace, sombre, dévoilant une humanité agonisante dans un monde qui sort d’une guerre intestine des plus destructrices. Les personnages se révèlent vraiment soignés, humains développant des thématique vraiment efficaces et intéressantes comme par exemple sur la haine, la vengeance, l’identité et d’autres encore. Le tout est porté par une plume élégante, poétique, soignée qui ne manque pas d’élever le récit tout en collant parfaitement à l’ambiance sombre et oppressante qui se dégage. Je regrette juste que la conclusion donne plus l’impression de balancer certaines réponses qu’autre chose et aussi le personnage principal qui se replie trop rapidement sur lui-même, mais rien de non plus bloquant. En tout cas un roman que j’ai trouvé réussi et je lirai sans problème d’autres récits de l’auteur.





Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Mausolées

Mon premier science-fiction de Christian Chavassieux ! L’Apocalypse a eu lieu. Les Conflits entre États sont officiellement terminés. Les grandes Cités, apparemment régies par un État fédéral, vivent dans une entente forcée, un attentisme prudent qui n’empêche pas les rivalités. C’est le cas de Sargonne avec Mireveil, sa voisine. Léo Kargo, 20 ans, vient de trouver à Sargonne un travail susceptible de lui plaire infiniment : bibliothécaire pour un particulier, Pavel Adenito Khan, un milliardaire original à la réputation sulfureuse et au passé trouble. Kargo devra explorer, classer, mettre à jour et enrichir la merveilleuse bibliothèque du milliardaire mécène, rare survivante d’un monde disparu. Pour un jeune poète et écrivain passionné par les livres, la lecture et la littérature, c’est une chance extraordinaire. Mais comment Pavel Khan a-t-il entendu parler de lui ?

***

Dans ce roman en 3 parties et 35 chapitres, Christian Chavassieux nous promène dans un univers singulier et inquiétant. Il décrit Sargonne comme un dragon méchant et étrange. La partie ancienne de la ville est peuplée de vieillards agressifs qui insultent et menacent touristes et nouveaux venus. Dès les premiers chapitres, on comprend que, dans ce nouveau monde, les enfants sont rarissimes : les humains sont presque tous devenus stériles et la lèpre qui les frappe de nouveau se révèle peu contagieuse, mais mortelle. Une autre maladie les fait vieillir prématurément. On peut, je crois faire un parallèle entre l’évolution des humains et celle des livres : eux aussi sont malades, vieillissent et tombent en poussière, et bien peu de nouveaux viendront rejoindre leurs rangs. Les personnages se révèlent complexes. C’est difficile de parler de leur psychologie, de leur évolution ou de leur symbolisme (Lilith !) sans en révéler trop sur l’intrigue. Disons pour contourner la difficulté que tous surprendront le lecteur… C’est la raison pour laquelle la troisième partie m’a un peu déçue, ou plus exactement, j’ai eu l’impression que Léo Kargo m’avait laissée en plan !

***

Comme dans les deux autres romans que j’ai lus de Christian Chavassieux, ce qui me séduit autant sinon plus encore que l’intrigue et la profondeur, c’est le style (voir les citations) et les trouvailles. Kargo arrive à Sargonne en ferail, ou encore l’arme la pire que les hommes aient inventée s’appelle le giril, capable d’enflammer l’eau. Outre ce type de néologismes qui provoquent nombre d’associations d’idées, l’auteur excelle dans des descriptions extrêmement précises, celle du mausolée par exemple, sans que jamais on ne perçoive le recours à un glossaire, comme c’est parfois le cas : on y est, il nous tient par la main et nous fait visiter… En bonus, souvent, discrète, une pointe d’humour. Et puis il arrive à l’auteur d’intervenir directement. Ainsi, pages 156 et 157, Kargo s’imagine en personnage de roman et présume de ce qu’aurait fait l’auteur dudit roman :

« Car toute sa vie pouvait naître de cet instant, tout pouvait être dit, accompli, mais aussi recommencé.

Pourtant l’auteur en a décidé autrement.

Mais poursuivons. »

Décidément, j’aime beaucoup les romans de Christian Chavassieux !

