AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Christina Dalcher (419)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Vox

Que pourrais-je bien dire qui soit nouveau sur ce livre dont tout le monde a déjà entendu parler, à défaut de l'avoir lu ?

Encore que moi-même, je ne l'aie découvert que relativement récemment, grâce aux retours d'Ashlie et de Sylvie.

.

Nous sommes donc aux États-Unis et les femmes, dès leur plus jeune âge, sont munies d'un "bracelet" qui compte le nombre de mots prononcés en une journée.

Quand le maximum, soit 100 mots, est dépassé d'un seul, le compte-mots envoie une décharge électrique.

.

Bien entendu, leur style de vie est adapté. Plus de travail, plus d'amis, les tâches ménagères et s'occuper des enfants sont leur lot quotidien.

.

Comment est-ce arrivé ? Pendant que Jean, qui veut devenir neurolinguiste, planche, le nez dans ses bouquins, sa co-locataire Jacky milite à fond pour les droits des femmes et ne cesse d'alerter son amie sur le danger qui pointe à l'horizon.

.

Jusqu'au jour des élections, où un président de pacotille, Myers, est élu.

À ses côtés, le Révérend Carl Corbin, tire les ficelles. Chassez ce sourire entendu, puisque je vous dis que c'est aux USA...

.

Bref, on en arrive aux bracelets compte-mots et tout le toutim, tandis que le reste du monde se fend la poire et raille les Américains.

Il faut dire que les hommes en avaient ras-le-bol de tout ce qu'ils ressentaient comme une sorte de castration.

.

*******

.

J'ai beaucoup aimé ce roman d'anticipation.

La plume est agréable, les personnages fouillés, on s'intéresse à tous, à défaut de tous les aimer.

.

Comme d'habitude, j'ai surtout craqué pour la petite Sonia, 6 ans, avec son bracelet rouge.

.

J'ai aussi souffert pour toutes ces femmes, les muselées, les punies, les prisonnières... et puis pour les homosexuels en général.

.

En bref, l'histoire tient la route, le suspense est très présent, et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.

.

Un excellent bouquin. À vous maintenant.

.

.
Commenter  J’apprécie          9161
Vox

le bandeau du livre me l'annonçait : « Si vous avez aimé La Servante écarlate, je vous garantis que vous allez adorer Vox ».

Et les premières pages le confirmaient, un départ fulgurant et captivant, promettant un excellent livre, hélas suivi de ratés dans le moteur, puis d'un changement de trajectoire et la dystopie annoncée se métamorphose en thriller de moyenne facture...

Bref, je n'ai pas adoré et la comparaison fait injure à Margaret Atwood !

le point de départ avait pourtant tout pour me séduire et rend plus cruelle encore ma déception.

Les Etats-Unis sont gouvernés par des fanatiques qui veulent reléguer les femmes aux tâches ménagères, et limiter leur discours journalier à maximum cent mots.

C'est une administration américaine pire que la dernière qu'a connu le pays.

Cette idée de base n'est pas exploitée suffisamment à mon humble avis, et le roman s'effiloche.

Je reconnais toutefois qu'il se laisse lire, cela reste un thriller.

Commenter  J’apprécie          645
QI

Quand on travaille en lycée ou en collège comme moi, un sujet revient régulièrement dans les discussions entre profs : comment faire pour ne pas léser les élèves brillants, ceux qui comprennent vite et ont de bons résultats, tout en ne laissant pas à la traîne ceux qui ont plus de mal, ceux qui "tirent le niveau de la classe vers le bas" (expression que j'entends fréquemment) ? La solution est toute trouvée : créer des classes par niveaux, où les élèves progresseront tous au même rythme en fonction de leur capacités d'apprentissage. Une idée adoptée dans la société presque actuelle que nous décrit Christina Dalcher, aux Etats-Unis.

Dans la famille Fairchild, tout va bien, leur fille aînée Anne fréquente une école "argentée", bien nommées puisque la grande majorité de leurs élèves proviennent de familles plutôt favorisées, et Freddie, la cadette, une école "verte", où les profs sont un peu moins qualifiés et les élèves dans la moyenne. Elena, la maman et narratrice est prof dans une école d'élite, et Malcolm, le papa, est un proche collaborateur des hautes autorités qui ont mis en place le fameux systèmes des trois tiers, répartissant les enfants dans des écoles argentées, vertes, ou jaunes selon leur score Q. Mais en fait, que recouvre ce score Q ? Pas seulement les capacités intellectuelles, comme on pourrait le croire, d'autres éléments entrent également en ligne de compte, comme la situation familiale (parents divorcés, ou parents de même sexe, origines ethniques...), et là, on se dit que ça commence à puer un peu. Et puis, Elena va l'apprendre à son corps défendant, il suffit parfois de peu de choses pour qu'un score jusque-là satisfaisant (au-dessus de 8 ou 9 sur 10) bascule en-dessous de la note requise pour rester dans la même école. Un test raté, le comportement jugé problématique d'un membre de la famille, et hop, voilà votre gamin envoyé dans une école "jaune", c'est-à-dire un internat à perpète-les-oies d'où il ne rentrera plus qu'exceptionnellement et où l'enseignement est disons "basique". C'est ce qui va arriver à Freddie, et malgré les supplications d'Elena, Malcom va rester inflexible et refusera d'intercéder auprès de Madeleine Sinclair, chargée du Département de l'Education dont il est le plus proche collaborateur. Dès lors, Eléna va tout en mettre en oeuvre pour rejoindre sa fille, quitte à saborder son couple et sa carrière.



