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Citations de Claude Tresmontant (96)


Le platonisme et le néoplatonisme professaient que le monde de la matière et des corps est en fait un monde irréel, une apparence ou une ombre.
Il faut se détourner de cette image afin de se tourner vers le monde des Idées qui est hors de ce monde-ci, séparé, ailleurs.
La réaction aristotélicienne a consisté, comme on sait, à refuser cette dévaluation de l’expérience sensible, et à rechercher l’idée dans le monde sensible.
C’est exactement ce que fait le savant aujourd’hui.
L’opposition entre la science moderne et la philosophie contemporaine pourrait bien être la suite de l’opposition séculaire entre l’aristotélisme et le platonisme.
(page 45)
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L’existence humaine ne se définit pas comme une chute et une aliénation dans un monde que la matière rend mauvais (…) L’homme a été créé corporel et tout l’organisme qu’il est coopère à sa vie psychique et spirituelle.
(page 8)
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L’œuvre de Dieu tend vers son achèvement, avec le concours de l’homme désormais, vers un seuil de maturation où il subira une transformation radicale et qui marquera l’avènement d’un monde nouveau et impérissable, d’une durée éternelle. Ce seuil, saint Paul l’appelle le plérôme.
(page 9)
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Dans une métaphysique panthéiste et gnostique, régie par l’idée d’une chute précosmique, la matière est le lieu de cette chute. (…) La matière est le principe mauvais opposé au principe divin. Elle est l’anti-dieu, la cause de tout mal. Notre existence corporelle et individuelle se définit par une chute et une aliénation du principe bon et spirituel dans la matière.
(page 15)
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On voit la relation logique qui relie entre elles les diverses thèses de la métaphysique panthéiste : négation de la création, négation du temps, négation de la naissance, négation de l’existence individuelle.
La métaphysique biblique s’oppose point par point à cette métaphysique panthéiste qui s’est développé dans l’Inde, chez Plotin et Spinoza.
Création, temporalité, naissance, existence personnelle, sont des notions intrinsèquement liées.
(page 59)
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… la part positive du marxisme : l’exigence de la justice, la protestation même des prophètes d’Israël contre l’aliénation de l’homme par l’homme, contre l’esclavage de l’homme soumis corps et âme à la fonction, au travail et à la machine. La chrétienté a cette leçon à recevoir du marxisme, parce que c’est en civilisation dite chrétienne que l’exploitation systématique, industrielle de l’homme par le capital, a pris naissance.
(page 209)
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La notion de miracle doit être analysée en relation avec les idées de création et de temps.
Le miracle, c’est la création qui se continue en un point particulier du monde créé et d’une manière inhabituelle. Ainsi la résurrection de Lazare, la guérison instantanée d’un paralytique.
(page 224)
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D’un point de vue strictement phénoménal, et pour nous en tenir aux analyses existentielles que l’expérience nous propose, l’espèce humaine apparaît comme une espèce « détraquée ». Du simple point de vue biologique, et en comparaison avec les autres espèces vivantes, l’homme est un animal qui, littéralement, ne sait plus vivre. L’homme a, semble-t-il, perdu une sagesse, une intelligence biologique qui régit l’existence animale avec une élégance et une assurance pleine d’enseignements.
(page 144)
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Toute l’œuvre de Teilhard pourrait être caractérisée comme étant un effort pour lire, dans la réalité elle-même, le sens de l’Évolution, pour élucider son intentionnalité immanente dans l’ordre même du Phénomène, par la seule méthode scientifique, sans faire appel à aucun présupposé métaphysique.
(page 95)
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Avec Abraham commence, dans l’histoire de la création, une étape nouvelle. Dieu se crée un peuple nouveau, un peuple spirituel qui ébauche la surnaturalisation de l’humanité, et inaugure pour l’humanité une forme nouvelle d’existence. Par Israël la création de l’homme s’achemine vers son terme, Dieu fait l’homme à son image et à sa ressemblance, et cherche à en faire un fils de Dieu capable de participer à la vie trinitaire. Israël est le « germe » du monde qui vient, les arrhes et les prémices du royaume de Dieu.
(page 187)
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Le panthéisme est un effort pour trouver la consistance des choses dans le primitif, dans l’antérieur, dans l’indifférencié et l’indéterminé.
Comme nous l’annoncions au début de ce paragraphe consacré à la signification de l’Évolution, une vision positive du monde en évolution, une lecture phénoménologique et scientifique de la cosmogenèse nous imposent des conclusions diamétralement opposées à celles du panthéisme.
