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Critiques de Christine Eddie (42)
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Les carnets de Douglas

Un roman des bois, dans la forêt québécoise…



Des jungles familiales étouffantes, des rejetons qui vont vivre au loin, et comme des bonsaïs, ils survivent à l’amputation des racines et aux rameaux rognés.



Avec l’amour des arbres, de la musique et l’écriture et puis, le grand Amour que demander de plus ?



Un court récit, mais qui s’essouffle un peu, un premier roman d’une jolie écriture poétique.

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Parapluies

J’avais beaucoup aimé Les carnets de Douglas, le premier roman de Christine Eddie. C’est donc avec appréhension que j’ai ouvert Parapluies, son deuxième roman. En effet, s’il n’était pas aussi bon que le premier?



Il n’a pas fallu plus de cinq pages pour me convaincre que j’avais affaire à un aussi bon roman que Les carnets de Douglas, sinon meilleur, les personnages étant dès le départ plus étoffés tout en conservant leur côté mystérieux, le contexte volontairement moins confus, même si dans un cas comme dans l’autre Christine Eddie va d’un tableau à l’autre avec une certaine poésie dans l’exploitation des différents sujets abordés. Car il n’est pas ici question uniquement d’amour, mais bien d’amours, de celles qui vous animent, de celles qui vous détruisent, de celles qui s’annoncent dès le départ vouées à l’échec ou irréalisables, de celles qui bouleversent toutes vos idées préconçues.



Il suffit qu’un jour un homme parte aux petites heures du jour et ne revienne pas en laissant tout derrière lui. Même la petite culotte d’une autre sous le lit. Et plus rien n’est pareil. Ni la vie qu’on a vécue jusqu’ici. Ni les liens qu’il a créés. Ni les silences ou les zones d’ombre. Ni la vie d’une petite Somalienne qu’on a montrée à la télé.



Et parce que la vie est faite de hasards, de ces instants dont on dit qu’ils devaient arriver, la vie de Béatrice ne sera plus la même, désormais liée au destin de sa belle-mère et à celui de d’autres femmes mises sur sa route pour qu’elle cesse de s’acharner sur ses propres échecs tandis que la pluie qui tombe pendant des jours et des jours va, elle, anéantir des vies et un paysage, et unir des vies qui ne se seraient peut-être jamais croisées.



Une autre réussite pour Christine Eddie que ces Parapluies.
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Parapluies

Je viens tout juste de refermer ce livre avec le sourire aux lèvres. J’ai passé un excellent moment de lecture. Dans ce bouquin, nous découvrons le destin de cinq femmes : Béatrice, traductrice et réviseure, Franscesca, mama italienne, belle-mère de Béatrice, Daphnée, étudiante en littérature, un peu rondelette et rêveuse d’un amour romantique comme dans les livres de Flaubert ou Pasternak, Catherine, étudiante aussi en lettres, doctorante, monoparentale et finalement Thallie, petite fille dégourdie, fille de Catherine et Barack Obama (du moins, c’est ce qu’elle croit !). Des femmes, différentes les unes des autres, mais unis par un même homme, Mattéo, sans même le savoir. Un jour Mattéo disparaît sans laisser notes, adresses, nouvelles. Et il pleut, encore et encore et encore. Et sous pluie, le destin de ces femmes se croisent, se mêlent… une amitié se tisse… comme un parapluie, pour nous protéger de l’averse, les jours gris. Un beau roman, qui nous rappelle à quel point l’amitié, c’est réconfortant, c’est nécessaire. Un roman court, trop court, qui se rapidement. Une belle prose, toute en finesse et en esprit. Vraiment une très belle lecture.
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Les carnets de Douglas

Les premiers chapitres m’ont beaucoup plu, ils sont courts et permettent de s’imprégner de l’ambiance du livre. Je m’attendais à l’histoire d’amour mais aussi quelque chose qui saurait me prendre par le cœur et la tête, au vu des dernières critiques. J’ai peut-être placé la barre un peu haute. Je n’ai pas trouvé l’écriture sublime mais assez ordinaire. L’histoire n’a pas éveillé un grand intérêt même si j’ai eu du plaisir à suivre ce petit monde.

Certains thèmes sont abordés en profondeur : la famille, la mort, le deuil… D’autres moins, comme le passé de Gabriel, seulement effleuré, on laisse deviner les choses. J’ai trouvé l’histoire douce mais tous ces bons sentiments m’ont gênés par moments même si on sent beaucoup de tristesse liée à l’ensemble.