Ce qui est absolument terrifiant dans cette histoire, c'est que le système décrit pourrait très vite s'imposer dans notre société, on en est d'ailleurs pas loin dans certains pays asiatiques ou même aux USA, où il faut postuler dès le projet d'enfant pour obtenir une place dans les écoles les plus convoitées. Et les enfants subissent une pression considérable pour rester au niveau...Et bien sûr la catégorie socio-professionnelle des familles joue énormément, tous n'ont pas les moyens de payer pour ces écoles prestigieuses. Là on est juste un cran plus loin, il est acté qu'un enfant "déficient" (avec un handicap, issu de parents soi-disant "inaptes" à assurer une bonne éducation à leur progéniture, ou simplement issus de l'immigration) soit casé dans une espèce de pensionnat-prison où on lui assurera ses besoins fondamentaux et un enseignement réduit au strict minimum. Cela fait frémir, et bien sûr on pense aussitôt à l'eugénisme pratiqué par les nazis il n'y a pas si longtemps. D'ailleurs l'un des personnages, Oma, la grand-mère d'Eléna, essaie vainement d'alerter depuis longtemps sur les dérives de la politique d'éducation. Mais elle n'est pas entendue, parce tout s'est fait de façon si insidieuse et persuasive que la population n'a rien vu venir.



On se questionne beaucoup au fil de cette lecture, parce qu'il suffirait vraiment de pas grand-chose pour que la société décrite ici devienne notre prochaine réalité, on sait bien que certain(e)s en rêvent, de se débarrasser des indésirables comme les immigrés, les homosexuels, les défavorisés en tout genre, pour bâtir une civilisation "d'élite", bien blanche et bien formatée. J'avoue que dans mes moments de pessimisme, je crains le pire !

Heureusement, dans le livre comme dans la réalité, il y a encore des personnes pour se dresser contre ce type de système, nous avons donc une chance d'y échapper.



J'ai été happée par ce roman, auquel je n'ai qu'un seul petit reproche à faire, c'est qu'on n'a que le point de vue d'Eléna, j'aurais aimé entendre d'autres voix, y compris celle du père. Mais à part cette légère réserve, je recommande, d'ailleurs j'ai lu un autre livre de l'auteur directement à la suite : "Vox", une dystopie également. Mais c'est une autre histoire...
Commenter  J’apprécie          5640
Vox

Ce que j’ai ressenti:



❌Bavarde, je serai…❌



Dis, et toi si on t’enlevait tes mots? Tu ferais quoi, dis? Tu ferais quoi? J’ai besoin fou d’entendre des phrases, après cette lecture…Tu ferais quoi si tu n’en avais plus qu’une poignée de mots par jour? ❌100 mots❌…Dis, tu serais malade toi, si tu n’avais plus voix au chapitre, plus de voie à tracer, plus de mots à lire, dis? Tu rejoindrais le mouvement Vo❌?!



"Ce soir, laissons le silence tout recouvrir."



Parce que le thème m’a de suite interpellée et que c’est avec une certaine curiosité que j’ai vu, des femmes, apparaître sur la toile avec des ❌ sur la bouche, que je me suis précipitée vers ce livre. C’est vrai que je ne suis pas très bavarde, mais bon, là j’aurai presque envie de hurler de bien gros mots…Car voir, dans ce roman, ces femmes sans mots, sans voix, sans libertés, il me vient des mots-colères en bouche, qu’un compteur ne saurai arrêter…



Alors calme-toi maintenant, et réfléchis à ce que tu dois faire pour rester libre.



❌Attentive, je deviendrai…❌



Ce qu’il y a de génial avec les romans Dystopie, c’est leur force, l’intention prioritaire de nous faire réagir en tant que lecteurs, de nous mettre face à une situation dérangeante. Vo❌ est de cette trempe là. Dérangeant. Très dérangeant. Je dirai même révoltant. Tout comme l’héroïne, Jean McClellan, on ne voit pas toujours le moment de basculement, entre ce qu’il y avait « avant » et « l’après », le point-clef de l’histoire où on nous enlève un droit. Avec cette idée puissante d’entrave à la parole, on aborde dans ses pages, le milieu des neurosciences et de la linguistique, mais surtout un possible futur, où les femmes subiraient un patriarcat asphyxiant. C’est une lecture très intense, qui hérisse les poils, et qui ne peut laisser insensible. Pas seulement pour son côté « féministe », mais pour prendre conscience que l’avidité du pouvoir peut mener aux pires folies.



"Tu ne peux pas t’opposer à ce que tu ne vois pas venir."



❌En parler, ça ne tue pas…❌



J’ai été agréablement surprise et j’ai passé un bon moment avec VoX. Pour autant, si je trouve l’idée de départ géniale et que je comprends l’urgence de l’auteure à nous sensibiliser sur des problèmes de sociétés, il y a quelques bémols dans cette intrigue. Je regrette cette fin un poil expéditive et un manque de profondeur dans certains personnages. Je finis sur une note légèrement fade en bouche, parce que j’avais beaucoup d’attentes, mais je retiens la belle originalité de cette histoire. Et puis, j’ai encore la chance de lire et de vous en parler, et c’est tout ce qui m’importe après une telle lecture alarmante…De faire entendre ma VoX...



« Qu’est-ce que tu ferais pour rester libre, Jacko? Parce que là, moi je ferai n’importe quoi. »



Ma note Plaisir de Lecture 8/10.




Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          522
Vox

Elle n'a rien vu venir, Jean, et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir été avertie par sa copine Jackie, près de vingt auparavant, quand elles étaient étudiantes et colocataires.

" Ah elle aurait dû y aller

Elle aurait dû le faire, crois-moi

On a tous dit "ah c'est dommage, ah c'est dommage" comme l'ont chanté Bigflo et Oli. Oui elle aurait du aller à ces manifs pour les droits des femmes, au lieu de rester la tête dans ses cours sur l'aphasie.

