Citations de Christophe Brusset (215)
Un produit n'a pas à être naturel, ou bon ou sain ou de qualité, pour être certifié biologique.
Si, ce terme - naturel - est ainsi utilisé à toutes les sauces, c'est bien parce qu'on a voulu prendre la peine de définir correctement de quoi on parlait.
C'est un mot fourre - tout - , une simili évidence, un raccourci facile.
Les écosystèmes de nos campagnes ont été façonnés par la main de l'homme depuis des millénaires, qu'ont -ils encore de naturelles ?
Des techniques de production comme la récolte ou le semi, avec des engins diesels - tracteurs, moissonneuses, peuvent-elles êtres qualifiés de naturelles ?
Pourquoi les cahiers des charges officiels sont-ils plus souples que les privés, voire laxistes selon certains, me demanderez-vous ?
Dans l'esprit de nombre de consommateurs un fruit ou légume bio, donc - boosté - chimiquement à plus de chances d'être moins beau, rachitique. Or cela n'est pas ou n'est plus systématique et cette image est heureusement en train de changer.
Je compte quelques paysans dans ma famille, et je peux vous affirmer qu'ils passent leurs temps à se plaindre du cout exorbitant des produits de traitement. Ils en mettent toujours le moins possible, pas vraiment pour l'environnement, mais parce que c'est cher.
Vous devez comprendre qu'en tant que consommateur, le seul moyen à votre disposition pour savoir ce que vous achetez est BIO ou pas est l'étiquetage.
Il est donc primordial que cet étiquetage soit clair, rigoureux, et surtout systématiquement contrôlé.
En effet, comme je l'ai souvent constaté, les personnes sensibles à la protection de l'environnement sont généralement convaincues de l'intérêt de consommer bio.
Il n'existe simplement pas définition claire, simple et valable une fois pour toutes, de ce qu'est un produit biologique, de ce qu'est l'agriculture biologique.
Pourquoi les cahiers des charges officiels sont-ils plus souples que les privées, voire laxistes selon certain, me demandez-vous ?
Les règlements pour les produits biologiques en Europe sont donc le fruit de négociations, de marchandages entre les états membres.
Le bio s'est développé en réaction, on peut même dire en opposition, à l'industrialisation de l'agriculture.
Le bio n'existait pas avant les années 1920.
Distributeurs et industriels ont bien compris que les labels rassurent les consommateurs et augmentent les ventes.
Ne vous laissez pas bercer par de belles paroles et de jolies images.
Renseignez-vous avant tout sur comment et où l'entreprise fabrique ses produits.
Depuis 199, soit en vingt ans, les ventes de produit Bio en France ont été multiplié par dix, si bien qu'à l'horizon 2025leur part dans la consommation devrait atteindre les 10 %.
Dissimulés derrière des marques et logos trompeurs, jouant allègrement de la couleur verte et de noms de circonstance - bio, vert, responsable, naturel, et mettant en avant des pictogrammes bien connus tel que l'anneau Moebius - recyclage -, Tidy Man ou Point Vert, ces pirates du capitalisme moderne continuent de vous tromper en vous faisant croire que les produits labellisées qu'ils vous refourguent sont bons pour votre santé et pour l'équilibre de la planète.
J'ai ainsi pu constater que les industriels ont infiniment plus d'imagination pour vous raconter de - belles histoires - à manger debout, que de scrupules à vous vendre, parfois très cher, des produits de mauvaise qualité.
Laisser à des entreprises privées, dont la finalité par définition est de faire du profit, la responsabilité de former, certifier, contrôler et sanctionner les opérateurs de l’agro-alimentaire est un problème majeur…