J’ai bien aimé l’idée du générique à la fin, on revient sur chaque personne qui a été cité (même une fois dans l’histoire), ça fait un peu penser à un film. Bon, j’ai l’air dur et insensible mais quand même je voulais expliquer ce qui m’a moins plu donc du coup, on a le sentiment que je n’ai pas aimé grand-chose mais ce livre m’a quand même laissé une bonne impression. Simplement, il ne resterai pas « mes annales »…

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Les carnets de Douglas

Un roman poétique et enchanteur, étant fan du Canada ce livre était fait pour moi.

Ce livre es un hymne à l'amour et à la nature, chapitre court ce qui permets de vite ce plonger dans l'histoire.

Dans ce livre l'amour es beau et vrai.

Une belle écriture pour un premier Roman.

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Parapluies



N°898– Avril 2015



PARAPLUIES – Christine Eddie - Éditions Héloïse d'Ormesson.



Matteo, le compagnon de Béatrice est parti en pleine nuit sans la moindre explication, Du coup, cette jeune québécoise de 40 ans se retrouve en charge de sa « belle-mère » Francesca, qui ne parle qu'italien et se branche en permanence sur la télévision et plus particulièrement sur « télé-achats ». Et en plus, il s'est mis à pleuvoir ! La pauvre Béatrice n'a pour se consoler qu'un travail de correctrice dans une société qui édite des catalogues et la recherche méthodique de son éventuelle remplaçante et ce d'autant qu'elle a trouvé sous le lit conjugal un indice sous la forme d'une petite culotte qui en lui appartient pas . Pour corser le tout, Francesca fait une chute et doit aller à l’hôpital.



Au début cela m'a paru être une banale histoire d'adultère d'autant que Béatrice entreprend de trouver l'intruse parmi, pourquoi pas, les étudiantes dont Matteo à la charge à l'université. C'est pourtant le prétexte à une histoire où l'imagination de Béatrice le dispute à sa sensibilité et ce d'autant plus que le hasard des rencontres va venir compliquer un peu les choses. Des gens qui ne se parlaient pas ou qui ne se connaissaient pas vont se croiser et des amitiés vont naître, des liens vont se tisser puisque, finalement leurs vies se révéleront complémentaires. Chacun vient avec son vécu, ses espoirs, ses rêves parfois trop grands, sa tendresse, ses illusions, ses cicatrices et sa solitude au point qu'on oublie presque complètement ce Matteo absent dont l'ombre plane pourtant sur tout le roman. Cela donne une ambiance particulière, pas vraiment dérangeante et même plutôt favorable à quelque chose de nouveau et d'assez inattendu.

Cela donne lieu à des portraits de femmes attachants, émouvants même et l'humour avec lequel le texte est écrit masque un peu son côté dramatique.



Le roman est bien écrit, agréable à lire et le style alerte m'a bien plu. J'avoue que je ne connaissais pas cette auteur québécoise que je retrouverai volontiers dans un prochain roman.



©Hervé GAUTIER – Avril 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Parapluies

Matteo est parti une nuit sans ne rien dire à Béatrice sa compagne. Et depuis il pleut. Depuis trente-quatre jours précisément en ce mois de juillet. Elle attend, s’occupe tant bien que mal de sa belle-mère Francesca une inconditionnelle du télé-achat qui ne parle qu’italien.Quand Béatrice trouve un sous-vêtement qui ne lui appartient pas, elle s’imagine que Matteo la trompe avec son assistante . Dans le même temps, Béatrice ne peut se défaire d’une image qui l’a marquée : celle d’une fillette en Somalie.



Quatre femmes sont au centre de ce livre, quatre femmes en lien avec Matteo. Outre Béatrice et sa belle-mère, il y a Daphné timide et mal dans sa peau passionnée de littérature russe, Catherine qui élève seule sa fille Thalie âgée de dix ans. On découvre l'histoire de chacune et le poids des blessures passées ou présentes. Les chemins de ces femmes vont bien plus que se croiser suite à l’hospitalisation de Francesca. Le nom de Matteo ne sera pas prononcé entre elles car c'est sous l’entraide et l’amitié que les relations vont se tisser.