Parce que maintenant, c'est trop tard, les fondamentalistes au pouvoir ont fermé la bouche des femmes, les ont muselées. Elles ont droit à cent mots par jour, et il faut vraiment bien réfléchir à ceux qu'on prononce, parce que là par exemple, j'ai déjà dépassé le quota d'au moins vingt mots, et j'ai reçu plusieurs décharges électriques, et c'est pas des chatouilles, croyez-moi !

Elles n'ont pas le droit d'écrire, non plus, ni de lire, même pas des livres de cuisine. Par contre s'occuper du mari, des enfants et de la maison, ça c'est permis, et même recommandé !



Mais un jour, son mari Patrick rentre du boulot accompagné du révérend Carl, un proche du président. Et celui-ci lui propose un marché : comme elle est (était) une éminente spécialiste en neurosciences, et l'une des meilleurs pour tout ce qui concerne le langage, elle doit trouver le moyen de guérir le frère du président. Celui-ci, victime d'un accident, est devenu incapable d'aligner deux mots cohérents. En échange, elle retrouvera le droit à la parole, ainsi que sa fille Sonia, elles seront débarrassées de leur bracelet silenceur. Mais seulement jusqu'à ce qu'elle ait trouvé comment résoudre le problème... Si elle accepte, elle sera aidée pour cela par deux anciens membres de son équipe, dans des laboratoires flambants neufs, mais sous surveillance étroite. Bien entendu, les choses ne se passeront pas comme prévu...



J'ai évidemment été horrifiée par le postulat de départ, moi qui suis absolument incapable de fermer ma grande g.., pardon : bouche. Je pense que si on me mettait un tel bracelet, je finirais grillée comme un porcelet en quelques heures ! J'avais donc hâte de voir comment Jean se dépêtrerait de son dilemme, trouver un remède ou refuser de collaborer au risque de se retrouver complètement privée de parole, ou pire encore...

Je me suis jetée dans cette lecture, me projetant dans ce monde presque actuel, juste légèrement dystopique, où pour être bien vu il vaut mieux être du côté des Purs, c'est-à-dire les bons chrétiens, ceux qui respectent le dogme édicté par le révérend Carl. Bref, vaut mieux ne pas sortir du rang, revendiquer, être homo ou adultère. Et là, j'ai commencé à me dire que ce roman ressemblait un peu à un brouillon de QI, lu juste avant. On y retrouve nombre d'éléments communs : les femmes contraintes de se plier à des décisions arbitraires, un gouvernement totalitaire, un mari à la solde des dirigeants...entre autres. Effectivement, il a été écrit avant, c'est son premier roman, et sans doute l'auteure a-t-elle acquis depuis une meilleure maîtrise de la construction d'une intrigue. J'ai regretté que la fin ne soit pas aussi bien amenée que je l'espérais (elle est trop rapide), et peut-être que certains personnages secondaires auraient mérité plus d'attention (le facteur et sa famille notamment).

Cependant, c'est très addictif, tout comme QI, et nous amène à nous questionner sur les dérives dont nombre de femmes dans le monde subissent déjà les conséquences : je pense aux afghanes, par exemple, leur sort n'est guère plus enviable que dans ce roman...



Un dernier mot : "Vox" est souvent comparé (à son désavantage) à "La servante écarlate". Oui il y a une inspiration, c'est indéniable, cependant il a sa propre originalité, et pour ma part je l'ai préféré à son prédécesseur.

Commenter  J’apprécie          5129
Femlandia

Même si les misogynes ne veulent pas l'admettre, il existe une très nette différence entre le féminisme et la misandrie. Le féminisme c'est le fait de ne plus accepter qu'une femme soit considérée comme inférieure. Le féminisme c'est le refus de traiter les femmes comme des paillassons, des domestiques ou des serpillères à sperme. le féminisme c'est refuser que les hommes choisissent à notre place. Le féminisme c'est ne plus accepter les agressions sexuelles, les violences, le sexisme, la misogynie, la gynophobie. Alors que la misandrie, c'est de la haine envers les Hommes. Seulement, lorsqu'on a vécu viols, violences, agressions, la barrière peut assez rapidement s'effondrer. La misandrie est-elle quelque chose d'innée ou est-ce une conséquence d'un vécu répété ? Je suis féministe et j'ai deux garçons. Même en les élevant féministes, ils seront un jour vu comme des bipèdes à queue violents par certaines femmes. C'est triste pour tout le monde. Les féministes ne détestent pas les Hommes, elles veulent être leur égal dans les choix, la relation, la société…

« Jennifer est la conséquence d'une certaine forme de terrorisme. Dès l'enfance, les petites filles sont éduquées dans la crainte de l'homme néfaste. Nous sommes terrifiées à l'idée que ce monstre nous harcèle, nous viole, ou pire, nous assassine. Incapables de différencier les bons des mauvais, nous en arrivons à nous méfier de tous les hommes. de fait, on déconseille aux femmes de sortir seules la nuit, on leur impose des tenues vestimentaires appropriées, on leur interdit de parler aux inconnus, on leur reproche d'être trop séduisantes, etc. Sans oublier les cours d'autodéfense, les pailles anti-GHB, les bombes lacrymogènes et les sifflets antiviol. Nous vivons dans la peur constante d'être attaquée par les hommes. Ne s'agit-il pas d'une forme de terrorisme ? » Cette citation du roman (in)visible de Sarai Walker nous fait comprendre que l'on puisse avoir envie de vivre dans une communauté sans Hommes. On pourrait se promener la nuit sans avoir peur, on pourrait s'habiller comme on veut, on pourrait jouir de ses choix.

