AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Christine Jeanney (65)


Un moyen de rester autour, il a du mal à murmurer des réponses compréhensibles mais il m’entend lui demander et il répond, nous parlons à travers la paroi de la boule blanche, son visage écarquillé, ma caresse, son poignet gonflé, ses veines et son corps remplis d’eau, les signaux qu’on s’envoie de moins en moins intelligibles.
Commenter  J’apprécie          00
On tourne, on tourne autour de l’enfoncement, comme les enfants en rondes, en manège, chevaux de bois, et le clown sur la piste salue, on se déplace, circulaires. Une force nous attire au centre, qu’on passe plus ou moins sa vie à éviter, peut-être plus, plus que sa vie et plus que nécessaire, puisqu’elle est imparable.
Commenter  J’apprécie          00
Pelotonnée inscrite dans le triangle que ses jambes construisent, menton posé sur le velours, ses genoux font le socle où poser ma tête, lui dort peut-être. En face de nous, l’homme va se faire happer, la boule blanche, le visage asphyxié par transparence. Lui dort peut-être, moi le menton sur le velours. Le temps ne passe pas.
Commenter  J’apprécie          00
– la main n’ose pas toucher
– pourtant au creux de la paume, la matière s’est reconnue, a remplacé la peau
– le creux on n’ose pas toucher, la crainte d’éveiller pandore et des mystères (au fond de la bouche noire, chant, chante, lente mélodie répétitive, voix cassée scandée, souffle, lâche déroule souffle, des battements, luttes, accompagnent et frottements, balancent, corps et voix qui risquent, les voix se risquent, épuisent, s’épuisent de souffle, le creux le sombre, ils sont plusieurs, leurs voix autour à scander à souffler et à répéter glissent, ils glissent, ils parlent dans la première nuit, la nuit secrète)
– le reste du volume on imagine, avec les yeux fermés
Commenter  J’apprécie          00
– penser le courant, aucune idée d’où il transporte
– penser se coucher, faire la planche
– penser que ce qui se trame dessous décide de la couleur du ciel, ou c’est l’inverse
– il faudrait suivre le dédale des branches et puis faire demi-tour, refuser la sortie brutale, le labyrinthe en soi suffit, laisser couler
Commenter  J’apprécie          00
– penser à classer les oignons par tailles, ceux qui s’épluchent d’un côté et les toulisses de l’autre
– penser à protéger ses yeux
– penser les couches successives
– penser les dessiner, quelle couleur employer, des pastels ? ce sera difficile, ou comme l’heuchera les nommer « désespoir du peintre », voilà
Commenter  J’apprécie          00
le chantier est fini depuis longtemps, la poussière retombée depuis longtemps, les bruits les coups arrêtés depuis longtemps, les menuisiers les sculpteurs les tailleurs partis depuis longtemps, mais la voûte reste
ça sent le bois ciré et la pierre, le froid et les chandelles
ça sent la lumière ronde, les chuchotements
forcé, on est forcé de dire ce que l’on voit, ce que l’on sent et ce qui fut depuis longtemps, parce que c’est du mystère, ce recueillement, sur qui, sur soi, sur quoi, et le choc, lorsqu’on passe les grandes portes, se retrouver dehors, peut-être était-ce dehors à l’intérieur
Commenter  J’apprécie          00
à heure fixe, la nuit, leur tempo bien réglé, ils venaient se servir, chacun son arrosoir, s’en allaient vers une sépulture verser la dose exacte de larmes tièdes. Les tombes poussaient comme des arbres fruitiers, germaient, des plantes grimpantes et des araignées roses on voyait, des lézards et des baies futiles. Et les esprits chantaient en arrosant, c’étaient des nuits joyeuses la rosée le matin, ne reste que la rosée et les arrosoirs bien rangés près du puits bleu, les revenants autant pudiques que soigneux
sous la terre, un fouillis chamarré indescriptible brûle
Commenter  J’apprécie          00
les mots bien moins rapides que la lumière blanche lumière bleue, et ternes, les mots cadavériques et lourds, les mots sombres, du papier sec, écorce, des feuilles collées en durcissement, les mots mélasses qui racontent toujours autre chose alors que ? les mots fats, les mots incompétents, il faudrait leur donner des coups de pied, les fracasser, mugir, imiter des tempêtes, tambouriner dessus, le travail des grêlons exemplaire
Commenter  J’apprécie          00
tout a filé, le vélo et la pluie, il est possible qu’en plein soleil le blanc s’installe plus calmement et raconte une histoire de tiges bondissantes, une plante, un héliotrope par exemple (parce que ce nom provoque des possibles, plusieurs), possible qu’il s’étende, grimpe sur les murs, les panneaux, tentaculaire, enrobe les feux rouge comme barbe à papa, se disperse sur les toits et rebondisse dans les gouttières, s’empare des chats et s’entortille aux sacs des promeneuses (elles chicaneront), possible qu’on s’égare rien qu’en le regardant rouler au soupirail, peut-être qu’il s’y enfoncera, attrapera les fleuves, attrapera la mer, puis partira se reposer sur un rivage quelconque, possible qu’il nous revienne avec les premières pluies, reprenne un peu sa place, badigeonné, heureux, le reste de son âge, car lui plaît le séjour qu’ont bâti ses aïeux (mais ça c’est moins certain), puis ce serait au tour du vélo de parler
