Citations de Clémentine Célarié (73)
Le cœur est un drôle d’engin. Une sorte d’univers à lui tout seul qui parfois prend le pouvoir et anéantit tout sur son passage. Un bulldozer de l’amour qui peut devenir monstrueux et implacable, aussi terrassant qu’une bombe.
Parler est l’ami de la femme. Parler déstocke. Le féculent est l’ennemi de la femme. Le champagne est l’ami de la femme, il est diurétique. L’amour est l’ami de la femme, il active la circulation et draine. Le rire est l’ami de la femme. Il détend donc déstocke. Le chou à la crème aussi est un ami de la femme, mais il reste clandestin, secret. Il suffit, pour l’ingurgiter sans faire trop de dégâts, de rire en le mangeant, ce qui nous met en position déstockage, vannes ouvertes, puis on se tape le chou, qui sera drainé ! Grâce au déstockage préalable !
Quand on est une femme, il faut se battre en permanence, c’est comme ça, et ça doit devenir un défi excitant et non une corvée ou une fatalité. D’abord parce que toute contrariété stocke. Et quand on est une femme, ou même un homme, il ne faut pas stocker, c’est très mauvais. Le stockage est l’ennemi de la femme. Il fait grossir.
Vivre une aventure, oui, mais une vraie, pas une dont on connaît déjà la fin, alors qu’elle a même pas commencé.
Des « bijoux de valeur », c’est un truc qui m’a toujours fait rire. Je ne vois pas de valeur dans les bijoux, même un diamant. Je ne vois pas où elle est la fameuse valeur. Je ne vois pas la valeur d’un objet de toute façon, quel qu’il soit. Je vois de la valeur dans mon foulard que je porte autour du cou, en train d’écrire, parce que la personne qui me l’a donné a de la valeur pour moi, et qu’elle, je l’aime, donc j’aime ce foulard.
Elles ont toujours des problèmes avec leur mec, elles sont toutes obsédées par le fait de vieillir, sans comprendre que c’est le fait d’y penser trop qui accélère le processus. C’est comme quand on mange des frites en culpabilisant, ça a deux fois le même effet, ça se transforme en gras-double et ça va se nicher direct dans la zone des fesses et du ventre, et ça reste collé après jusqu’à la nuit des temps. La culpabilité décuple le phénomène, et du gras-double on passe au gras-quadruple.
Heureusement que les docteurs ont des calmants, pour nous neutraliser sans avoir rien à nous expliquer. C’est leur langage, les calmants. C’est étrange, pourquoi avoir envie de calmer tout le monde, d’ailleurs ? Qu’y a-t-il de si bon dans le calme ? On me dit tout le temps “calme-toi, calmez-vous”, mais quelle idée ! Est-ce qu’on donne des calmants à un volcan ? Est-ce qu’on s’approche de lui, juste au bord, en lui jetant des comprimés pour qu’il arrête de bouillir ? Non, bien sûr que non. Parce qu’un volcan a sa place et sa légitimité dans la nature et dans l’ordre des choses, tout comme un être humain excité, agité, bouillant, a sa place dans l’humanité.
Cette fleur était particulièrement belle parce qu’elle n’avait pas de couleurs. Elle les avait toutes, mais esquissées. Cette rose était une aquarelle vivante et changeait de teinte selon le temps, imperceptiblement, comme quelqu’un rougit de honte, de timidité, ou devient blanc de peur.
C’est facile de dire des gens qu’ils sont fous.
Avec le courant, on perd des petits bouts de nous, oui, avec tous nos appareils électriques qui nous déversent sans qu’on s’en rende compte, tout à notre portée, tout ce qu’il y a de plus facile à ingurgiter en images, musiques, jeux et autres plaisirs tout faits prêts à être engloutis, consommés et après pouêt pouêt, il reste plus rien. Tandis que là, une bonne coupure de jus et il faut se remuer pour trouver des idées. C’est pendant ces moments-là que les films ont été les meilleurs. Tant que les batteries étaient chargées.
On devrait instaurer la coupure de courant obligatoire, une fois au moins dans le mois. Ça nous remet tous en question. Ça fait comme un petit soubresaut d’émotions et de surprises et on redevient des vrais êtres humains, on se demande ce qu’on va faire, on réfléchit, on cherche… Et on trouve des idées souvent simples mais très belles.
C’est pas parce qu’on se sépare qu’on peut pas se retrouver autrement, un jour. Il ne faut pas être sociologue pour affirmer que les couples aujourd’hui sont, comme beaucoup d’espèces animales, en perdition, en voie de disparition.
Les histoires d’amour sont essentielles à nos vies, qu’elles soient réelles, qu’elles soient rêvées, qu’elles soient espérées, trahies.
Elles peuvent nous arriver n’importe quand.
On peut en avoir à tout âge.
Personne n’est à l’abri de l’amour.
Tout le monde cherche l’amour.
L’amour est notre essence, notre cœur, et sans notre cœur, on ne pourrait pas vivre.