Un roman aux teintes mélancoliques mais drôle et qui touche en plein cœur ! Et ce sont autant de phrases qui font mouche, d’émotions sans guimauve que nous raconte Christine Eddie. Une lecture qui fait beaucoup de bien donc pourquoi s'en priver ?
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Parapluies

Petit roman agréable à lire qui traite d'un sujet peu joyeux : la disparition soudaine de Mattéo et la réaction de sa compagne Béatrice. Béatrice ne connait pas les raisons du départ de son bien aimé et, de ce fait, elle ne cessera de se poser des questions : est-ce que Daphné, l'étudiante dont Mattéo était l'enseignant, n'aurait-elle pas une liaison avec lui ? Béatrice se rattache au souvenir de Aisha, jeune somalienne à la une des infos télévisées. Elle aide Francesca, la mère de Mattéo maintenant très âgée. Par l'intermédiaire de Francesca, Béatrice va rencontrer Thalie, une jeune fille de presque dix ans qui croit dur comme fer que Barrack Obama est son père. S'ajoute à ce petit groupe Catherine, la mère de Thalie qui a bien connue Mattéo...



Autant de parapluies pour Béatrice.



Car dans ce roman la pluie tombe toujours sur la ville. A chacune des pages. Elle semble accompagner la tristesse de Béatrice jusqu'aux dernières pages où le déluge s'abat sur la ville.



En conclusion : roman au style agréable mélangeant tragique et humour.


Lien : http://vepug.blogspot.fr/201..
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Parapluies

Matteo disparaît de la vie de Béatrice après la soirée organisée pour ses 40 ans....Pendant 34 jours de pluie ,elle attend l'homme avec lequel elle vient de vivre 15 ans

Elle va aller de rencontres en rencontres avec 4 femmes qui deviennent ses amies.

La vision des femmes autour d'elle, les parapluies de sa nouvelle existence, qui s'entraident et se soutiennent est une image très positive.

Ecriture légère pleine de charme.

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Je suis là

Je suis là de Christine Eddie est un livre rempli d’humanisme, de lumière, de tendresse, d’amitié, d’amour, de maternité… Ce récit relate l’histoire d’Angèle, la messagère. Angèle adresse un message aux siens. Elle explique qu’elle a été victime d’un groupe d’infortunes et depuis ce temps, elle demeure prisonnière de son corps. Elle peut à peine parler, elle vit dans un centre de soins, elle se déplace en fauteuil roulant, elle doit être gavée, elle dépend des autres pour survivre. Elle n’a pas 40 ans… Avant que ses neurones manquent d’oxygène et qu’elle bascule dans un coma, elle a eu le temps de donner naissance à des jumelles. Donc, elle a éprouvé la plus grande joie qu’une femme puisse connaître, c’est-à-dire donner la vie. Elle est une mère, elle est une épouse, elle est heureuse… Son accident s’est déroulé à l’hôpital alors qu’elle se rendait au chevet de ses bébés pour leur souhaiter bonne nuit. Son drame apparaît terrible, épouvantable, tragique.



Enfermée dans son corps, elle parle à un ami imaginaire Népenthès qui l’aide à s’enfuir dans un ailleurs meilleur. Angèle aborde ses nouvelles amitiés au centre, elle parle de ses parents, de son mari qui pleure à son chevet, de ses puces qui grandissent…



Dans la dernière partie du livre, j’ai appris que cette histoire est basée sur un fait. Angèle Clavet vit en Acadie et son drame est connu des gens de sa région. C’est à la demande de la mère d’Angèle que Christine Eddie a écrit son récit. Elle a romancé l’histoire mais elle a voulu rendre un hommage à une battante par le biais d’une lettre qu’Angèle aurait pu rédiger à ses jumelles.



J’ai beaucoup aimé l’écriture de Christine Eddie. Je ne connaissais pas cette écrivaine même si c’est son troisième bouquin et qu’elle a remporté le prix Senghor pour son premier roman Carnets de Douglas et le prix France-Québec. Sa plume est poétique, ses réflexions sur la vie font réfléchir le lecteur et elle offre quelque part une ode à la vie… Cette vie qu’il importe d’apprécier parce que le corps le permet, celle qui bouillonne autour de soi…



Trente-cinq ans, c’est jeune pour arrêter de marcher, de nager, de pédaler, de ramer, de patiner, de filer sur une planche à neige, de slalomer sur les pentes et de rentrer, les joues rouges d’une excursion en raquettes. À partir du moment où j’ai emménagé dans mon fauteuil, tout le monde est tombé sur les genoux dans un fossé, les mains jointes. Quelque fois, je demande à Népenthès de s’occuper aussi des autres. (p. 39)