Commenter  J’apprécie          00
penser à des conversations sans bouche
ça bruisse et des mots sont formés, des intonations brèves, ils se répondent, penser à écouter cette
langue, quand on ferme les yeux on peut voir des visages bouger, des lèvres et des paupières ciller, des gestes et des bras qui expliquent en phrases mystérieuses l’insaisissable, ils veulent nous prévenir mais c'est trop tard, rouvrir les yeux sur des chaises vides
Commenter  J’apprécie          00
penser à gober au fond des verres la lumière
penser à se rouler dedans, yeux qui plissent et froideur apparente
penser à écouter qui parle, s’entrechoquent fourchettes, restaurant, rendez-vous pris la veille
la serveuse, penser à lui demander à quoi elle pense en transportant les assiettes, ce qu’elle sait de la lumière attrapée, et si le son de sa voix coule aussi dans le creux transparent éphémère
Commenter  J’apprécie          00
penser le sol et la lévitation et la chute arrêtée et y croire, l’espérer, une tige va nous tenir en vol mais quand et dans combien de temps, penser à un calendrier épais, matelas d’herbes
Commenter  J’apprécie          00
Double renouveau
Sur fond bleu de Cyan, une ligne centrale verticale noire se double d’une ligne de violet cobalt qui délimite très nettement deux zones. C'est un tableau coupé en deux. La partie gauche est faite de carrés blancs plus ou moins grands et plus ou moins droits. Ils contiennent des figures humaines stylisées de postures variées, alternativement bleu outremer et rouge primaire. C'est le même assortiment de carrés dans la partie droite, chacun d’eux remplis de formes géométriques ébauchées, en jaune primaire et vert oxyde de chrome. Une vision large de nos deux ateliers, celui de Galathée et le mien, côte à côte
Commenter  J’apprécie          00
Femme ennuyée
Le fond de la toile est recouvert de tourbillons à dominante vert oxyde de chrome. Devant ce mur en mouvement, elle est installée de face. Son visage et son cou longilignes s'étirent, hommage à Modigliani, quoique ses yeux aveugles ne soient pas blancs, mais emplis d’une mosaïque de violets de cobalt dégradés. Son corps est penché vers la droite, déséquilibré. Ses bras minces, démesurés, encerclent sa tête, ses manches sont d'un rouge profond
Commenter  J’apprécie          00
Il la regarde, ses cheveux blancs, leurs reflets violets, les lobes de ses oreilles tout ronds, si charmants, avec les petits diamants roses qu'elle porte
Commenter  J’apprécie          00
Elle parcourait la ville en tous sens, levait la tête, du bleu aux limites des clochers et les gargouilles sages, grimaces à dents inoffensives.
Les noms des rues lui racontaient des riens qu’elle écoutait. Se revoyait petite en jupe de collégienne, hâte de tout et faim, grand faim, passé futur dans son assiette qu’elle vidait, se remplissait toujours, elle constatait, n’en prenait pas ombrage. Lui suffisait de se pencher pour prendre, de parler avec ses bonshommes, statuettes installées au hasard maîtrisé puis perdu - c’était mieux de le perdre - prenait reflets dans les vitrines, suivait du doigt les troncs les branches
Commenter  J’apprécie          00
en accélération, on remplit, on bourre de ce qui tombe sous la main et la destination, les grosses lettres au feutre, est hésitante, ce pourrait être SOUS-SOL ou GARAGE ou OÙ VOUS VOULEZ, suivi d’une parenthèse qui devrait être descriptive, précise, comme (choses), (trucs) ou (dernière minute)
Commenter  J’apprécie          00
tri des médicaments, lire les posologies et utilisations, les dates limites, le braille, le nombre de maladies évitées (puisque la boîte est presque intacte) mais qui planent (on va garder ça au cas où), un flacon presque entier de gélules aux plantes, sommeil réparateur (il suffisait de l’acheter pour mieux dormir alors ?)
Commenter  J’apprécie          00
C'est typique des parents, ne rien t'expliquer sauf que tu dois tenir ta langue et ne pas divulguer l'information qu'ils ne t'ont pas donnée.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Christine Jeanney (41)Voir plus

Quiz Voir plus

Orange

Que trouve la jeune fille devant sa porte?

une lettre
une carte
une photo

5 questions
38 lecteurs ont répondu
Thème : Orange, tome 1 de Ichigo TakanoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}