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Critiques de Claire Deya (38)
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Un monde à refaire

Le sublime, ce résistant héroïque.



Printemps 1945. Les plages du Var sont désertées par les touristes mais bourgeonnent de mines qui ne demandent qu'à éclater avec les beaux jours naissants.

Des hommes d'horizons divers risquent leur vie à chaque instant pour tenter de neutraliser ces engins mortels savamment enfouis dans le sable par une armée allemande en déroute.

Des hommes pour la plupart déjà victimes des déflagrations destructices de la guerre. Comme Fabien, le chef d'équipe, résistant de la première heure, qu'une obsession tenace, connue de lui seul, poursuit jour et nuit. Ou comme Vincent, à l'identité trouble, évadé d'un camp en Allemagne pour retrouver son grand amour. Mais aussi comme ces prisonniers de guerre allemands auxquels on demande de réparer les nombreux dégâts causés par leur présence inamicale.

Parmi ces prisonniers, Vincent espère trouver la personne qui protégeait sa bien-aimée, Ariane, et qui pourrait savoir ce qu'elle est devenue. Il se rapproche de Lukas, un fin lettré qui comprend parfaitement le français et qui excerce sur lui un certain magnétisme.

Il lui propose alors de l'aider à s'évader en échange des informations qu'il recherche...



Roman ambitieux et très bien documenté sur une période de la guerre qui dans ses derniers soupirs laisse enfin entrevoir une paix en plein préparatifs.

Avec un scénario parfaitement maîtrisé et qui fera sans nul doute l'objet d'une adaptation cinématographique, Claire Deya nous propose un premier roman éblouissant. Intrigue, complot, romance en plein cœur d'une nuit noire qui recouvre peu à peu ses esprits et nous permet d'admirer à nouveau "le sublime" d'une constellation étoilée..
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Un monde à refaire

N'ayons pas peur des mots , ce roman est une trés belle réussite et c'est avec regret que j'ai tourné la dernière page , non sans avoir lu la postface et la bibliographie de référence située à la fin . avec grand intérêt .

La période visée , on pourrait en dire , " Quoi ? Encore une histoire d'amour dans une période de guerre , c'est du vu et revu " .Laissez cet a priori de côté .En fait , nous sommes avec les démineurs qui , aprés la fin des conflits , ont été chargés de " nettoyer " tous les secteurs piégés , et ce bien entendu , au péril de leur vie .

Parmi eux , des volontaires , sans doute , mais aussi des prisonniers allemands .Cohabitation délicate mais pour tous un même chemin , celui du retour au pays , du retour vers les familles , vers les amours jamais oubliés malgré le temps qui passe , lisse les sentiments ... L'espoir et ...le présent gangréné par le passé toujours bien douloureux .

L'ambiance est hautement électrique , on s'en doute et on se demande si une nouvelle guerre ne va pas opposer ces êtres tout juste libérés des combats et devant en mener un autre , insidieux .

Les portraits des hommes sont sublimes , ceux des femmes ne le sont pas moins et chacun et chacune d'entre eux dégage une force étonnante face à l'envie de vivre enfin avec ou sans les repères sociaux et affectis qui étaient les leurs " Avant " .

Elle" s'appelle Ariane , elle occupe les esprits tout au long du roman , sorte de " fil rouge" chimérique et elle ne prend place que dans les derniéres pages pour une intensité digne d'un thriller .

Ce roman trés bien écrit m'a vraiment transporté, à la fois roman historique , roman psychologique , roman d'aventures , roman d'amour , un vrai roman de vie de nature à plaire à un large public .Les chapitres sont courts , et maintiennent tous nos sens en éveil .

Je mets 5 étoiles sans aucune hésitation , il y a longtemps que je n'avais pas " vibré " de la sorte même si mes heures de sommeil s'en sont vues quelque peu " perturbées " et ma facture d'électricité .....

Aprés , chers amis et amies , on me demande mon avis , je le donne et l'assume mais ...ce n'est que MON avis ....

A trés bientôt , passez une bonne journée et , peut -être , de bonnes vacances !!!
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Un monde à refaire

Les démineurs doivent pouvoir compter les uns sur les autres



En explorant une page méconnue de l'immédiat après-guerre, le travail de déminage des côtes méditerranéennes, Claire Deya nous offre un roman poignant, entre règlements de compte et fraternisation, entre collaboration et justice.



Alors que la Seconde guerre mondiale s'achève, les derniers soubresauts du conflit continuent de marquer durablement les esprits. Sur la Côte d'Azur, l'ambiance est bien loin du farniente, car les bombardements ont laissé des traces béantes et les plages ont été défigurées et minées. Fabien a quitté le maquis pour prêter main-forte aux équipes qui chaque jour risquent leur vie pour nettoyer le littoral. À ses côtés, des volontaires plus ou moins volontaires et des prisonniers allemands. Contrairement aux accords de Genève, ils sont mis à contribution pour réparer ce que leur armée a souillée. Parmi eux, Lukas et Hans qui, au-delà des promesses de réduction de peine, voient dans ce travail une opportunité de prendre la fuite.