Et c’est aussi le rêve d’une maman qui demeure immobile. Son rêve s’avère simple, celui de pouvoir partager le quotidien de ses deux fillettes…



Au fond, je n’ai qu’une envie. Courir avec elles dans un champ de myosotis, leur en cueillir d’énormes bouquets et rentrer ensemble les bras chargés de fleurs. En espérant que quelqu’un songe à leur apprendre que myosotis, en anglais, se dit forget-me-not. (p. 78)



J’ai beaucoup été touchée par cette histoire en sachant qu’elle est à moitié vraie. Je me dis que la vie est belle et qu’il faut en profiter car tout peut basculer en une fraction de seconde… Comme l’écrivaine le mentionne dans son dernier paragraphe :



Mais je tiens tout particulièrement à exprimer ma gratitude et mon admiration à Angèle Clavet, dont le silence intarissable et le sourire contagieux m’ont appris sur la résilience et le courage. (p. 142)



Mais encore, j’ai apprécié durant ma lecture que l’écrivaine établisse un lien entre Angèle et Anne Hébert. Comme vous le savez, Anne Hébert demeure une de mes écrivaines préférées. En ce sens, j’étais enchantée de retrouver des références à cette dernière. Christine Eddie a peut-être voulu faire ressortir cette idée d’enfermement, de solitude, de force de caractère entre les deux… Angèle Clavet et Anne Hébert possèdent la même date de fête, le premier août, et elles ont appris à vivre avec la solitude, à se servir de leur imagination pour inventer un univers…



Donc, chère lectrice, cher lecteur, je ne peux que vous encourager à plonger dans ce récit pour vivre l’espace de quelques pages, à l’intérieur d’une femme forte, aimante, belle, drôle et courageuse… et aussi pour découvrir la plume poétique de Christine Eddie et son humanisme.
Lien : https://madamelit.wordpress...
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Les carnets de Douglas

Moment de lecture bien agréable avec ce conte sur l'amour, la nature, l'innocence.
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Je suis là

À partir de l'histoire d'une jeune Acadienne atteinte du syndrome d'enfermement (locked-in syndrome), Christine Eddie a écrit un roman étonnamment aérien sous forme d'hommage à l'imagination. Trois ans après Parapluies, elle met sa plume lumineuse et sobre au service d'une battante hors du commun.
Lien : http://rss.lapresse.ca/c/336..
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Parapluies



Mon regard a d’abord été attiré par cette couverture colorée, un peu naïve. A la lecture de la 4e, trouvée chez Jules, je me suis dit que ce livre me plairait. Ne connaissant pas l’auteure, je partais à la découverte. Enthousiaste à l’idée d’ajouter une auteure québécoise à ma liste.



Ce livre m’a touchée. Sous une plume fine et légère, parfois drôle, toujours dans l’émotion juste, l’auteure nous conte la vie de quatre femmes (cinq même) dont le dénominateur commun est Matteo. Un homme absent. Espoir, amour, trahison rythment le récit au cours duquel on découvre quatre vies, quatre destins de femmes sensibles et fortes à la fois.



Avec beaucoup de délicatesse et sans tomber dans le mélo, Christine Eddie raconte quatre solitudes. Donnant la parole à chacune, elle brosse le portrait de femmes attachantes se mouvant dans une atmosphère particulière où les non-dits sont aussi importants que les actes.

Un livre sensible et beau, une histoire d’amitié, de femmes, un livre qui parle de choses dramatiques avec tendresse… et humour...

Un coup de cœur

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Je suis là

Livre recommandé par Une amie, que j’ai attendu longtemps car ne se trouve pas facilement à la Fnac ou chez les libraires toulousains. Bref, je viens de le finir et je pleure. Pourquoi suis je si bouleversée ? Peut être parce que je suis une madeleine. Mais surtout parce que la manière dont l’auteur écrit la résilience et le courage, le sourire et la vie intérieure, l’imaginaire et le relationnel d’Angèle, m’a touchée en plein cœur. Merci Florence pour ton conseil, merci à Christine Eddy pour votre plume et merci Angèle, jeune femme paralysée qui existe vraiment. « C’est une histoire vraie mais ce n’est pas tout à fait la vérité ». P13, il y a un petit bijou sous forme de 3 définitions que je ne peux pas reprendre entièrement car cela serait trop long. Angèle fait la différence entre les sous drames, le drame hypothétique et le vrai drame. 1ere émotion forte en lisant le livre.
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Je suis là

