Citations de Christiane Collange (80)
Quand nos fils et nos filles avancent dans la vie, se mettent en couple, créent à leur tour une famille, une différence saute aux yeux : les hommes que nous avons mis au monde se ferment de plus en plus aux confidences et au dialogue avec nous, tandis que les femmes sorties de nos entrailles manifestent une propension à tout vouloir mettre sur le tapis : les raisons de notre entente avec elles comme les racines de leur agressivité à notre endroit, les aléas de leur vie amoureuse ou conjugale, les péripéties de leur aventure maternelle. Les garçons se taisent parce qu'ils ont pour la plupart réussi à distendre ou couper le cordon ombilical; alors que si les filles parlent, c'est qu'elles n'ont jamais fini de régler leurs comptes avec la toute-puissance maternelle.
La malédiction de Freud est venue relayer celle de la Genèse : ils n'enfantent plus dans la douleur, mais éduquent dans la culpabilité !
Le mythe du mariage "jusqu'à ce que la mort nous sépare" a la vie plus dure que le mariage lui-même.
J'ai beaucoup aimé ce livre dont les témoignages et les synthèses me semblent très justes. J'ai aussi fait ma petite enquête parmi des amies et connaissances mères de fils donc belles mères de "belles filles". il semble qu'il y ait un grand nombre de femmes (plus ou moins jeunes) qui ont très peu de sympathie pour leur BELLES mères ! pour ma part, ma belle fille m'ignore complètement ... le dernier WE (Pâques) chez elle, elle ne m'a pas adressé la parole. Une autre fois, arrivant d'Espagne par un train de nuit, à 8h du matin chez elle, elle ne m'a pas offert le moindre café ... J'en ai pris mon parti ! livre à offrir aux belles filles qui ont des fils :=)
Cela n'empêche pas les maris modernes de se montrer solidaires et coopératifs quand on les y invite tendrement et fermement. Mais, à la maison, les hommes préfèrent faire ce qu'on leur dit plutôt que de décider ce qu'il faudrait faire. La question de l'aide est d'ailleurs identique en ce qui concerne les enfants. Bien dirigés et régulièrement sollicités, ils échappent rarement aux travaux ménagers. J'affirme que la plupart des mères qui se plaignent du manque d'enthousiasme de leur progéniture pourraient obtenir de biens meilleurs résultats si elles se montraient plus fermes, et surtout renonçaient une fois pour toutes à l'espoir fallacieux de se voir proposer : "Est-ce que tu veux que je t'aide ?" Pour parvenir à se faire aider, les mères doivent se convaincre que leur vocation n'est pas de servir de domestique à tout le monde, ni de se sacrifier sur l'autel du confort familial. Elles devraient ne se sentir ni saintes ni martyres. Sur ce point, les femmes actives ont montré le chemin, et il serait temps que les femmes au foyer suivent leur exemple. Trop souvent, ces dernières ne savent pas profiter d'une certaine liberté dont elles disposent et s'enferment dans un réseau serré de devoirs et de contraintes, comme pour se faire pardonner de ne pas rapporter d'argent à la maison. Mais ce qu'elles apportent est au moins aussi essentiel au bien-être et au bonheur de tous. Comme j'aimerais qu'elles se débarrassent de ces complexes et qu'elles prennent davantage confiance en elles !
réinsertion professionnelle des femmes : des femmes qui veulent retravailler souhaitent un travail à mi-temps ou à temps partiel. Qu'attend-on pour inventer une nouvelle politique de l'emploi féminin qui répondrait à cette demande ?
En période de chômage, il devient absurde, pour ne pas dire scandaleux, de forcer des centaines de milliers de femmes à effectuer des journées de travail trop longues, qui leur pèsent et privent leurs enfants d'une présence maternelle suffisante, tout en laissant des centaines de milliers d'autres femmes en chômage.
page 112 " Retravailler, reprendre des études, refaire un nouveau couple, redécouvrir les joies de l'amitié ou les plaisirs d'un art un moment délaissé, retrouver du temps libre pour rattraper le temps perdu : la décennie 40/50, pour les mères, est le moment de la deuxième chance. Celle qu'il ne faut pas gâcher : après il sera vraiment trop tard pour les projets, il ne restera que les regrets. "
page 56-57 " Les hommes ont bien changé, eux. Vos chers papas ne songeraient plus à se colporter comme vous le faites. Ils ont compris depuis longtemps que la maison n'est plus exclusivement le lieu de travail des femmes. ils savent que leurs mains sont tout aussi capables que les nôtres de mettre et desservir une table, mijoter un bœuf en daube ou faire les courses dans un supermarché. ils ont appris que la fatigue se conjugue aussi bien au féminin qu'au masculin. Que le travail à quatre mains allège de moitié la charge ménagère."
page 38 " Du moment qu'elles accomplissaient leur DEVOIR en assurant la santé physique et la formation intellectuelle et morale de leurs enfants, elles pouvaient allégrement les contrarier, étouffer leur créativité, leur imposer des rythmes de vie et des pratiques religieuses qu'ils détestaient, réprimer leur sexualité, négliger leurs besoins élémentaires de tendresse, ignorer leur moi profond.
C'était vraiment le bon temps des mauvais parents, même si les gosses n'étaient pas tous les jours à la noce !"
Parce que tu vas te terminer avant que je m'en aille, cher XXe siècle, je veux te dire : au revoir et merci.
Il est certes grisant, dans un premier temps de liberté, de prendre son petit-déjeuner sur le zinc et de se faire inviter à dîner chez les copains de bonne volonté, mais il vient toujours un moment où l'on voudrait rentrer chez soi. Les femmes savent mieux que les hommes garder ou refaire leur chez elle.
Aujourd'hui, pour beaucoup de femmes, les choses ont changé : elles continuent d'être quelqu'un même quand elles ne sont plus l'épouse de quelqu'un.
Alors que les femmes mariées souffrent deux fois plus souvent de dépression nerveuse que les hommes, les femmes seules, célibataires, divorcées ou veves, n'en sont pas plus atteintes que les hommes. A l'inverse, les hommes mariés ont des dépressions moins fréquentes qeu les célibataires ou les divorcés.
Les grands-mères du divorce-boom n'ont pas la tâche facile, mais elles ont du pain sur la planche !
En fait, nous vivons dans une société-arche de Noé où, passé vingt-cinq ans, la paire est l'unité de compte. Le célibataire, nombre impair, n'y a pas très bonne réputation, il perturbe les tables, les parties de cartes, les couples. C'est encore plus vrai des divorcés, vivants symboles de la fragilité de la vie à deux.
les couples ont raison de se cacher pour mourir.
Depuis que les Phéniciens ont inventé la monnaie, celle-ci sert aussi à indemniser les amours perdues.
Les hommes ont raison de craindre cette libération des femmes-là. Voilà qu'après avoir pris la parole, elles se mettent à prendre la porte. Pour garder leurs épouses, il va falloir qu'ils se fassent aimer et apprécier au lieu de se faire servir et respecter.
Je déteste les divorcés conjugalistes, comme j'exècre les juifs antisémites. Les uns comme les autres se recrutent toujours parmi les privilégiés et vivent de cette distinction entre l'élité - à laquelle ils estiment appartenir - et le grand nombre auquel ils ne reconnaissent pas leurs droits.
L'argent ne fait pas le bonheur, dit-on; mais il encourage certainement à tenter de fêter ensemble les noces du même nom.