Quant à Vincent, s'il se jette à fond dans ce travail si risqué, c'est qu'il a déjà tout perdu. Ariane, l'amour de sa vie, a disparu. Mais il veut encore croire qu'elle est vivante et consacre tout son temps libre à tenter de la retrouver dans ce chaos. Il veut s'approcher des prisonniers allemands qui ont pu la côtoyer, car elle travaillait au château des Eyguières où l'occupant avait installé son quartier général. Engagée dans la résistance, elle avait pour mission de gagner la confiance des officiers et de leur soutirer des informations. Mais elle voudra aller au-delà de cet objectif et finira par disparaître sans laisser de traces, ou presque. Car Vincent caresse l'espoir de «savoir enfin ce qui était arrivé à Ariane pendant l'Occupation, pourquoi elle avait disparu, où elle était.»

Dans cette France en pleine effervescence erre une autre âme en peine erre, Saskia. Revenu des camps de la mort et passée par le Lutétia où on lui conseille de faire profil bas, elle retrouve sa maison familiale occupée par des bourgeois sûrs de leur von droit. En attendant de pouvoir prouver sa bonne foi, elle accepte la proposition de Vincent de l'héberger chez lui.

Claire Deya va alors suivre les parcours respectifs de ses personnages dans un pays qui se cherche, entre profiteurs qui essaient de sauver leur situation et victimes qui tentent de faire reconnaître leurs droits, entre ceux qui ont soif de vengeance et ceux qui essaient de tourner la page très sombre de la guerre.

Tout au long des opérations de déminage, parfaitement détaillées et documentées, on va se rendre compte des nombreuses implications que ce genre de travail implique, à commencer par une confiance absolue dans les équipes à l'oeuvre. Si c'est un peu contraints et forcés que Français et Allemands se retrouvent sur le même terrain, il leur faudra bien s'entendre pour rester en vie.

C'est dans ce climat explosif, au sens premier du terme, que pour Vincent et Saskia de nouveaux éléments vont apparaître sur le chemin difficile de leur quête respective.

Je l'ai dit, cette page d'Histoire est admirablement documentée, ajoutant au romanesque la force du témoignage, l'émotion du vécu. Un travail de mémoire remarquable qui entre en résonnance avec l'actualité brûlante et la multiplication des actes antisémites. Et qui me pousse à conclure avec la dernière phrase du discours prononcé à l'UNESCO par François Heilbronn au nom du Mémorial de la Shoah: «Seules l'éducation, la science et la culture nourries par un projet universel et humaniste permettront que notre promesse faîte il y a 79 ans aux rescapés juifs du plus grand génocide de tous les temps, le «Plus jamais ça!», retrouve son sens et sa réalité.»


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Un monde à refaire

Prisonnier en Allemagne, Vincent s’est évadé pour retrouver Ariane, plus personne n’a entendu parler d’elle depuis deux ans. Il va jouer sa vie comme à la roulette russe sur les champs de mines, il s’est engagé en tant que démineur, il a signé un pacte avec le diable.



Ce premier roman de l’autrice Claire Deya s’intéresse à un aspect méconnu de l’après-guerre, le déminage minutieux des plages françaises sur les rives dévastées de la Méditerranée.

Ce roman entremêle les destins de personnages liés au-delà de leur nationalité par la dangerosité extrême de leur travail, une fraternité cimentée par les risques qu’ils prennent.

Au-delà d’une simple romance, l’auteure raconte les dénonciations, ces milliers de courriers anonymes qui ont envoyé des familles entières à la mort. Elle nous interroge sur le pardon, sur la réconciliation et sur la reconstruction de ces hommes et femmes brisés par la guerre. Comment retrouver sa place dans ce monde que l'on ne reconnaît plus, lorsqu'on revient des camps, comme Saskia, ou du maquis, comme Fabien ? Comment composer un futur quand la plaie du passé n’est pas encore refermée ? Un récit romanesque dense et puissant basé sur une documentation solide.



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Un monde à refaire

Des plages et la mer minées. Des tranchées et des lignes de barbelés transpercent la Côte d'Azur. Libérée des soldats allemands par le débarquement des troupes alliées de Provence en août 1944, la plage de Hyères devenue plaie béante a fait disparaître avec elle les souvenirs d'un passé heureux. Vincent, un ancien prisonnier évadé des camps allemands, s'acharne pourtant à y revenir par amour en avril 1945. Dans les derniers jours de la guerre et avant l'armistice, il se portera volontaire pour faire partie de cette autre armée de l'ombre peu connue et reconnue, celle des démineurs.



J'ai eu un très grand coup de coeur pour un monde à refaire de Claire Deya dont c'est le premier roman. Comme j'apprécie les romans se déroulant pendant la guerre, il m'a éclairé sur l'occupation allemande de Hyères et de ses environs avec en toile de fond le château Des Eyguières devenue forteresse ennemie redoutable.



Surtout, j'ai aimé la belle mise en lumière de l'autrice sur les hommes démineurs, d'horizon divers dans un corps à corps halluciné et à mains nues avec les explosifs sans autre moyen que leur vigilance et leur courage. Les démineurs ne sont plus des anonymes, ils ont un nom et une âme. Ce sont aussi des prisonniers allemands abandonnés à leur sort par leur pays.