Par petites touches, par bribes et souvenirs, Angèle nous raconte sa vie. Fille puis épouse et mère, elle adore la vie, le sport, le mouvement, la littérature. Elle rit, marche en montagne, rencontre des amis, participe aux fêtes du voisinage, danse... Elle a une voisine improbable, Alice Bourgeois, un ami Népenthès, une amie, Doris... Autour d’Angèle gravite toute une série de personnages hauts en couleurs et attachants : ses voisins d’immeuble à Shédiac.



Ce n’est qu’au fil des pages que l’histoire se met en place et que l’on comprend la situation. Le récit n’est pas chronologique, il se construit au fur et à mesure qu’Angèle se livre, se souvient. Elle ancre chaque moment important à l’Histoire : sa naissance le jour de l’anniversaire d’Anne Hébert, la découverte de sa myopie lors du passage de la Comète de Halley, dix jours après l’explosion de la navette Challenger ; sa rencontre avec son futur époux à 25 ans lors du réveillon du troisième millénaire...



Je n’ai pas envie de trop en dire car j’ai savouré le fait de ne pas savoir ce qui m’attendait dans ce roman. J’ai vraiment aimé partir à la découverte d’Angèle, de son univers, de son histoire et assembler petit à petit les pièces du puzzle de sa vie.



Angèle existe. C’est la fille de l’amie de Christine Eddie. Elle lui prête ici une voix. C’est à la fois une histoire vraie et un récit fictionnel touchant, tendre et drôle. Il est dénué de pathos car Angèle est volontaire et battante, capable d’autodérision et d’ironie. On sent d’un bout à l’autre la tendresse et l’admiration de l’auteure pour son personnage, ce qui se traduit par un roman respectueux, beau et fort comme la vie.



Ajoutez-y une écriture soignée, de petites perles poétiques glissées ci et là, et des dialogues d’une grande justesse ponctués de mots en acadien et vous avez un petit bijou d’émotion et d’espérance. Une ode à la vie qui fait du bien. Je vous invite vivement à le découvrir.

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Parapluies

Parapluies, c’est l’histoire d’une femme abandonnée, Béatrice, sonnée sous le choc, son humeur va d’ailleurs s’accorder à la pluie qui ne cesse de tomber sur la ville et qui fait gonfler le fleuve (c’est peut-être Québec, mais à part quelques expressions typiques comme « écouter la télévision », il n’y a pas d’indication précise sur les lieux – mais ce n’est pas important). Une femme qui va enfin sortir d’elle-même, parce que ses parents d’abord puis son compagnon, Matteo, ont toujours constitué tout son univers. Elle « s’accroche » d’abord à Aïsha, une jeune Somalienne dont le visage lapidé a fait la une des journaux télévisés, en se disant que son sort est bien plus enviable que celui de cette jeune fille, ensuite elle s’occupe malgré elle de sa belle-mère, abandonnée elle aussi par son fils, avant qu’une Aïsha en chair et en os et une petite culotte rose (elle aussi abandonnée…) ne fassent irruption dans sa vie.



On comprend très vite que tous ces personnages (pas seulement celles que je viens de citer), dont Christine Eddie dévoile petit à petit l’histoire sous différents modes de narration, vont se rencontrer un jour, et dans quelles circonstances ! Une rencontre inter-générationnelle, pétillante, pleine de résilience mais aussi de quiproquos, et… mouillée. On s’attache à Béatrice, à l’humour d’auto-dérision dont l’a dotée son auteure, à Thalie, à Daphnée et à Francesca aussi, même si ce n’était pas vraiment gagné au départ. On sourit, on pouffe de rire, car l’humour et le regard de tendresse semblent vraiment une marque de fabrique de Christine Eddie.



