Dans un Paris fantasmé, Antonin et Anaïs se rencontrent. Tout les oppose et pourtant, tout les attire
Neuf rencontres pour se découvrir leur permettront-elles de construire leur histoire ?
Avec ce nouveau livre, Jérôme Attal nous offre un roman doux-amer sur l'amour et ses soubresauts, sur la fidélité à soi-même et aux autres, sur l'engagement et la liberté. Tout cela avec la délicatesse et l'élégance qui le caractérisent.
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Willie Burroughs je l'adore comme écrivain mais parfois il est tellement en manque qu'il abuse un peu des retours à la ligne.
p187
Ce que l'on tolère chez soi paraît souvent inacceptable sur le trottoir d'en face.
Qu'il ne faut jamais faire les choses à moitié. Ce n'est ni mon chat ni moi qui l'affirmons, mais le tres beau poeme de Jacques Prévert "Le chat et l'oiseau". Dans ce poème, un chat a croqué un oiseau, l'a dévoré à moitié, et il est invité par le village à ses "merveilleuses funérailles". C'est là qu'il voit une fille qui porte le minuscule petite cercueil de paille et qui est tellement triste que le chat en a le cœur retourné. Alors le chat dit à la petite fille que s'il avait su que cela lui causerait tant de peine, il aurait mangé l'oiseau en entier et aurait raconté à la petite fille qu'il l'avait vu s'envoler.
Ce fabuleux poème me fait aussi penser au travail de Diego Giacometti, en particulier à une sculpture en bronze dont j'ai parlé dans mon roman 37, étoiles filantes et dont le dessin avait été réalisé par son frère, Alberto. Ce Chat maître d'hôtel tient entre ses pattes une soucoupe dans le but de distribuer des graines aux oiseaux de la volière de la fondation Maeght, à Saint-Paul de Vence, où il est exposé. En créant cette sculpture, Diego, qui vivait avec son frère à Montparnasse et avait tout loisir d'observer dans la cour de leur atelier des chats de gouttière faire la chasse aux moineaux, avait pour projet de réconcilier tous les oiseaux et tous les chats de Paris.
Il repère ses compatriotes à la manière embarrassée dont ils marchent. Cette fâcheuse habitude de cacher de l’argent dans leurs bottes. Voilà ce qu’on leur a conseillé de faire sur le bateau pendant la traversée, avant de prendre la diligence pour Londres, dans la crainte que les six chevaux ne soient arrêtés par le cocher au moment où, émergeant du brouillard, des bandits de grand chemin les rançonnent. Bien sûr, sous ces climats hostiles, il ne faut pas attendre des gredins qu’ils soient nés de la dernière pluie, et la première chose que les bandits demandent aux migrants apeurés qui tombent dans leur embuscade est de se déchausser. Raison pour laquelle ces dames et sieurs de la cour qui ont su se soustraire à la vindicte populaire se retrouvent pour la plupart pieds nus en arrivant à Londres, le cou à l’abri mais la gorge prise. (Nous sommes en 1793).
Isabelle Filliozat --- s'évader ou découvrir la liberté
même notre travail, les rencontres avec les collègues, nous ressourcent. Avec le confinement, ce n'est plus possible. La porte vers l'autre compartiment est fermée. Plus d'échappatoire.Heureusement, nous ne sommes pas des rats et nous avons d'autres solutions pour "sortir de la cage". Comme le soulignait Viktor Frankl : "Nous ne choisissons pas toujours les circonstances, mais nous pouvons choisir notre façon de les vivre". Ce psychiatre a vécu dans les camps de concentration des circonstances autrement plus difficiles que la nôtre aujourd'hui. Il nous rappelle qu'être cloîtré entre les quatre murs de notre appartement, non seulement n'a pas le pouvoir de limiter notre liberté, mais pourrait être l'occasion de la reprendre. (p. 122) [ "Des mots par la fenêtre" ]
Et cette fois-là particulièrement, ma chronique avait eu beaucoup de succés. Je recevais des lettres dingues de toute la France, de lectrices et de lecteurs qui m'écrivaient : "Nous aussi on aime l'histoire de France, grâce à vous c'est formidable on peut le crier sur tous les toits, et aussi sur les plages, car quitte à choisir où crier, on préfère le faire sur les plages que sur les toits."
p147
Marat cita Baruch Spinoza : "Laisse-nous nos sourires, citoyen, car "La béatitude n'est pas la récompense de la vertu, mais la vertu elle-même"."
En ce temps-là, on mettait la vertu à toutes les sauces, c'était un peu le surimi de la salade du pêcheur.
p73
Aujourd'hui, je continue à créer des histoires pour affronter la réalité quand elle me parait impraticable, ou en trop grand décalage avec ma sensibilité. Mais depuis que j'ai des lectrices et des lecteurs, ce n'est plus une tentative de lutte, de résistance ou de fuite en avant, à des fins personnelles, j'essaie de les embarquer avec moi, et l'écriture comme la lecture deviennent, le temps d'un texte, aussi volontaires et réconfortantes qu'un voyage en chat-bus.
Il y a chez le chat un sentiment d'extase quí laisse aussi pantois que la beauté pure. Une distance frustrante qui jamais ne vous fait perdre en fascination. Vous recherchez ses caresses et un peu (beaucoup) de sa reconnaissance. Il interrompra les manifestations de sa tendresse toujours trop tôt à votre goût, ne sera jamais aussi reconnaissant que vous le souhaiteriez. Il accepte la proximité pour obtenir de la nourriture et de la sécurité, pour étendre son territoire et son règne. Il habite ce paradoxe de se suffire à lui-même tout en craignant la solitude. Le chat évolue sous vos yeux comme un être dont vous désirez être aimé mais qui demeure inaccessible. En cela, il vous plonge dans une éternelle adolescence. Il crée avec et entre vous une distance habitable qui est la même que face à un amour de lycée, un crash insatisfait, un premier flirt non rassasié de sa ration d'absolu. Le chat vous friendzone poliment. Et encore, cette friendzone doit être prise pour un privilège qu'il vous accordé. Pour les mamours, ce sera quand il veut et quand il y consent, pas autrement !
Toute présence d'un chat rappelle qu'en amour, le consentement est roi.
Les baisers que j'ai convoités sans les goûter, les recevoir ou les donner me hantent encore parfois, me chatouillent en négatif, ce sont des baisers fantômes, et je pourrais partir à leur recherche, sur les sentiers du passé envahis de lierre, tenter d'en retrouver la saveur du presque, le surgissement contrariée, le manque d'audace au moment crucial, la piste abandonnée comme on le dit dans les plus beaux westerns.