Claire Deya nous invite dans une tension extrême à lever les yeux sur ces damnés de la guerre. Ceux qui arpentent, scrutent à la simple baïonnette, déminent en ayant la peur au ventre mais avec la culpabilité encore plus grande d'avoir survécu à l'enfer.



La profusion des détails techniques par l'autrice sur la diversité des mines, leur poids et leur matière accentue la pauvreté des moyens humains face à ces machines de guerre monstrueuses.



J'ai également aimé ce roman par sa restitution très marquante d'une époque charnière bien précise, et un lieu emblématique de la côte provençale que l'on peine à imaginer sous les bombes.



Dans un monde à refaire où l'amitié et l'empathie entre hommes résistent à la haine, les femmes ne sont pas en reste. Ariane est le fil ténu qui tient la vie du jeune démineur Vincent. Elles mènent aussi leur propre combat comme Saskia. Quant à Mathilde, elle est la dernière représentante du monde d'avant qui fait de son ancien atelier un havre de paix « des murs blanchis à la chaux, des tapis ronds provençaux en corde comme il y en a dans les salles de bain que Bonnard aimait peindre ».

J'ai aimé lire ces passages où règnent encore la quiétude en lien avec la littérature de Stefan Zweig et Saint-Exupéry.



Un roman humain et puissant sur une autre facette de la guerre avec ses démineurs.



Un excellent moment de lecture dans le cadre du jury des lecteurs de Version Femina.

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Un monde à refaire

C’est encore la guerre mais plus totalement. C’est le printemps 1945 et la paix se prépare. C’est le moment de sécuriser le pays en désarmant les nombreuses mines disséminées par les allemands. Français et prisonniers de guerres travaillent côte à côte au péril de leur vie…Vincent, à la recherche de son grand amour, Fabien, maquisard , Lukas prisonnier allemand, participent à cette roulette russe sur les plages du sud. Tous tentent également de se reconstruire après cette guerre effroyable et de retrouver leur place dans la société. C’est particulièrement difficile pour Saskia qui revient des camps. Mais l’amitié, la fraternité, l’amour peuvent parfois faire des miracles…

Un récit dense, romanesque, bien documenté qui met en exergue le travail si difficile (et périlleux) des démineurs pendant une période rarement évoquée en littérature (et assez méconnue)

C’est toujours prenant, la plume est belle, les personnages parfaitement incarnés, la couverture superbe (j’adore cette photographie d’Eliott Erwitt ❤️)

Un très bon moment de lecture
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Un monde à refaire

A l’heure où la France tente de se relever, après cinq années de guerre et d’occupation, une menace plane toujours sur le pays. Les allemands et les alliés ont laissé derrière eux pas moins de treize millions de mines, enfouies sur tout le territoire. Plages, champs, zones d’occupation, le danger est partout. Une situation sans précédent dans l’Histoire.

Le résistant Raymond Aubrac est choisi pour monter une équipe de démineurs, un nouveau métier dans lequel tout est à définir: code de sécurité, connaissance des différentes mines et de leur fonctionnement, désamorçage… Un métier à haut risque évidemment où le moindre faux pas, une mauvaise manipulation peut vous coûter la vie ainsi que celle de vôtre équipe… Les volontaires pour participer à cette mission suicide sont rares. Des repris de justice qui tentent de réduire leur peine, d’anciens collabos qui veulent se racheter une conduite, mais aussi des prisonniers allemands qui espèrent ainsi être libérés plus vite… Tous ont leurs raisons, plus ou moins secrètes, comme c’est le cas de Vincent, ancien prisonnier politique en quête de réponses… A la tête de ces hommes qui n’ont, pour la plupart, plus rien à perdre, il y a Fabien, résistant de la première heure et leader charismatique, qui porte la responsabilité de toutes ces vies sur ses épaules…



Si les récits sur la guerre sont légion en littérature, ceux sur l'après-guerre sont plus rares en revanche... Claire Deya, en s'intéressant aux démineurs, s’empare ici d’un sujet que j’ai trouvé absolument passionnant et plutôt méconnu! L’autrice s’est inspirée de son histoire familiale et de certaines rencontres qu’elle a pu faire pour tisser son histoire en croisant les destins de trois personnages : Fabien, Vincent mais aussi Saskia, seule rescapée des camps parmi sa famille, qui, de retour chez elle, découvre qu’elle a été spoliée de sa maison et de tous ses biens et va devoir se battre pour tenter de rétablir la justice dans un contexte administratif somme toute assez flou… Ses personnages sont, chacun à leur façon, torturés par leur passé. Ils sont complexes, mystérieux mais aussi terriblement humains et attachants. Ce fût un véritable plaisir de suivre leurs aventures et de voir leurs relations se tisser au fil des pages. Les personnages secondaires ne sont d’ailleurs pas en reste!



Avec beaucoup de minutie et de justesse, Claire Deya décrypte ce contexte historique si particulier, où la paix est annoncée mais sans que les gens puissent en profiter pleinement et où, pour avancer plus vite dans la reconstruction, les français et les allemands vont devoir travailler main dans la main. J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de finesse et de délicatesse pour décrire cette évolution dans la relation de ces deux ennemis historiques.