Alors lorsque Win, qui a vécu l'oppression masculine, qui a été entourée par l'oppression masculine, décide de créer Femlandia, nous y voyons que du positif. Je repense à Jenny Fields dans le Monde selon Garp, qui a créé son foyer pour aider et protéger les femmes, je repense à la Fondation Calliope dans le roman (in)visible de Sarai Walker et je me dis Femlandia, communauté autarcique, sera un Paradis pour les femmes qui veulent fuir la violence du patriarcat… « Si je pouvais étendre la portée de mon ouïe, il y a encore d'autres choses que je n'entendrais pas. Je n'entendrais pas " je croyais que tu en avais envie". Je n'entendrais pas de voitures avec seulement des hommes derrière le volant, ou des cris de jeunes filles qu'on excise. Je n'entendrais pas que le témoignage d'une femme ne vaut que la moitié de celui d'un homme, ou les voeux forcés d'une jeune fille forcée d'épouser son violeur. Je n'entendrais que le silence. Et dans ce silence, j'entendrais la paix.

Elles sont heureuses, ici. » Donc, on ne comprend pas le comportement de Miranda, la fille De Win, qui déteste le projet de sa mère, qui ne soutient, ni s'investit.

Miranda m'énerve direct. (C'est un comble car c'est le personnage principal). Ne supportant pas le protagoniste du roman, je suis curieuse de savoir où Dalcher veut nous emmener.



***

Le capitalisme s'est complètement effondré, la société est morte, les denrées n'arrivent plus dans les magasins. Dépendantes de l'ancien système, Miranda et sa fille adolescente, Emma peinent à survivre. Miranda finit par se rendre compte, que la seule solution pour elles, c'est de rejoindre Femlandia.



Il existe un épisode de Z Nation où l'on rencontre une communauté féminine autarcique. Il s'y passe quelque chose d'horrible et donc le roman de Dalcher ne me surprendra pas le moins du monde. Pour ceux qui n'ont pas vu cet épisode, vous serez peut-être surprise.



*****

Je n'aime pas trop quand la quatrième de couverture ose écrire : La Reine de la Dystopie. Faut pas déconner non plus, Margaret Atwood en a écrit beaucoup plus et bien avant.



Ensuite ce roman, me fera le même effet que son roman Vox : gentil.



Quand vous vous renseignez sur ce que vivent certaines femmes, ou certains enfants, Dalcher se montre vachement aseptisée. du coup, je trouve que comme pour Vox, on passe à côté du message. Elle a des idées très intéressantes mais elle pourrait être plus percutante. On a une impression de « ouh la la c'était un cauchemar, mais tout va bien maintenant ! ». Mais non madame, tout ne va pas bien ! Pour moi, Dalcher écrit des situations horribles, avec douceur. Quand j'ai lu La Défense du Paradis de von Steinaecker, j'ai pleuré à la fin, j'étais terriblement bouleversée. Parce que ce que les personnages vivent dans ce roman, des milliers d'immigrés, d'enfants et de femmes le vivent chaque jour dans le présent. « La science-fiction a toujours été une façon de parler du présent de manière métaphorique » Moebius. Et c'est ce que j'attends d'une dystopie. Les idées de Dalcher sont là, aucun doute, mais on dirait que c'est juste un cauchemar dont on va se réveiller. On ne sort pas d'un conditionnement sectaire de quinze ans en un claquement de doigt. Pas très crédible.

Donc à lire pour les idées et le suspense !

Sinon je vous invite à lire la critique de audelagandre qui apportera plus vu que je ne sais pas m'exprimer.

Commenter  J’apprécie          5132
Vox

Dès les premiers mots, cette histoire m'a happée. J'ai eu l'impression de me retrouver dans La Servante écarlate de Margaret Atwood. Un monde où les femmes n'ont plus leur place... enfin si, elles ont une place : à la maison pour garder le foyer. Mais sans droit de parole, ou enfin si peu... limité à 100 mots par jour, sinon, c'est la décharge électrique. Enrageant, dérangeant, révoltant... J'ai eu mal à mon état de femme en lisant les premiers chapitres !!! J'avais envie de crier, et lire à voix haute, juste pour me rassurer sur le fait que je n'avais pas ce bracelet autour du poignet qui allait m'électrocuter si je dépassais le quota. Et puis, peu à peu, le récit prend une autre forme... conspiration, révolte, règlements de comptes.. J'ai un peu moins adhéré, peut-être à cause de l'impression que finalement, tout allait bien se terminer et que l'héroïne du bouquin allait trouver LA solution... Bref, une lecture en demi-teinte pour moi...
Commenter  J’apprécie          492
Vox

Nous sommes aux Etats-Unis, dans un futur très proche. Le pays est désormais sous la coupe du Révérend Carl Corbin, un fondamentaliste chrétien bien décidé à remettre les brebis galeuses dans le droit chemin des saintes écritures. Les opposants au régime, les fornicateurs et les homosexuels sont détenus dans des camps de travaux forcés et muselés d'un compte-mots réglé sur zéro. Les militaires et la police de la fornication sont là pour étouffer dans l'oeuf toute velléité de résistance ou de comportement jugé immoral.

Hier neuroscientifique reconnue par ses pairs, Jean McClellan est aujourd'hui interdite d'exercer son métier, cantonnée aux travaux ménagers et à son rôle d'épouse et de mère. Comme toutes ses congénères, cette dernière est équipée d'un "bracelet silenceur" (muni d'un compteur limité à cent mots pour vingt-quatre heures). En cas de dépassement du quota, la punition est une puissante décharge électrique qui lui ôtera toute envie de bavardage !

Résignée à son triste sort, Jean va entrevoir l'espoir d'échapper à sa condition de prisonnière quand le Révérend Carl Corbin lui propose un marché : si cette dernière trouve un remède pour guérir le frère du Président d'une aphasie de Wernicke, elle et sa fille Sonia seront momentanément libérées de leurs bracelets compte-mots.

