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Citations de Claude Halmos (52)


L'importance de la référence au tiers tient au fait - je l'ai expliqué à propos de l'incident de l'avion - qu'elle permet de quitter le terrain du combat duel et de sa sauvagerie : " Qui est le plus fort ? Qui va écraser l'autre ? " pour celui de la civilisation.
Et de signifier à l'enfant : " Le problème dont nous débattons n'est pas une affaire entre toi et moi. C'est une affaire entre toi, moi et la Loi. C'est-à-dire, en dernière analyse, une affaire entre toi et la Loi. Donc il faudrait que tu réfléchisses à ce que tu fais. Et que tu changes d'attitude. Parce que, au regard de la Loi, ce que tu fais ne va pas". Au fond, si l'on y réfléchit, l'essentiel de l'éducation est là : elle consiste à faire exister, pour un enfant, la Loi. Et s'il ne peut y avoir d'éducation sans autorité, c'est que l'autorité des parents est le seul moyen de faire comprendre à un enfant l'autorité de la Loi.
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Aimer un enfant, en effet, c'est lui apporter en permanence paroles, amour, aide et tendresse. Non pas pour le garder pour soi. Mais pour le rendre au contraire capable de vivre, chaque jour un peu plus, loin de soi, ailleurs. Aimer un enfant, c'est faire en sorte de lui être, au fil des jours, de moins en moins indispensable. A la fois sur le plan matériel (parce qu'on l'encourage à l'autonomie) et sur celui des sentiments.
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Car, à l'école, en fournissant le travail demandé, on n'obtient pas l'amour de l'enseignant. On obtient un statut de bon (ou de moins bon) élève. Un statut qui peut certes valoir à celui qui l'acquiert l'estime de l'enseignant. Mais - complication supplémentaire - un statut et une estime qui, loin d'être à tout jamais assurés, sont à gagner et à regagner sans cesse.
[...]
Dans l'univers de l'enfant, qui pensait jusque-là qu'il suffisait d' "être" pour être aimé, cette nécessité d'une tâche à accomplir pour exister fait donc surgir un nouvel élément : le "faire".
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"Je ne peux rien jeter"

Quel rôle joue le rapport au temps ?

Avoir du mal à jeter ses objets peut exprimer aussi une difficulté à se situer dans le temps, car jeter implique que l'on puisse conjuguer le passé, le présent et le futur de sa vie : j'ai eu cet objet, je n'en ai plus besoin, j'en aurai un autre. Pour que ce soit possible, il faut pouvoir s'inscrire dans un temps "en marche" : savoir ce qu'il y avait avant soi, ce que l'on est et ce qu'il y aura après soi. Ce n'est pas possible si l'on ne parvient pas à se situer dans la succession des générations. Or beaucoup de gens vivent dans une sorte de temps arrêté, d'ici et maintenant, sans passé ni avenir, parce que leurs parents ne les ont jamais inscrits dans un projet de vie. Ils ne les ont pas aidés à se projeter dans l'avenir, ils les ont gardés pour eux, dans un présent qui n'avait ni origine ni fin et dont il n'était pas question de partir. Ils ne leur ont jamais dit qu'après avoir été enfants ils devraient aller faire leur vie hors de la famille pour devenir parents puis grands-parents à leur tour. Prisonniers de cette sorte d'éternité morte ils ne peuvent pas plus jeter les objets dont ils n'ont plus l'usage qu'ils ne peuvent se débarasser de leur peau de "vieux enfants". Rien pour eux ne se perd, et, de ce fait, rien non plus ne se crée. La vie - quand elle est "vivante", est à l'image de la nature : il faut que des choses meurent et se perdent pour que d'autres vivent, que la fleur meure pour que naisse le fruit.
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Certaines personnes donnent l'impression de vivre dans une peur permanente de "manquer" alors que, en réalité, elles ne manquent de rien. Comment l'expliquer ?
Expliquer pourquoi quelqu'un a peur de manquer - alors que dans la réalité il ne manque de rien - est difficile.
La vie, en effet, impose que l'on apprenne à "manquer" (on doit pouvoir entreprendre même si l'on n'est pas sûr de réussir, oser nager sans sa bouée et, comme au jeu, risquer sa mise). Mais nombre de gens refusent cette règle du jeu : ils ne veulent jouer qu'à coup sûr, n'aimer que s'ils sont aimés et ne jamais rien faire qui puisse dépasser leurs compétences.
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L'enfant est acteur de son éducation. Parce que ses parents n'ont pas le pouvoir de le transformer (...). Ils n'ont pas ce pouvoir parce que personne ne peut changer de l'extérieur un être humain.
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Il faut sortir de cette idée - destructrice - que les enfants ne s'élèveraient qu'avec des sentiments. Faire comprendre aux parents l'importance vitale de l'éducation pour leurs enfants et les aider à les éduquer.
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Certains enfants ont pour cela un véritable génie. Ils savent admirablement comment faire "craquer" leur père ou leur mère. Et lorsqu'ils ont découvert que c'était possible, ils s'en donnent à coeur joie.
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Si l'on dit à un enfant « si tu recommences, tu seras puni », on n'a pas à l'énoncer dix fois. On le dit une fois, éventuellement deux, mais le temps de la parole s'arrête là : si l'enfant recommence, on le punit. Ou, pour le dire autrement, on tient parole. On tient sa parole. On respecte la parole dite, la parole donnée. On prouve ainsi à l'enfant que les mots ont un sens.
A l'inverse, si, alors qu'on a dit qu'on agirait, on continue à dire et à redire, jusqu'à ainsi se dédire, on signifie à l'enfant que les mots n'ont pas vraiment de sens puisqu'on peut, sans problème, dire une chose et faire son contraire. Dès lors, l'enfant est perdu. Prisonnier d'un monde où les mots ne correspondent à rien, ne renvoient à aucune réalité, il flotte, sans boussole ni repère.
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Son arrivée sonne le glas de tous les "possibles" dont le rêve permettrait de jouer sans limites : "on dirait qu'on serait", "on dirait qu'on ferait", "on dirait qu'on aurait un bébé qui serait ..." etc.
Au jour de sa naissance, le bébé ne "serait" plus. Il est.
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Le malheur n'a pas toujours besoin, pour croître, de la réalité. Il se suffit aisément des fantasmes induits par cette réalité ...
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Faut'il parler aux enfants ? Faut'il répondre à leurs interrogations ? Qui poserait aujourd'hui ces questions aux parents obtiendrait sans nul doute une majorité de "oui".
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