Par ailleurs, en jouant sur les secrets qui entourent le passé de ses personnages, l’autrice insuffle un véritable souffle romanesque qui, très vite, tient le lecteur en haleine et rend la lecture assez addictive! Le tout est porté par une très jolie plume à la fois fluide, riche et agréable. “Un monde à refaire” est un roman magnifique, porté par des personnages éblouissants et héroïques, qui vous feront vibrer du début à la fin! Un gros coup de cœur pour ma part, et l’impression de sortir enrichie de ma lecture! Un prix RTL-Lire largement mérité, assurément.
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Un monde à refaire

Fabien, Vincent, Saskia, Lukas, Ariane ou Léna… autant de prénoms d’une longue liste de cœurs blessés, d’âmes égarées et de sourires envolés. La fin de la guerre est proche mais la vie qu’on appelait depuis si longtemps à redevenir douce et légère est bien difficile à retrouver. Cet après est chaotique, chacun y cherche sa place, entre pardon et vengeance. Français et Allemands se relèvent, découvrant dans les deux camps les atrocités et les clémences qui ont rythmé ces années de guerre…



Avec Un monde à refaire, Claire Deya signe un premier roman au subtil équilibre. Mêlant fiction et faits historiques, elle nous entraîne avec elle sur les plages du Sud de la France, que les mines allemandes rendent impraticables. On y découvre des personnages attachants, aux sourires timides, que la vie malmène et pour qui l’avenir semble fragile…



Avec une écriture douce, fluide, travaillée, Claire Deya réussit à nous faire lire les multiples facettes de l’humanité. On y trouve la douleur, l’injustice, l’amour et l’amitié. On côtoie le fort et le faible, la brute et le doux, le vengeur et le pacifiste. Mais rien n’est aussi tranché, tout se mélange, s’équilibre.



Un monde à refaire est une ode à la vie, celle qu’on doit à nos morts comme à nos fantômes, à nos amis et nos ennemis, aux caresses et à la douceur du soleil. C’est la mélodie de l’espoir, d’un meilleur, d’une humanité qui se réveille… Même si rien, jamais, ne nous sert malheureusement de leçons, ces pages nous murmurent que la bienveillance, le pardon et la délicatesse resteront nos meilleurs atouts pour que notre monde ne s’assombrissent plus…



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Un monde à refaire

Le choix de ce roman s'est imposé à moi : une maison d'édition dans laquelle j'ai confiance, un premier roman, la fin de la guerre comme époque et la côte près de Hyères comme décor... tout était là pour me tenter.

Au printemps 1945, un homme se présente pour devenir démineur sur les plages de la Côte d'Azur. Les Allemands y ont en effet laissé tellement d'engins explosifs enfouis qu'il est impossible de laisser la population retrouver le bord de mer. Vincent semble bien mystérieux, on sait qu'il a été prisonnier en Allemagne, et qu'il cherche une femme prénommée Ariane. de révélations en révélations, son histoire va être dévoilée. Chacun des démineurs, jusqu'au chef de groupe, possède une histoire particulière, et les volontaires sont peu nombreux, attirés souvent par des primes conséquentes liées au risque. Des prisonniers allemands leur sont envoyés en renfort, à l'encontre de la convention de Genève, mais en cette fin de guerre, cela semble dérisoire. Vincent va aussi rencontrer Saskia, une toute jeune femme revenue seule des camps et décidée à se réapproprier la maison familiale indûment occupée.



Ce roman marque d'abord par sa parfaite documentation sur l'époque et le travail des démineurs. le contexte de la fin de guerre et du déminage m'a intéressée bien avant l'histoire d'amour de Vincent qui semble idéaliser son amour pour Ariane disparue brusquement un an avant son retour. Toutefois, les questions sur ce qu'elle est devenue sont habilement posées et la quête Vincent donne beaucoup de vivacité au roman.

L'intérêt vient aussi de la psychologie des personnages, vraiment soignée. L'autrice a particulièrement bien évoqué le difficile retour à la vie normale, que ce soit de retour d'un camp ou du maquis. A cet égard, le personnage de Saskia est vraiment touchant.

J'ai trouvé l'action et les dialogues soignés et crédibles, par contre, les lieux ne sont pas assez représentés à mon goût. Je revenais de la région de Hyères, et le manque de descriptions, tout comme les transitions trop rapides d'un endroit à un autre, ne m'ont pas fait du tout retrouver la ville. Cette remarque toute personnelle ne doit pas faire oublier ce premier roman remarquable, que la postface éclaire de manière très émouvante.

N'hésitez-pas donc à vous faire votre propre avis !


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Un monde à refaire

Ce roman a obtenu le prix RTL/Lire, cela me donnait envie de le découvrir.

L'action se situe en 1945, juste après la guerre, sur les plages méditerranéennes qu'il faut déminer. Des équipes se constituent avec d'anciens soldats français et aussi des prisonniers allemands. On suit notamment Fabien résistant du maquis, Vincent évadé des camps et quelques allemands. On suit aussi l'histoire de Saskia, dont la famille a été déportée et la maison attribuée à quelqu'un d'autre. Des personnages ayant souffert, qui cachent tous des secrets et ont des envies de vengeance.