Mais qu'adviendra-t-il de Jean et de Sonia dès qu'elle aura trouvé le remède miracle ? Que cache cette alléchante proposition ? La scientifique va devoir faire travailler ses neurones à plein régime et faire le bon choix...



Dans la lignée de "La servante écarlate", Vox est une dystopie effrayante, décrivant une société dominée par le rigorisme moral et un patriarcat moyenâgeux. Narré à la première personne, ce récit dont le personnage principal est l'une des victimes de ce régime totalitaire antiféministe, est émaillé de flashbacks qui nous éclairent sur les événements qui ont permis la mise en place de cet état despotique, ainsi que sur les dangers que recèlent la passivité et l'erreur de penser que cela n'arrive qu'aux autres ! Cette inquiétante fiction aussi intelligente que dérangeante se lit d'une traite, combinant intrigue inventive et suspense parfaitement dosé.

Attention à cette lecture, Vox risque fort de vous laisser muet de saisissement !
Lien : https://leslecturesdisabello..
Commenter  J’apprécie          460
Vox

Vox est le roman de nos pires craintes devenues réalité. Aux Etats-Unis, dans une époque contemporaine, à force de penser que la démocratie est indestructible, les consciences se sont assoupies, tandis que les extrémistes s’organisaient. C’est ainsi qu’une dictature théocratique s’est installée, par la voie des urnes pourtant, privant les femmes de leurs droits, allant même jusqu’à leur ôter la parole, en ne leur autorisant plus que cent mots par jour, sous peine d’être châtiées physiquement. Jean McClellan se rebelle contre ce système et tente de le faire chuter. Y arrivera-t-elle ?



Cent mots. Cela correspond au petit paragraphe que vous venez de lire, et qui résume inégalement le roman. Difficile de résumer avec nuances une intrigue quand on n’a pas assez de mots en réserve !



Dans cette dystopie bien faite, Christina Dalcher rend sa voix à Jean McClellan, docteure en neurolinguistique devenue femme au foyer contrainte et forcée par un gouvernement qu’elle a autorisé à s’installer en ne votant plus, malgré les nombreuses mises en garde de son amie Jackie, militante féministe. Jean avait toujours une bonne raison pour se détourner des urnes : ses études à terminer, son travail de recherche à effectuer, ses quatre enfants à éduquer. Difficile de concilier toutes les priorités, quand de plus on vit au pays de la liberté ! Depuis un an que la théocratie s’est installée, elle a eu le temps de s’en mordre les doigts, et quand l’opportunité d’agir se présentera, hésitera-t-elle ? Que sera-t-elle prête à faire pour regagner sa liberté ?



Le sujet est simple, pas invraisemblable puisqu’un gouvernement qui dévie dans l’extrémisme, ça s’est déjà vu, et c’est cela qui m’a plu et fait m’accrocher à ce roman : le système imaginé par Christina Dalcher est tellement cohérent qu’il en devient crédible ; chaque exemple est toujours plus écœurant dans l’impact qu’il peut avoir sur les femmes, et spécifiquement les petites filles, comme Sonia, la fille de Jean, qui ne peut développer son vocabulaire puisqu’elle ne parle pas assez…



Jean, dans son récit, raconte parfaitement comment cette réduction de la parole pour les femmes a changé les enfants, certains étant plus sensibles que d’autres à l’endoctrinement, et a eu pour conséquence de briser des familles en éloignant leurs membres. Jean en vient en effet à ressentir de la distance envers ses fils, et son mari dont elle déteste la faiblesse servile dont il fait preuve envers le Gouvernement, ce qui revient à les accepter.



J’ai aimé ce personnage de Jean, une héroïne qui résiste du mieux qu’elle le peut, partant du principe que des petites actions, même dans l’ombre, peuvent changer quelque chose.

Sa présence fait beaucoup pour cette dystopie haletante, qui délivre un propos féministe habile, en même temps qu’elle rappelle l’importance de participer à la vie démocratique de son pays. Alors… votez, tant que vous le pouvez !
Commenter  J’apprécie          370
QI

Sélection.



États-Unis dans un futur proche. Désormais chaque élève est trié en fonction de son score Q. Celui-ci détermine son potentiel. S'il est élevé, l'élève ira dans une école d'élite, à l'inverse, il ira dans un internat fédéral avec peu de débouchés.



Lecture très intéressante. Cette dystopie prend pour cadre le milieu éducatif. Elle se base sur l’éternelle question : "Faut-il faire des classes de niveaux ?". L'idée est ici accentuée à l'extrême. Pour les élèves brillants tous les moyens sont mis en œuvre pour les faire réussir, quant aux élèves médiocres ils sont mis dans des écoles de bas niveau.



L’héroïne enseigne dans une école d'élite. Quand sa plus jeune fille est envoyée dans un internat fédéral, elle décide de la récupérer coûte que coûte. Cette quête lui fera découvrir l'effroyable vérité derrière le système des internats fédéraux.



Ce roman aborde diverses questions. En premier lieu les discriminations liées à la couleur de peau/ milieu social/ orientation sexuelle. Plus une personne sera d'une autre communauté, d'un milieu pauvre voire d'une autre orientation sexuelle, plus son score Q sera bas. A cela s'ajoute la question de l'eugénisme. Jusqu'où la société est-elle prête à aller pour créer des individus "parfaits" ?



J'ai beaucoup aimé ce roman. Il est glaçant et alerte sur les dérives élitistes du système éducatif. En effet, un système comme celui-ci pourrait se mettre en place si nous ne sommes pas vigilant. Je met toutefois un léger bémol sur l'antagoniste principal. Je l'ai trouvé caricatural et sans nuances.