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Mausolées

Dans un futur proche, la population mondiale a baissé de moitié suite aux Conflits et à leurs dégâts collatéraux, les Etats ont laissé la place à des Cités toutes-puissantes, les hommes comme les livres sont atteints de maux mystérieux qui les font tomber en décrépitude... Léo Kargo, jeune écrivain quelque peu désabusé, débarque à Sargonne, recruté par le milliardaire Pavel Adenito Khan, ancien chef de guerre controversé reconverti dans la sauvegarde du patrimoine culturel et scientifique de l'humanité. Malgré l'attrait du défi qui est lancé au jeune homme, s'occuper d'un des dernières bibliothèques au monde, celui-ci est très vite conscient que des vérités lui sont cachées... Est-il vraiment là par hasard ?



Ce récit d'anticipation nous plonge dans un futur où prime la violence, le rejet d'une science qui a dégénéré et celle d'une culture qui n'a été d'aucun secours. Il nous met face à nos pires scénarios de fin du monde : un black-out informatique qui prive la Terre de ses yeux, ses oreilles, sa bouche ; un silence mortel qui est le point de départ à un déferlement de violence sans précédent - ni vu ni connu ; la perte de milliards de données qui plonge l'humanité dans une obscurantisme sans nom ; le recul considérable de la science ; l'explosion des maladies ; une humanité qui se retrouve stérile et affronte, désarmée, le spectre de sa fin imminente...



Dans ce contexte particulièrement noir, un homme tente de percer les mystères qui l'entourent : celui de la bibliothèque et de son savoir qui enivre ; celui de l'homme énigmatique qui l'a engagé et des relations complexes qu'il entretient avec son entourage ; celui de l'étrange Lilith, mi-femme mi-machine, et de sa haine qu'elle couve dans les entrailles de la vieille cité...



Ces questionnements le renvoie à ses propres fêlures. Qui est-il ? Qui sont ses parents ? Quel rôle peut-il jouer dans cet univers chaotique ?



A ce récit d'anticipation s'entremêle un véritable polar. Léo est fasciné par le Palais des Fous, le jeu de stratégie inventé par son employeur, où chaque pièce semble représenter un personnage de la réalité. Le jeune bibliothécaire s'interroge sur le rôle qu'il joue dans cette étrange partie. Tout bascule lorsqu'un meurtre crapuleux survient...



Certaines descriptions sont particulièrement dérangeantes et plus d'une image m'a maintenue éveillée tard dans la nuit. Pourtant, on est happé par l'histoire, intrigué par ce qui se trame réellement. Les deux premières parties entretiennent à merveille cette tension. Le héros est persuadé d'être à deux doigts de la vérité, frôle la folie, se croit coupable...



Le rythme s'accélère encore dans la 3e partie où les révélations pleuvent. Pourtant ce tiers m'a moins plu au final. Sans doute parce qu'y intervient un personnage extérieur à ce huis clos, un ennemi peu sympathique au demeurant. J'aurais préféré que tout reste "en famille"...



Quant à la fin, elle laisse pantois. Le héros trouve-t-il enfin sa place ? Y a-t-il encore un espoir pour le monde ?



Un dernier mot quant au style de l'écrivain et les idées qu'il véhicule. Tour à tour ciselée, poétique, violente, son écriture ne laisse pas indifférent ! Ses mots suscitent des images d'une force incroyable. On s'y croit, on s'y voit... J'ai particulièrement apprécié tous les passages qui magnifient le livre, la littérature, la culture, tout ce qui fait la mémoire de l'homme.



"Autour de lui, tout un peuple sans figures déployait ses rêves, des armées de signes mêlaient leurs énigmes, des foules de vérités et d'anathèmes vociféraient les unes contre les autres, des dialogues et des imprécations s'élevaient confusément. Un chahut de voix et de paroles repliées dans le secret des pages."



Dans cette histoire, il oppose deux idées, celle des interventionnistes qui veulent tout mettre en oeuvre pour relancer la démographie et sauver l'humanité et celle des démogénistes, comme il les appelle, qui considèrent qu'il faut laisser faire la nature, que l'interventionnisme humain n'est que source de malheurs et de chaos.



"Il s'agissait, pour les démogénistes, de se résigner à voir l'humanité s'éteindre au bout de quelques générations, ou bien de voir stagner sa démographie à un stade proche de celui des origines de l'espèce (c'était d'ailleurs le sens de ce néologisme : "la population de l'origine"). Les démogénistes modérés y voyaient la promesse d'une nouvelle humanité ; les plus extrémistes voulaient empêcher toute tentative de remédier à ce qu'ils voyaient comme un dessein de la nature."



Mais, malgré tout, même si notre destinée semble inéluctablement fatale, l'espoir fait vivre... Et c'est ainsi que j'interprète les incursions de l'auteur dans le récit. Après tout, comme il nous le rappelle, il ne s'agit que d'une fiction et nous pouvons, peut-être, encore, tout changer !