Difficile pour moi d’en dire plus, sans en révéler trop sur l’histoire et les liens entre toutes ces femmes (sans oublier Matteo, on aurait tort de le vouer aux gémonies) et toutes les surprises que l’auteure nous réserve. Il y a aussi dans ce roman l’amour des livres et des auteurs, avec une petite touche de Marina Tsvetaieva et de Boris Pasternak… (je dis ça, je ne dis rien…), des petites flèches pleines d’esprit et des moments de complicité infiniment touchants. Bref, lisez-le !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Parapluies

J'ai retrouvé avec plaisir l'écriture de Christine Eddie, qui a quelque chose de délicat & de soigneusement circonscrit, des mots soupesés longuement, qui sont exactement là où ils devraient être. Sans flaflas & sans excès de sentiment, elle raconte une histoire où tout commence mal & où tout ne finit pas bien. Ou des histoires, plutôt qu'une seule : celles d'une poignée de femmes dont les vies se croisent par accident, par chance, avec tout ce qu'il y a de plus naturel & de plus extraordinaire, comme la plupart des choses qui nous arrivent.



Un roman souvent doux mais tout de même percé de grandes douleurs quotidiennes -- la solitude comme de la ouate dans les oreilles, la recherche de choses qui n'arrivent pas, le corps qui trahit, le coeur qui explose. Un endroit chaud qui réconforte autant qu'il le peut, juste assez & juste assez peu pour qu'on continue à y réfléchir une fois le livre terminé.
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Les carnets de Douglas

Ce premier roman de Christine Eddie est poétique et enchanteur. Elle nous raconte cette histoire à grands traits comme une fresque permettant du même coup de laisser courir notre imagination dans des paysages qui ont l'air sorti d'une autre époque. Une très belle lecture pour moi.
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Les carnets de Douglas

Chère lectrice, Cher lecteur,



En septembre, le défi littéraire 2020 met en lumière les prix Senghor. Pour amorcer ce mois, j’ai décidé de lire Les carnets de Douglas de Christine Eddie, prix Senghor 2009. J’avais ce livre dans ma bibliothèque depuis un certain temps et je ne l’avais pas encore lu.



Que raconte cette histoire?



Deux adolescents quittent leur famille le même jour, sans le savoir, pour vivre une existence autre, loin des chaînes imposées par leurs proches. Ils ne se connaissent pas, mais pourtant, leur destin est similaire (manque d’amour, parents abusifs, etc.). Deux ans passent et ils se retrouvent dans une petite communauté appelée Rivière-aux-Oies. La jeune Éléna devient l’assistante de la pharmacienne du village car elle possède de bonnes connaissances des plantes et Romain vit dans le bois en ermite.



Ils finissent pas se rencontrer et ils tombent amoureux loin des regards, tout près des mélèzes et accompagnés par le son de la clarinette. Mais, à cette époque, quelques années après la Deuxième guerre mondiale, le Québec est en pleine Révolution tranquille. La paix des petites communautés est vite perturbée par toutes sortes de prometteurs qui souhaitent implanter leurs idées, leur vision du monde et le béton… Les amoureux réussiront-ils à se bâtir un nid dans les branches d’un sapin de Douglas?



Ce que j’en pense?



Christine Eddie a remporté le prix Senghor 2009 et je comprends pourquoi. Ce roman est rempli d’humanisme et de beauté. Dès le premières lignes, j’étais conquise…



«On s’essouffle à parcourir la terre, à l’affût de quelque trésor qui console. On écoute le chant de la mer. On lit un poème. On respire du jasmin. On tombe avec la neige. On cherche un éblouissement qui retentira encore quand les heures creuses reviendront rythmer l’ordinaire, un éclat fulgurant qu’aucune misère humaine ne peut écraser.



Je voulais t’offrir la beauté du monde, un recueil de consolations qui te guiderait doucement vers la lumière. C’est tout ce que j’ai trouvé pour ne jamais te quitter.»



Chaque fois que je plonge dans un univers de cette autrice, je ressens une certaine paix, un espoir par rapport à l’être humain. Je suis enchantée par ses mots, par ses personnages qui me permettent de m’évader du réel et de rêver un peu mieux. Ainsi, dans Les carnets de Douglas, les personnages apprennent à tisser des liens pour guérir de leur passé. J’ai beaucoup aimé le personnage de l’institutrice du village, Gabrielle Schmulewitz, une juive qui a été marquée par la Shoah. Elle porte une douleur immense et pourtant, cette dernière n’est jamais nommée. On la devine grâce à son silence.



Mais encore, dans ce livre, j’ai senti toute la fragilité du monde. Cette fragilité m’a fait penser à celle abordée par Gabrielle Roy dans ses écrits et surtout dans Cet été qui chantait. La nature est pillée par l’étalement urbain et par des promoteurs voulant y couler du béton pour construire des centres commerciaux. La laideur s’installe et le cadre idyllique qu’elle représente s’éteint peu à peu.



