Le monde entier est stupéfait lorsque tombent, le 26 juillet 1945, les résultats définitifs des élections générales qui ont eu lieu trois semaines plus tôt. Churchill et le Parti conservateur sont sévèrement battus. Winston se console en méditant la phrase de Plutarque selon laquelle « l’ingratitude envers les grands hommes est la marque des peuples forts », et en se rappelant comment, deux décennies auparavant, Clemenceau avait subi le même sort. Entre-temps, et avant de participer à la conférence de Potsdam, il est allé se reposer en France. Le 7 juillet, il est sur la côte basque et prend ses quartiers au château Bordaberry, prêté par un ressortissant canadien, le général Brutinel. Sa popularité en France est immense, il est l’attraction de l’été et il en est bien conscient ; confiant dans le résultat du scrutin, son moral est au beau fixe.
Il visite Saint-Jean-de-Luz, se baigne à Hendaye. John Colville, resté sur la plage, est témoin d’un spectacle insolite : « Le Premier Ministre barbotait dans l’eau, tel un hippopotame bienveillant, au centre d’un large cercle de gendarmes français chargés de sa sécurité, qui s’étaient mis en maillots de bain pour l’occasion.
Il a toujours considéré ses romans comme des pures fantaisies, comme des amusements relativement innocents. Il aurait tout aussi bien pu écrire des contes fantastiques. Mais tout le monde ne l'a pas vu ainsi, et tant le jeune et brillant président du pays le plus puissant du monde que son médiocre assassin, dans certaine mesure, l'on pris au sérieux