Christian Delporte : Histoire du
journalisme et des
journalistes en France
Olivier BARROT présente le livre de
Christian DELPORTE "Histoire du
journalisme et des
journalistes en France".
Que la radio rompe l’isolement des campagnes est une idée banale à la fin des années vingt : pléthore de textes expliquent le rôle que peut jouer la TSF dans le désenclavement culturel, social, politique et même moral des campagnes. Le régime mussolinien en fait un axe de sa politique de ruralisation car la radio peut selon lui « inverser la tendance au développement industriel et urbain, générateur de crises et qui bouleversait la structure sociale italienne ». Prenons-en deux exemples en France. En 1936, une enquête d’un magazine radiophonique porte précisément sur les ruraux et la radio. L’enquête conclut que « [la radio] sort le paysan de l’isolement... elle fait aimer le foyer qui n’est plus ennuyeux. Elle peut faire l’éducation des campagnes ».
D'abord les organisateurs : conseils en relations publiques, collecteurs de fonds, agents publicitaires. Ensuite des collecteurs et analystes d'information : sondeurs, statisticiens, psycho-sociologues, informaticiens, politologues, démographes, chercheurs en marketing. Enfin des spécialistes des médias : journalistes, rédacteurs de discours, conseils en médias, spécialistes du mailing, producteurs et réalisateurs de films, acheteurs de places, graphistes. Bref, une armée soutenant le candidat.
La solidarité n'est que l'art de déguiser en égoïsme collectif les égoïsmes individuels.
Le risque est grand pour les journalistes de tomber sans le vouloir dans le piège de la communication de l'homme politique qui cherche à les charmer.
Pour vendre, il faut déceler les désirs du consommateur et satisfaire des besoins dont lui-même n'est pas conscient.
États-Unis, 1956, le jeune journaliste Joseph Napolitan est fier d'afficher sur la porte de l'agence qu'il vient d'ouvrir à Springfield (Massachusetts) : Political consultant, autrement dit Conseil en communication politique, profession qu'il vient d'inventer.
Fabriquer l'information des médias, créer l'événement en permanence, ne laisser aux journalistes aucun répit, aucune temps de temps réflexion, faire en sorte qu'ils coproduisent l'histoire écrite par Tony Blair. - Alaister Campbell
Pas plus que la politique, la communication n'est une science exacte. Car si l'opinion publique mène le monde comme l'écrivait Tocqueville, personne, pas même un virtuose de la communication, ne peut prétendre la connaître.
Le communicant est devenu un homme-orchestre, un magicien, et un pompier, qui doit aussi au quotidien protéger, anticiper, réagir, nourrir les rumeurs ou les étouffer dans l'œuf, gérer les situations de crise.
Sur ses conseils, Blair pratique l'omniprésence médiatique qui lui permet d'incarner le mouvement, d'imposer ses thèmes et de ne jamais rompre le lien affectif avec l'opinion. Blair, c'est du show télévisé.