Et l’amour dans tout ça?



L’amour est pur dans ce livre; il est beau; il est vrai. Il ne demande rien, mais il donne tout.



«Eh bien oui, quelquefois l’amour sait être grandiose». (p. 61)



Un doux livre pour se retrouver en soi, pour espérer, pour lire des poèmes de Saint-Denys-Garneau ou d’Emily Dickinson en observant la nature et se dire qu’il ne faut surtout pas tuer la beauté du monde.



Pour lire mes autres billets sur les romans de Christine Eddie, vous pouvez cliquer sur les liens suivants :



Madame lit Je suis là

Madame lit Un beau désastre



Que pensez-vous de ce roman? Avez-vous déjà lu un roman de Christine Eddie?



Bien à vous,



Madame lit



https://madamelit.ca/2020/09/02/madame-lit-les-carnets-de-douglas-de-christine-eddie/
Lien : https://madamelit.ca/2020/09..
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Un beau désastre

Christine EDDIE vient de faire paraître chez Alto son nouveau roman : Un beau désastre. Dans ce dernier, il est question de l’enfance, de la laideur du monde, de l’espoir, de la famille, de l’amitié, de l’Art. Ainsi, Monsieur-Junior Paul (M.-J.), dès sa naissance est confié, par sa mère, aux bons soins de sa tante Célia, une astrologue. Il grandit dans un quartier pauvre et il est amené à écouter les pleurs des clients de sa tante. Enfant hypersensible, il ressent la misère, le désespoir. Il est hanté par les désastres, les guerres, la pollution, l’extinction des animaux. Il vit en ayant peur d’une éventuelle catastrophe. La planète se meurt et les terriens sont de plus en plus contaminés. Mais encore, sa tante et lui se nouent d’amitié avec leurs voisins, des réfugiés burundais. De l’enfance, M.-J. passe à l’adolescence et il développe un talent pour l’art mural. À cet égard, il colorie son quartier afin de donner un peu d’éclat aux siens. Grâce à lui, les gens pourront apercevoir une parcelle de beauté . De plus, l’artiste en herbe tombera amoureux d’Isabelle, une jeune rebelle souhaitant partir avec lui pour aller vivre au Bhoutan, le royaume du bonheur. Jusqu’à quel point le talent du jeune artiste peut-il assurer le salut des autres? L’art comme moyen de pallier la laideur du monde, est-ce possible? L’espoir peut-il renaître sous les traits d’une fleur dessinée?



J’ai été très heureuse de plonger dans ce nouveau roman de Christine EDDIE. J’avais lu il y a quelques années Je suis là. Alors, j’ai accepté avec plaisir de recevoir une copie de son nouveau roman en service de presse (merci aux Éditions Alto!). Il me tardait de renouer avec la plume de l’écrivaine. J’ai encore été conquise par l’univers proposé par Christine EDDIE. M.-J. apparaît comme un enfant et un adolescent attachant, tout comme sa tante dont le monde est dicté par l’astrologie. Alors que l’une vit dans l’interprétation du ciel pour donner un brin d’espoir aux gens, M.-J. se sert des éléments composant la beauté de l’univers pour illuminer sa communauté. J’ai aussi apprécié la lucidité et la perspicacité du texte.



Évidemment, dans le noir de la fosse, on ne ramassait pas les moineaux à la pelletée comme à Tchernobyl. Le coma était propre. Des bombes barils ne dégringolaient pas sur des quartiers entiers comme sur une pluie de charognards. Le coma était sage. De fait, aucun indice d’apocalypse ne se manifestait alors que, dehors, un poète mourrait et que, le lendemain, le barbare à la houppe se hissait aux commandes des États-Unis. (p. 185)



Vous aimez les romans d’apprentissage? N’hésitez pas à découvrir l’histoire de M.-J. Vous ne serez pas déçu. C’est un hymne à l’espoir dans un monde où tout fout le camp. La solidarité s’avère gage d’espoir et de promesses de jours meilleurs.



Ce livre sera sur les tablettes de votre librairie préférée à partir du 17 février.

Je ne peux que vous le recommander.



Aimez-vous comme moi les romans d’apprentissage? Un beau désastre vous interpelle-t-il ?



https://madamelit.ca/2020/02/17/madame-lit-un-beau-desastre-de-christine-eddie/
Lien : https://madamelit.ca/2020/02..
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