Qui vivra verra...



"- Tous les jours que la vie nous offre ne sont pas destinés à l'urgence. Et pourtant. Nous devrions pour chacun, avoir l'ambition d'un projet. Comme d'autres, j'ai laissé parfois le temps s'écouler sans utilité. Je ne le regrette pas forcément, mais il me semble à présent, à présent que je sais qu'il m'est compté, que j'aurais pu en faire quelque chose."



Dernière info pour les fans, l'auteur prévoit d'écrire une préquelle, histoire de mieux comprendre ce qui a amené le monde à sa perte et de découvrir comme s'est construit un personnage comme Pavel Khan surnommé "le Diable" !
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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Mausolées

Si je dois reconnaître une qualité à ce livre, c'est l'écriture. Je dois reconnaître que j'ai passé un bon moment. Enfin, un bon moment de lecture car l'auteur nous plonge dans une ambiance glauque de fin du monde aux remugles de vengeance, aux humeurs aigres de la vie face à l'indifférence du destin, aux relents de l'inéluctable pourriture de l'histoire et de la trahison...



Si Boris Vian a écrit, "J'irai cracher sur vos tombes", ici ce sont les tombes encore ouvertes qui crachent sur les vivants. Il y a dans ce livre une forme de haine de la vie, de la jeunesse et de l'espoir qu'elle représente. Une jeunesse dont le heros ne sait que faire dans ce monde de paix retrouvée certes mais ou l'horreur de la guerre passée et l'inéluctable fin de l'humanité par extinction empêchent tout espoir, tout idéal en dehors d'un épicurisme désintéressé. Le récit n'est cependant pas lugubre et déprimant et porte ses notes d'espoir, ses coins de ciel de bleu et d'arc-en-ciel, un peu comme des bulles de savon irisées de milles couleurs fragiles et émouvantes.



Le livre aborde, suggère des questions face au sens à donner à la vie, à ces idéaux qui nous guident, à la trahison qui nous guette, à la fierté et son corrolaire la vengeance qui nous habitent, à l'inéluctable vieillesse qui nous attend, à la futilité de tout cela face à l'Histoire. Et c'est peut-être là mon bémol, car si tous ces sujets sont au centre du récit, je ne leur trouve aucune conclusion, un peu comme si l'auteur n'avait pas été au bout de ses sentiments, comme si cette conclusion était trop dure à énoncer. Alors, le serpent ainsi raconté se mord la queue et l'Histoire est bouclée, nous laissant nous lecteur dans l'interrogation de la vie et de son sens.



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Mausolées

Pavel Adelite Kahn est le despote d'une partie de la nouvelle Europe coupée en deux. Il chérie particulièrement sa bibliothèque dont les livres sont atteints dune maladie. Pour en prendre soin, il recrute un jeune homme, Léo Cargo qui arrive à la capitale et s'installe dans son rôle de bibliothécaire. Mais bientôt cargo découvre que son recrutement ne doit rien au hasard. Il serait en fait le fils perdu de Kahn et de son épouse, le fils né d'une mère porteuse qui s'était enfuie encore enceinte et que le couple recherche depuis des années. Comme toujours, l'univers de Christian Chavassieux, surprend. Il imagine un monde post apocalyptique où le despote est obnubilé par la maladie de ses livres, alors que l'humanité est menacée. Surprenant et fascinant.
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Mausolées

Un post apocalyptique atypique, tout en nuances servi par une belle plume. Magnifique.



La période des Conflits a totalement reconfiguré le visage géopolitique mondial, une méfiance, voir une haine tenace contre la science et le savoir est ancrée dans la population et ses dirigeants. Danc ce nouvel âge obscurantiste, le riche Khan, un ancien chef de guerre, embauche un poète et savant pour prendre soin de sa bibliothèque légendaire.



L'univers m'a fait penser à China Mieville, du fait que nous sommes entre science fiction et fantasy, et aussi de certains de ces personnages, tel Lilith, mi femme, mi robot.

Nous naviguons entre quête des origines, la démocratie, les luttes de pouvoir, les représentations, l'éthique scientifique et la nécessité (?) de la culture et du savoir.

Dans ce monde vieillissant, deux camps s'affrontent : ceux pour qui l'absence de natalité est une chance pour le monde, celle enfin de voir l'humanité disparaitre (Peter Watts ne renierait pas l'idée, nous en reparlerons avec le dernier Bifrost en date), et les quelques autres avec une lueur d'espoir.