Bref, une très bonne dystopie.
Commenter  J’apprécie          363
Vox

Cette dystopie surfe sur le succès de la servante écarlate.

Dans celle-ci on y suit Jean Mcclean femme au foyer et ancienne docteur en neurosciences, placée sous le nouveau gouvernement fondamentaliste.

Le pouvoir décide de combattre la figure de la femme moderne, en condamnant à un silence forcé avec seulement 100 mots par jour toute personne du sexe féminin.

Cependant quand le frère du président tombe malade Jean est appelé d'urgence, pour ses talents en neurosciences.

Elle accepte mais à une condition, l'accès au langage illimité pour sa fille et elle même.

Jean n'est pas au bout de ses peines de nombreuse découverte vont la laisser sans voix.



La première partie du livre est intéressante, malgré la ressemblance avec la servante écarlate, on peut y trouver son compte.

Dans la deuxième partie, la révolte est plus laborieuse, je l'ai survolé parce que inintéressante à mon goût.

donc lecture mitigée









Commenter  J’apprécie          330
Vox

Dans une société où fleurissent, et avec raison, diverses revendications féministes, difficile d'imaginer un futur proche où les femmes seront réduites aux silences ou presque. C'est pourtant ce qu'a imaginé Christina Dalcher avec Vox, une dystopie lucide et glaçante portée par le constat d'un puritanisme exacerbé, ultime bataille d'un patriarcat en souffrance. Plantant son décor aux Etats-Unis, l'auteure affuble les femmes d'un bracelet compte-mots, dernière idée d'un gouvernement qui s'est donné pour mission d'anéantir la figure de la femme moderne. Avec un quota de 100 mots par jour, difficile de se rebeller ou seulement de communiquer au risque de se prendre une décharge électrique... Bienvenue dans le monde de Jean McClellan, docteure en neurosciences, appelée à la rescousse par le président lui-même. Jean acceptera-t-elle de reprendre ses travaux afin de sauver le frère du chef d'Etat ? A la clé, s'affranchir du maudit bracelet pour elle et sa fille. Mais derrière cette proposition, se cache de bien sombres desseins. En éveillant notre conscience libertaire, la romancière provoque un séisme intérieur et donne une furieuse envie de monter au créneau pour donner de la voix. Frôlement de coup de cœur !



Angoissant dès les premières pages, Vox sait mettre le lecteur mal à l'aise. Aux fur et à mesure des pages tournées, les battements du cœur s'intensifient, pris en étau entre sidération et révolte. Bombe émotionnelle, les prémisses sont une épreuve pour la femme que je suis face à ce cauchemar réaliste. Mes yeux humides ont souvent luté à poursuivre cette lecture où le masque du patriarcat est à la fois intransigeant et obscène.



Avec simplicité, Christina Dalcher relate un avenir probable, nourrit d'un passé puritain dans lequel il s'est lentement faufilé. En comptant sur l'inaction d'une population assuré de ses acquis, l'auteure pointe du doigt notre confiance et nos faiblesses.



Impossible d'en arriver là me direz-vous ? Vraiment ? Il n'y a qu'a regarder l'actualité. Alors que les libertés n'ont jamais été aussi grandes, des hommes comme des femmes, s'indignent de cette même liberté. Liberté d'aimer, qu'importe le genre. Liberté de mouvement. Liberté de choix.



Dans cette atmosphère asphyxiante, Jean replonge dans ses souvenirs et lève le voile d'un mécanisme psychologique effrayant, révélant des méthodes pour le moins actuelles. De la manipulation de l'opinion publique aux droits lentement restreints, l'auteure dresse un constat implacable sur le patriarcat et ses dérives. De plus et avec habileté, celle-ci décrit l'ambition la plus intime de ces hommes, diviser et tuer la solidarité entre femmes pour mieux les modeler à leur image, et ce, en commençant dès le plus jeune âge.



Alors que les courts chapitres s'enchaînent, la dernière partie du roman laisse quelque peu perplexe. Laissant la place à de nombreuses scènes d'actions, le roman se termine sur une note rapide et brouillonne, me faisant passer de l'avidité à une légère déception. Frôlement de coup de cœur tout de même !



Quelle pâtisserie ais-je associé à ma lecture ? Rendez-vous sur le blog pour le savoir !
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
Commenter  J’apprécie          330
Vox

Imaginez… En moyenne, nous prononçons 15 000 mots par jour.

Ici, les femmes et leurs filles ont droit à 100 mots par jour !



Que se passe-t-il lorsqu’elles dépassent le quota de paroles ?



Nous nous apercevons comment une situation peut progressivement dégénérer. Comment le gouvernement arrive à s'immiscer des choses inhumaines pour lesquelles les femmes finissent par s’y plier… Les parfaites et irréprochables femmes au foyer, dévouées à leur mari et à leurs enfants…



Le personnage principal, Jean, une mère et épouse, met en avant ses réflexions politiques, son éducation vis-à-vis de ses enfants, ainsi que sa place au sein de la famille et à l’extérieur.



L’auteure fait des petits sauts dans le passé, des flash-back pour nous rappeler constamment l'avant/après pour nous faire assister au changement. Nous ne voyons pas les choses arrivées… Et une fois que cela arrive, il est trop tard. Impossible de faire marche arrière…



Les chapitres sont courts et rapides. Il y a peu de protagonistes ce qui fait que l’on arrive à les cerner rapidement dès le début de la lecture. Les rebondissements sont de mise et le suspense est bien dosé.



Ce livre est révoltant et fait clairement frissonner. Chaque chapitre nous fait passer d’une émotion à une autre. Et c’est souvent la colère qui prime.