Un sujet rarement traité et très documenté.

Un aspect psychologique très développé.

Une bonne lecture.

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Un monde à refaire

Lecture décevante: un coeur intense mais un enrobage fade, au goût de déjà lu et relu. Un surprenant mélange de genre, entre documentaire et romance. Je n'ai pas apprécié ce déséquilibre entre les parties relatives au déminage (les seules vraiment dignes d'intérêt), et celles alambiquées (sentimentales à la limite du mièvre) concernant le reste de l'histoire. Et que dire des situations tellement improbables qu'elles en deviennent presque risibles, des mystères qui trainent en longueur et finissent par devenir lassants. Tout cela pour un dénouement qui tombe à plat...

La seule qualité que j'ai trouvé à ce roman, outre l'évocation du périlleux travail des démineurs après la seconde guerre mondiale, est celle de se lire très facilement. Cependant j'ai quand même été tentée de le laisser tomber en plein milieu de lecture tant mon attention faiblissait au fur et à mesure que je tournais les pages. Je n'avais qu'une hâte: en terminer au plus vite avec cette histoire cousue de fil blanc.

Un premier roman qui a manifestement su trouver son public puisque qu'il a été récompensé par le Grand Prix RTL-Lire Magazine 2024 mais qui, à mon grand regret, ne m'a pas du tout conquise.
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Un monde à refaire

Ce qui m'a intéressée dans ce roman c'est le contexte, l'époque. Ce moment charnière, en 1945 où la guerre est presque terminée, les troupes alliées sont en route vers Berlin, les territoires français ont été libérés mais les allemands n'ont pas encore capitulé. Dans le sud de la France, sur les plages l'heure est au déminage. Les terres truffées d'engins explosifs empêchent les populations désireuses de reprendre une vie normale d'aller et venir à leur guise. Il faudra encore attendre pour retrouver les joies des baignades en famille. Attendre que les équipes de Fabien aient fini de "nettoyer", au péril de leurs vies. Centimètre par centimètre. Il y a là des hommes venus de tous horizons, du maquis, des camps de prisonniers allemands ou de la vie civile. Il y a aussi des prisonniers allemands envoyés au fur et à mesure de l'avancée victorieuse et libératrice des alliés. Contexte particulièrement intéressant à exploiter puisqu'il oblige des individus forcément méfiants les uns envers les autres à se faire confiance pour avoir une chance d'éviter les erreurs fatales. Des individus qui diffèrent aussi par leurs motivations, leurs secrets bien enfouis. Il y a Vincent, échappé de sa prison allemande à la recherche d'Ariane la femme qu'il aimait avant la guerre. Il y a Lukas le francophile dont l'enrôlement forcé dans l'armée allemande a brisé les rêves de s'installer un jour en France pour ouvrir une librairie. Fabien le valeureux chef d'équipe encore hanté par la mort de sa femme. Dans les parages ils croiseront également le chemin de Saskia, seule rescapée de toute sa famille déportée mais dont le retour n'a rien d'idyllique. Claire Deya parvient à dresser un panorama très clair de cette période où tout est à reconstruire, les bâtiments comme les vies et où se confrontent un peu tous les profils et comportements d'individus qui n'ont pas tous vécu la même guerre. Si le traitement romanesque n'évite pas quelques facilités, la photographie des enjeux ainsi que la réflexion sur les ravages de l'utilisation des mines sont très convaincantes. Le roman se lit avec un réel plaisir, suscite l'empathie à plusieurs niveaux en plus d'ouvrir les yeux sur ces héros laissés dans l'ombre des résistants ou des combattants et dont on apprend qu'ils ont obtenu tardivement la reconnaissance d'un vrai statut. Enfin, la postface extrêmement émouvante donne les sources de la belle sincérité qui émane de ce texte et emporte définitivement l'adhésion.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Un monde à refaire

1945. Fin du conflit.

Les rôles s’inversent, les oppresseurs deviennent les opprimés, les bourreaux se transforment en victimes, les persécuteurs en prisonniers corvéables à merci.



Le roman questionne le comportement de ces hommes qui n’ont pas choisi le rôle que la guerre leur a assigné. Certains ont choisi de fuir, se cacher, résister, parfois changer de nom. D’autres ont préféré collaborer, par aveuglement ou pour sauver leur peau. Parmi ces derniers, certains ont retourné leur veste quand le vent s’est mis à souffler dans une autre direction.



L’exil, l’exode, la déportation, ont brisé des cellules familiales soudées, des amitiés ou des amours d’avant-guerre. À la libération, on se demande si ceux que l’on a aimés mais perdus de vue sont toujours vivants, en bonne santé, s’ils ne nous ont pas oublié.



Vincent cherche Ariane. Ils se sont aimés avant le conflit, puis Vincent est parti et Ariane a disparu.

L’ombre d’Ariane plane sur les pages du roman, telle un mystère. Ariane est-elle vivante ? A-t-elle disparu de son plein gré ? S’est-elle enfuie ? Vincent la retrouvera-t-il ?