Les personnages sont tout en nuances, comme ce chef de guerre, le méchant du livre qui se révèle beaucoup plus subtil qu'il n'y parait au premier abord. Et puis il y a Sargonne, la ville-monde dont nous déambulons dans certaines ruelles et commerce, ces quartiers cachés où la révolte grogne.

L'action est plutôt rare et lorsqu'elle est présente, elle est loin d'être spectaculaire. C'est un roman d'ambiance, assez sombre, crépusculaire, avec quelques touches d'optimisme.



Christian Chavassieux sait utiliser sa plume, ses mots font naitre les images. Sans trop en révêler sur sa ville et ses habitants, il fait naitre notre imagination pour combler les vides. Et au final, l'impression d'avoir lu beaucoup en si peu de mots.

Des belles phrases, voir plus bas, et bons mots comme ce "livres libres", ou mourir ? Ou cette citation que tout critique pourrait employer face à certains textes :

"Le scénario sur lequel j’avais déjà décidé de ne pas m’attarder m’épargnait l’effort de l’oublier"



Passé assez inaperçu lors de sa sortie, ce roman mérite amplement qu'on s'y attarde.
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Après l'Affaire des vivants, qui m'avait tant enthousiasmée, j'étais très curieuse de découvrir ce que l'auteur avait pu écrire dans un genre tout différent - et comme souvent lorsque la barre est haute, je ressors un poil déçue par cette seconde lecture, moins fine et moins puissante malgré ses indéniables qualités. A quoi cela tient-il ?

Aux personnages, déjà, construits de manière intéressante, tout en dualités, mais aux aspérités moins justes (car issus de l'imagination romanesque plutôt que de l'étude sociale ?), moins convaincants du coup et moins accrocheurs. Pavel Khan est le plus réussi de tous, mais certaines de ses ambiguités auraient mérité d'être un peu plus approfondies. Quant à Léo, ce jeune érudit hédoniste confronté au vacillement de toutes ses certitudes, un petit quelque chose en plus ou en moins aurait pu me rendre terriblement attachant, mais il m'a surtout donné envie de lui botter les fesses.

Le rythme, aussi, est parfois un peu bancal. L'écriture, qui fait merveille dans la lenteur, la création d'une ambiance, manque un chouïa de nerf lorsque l'action se précipite, lorsque la confusion s'établit dans les esprits ou dans les faits, et peine du coup à m'emporter. Et la forme du récit est un peu courte pour donner pleine mesure à la fois à un univers fascinant (une Europe à peine remise d'une série de guerres d'une violence inouïe, où l'humanité confrontée à ses pires excès n'est plus que l'ombre d'elle-même) et à de nombreux thèmes passionnants (tentation du totalitarisme, vices, vertus et ambiguités de la science, eugénisme, quête d'un sens, crise existentielle, paternité, hérédité et mémoire...), qui se répondent de manière habile mais s'étouffent parfois les uns les autres.

Quelques centaines de pages en plus, un peu plus de démesure dans la forme pour mieux coller au fond, un rien de nuance supplémentaire du côté des personnages, et on aurait tenu un roman magistral.



Cela n'en reste pas moins un beau texte d'anticipation, au style original et élégant, aux qualités nombreuses. La fin n'est pas la moindre d'entre elles - une belle réussite, implacable et percutante, comme j'aimerais en lire plus souvent !
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Mausolées

Vous aimez le post apo ? Vous aimez le polar et le thriller ? Vous aimez la guerre, les batailles sanglantes ? Vous aimez les livres ? Vous aimez les clones ? Vous aimez l'amour ? Vous aimez la recherche de la paternité ? Vous aimez les atmosphères pesantes ? les mystères, les intrigues ? Les personnages exotiques et marquants ?

Alors ce roman est fait pour vous.

Christian Chavassieux nous livre un roman au style acéré avec des personnages complexes, et des descriptions très (parfois trop à mon gout) fouillées de la ville, du palais, de la bibliothèque où le jeune héros va être embauché ne sachant pas pourquoi.

Tout aurait pu être parfait dans ce lieu incroyable et protégé.

Mais la guerre, la misère, la saleté, la maladie, la revanche sont juste là, à coté, tout près...

On en ressort quand même assez groggy à la fin.



Ce roman est sorti fin 2013.