(page 117)
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En fait, nous le savons par les sciences astronomiques, physiques, biologiques, paléontologiques, la création s’est effectuée temporellement, progressivement, par étapes méthodiques, selon une échelle de complexité croissante, en partant du plus simple pour s’orienter vers le plus complexe, vers le plus différencié, le plus « improbable » ; du pré-vivant au vivant, du pré-conscient au conscient. Ce fait à lui seul devrait suffire à nous incliner au respect.
(page 121)
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La métaphysique que nous ont léguée les Grecs s’avère, du point de vue où nous ont placés les sciences positives, incapable de recevoir et d’assumer ce que ces sciences nous découvrent progressivement du réel. Il n’est pas question, bien entendu, de nier ni de minimiser l’admirable épanouissement de la recherche scientifique dans la Grèce antique. Notre problème se situe à un autre niveau : à celui des structures métaphysiques. Au cours de l’histoire de la science, la métaphysique antique s’est révélée à l’usage comme constituant une gêne et un obstacle pour le développement de la connaissance scientifique, pour l’intelligence objective du monde. (il faut faire une exception pour Aristote, dans la mesure où celui-ci, par son attitude positive à l’égard du réel, a réagi contre les tendances et les thèses mythologiques de la métaphysique hellénique, ouvrant ainsi la voie à une métaphysique qui tienne compte de l’observation scientifique du réel. « Comprenons d’abord les faits, et alors nous pourrons rechercher les causes. »
(page 13)
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L’expérience tout entière nous apprend que le réel est temporel et irréversible. Les métaphysiciens ont toujours préféré enseigner le contraire : l’intemporalité, la réversibilité, l’éternel retour et le serpent qui se mord la queue.
(page 86)
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La découverte de l’Évolution a rencontré les mêmes résistances que le principe de la Dégradation de l’énergie et pour les mêmes raisons : ces deux lois du réel heurtent les a priori fondamentaux d’une métaphysique de l’intemporel et de l’achevé.
L’Évolution signifiant que le réel s’est inventé progressivement, elle contredit le principe panthéiste selon lequel rien ne se crée.
(page 88)
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Le temps ne mesure ni une chute ni une éternelle répétition du même, mais une évolution irréversible qui invente chaque jour du nouveau, une genèse orientée qui se hâte vers son terme.
(page 25)
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Les découvertes de la biologie, de la paléontologie, de l’astrophysique, nous ont révélé, ont appris à la philosophie, la signification positive du temps. Le concept d’évolution, élaboré au contact du fait biologique et paléontologique, s’est rapidement étendu à toutes les régions du réel, à toutes les sciences positives, aussi bien de la matière que de la vie. Il n’y a plus dans l’univers de « chose » achevée, fixée éternellement à sa place. La matière elle-même se découvre en genèse, en développement. Le monde physique a un âge et une durée. L’univers tout entier apparaît aux yeux de la science en évolution irréversible.
(page 24)
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Les corpuscules de la physique moderne ne sont pas des « choses ». La matière est énergie. « Le corpuscule n’est pas un petit corps », il « n’a pas de dimensions absolues assignables » ni de formes assignables », on ne peut pas « lui attribuer une place très précise ». « A peine a-t-on mis le concept de chose sous les propriétés de l’élément corpusculaire qu’il faut penser les faits d’expérience en retirant l’excès d’image qu’il y a dans ce pauvre mot chose… Alors le corpuscule se définit comme une chose non-chose. »
(page 49)
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Le mystère signifie que nous sommes dans un monde que nous n’avons pas créé. Seul ce que nous avons fabriqué satisfait pleinement notre raison. Ce que nous fabriquons, c’est le « mécanique ». Le réel créé, lui, n’est jamais mécanique mais organique.
La mécanique nous offre une intelligibilité satisfaisante - puisqu’il nous rend ce que nous lui avons donné - mais limitée et vite épuisée. Au contraire, le réel que nous n’avons pas fabriqué nous propose une intelligibilité inépuisable. C’est en cela que le réel est mystère.
(page 218)
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Dans notre mentalité occidentale, le « miracle » c’est d’abord ce qui enfreint les « lois de la nature ». Dans la pensée biblique, c’est d’abord un signe. Nous sommes surtout sensibles à l’aspect thaumaturgique du miracle. Dans la Bible, ce qui est important, c’est la signification du fait miraculeux. Cette déviation du sens biblique se manifeste par la traduction abusive fréquente du terme biblique qui signifie « signe » par notre mot « miracle ». En mettant ainsi l’accent sur le prodigieux aux dépens de l’intelligible, nous trahissons la pensée biblique.
(page 224)
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