Les autres personnages poursuivent aussi une quête.

Il y a Saskia, qui à son retour de déportation découvre que ses parents, qui ne sont plus, ont été trahis et spoliés.

Lukas, un prisonnier allemand qui ne rêve que d’évasion.

Fabien, qui met sa vie au service d’une cause.

Il y a aussi Léna, Matthias, Max, Éléonore, et tant d’autres.



Un monde à refaire suit le schéma d’une intrigue complexe, qui suit les règles d’un jeu d’échec où chaque joueur avance ses pièces en anticipant les réactions de l’adversaire.



Si j’ai bien aimé, je n’ai pas été transportée autant que je l’escomptais. Les nombreuses descriptions et explications techniques sur la campagne de déminage ont rendu ma lecture un peu fastidieuse, et je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages pourtant décrits dans toute leur complexité.
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Un monde à refaire

1945, la guerre est sur le point de s’achever, les rescapés des camps arrivent à l’hôtel Lutétia, des prisonniers Français, soit évadés, soit libérés tentent de retrouver les leurs et une double peine frappe nombre d’entre eux, car après après avoir subi tortures et humiliations ils doivent composer avec un accueil minimum et une réinsertion difficile. Fabien, de retour du maquis, Vincent évadé d’un camp de prisonnier et Saskia rescapée des camps sont à la recherche de leur vie d’avant et ont bien des déboires. L’autrice, nous apprend tout sur la problématique du déminage des plages du Var et sur les innombrables variétés de ces engins de mort qui continuent à tuer après la fin de la guerre. La recherche de l’être cher, de l’auteur de spoliation de biens constituent le cœur d’une intrigue superbement conduite qui restitue bien l’ambiance d’une époque.
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Un monde à refaire

Lu dans le cadre du prix RTL/Lire.

Née en juin 45, je me suis parfois réjouie de naître après la guerre mais en réalité ce n'était pas fini: mon grand-père maternel, prisonnier, est revenu au moins trois mois après ma naissance.

Ce livre m'a stupéfaite: je n'avais jamais entendu parler de ce déminage même si Le Clezio m'avait surprise en écrivant que la plage de Nice n'était pas accessible...

Chaque personnage a une grande profondeur: allemand ou français, homme ou femme. Les conditions sont très difficiles et très dangereuses pour les démineurs: certains y laisseront leur peau, d'autres seront estropiés...

Fabien, Vincent (pseudo) Lukas ont leurs secrets et leurs raisons d'agir. Ariane réserve une drôle de surprise à celui qui n'a pensé qu'à elle. Saskia, seule survivante de la famille a bien du mal à faire face aux désillusions du retour. Léna, Mathilde, Eléonore redonnent un peu d'espoir dans le genre humain...

Un coup de coeur, beaucoup d'émotion.
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Un monde à refaire

Je suis normande, née dans les années d'après-guerre, le débarquement du 6 Juin 1944 j'en ai abondamment entendu parler, avec son cortège de dégâts et de traumatismes.



Avec ce roman, je me rends compte que je connais nettement moins le débarquement de Provence qui a pourtant fait lui aussi de nombreuses destructions et laissé un sol dangereux.



Nous sommes juste à la charnière de la fin de la guerre et du départ des Allemands. Outre les destructions massives comme à Marseille, ils ont laissé une côté entièrement minée, infréquentable alors que la population tout à sa joie d'être libérée voudrait foncer vers la mer.



Dans ce contexte, des équipes volontaires de démineurs se sont constituées, sous l'égide de Raymond Aubrac. Ils sont obligés de travailler à l'aveugle, connaissant mal les différents types de mines et n'ayant pas les plans allemands qui pourraient limiter les risques.



Les candidats au déminage ne sont pas légion, c'est pourquoi des prisonniers allemands sont réquisitionnés, en dépit de l'interdiction de la convention de Genève d'utiliser les prisonniers à des travaux dangereux. Après tout, ce n'est que justice après tout ce qu'ils nous ont fait eux-mêmes pense une majorité.



A la tête de la petite équipe de démineurs, Fabien très engagé dans la résistance depuis le début de la guerre, estime que c'est simplement continuer le combat sous une autre forme. Il est inconsolable de la perte de sa femme, Odette.



Vincent, lui, vient d'intégrer l'équipe sous un faux-nom. Nous comprendrons progressivement pourquoi. Il est à la recherche d'une femme aimée, disparue sans laisser de traces. Il espère la retrouver en questionnant les prisonniers allemands. Il va jusqu'à se lier d'amitié avec l'un d'entre eux, Lukas et lui proposer de l'aider à s'évader en échange de renseignements.



Vincent va faire par ailleurs la connaissance de Saskia, jeune fille qui revient de déportation et s'aperçoit que sa maison a été accaparée indûment par une famille. A la douleur d'avoir perdu sa famille s'ajoute la colère de la spoliation et l'impossibilité de le prouver.



J'ai été très intéressée par la description de cette période particulière ou tout est flou, une guerre se termine mais ce n'est pas encore tout-à-fait la paix. Des gens se sont perdus, ont été trahis, la joie que ce soit fini est là, mais plombée de tant de souffrances qui dureront longtemps. On ne sait pas encore très bien qui est ami, qui est ennemi.