Début 2022, Christian Chavassieux sort le magnifique "Je suis le rêve des autres", parcours initiatique d'un jeune garçon avec un vieil homme, roman plein de douceur et de poésie.

L'inverse total de "Mausolées".

J'ai de loin préféré le dernier.




Lien : https://laniakea-sf.fr/
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Mausolées

J'ai reçu ce roman de science-fiction publié aux éditions Mnémos dans le cadre de la dernière Masse Critique Babelio. Je précise tout d'abord que c'est un beau livre au papier épais et à la couverture de bonne tenue dont l'illustration m'a évoqué l'univers de Bilal. Et il faut dire que cela peut nous mettre dans l'ambiance qui est assez sombre.

J'avais été attirée dans le résumé par le thème de la bibliothèque et des livres attaqués par une sorte de lèpre qui les détruit mais ce n'est finalement qu'un petit aspect contextuel du récit.

L'histoire est centrée autour du personnage de Léo Kargo qui a été recruté par le puissant et riche homme d'affaires Pavel Khan pour gérer sa bibliothèque-musée. Il découvre alors un palais fortifié dans la ville de Sargonne dans lequel toute une société gravite autour des intérêts de cet homme. Léo va se rapprocher de la secrétaire de Khan, la belle Danoo mais c'est aussi en discutant avec Butty, responsable de la sécurité et des opposants à l'extérieur de la citadelle qu'il va comprendre les relations complexes qu'entretiennent ces différents personnages sur base de fidélité ou trahison.

Le contexte historique est ébauché dans un futur légèrement post-apocalyptique qui a survécu à des conflits cruels et meurtriers. Un futur dans lequel les naissances sont rares et la violence monnaie courante. Il y est question de politique, de stratégie, de guerre et de lutte pour le pouvoir.

Il y a aussi le personnage étrange de Lilitth, femme-tronc appareillée de membres-armes métalliques qui cherche à se venger de Khan et dont l'histoire va croiser celle des expérimentations scientifiques du docteur Vast, lié à Khan par le projet Nouvelle Génération.

L'ensemble est assez « glauque » et j'avoue avoir eu du mal à terminer.

J'ai toutefois beaucoup aimé tout le début qui évoque la découverte de la bibliothèque (mais aussi de l'empire Khan) ses classements et sa politique d'acquisition. J'ai bien aimé aussi l'enquête du héros pour essayer d'en apprendre plus sur ce mystérieux personnage qui l'a recruté et finalement le fil rouge qui tourne autour de la filiation et de l'héritage.

Mais j'ai malgré tout trouvé ça trop décousu et violent à mon goût pour être séduite.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Mausolées

Dans un futur assez proche, la carte du monde a changé, suite à une guerre civile.La vieille Europe s'est reconstruite tant bien que mal, et les seigneurs de guerre se sont partagés une grosse part du gateau. A Sargonne, "commune libre", Léo Kargo est sollicité par Pavel Khan, ancien mercenaire passionné de bibliophilie et très impliqué dans de mystérieux projets, pour s'occuper de son immense collection de livres, un des derniers vestiges du monde d'avant. A travers la quête de Kargo, qui cherche à mieux cerner le mercenaire et le sens de son embauche, se dessine un univers tout à tour fascinant et inquiétant, rythmé par un mystérieux jeu de stratégie, le palais des fous...

Je n'en dirais pas plus sur l'intrigue de ce roman pour laisser au lecteur le plaisir de la découverte de ce bel univers qu'a forgé Christian Chavassieux. L'intrigue et surtout les personnages sont fascinants, car multiples, tant dans leur personnalité que dans leurs actes. La fascination du héros et de son mentor pour les livres, à la fois objets d'un savoir perdu et vecteurs de "folie", le personnage de "Lilith", si éprouvant et déchirant, la quête de la famille que mène Kargo, de nombreuses thématiques sont ici extrêmement bien traitées et ouvrent la porte au lecteur à de nombreuses interprétations possibles. Le "palais des fous", étrange jeu à mi-chemin entre les échecs et le go, est totalement fascinant. Le style de Christian Chavassieux est très travaillé, souvent ciselé, jamais lourd d'images inutiles, en particulier dans les premiers chapitres qui installent l'intrigue. Un petit bémol cependant, côté intrigue, la dernière partie m'a moins captivée, en particulier parce que le personnage de Modkine, sorte de double plus ou moins maléfique de Pavel Khan, m' a semblé moins réel et donc moins attachant.

En conclusion, une belle découverte, un roman très captivant lors de la lecture et assez original.
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