À travers cet ouvrage, l’auteure met en avant l’importance de se battre pour ses droits et de les conserver.



VOX est une dystopie percutante avec comme grand thème le féminisme. Ce livre dérange et nous pousse à la réflexion.



Comme cité par Christina Dalcher :



« Vous pouvez retirer beaucoup de choses à quelqu’un – son argent, son travail, sa curiosité intellectuelle, qu’importe. Vous pouvez même lui retirer les mots, mais vous ne parviendrez pas à changer l’essence de ce qu’il est.»



”La seule chose qui permette au mal de triompher est l’inaction des hommes de bien.”
Commenter  J’apprécie          3012
QI

Je ne serais pas surprise que ce genre de truc arrive un jour aux Etats-Unis. On constate dans les films américains, que les parents tentent par tous les moyens de faire entrer leurs enfants dans la meilleure école maternelle. Et dès lors, car les demandes dépassent le nombre de places, ses enfants doivent montrer des signes d'intelligences précoces... Je ne vous raconte pas le coup de pression psychologique, adieu la bienveillance.



Et voilà que Dalcher en fait le sujet de sa dystopie et c'est une bonne idée de mettre le doigt sur ce problème.



Une maman au fort QI voit sa vie tomber au plus bas lorsque sa fille lui est enlevé pour aller dans une école d'élèves "moyens" (plutôt une prison qu'une école).

Et si la mère dépasse le cadre, c'est heureusement par Amour pour sa fille. Car malheureusement les autres membres de la famille n'ont pas le même égard. Bien mené, j'ai trouvé ce roman très intelligent.

Einstein disait : " Si vous jugez un poisson rouge à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu'il est stupide."

Commenter  J’apprécie          292
Vox

Jean McClellan était docteur en neurosciences. Une pointure dans son domaine.

Jusqu'au jour où son pays a basculé, où la parole des femmes a été comptée : 100 mots par jour, un compte-mots fixé au poignet. Un monde où les femmes ne peuvent plus travailler, ni lire des livres. Un monde où la femme est au service de sa famille et de son mari.

Un infime espoir renaît dans le coeur de Jean, quand le gouvernement fait appel à elle pour sauver le frère du président, victime d'une attaque cérébrale.



Le point de départ était prometteur. Malheureusement, la suite du récit s'englue dans un pseudo-suspense, dans une course contre la montre sans rythme, jusqu'au dénouement qui se bâcle en une vingtaine de pages.

On lit et relit les mêmes tergiversations, les mêmes interrogations, l'évolution des personnages n'est pas aboutie, les situations sont mal exploitées.

C'est vraiment dommage, car Christina Dalcher nous montre un univers qui aurait pu être original et palpitant.

J'ai eu le sentiment d'un roman écrit à la va-vite.

Une petite déception.
Commenter  J’apprécie          293
Vox

Comme je vous le disais dans ma précédente chronique sur le thriller géniallissime de Cyril Carrere, « Le quatrième rassemblement », j’ai terminé l’année 2020 en apothéose par un coup de coeur. Quoi de mieux donc de commencer une nouvelle année, par une très bonne surprise littéraire qui se clôt par un coup de coeur!



Ce roman dystopique est une bombe ! Autant le sujet semble « gros » (retirer la parole aux femmes), autant la qualité qu’a l’auteure de traiter du sujet est forte. A aucun moment, je n’ai pu douter du récit tellement il semblait véridique. Alors que l’on serait tenter de se dire que ce monde ne pourrait pas exister à l’heure actuelle, l’auteure parvient à vous faire croire le contraire par des arguments indéniables. Moi qui suis d’un naturel bavard, je peux vous dire que j’en ai frissonné de la mise en place de cet état totalitaire, absolument sexiste et misogyne.



Pour une première oeuvre, le niveau de maîtrise de Christina Dalcher est déjà très élevé, que ce soit par son style d’écriture vraiment plaisant que par son originalité. Je me demande bien ce qu’elle nous préparera dans son prochain roman mais je l’attends de pieds fermes.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
Commenter  J’apprécie          293
QI

Ce livre est un véritable coup de poing !



Imaginez,



Imaginez que les enfants, dès la naissance sont triés sur le volet

Bus argenté pour les ultra intelligents

Bus jaune pour les moyennement intelligents

Bus vert pour les autres.



Imaginez que vous vivez très bien vu que votre enfant et vous-même avez un QI élevé. Les autres vivent de miettes.



Imaginez que vous ne faites pas partie des personnes ayant un QI élevé ou que vous êtes noir, ou encore lesbienne ou que sais-je encore ?



Imaginez que les enfants au QI même intelligents sont triés également en fonction de ces critères.



Imaginez que votre fille, alors considérée avoir un QI élevé, rate, à 9 ans son test et se retrouve dans une école éloignée, où elle ne peut rentrer qu’à de rares occasions et encore, si elle en a les moyens.



Imaginez que votre mari est un des auteurs de ce tri…



Imaginez l’écroulement d’Elena qui n’aura de cesse de rejoindre sa fille et qui le paiera très cher.



Imaginez et lisez… Pour que cela ne se mette jamais en place. Et surtout, surtout méfiez-vous des algorithmes et de ceux qui les utilisent, qui ont tendance à régir la vie de tout un chacun, soi-disant pour une meilleure « efficacité », un mieux « vivre », un mieux je ne sais quoi. Ne vous en faites pas, eux ils savent pour vous… Méfiez-vous également de vous, des manipulations, de l’emprise que les autres peuvent avoir sur vous…



Sachez que cela a déjà existé dans toutes nos démocraties, mais peu duré heureusement. Cependant, on n’est jamais assez prudent.



Voilà, vous êtes prévenus maintenant. Terrifiant, hallucinant !