Certains poursuivent une vengeance, d'autres veulent seulement avancer vers une société meilleure. Dans l'équipe de Fabien, le mélange quotidien entre Français et prisonniers allemands finit par créer des liens et du respect. Il y a des moments de tension et d'autres d'entraide, impossible de faire autrement devant une mission aussi dangereuse.



L'autrice a sûrement fait un travail de documentation solide sur cette période, dans la région de Hyères notamment, mais j'ai trouvé l'histoire affaiblie par le côté romanesque, trop surchargé à mon goût, avec des retournements de situation pas toujours très crédibles. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages.



C'est toutefois une lecture à retenir pour le sujet si peu traité dans la littérature me semble-t'il. Et la plupart des lecteurs n'ont pas mes réserves.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Un monde à refaire

Un monde à refaire. Un monde à réinventer. Un monde où retrouver sa place, où retrouver le gout de vivre après cinq ans de guerre.

Hyères, mai 45. La guerre connait ses derniers jours, et pourtant ce n’est pas encore la paix. Dans cet entre-deux un peu trouble, les rôles s’inversent. Les prisonniers français recouvrent leur liberté, les oppresseurs allemands sont faits prisonniers, les victimes deviennent leurs bourreaux nourris d’une haine à la hauteur de leurs souffrances,  les collabos tentent de se racheter une respectabilité pour fuir la vindicte des résistants.

Vincent, évadé d’un camp de prisonniers en Allemagne n’a lui qu’une obsession : retrouver Ariane, la femme qu’il aime et dont le souvenir lui a donné la force de résister à trois ans d’enfer. Il est prêt à tout, même à risquer sa vie en intégrant une équipe de démineurs chargés de sécuriser les plages de la Méditerranée rendues impraticables par des milliers d’engins explosifs. Car dans cette équipe où les volontaires sont peu nombreux, des prisonniers allemands sont enrôlés de force et c’est grâce à l’un d’eux qu’il espère trouver une piste de sa bien aimé.

Fabien, lui, dirige cette équipe. C’est un ancien du maquis, dévasté par la perte de son épouse, et cette mission est un moyen de retarder son retour à la vie civile qui le mettra face à l’ampleur de l’absence.

Et puis il y a Saskia, seule rescapée de sa famille à revenir des camps de la mort, et qui devra affronter au mieux l’indifférence, au pire l’impunité des collabos responsables de sa déportation.

Trois âmes brisées qui vont devoir faire face à leur passé pour affronter l’avenir

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Quel beau roman ! Les éditions de l’Observatoire font décidément très fort en cette rentrée. C’est son sujet, qui aborde une période méconnue de l’Histoire qui a su me séduire. J’ai découvert que des prisonniers allemands avaient été retenus en France et le parallèle que fait l’auteur entre eux, et les prisonniers français revenus d’Allemagne est saisissant. Quand les victimes deviennent les geôliers se pose la même question de l’humanité et ce changement de rôle m’a questionnée et interpellée. Les hommes sont-ils responsables de la folie de leurs chefs ? Les allemands étaient-ils tous coupables ? Et les français tous victimes ?





Autant de questions subtilement posées autour de personnages profonds et attachants. A l’image de Saskia, ma préférée, cette jeune fille rongée de culpabilité, soucieuse, comme on le lui demande « de ne pas faire d’histoire », incapable de recouvrer la quiétude et la confiance après avoir vécu l’horreur, mais qui trouvera la force de se battre pour faire valoir ses droits.

Pour être tout à fait honnête, je dois avouer quelques longueurs, notamment sur les phases de déminage, très documentées mais parfois un peu lassantes. Mais la fin, inattendue, belle et émouvante a su me les faire oublier.

Un beau premier rom
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Un monde à refaire

Au printemps 1945, à Hyères, la majorité des habitants ne veut penser qu'aux lendemains et oublier les sales années de guerre, comme partout en France, alors que la seconde guerre mondiale touche à sa fin. Ce n'est pas le cas de tous, évidemment, et ce sont ces personnes-là qui occupent toute la place dans le premier roman de Claire Deya, Un monde à refaire. Ils ou elles ont combattu dans la résistance, reviennent des camps ou encore, dans le cas des Allemands, sont retenus prisonniers. La romancière s'intéresse au destin de ces hommes et de ces femmes qui ont une espérance à reconstruire mais elle dresse surtout, c'est la principale qualité du livre, un panorama à la fois très documenté, vivant et sensible de ce coin de France où a eu lieu un débarquement moins célèbre que celui de Normandie. Un monde à refaire a une vraie gueule d'atmosphère, entre les héros, les salauds qui se refont une virginité et le gros de la population qui ne s'est pas mal conduit mais qui n'a pas eu non plus de courage pour agir. Et puis il y a les démineurs qui risquent leur vie chaque jour pour "libérer" plages et champs. Ils sont le corps et l'âme du livre, eux dont le travail a rarement été évoqué pour raconter cette période. Moins convaincantes, sans doute, mais cela dépend des goûts de chaque lecteur, sont les intrigues sentimentales, torturées à l'excès, qui concernent les principaux personnages du roman. Avec Ariane, notamment, qui a disparu quand le récit débute et qui sert de fil (bien sûr) à l'histoire qui domine toutes les autres, avec sa dose de mystères qui ne s'éclairciront que dans le dénouement de Un monde à refaire. C'est du classique mais on peut estimer que l'autrice, sur cet aspect-là, aurait pu se montrer moins pesante dans son lacis de hasards, de coïncidences et de révélations. D'où un jugement un brin mitigé sur un roman qui, paradoxalement, s'avère moins éloquent dans sa partie la plus ... romanesque.
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Un monde à refaire

