Christophe Brusset

[...]1991, est adopté le premier règlement européen de l'agriculture biologique alors limité aux productions végétales.
La réglementation sera étendue aux productions animales 24 août 2000.

Notre business pour les oignons et échalotes, c'était de les acheter frais en France, en Hollande, en Allemagne et en Pologne, et de les envoyer par camion dans des ateliers d'épluchage, en Pologne. Éplucher des oignons est un travail qui demande énormément de main d'oeuvre car pour un rendu parfait il ne peut pas être automatisé. Sachez donc que la plupart des oignons et échalotes cultivées en Europe sont envoyés en Pologne pour y être épluché à la main avant de revenir dans leur pays d'origine. Le coût du transport, ajouté au coup de la transformation réalisée en Pologne, est moins élevé que la même prestation faite directement sur les lieux de production, comme en Bretagne. Pas très écolo, mais c'est comme ça. Tous les oignons que l'on retrouve dans nos plats préparés industriels (sauce pizza salade soupe), des milliers de tonnes de bulbes sont épluchés par des petites mains de l'Est

167/168

Ainsi, nous importons en Europe de grosses quantités de divers produits qui doivent acquitter des droits de douane à leur entrée dans le marché commun. C'est le cas, par exemple, des noisettes de Turquie ( premier producteur mondial ) qui sont largement utilisés dans les pâtes chocolatées à tartiner, ou que l'on retrouve dans nos tablettes de chocolat.

Les droits d'importation qui les concernent sont actuellement de 3 %. Il faut savoir encore que les noisettes turques sont largement subventionnés par les autorités locales, et bénéficient de tous les soins de leurs producteurs qui ne se gênent pas pour utiliser en grande quantité des produits phytosanitaires interdits en Europe, ce qui augmente sensiblement les rendements et contribue à baisser les coûts.

Pour éviter de payer ces taxes, mais encore pour échapper au contrôle sanitaire nécessaire à leur entrée en Europe, nos noisettes turques sont expédiées par bateau à notre filiale de Dubaï ( pays où les noisettes de cette origine ne paient pas de droit de douane), puis aussitôt réexpédier en Europe. ce sont les mêmes noisettes, sauf qu'elles ne sont plus turques mais "Grecques" avec document officiel à l'appui, et donc exonérées de droit et sans l'obligation d'un certificat sanitaire car déjà européenne. Facile, et très rentable

P175

Enfin et c'est peut-être sa principale qualité, bien que les industriels restent très discrets sur ce point, le fructose favorise la production de ghreline une hormone qui stimule l'appétit. pour être rassasié, le consommateur qui ingère du fructose va manger davantage, ce qui se traduira in fine par plus de produits vendus. En clair, plus vous en consommez, plus vous en ressentez le besoin, c'est un système très similaire à l'accoutumance au tabac longtemps nié et favorisé par les fabricants de cigarettes

P213

Pour notre gamme bio, les emballages plastiques classiques ne faisaient pas assez naturels. On a alors utilisé les solutions "pseudo naturelles" offertes par les fabricants d emballages.

On a commencé avec des plastiques "oxo-biodegradables", l oxo-bio pour les intimes. Des plastiques qui ne sont pas réellement biodégradables mais "fragmentables" et généralement à base de polymères synthétiques. Des additifs chimiques sont simplement ajoutés au plastique permettant de programmer sa fragmentation, libérant ainsi dans la nature une multitude de petits copeaux de plastique, qui donneront in fine des particules minuscules appelés microplastiques, qui n ont rien d ecolo.

Nous pouvons aussi collectivement changer nos conportements

Cet exemple des serres chauffées illustre très bien le double jeu permanent de certains politiques. Pour bénéficier de quelques privilèges - financements, visibilité dans les médias, accès à certains cercles, soutiens divers, etc - ils doivent régulièrement satisfaire les lobbies. Cela s'appellent renvoyer l'ascenseur !
Mais ils ne peuvent pas aller trop ouvertement à l'encontre des exigences de leurs électeurs. Ce serait un trop gros risque de perdre sa place au prochain scrutin.

La crise sanitaire a pour beaucoup été un révélateur flagrant de la faille du système actuel, et un accélérateur des nécessaires changements.

Nous devons, pour le bio comme pour les autres sujets de société, faire primer l'intérêt des citoyens, et nous demander comment les satisfaire et les protéger.

Souvenez-vous qu'en mai 2018, nos députés ont refusé d'interdire les publicités pour les produits alimentaire trop gras, trop sucrés ou trop salés à destination des enfants tout en reconnaissant qu'en France, un enfant sur six est en surpoids.

Loi Alimentation. Facture salée pour le consommateurs, disette pour les agriculteurs !

La grande distribution et les multinationales sont comme toujours, les grandes gagnantes de règlementations écrite sur mesure.

Bien entendu, les agriculteurs, eux, peuvent vendre à perte et couler leurs exploitations, mais ça, on ne vous le dit pas dans les belles publicités de nos chers supermarchés.

Les supermarchés se moquent des entreprises locales et mettent systématiquement les PME françaises en concurrence avec les produits importés de Chine ou d'ailleurs.

Le nombre d'exploitants agricoles chutait dramatiquement passant, comme nous l'avons vu plus haut de 4 millions en 1963 à moins de 900 000 aujourd'hui.

Moins il y a d'additifs, mieux c'est vraisemblablement sur le plan de la santé.

Le principal problème selon moi avec le Nutri-score, et que Yuka tente de résoudre, est l'absence totale de prise en compte des additifs.

En effet, de nombreux additifs ont été interdits alors qu'ils ont longtemps été considéré - sans danger - , comme le E171, dioxyde de titane, interdit depuis le 1er janvier 20200, car désormais considéré comme cancérogène possible.

Toutes les applications ne prennent pas en compte les additifs dans leur évaluation.

Il faut donc rester vigilants et ne pas laisser l'application décider de tout ce que vous devez manger à votre place.