Commenter  J’apprécie          280
Vox

Vox est le genre de livre qui vous marque pour longtemps. L’histoire est simple : les femmes ont un bracelet qui compte leurs mots et elles ne peuvent en prononcer que 100 par jour. Sachant qu’on prononce entre 16 000 et 20 000 mots en moyenne pendant une journée type, le livre parle de la soumission de la femme et à terme, de son effacement total de la société en tant qu’individu qui s’exprime et qui participe à la vie en communauté.



Jean McClellan est professeure en neurosciences et ne supporte pas cette société dans laquelle elle vit. L’installation des compte-mots s’est faite rapidement, en à peine deux ans, sans que personne n’ait rien vu venir. Les mesures ont été prises après qu’un parti puritain ait été élu à la tête du pays, les Purs.



Jean a une petite fille, Sonia, qui ne peut pas parler non plus. Si jamais une femme prononce plus que son quota de 100 mots autorisés, elle est victime d’une décharge électrique. Plus elle dépasse ce quota, plus la décharge est violente.



Raconter avec un point de vue interne est très intelligent car tout ce que Jean ne peut dire à haute voix, elle nous le dit, à nous, lecteurs, qui comprenons aisément ce que cet interdit implique pour elle. Elle ne peut pas dire à ces enfants qu’elle les aime, ne peut pas leur demander comment s’est passée leur journée, etc.



Dans ce monde dystopique, les femmes ne travaillent plus mais les hommes se tuent à la tâche. Les familles vivent avec un seul salaire et sont malheureuses entre ces hommes exténués et ces femmes muettes. Les couples n’arrivent plus à se réconforter et se déchirent dans un silence pesant. Les enfants sont embrigadés par le gouvernement dès l’école qui leur impose des cours de religion intégristes s’ils veulent entrer à l’université. Tout le monde se retrouve coincé en face d’une autorité dictatoriale dont le but est de purifier la société.



Vox est un roman engagé, comme on peut en lire d’autres aujourd’hui, sur la cause féminine. En constatant l’essor de cette littérature, qui met en garde les femmes contre d’éventuelles mesures liberticides, ne pourrait-on pas se demander si notre genre craint quelque chose ? Au-delà de simples livres, ces romans sont révélateurs d’une psychose et d’un mal de société. A l’époque de #MeToo et de la libération de la parole de la femme quant aux violences sexuelles et sexistes, pourquoi a-t-on encore peur que l’on veuille nous faire taire ? Rappelons que, dans le monde, les pays où les femmes sont soumises sont plus nombreux que ceux où elles sont considérées par les hommes comme leurs égales…



Plus de chroniques littéraires sur :
Lien : http://raisonlectureetsentim..
Commenter  J’apprécie          253
Vox

Aux États-Unis, les tarés ont gagné les élections et ont décidé de réduire les femmes au silence: équipées d'un compte-mot, elles ne doivent pas en prononcer plus de cent par jour sous peine de recevoir une très forte décharge électrique. Licenciées de leur travail, interdites de lectures et d'ordinateurs, désocialisées, elles sont réduites à leur rôle de femmes au foyer et sont de plus, interdites de communication, même silencieuse.

Le jour où le frère du président a un accident qui le laisse aphasique, les conseillers du chef de l'État viennent chercher Jean, docteure en neuroscience et spécialiste du sujet.

Finalement l'histoire en elle-même est moins importante que l'hypothèse sur laquelle elle est fondée, hypothèse qui malheureusement est une réalité dans certains pays. Les réflexions de Jean sont fondamentales, portant sur les conséquences de l'absence de communication sur le développement cognitif de sa fille, le développement de la haine vis-à-vis des hommes - les complices, ceux à qui cela convient bien -, ses retours en arrière quand elle se souvient qu'à l'époque elle a laissé faire, qu'elle ne s'est pas battue comme sa copine l'a fait, qu'elle était trop occupée avec ses petites affaires, qu'elle n'a jamais vraiment cru que la menace était réelle.

Cela nous ramène aux problématiques actuelles - et pas que celles des pays lointains, mais celle de la violence sexiste, cette haine purement misogyne qui prend sa source dans l'obscurantisme mais se développe dans l'anonymisation des propos 2.0…

Bref, je pourrai continuer encore longtemps comme ça mais le mieux ‘est que vous lisiez le livre pour vous faire votre propre avis sur le sujet…
Commenter  J’apprécie          231
QI

Si nous n’étions qu’un chiffre, si nous étions classés en fonction de notre intelligence? Bien que cela soit une dystopie que nous propose l’auteure, cette histoire a un goût de vérité, une sensation de futur proche et terrible. C’est un roman glaçant sur les classes sociales, impossible d’accéder au mieux si votre quotient Q est sous le chiffre fatidique, ce fameux chiffre qui régit toute la société. Le point de vue d’une femme, d’une mère qui au fil des événements semble comprendre que le pire est déjà là, une remise en question, une véritable réflexion sociétale et un cri d’amour pour ses enfants. J’ai vibré, cogité, j’ai ressenti de la colère et de la tendresse tout au long de ma lecture.



Christina Dalcher pose également un questionnement sur le rôle de la femme dans le couple, sur sa condition professionnelle face à son conjoint, sur les différences de postes et de salaires et sur l’impact que cette situation peut avoir sur les prises de décisions...
Lien : https://livresque78.com/2021..
Commenter  J’apprécie          230




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Christina Dalcher (2040)Voir plus

Quiz Voir plus

Vox

Comment se nomme le personnage principale ?

Jain McClellan
Jean McGory
Jean McClellan
Jeanne McFox

15 questions
45 lecteurs ont répondu
Thème : Vox de Christina DalcherCréer un quiz sur cet auteur

{* *}