« Chasseuse » d’auteurs inconnus, j’aime découvrir des plumes actuelles – surtout féminines d’ailleurs – et m’immerger dans des univers variés sans vraiment trop savoir à quoi m’attendre. Le salon littéraire de la ville de Gordes m’offre cette année encore l’opportunité de rencontrer de nouvelles têtes et cerise sur le gâteau, pouvoir échanger quelques mots avec elles. J’ai eu beaucoup de plaisir à discuter avec plusieurs romancières et notamment Claire Deya dont il s’agit ici du premier roman. C’est un bon gros roman comme je les aime mêlant des tranches de vie ordinaire à la grande Histoire de France. La période évoquée est la toute fin de la seconde guerre mondiale et la mise en place de la reconstruction qui ne peut se faire sans déblayer les gravats et surtout déminer le long travail de sape des cotes et des lieux stratégiques par les troupes allemandes avant leur retrait (100 millions de mines ont été recensées enfouies sur le seul territoire français). A la tête d’un groupe de déminage à l’œuvre sur les plages du sud est de la France, il y a Fabien, ancien résistant sous les ordres de Raymond Aubrac, responsable de la section déminage au ministère de la Reconstruction en 1944, sous la direction de Raoul Dautry. Les missions s’enchainent toutes plus délicates et dangereuses les unes que les autres et je découvre un pan méconnu de cet après-guerre où la France va se remettre debout grâce à une poignée de citoyens faisant passer en premier leur patrie avant leurs propres intérêts. Malgré tout, Fabien, l’homme droit et juste, héros de cette histoire va devoir composer avec des personnalités plus ambiguës et équivoques. Notamment parce que Dautry et Aubrac ont manœuvré pour obtenir l’accord des gouvernements d’employer près de 30 000 prisonniers de guerre allemands pour grossir les effectifs des démineurs volontaires. Lukas fait partie de ces soldats enrôlés pour retrouver les « petits souvenirs » allemands abandonnés lors de leur reddition. Pour cet ancien officier, le vœu le plus cher est de retrouver sa dignité et sa liberté. Il n’a de cesse de trouver le plan d’évasion parfait pour rejoindre les siens. Sympathiser avec Fabien, gagner sa confiance lui permettra de mettre à exécution ses projets. Le troisième homme est Vincent, fausse identité derrière laquelle se cache un médecin militaire, Hadrien, à la recherche de la femme dont il est éperdument amoureux, Ariane, et que la guerre a fait mystérieusement disparaître après avoir dû se mettre au service des officiers de la Kommandatur voisine. Un visage féminin s’associe à ce trio masculin, Saskia, jeune Juive qui ayant retrouvé sa liberté revient dans son village pour découvrir que son foyer est occupé par des étrangers qui se sont appropriés les biens de sa famille. S’ouvre pour elle un long combat pour que justice soit rendue quitte à désobéir à l’injonction martelée de « tourner la page » et de « ne pas faire d’histoires ». C’est justement pour ses « histoires » faites dans un but de justice et de dignité, de paix et de liberté que ces quatre personnages vont se battre. On suit avec intérêt leur pas comptés auprès des bombes cachées, les invisibles et sournoises de la plage mais aussi les symboliques, secrets cachés de collaboration inavouée et honteuse ou d’inaction coupable, qui en étant découvertes provoquent elles aussi une explosion retentissante. Un roman choral bien monté autour d’informations d’archives passionnantes mêlant aventures, suspens, secrets et romance. L’écriture est fluide et le roman se dévore bien trop vite ! Un excellent moment de lecture et une belle découverte !
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Un monde à refaire

Nous sommes en 1945. La guerre touche à sa fin. En France, sur les rives de la Méditerranée, une grande quantité de mines ont été disposées par les Allemands.

Fabien, sorti du maquis, mène une équipe d'hommes courageux qui s'emploient à déminer la zone. Parmi eux, des prisonniers Allemands.

Vincent rejoint l'équipe. Mais son histoire est plus complexe qu'il n'y paraît.

Saskia, elle, est de retour des camps. Elle découvre que tout ce qu'elle avait a disparu.

Entre danger, recherche du grand amour, recherche de la vérité, ce livre fait se rencontrer des personnages et des destins.

Ce pan inconnu de l'Histoire se mêle aux destinées de ces personnages torturés et en quête de liberté et d'apaisement.



Merci à Version Femina et aux éditions de l'Observatoire pour l'envoi de ce livre.
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