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Citations de Clifford D. Simak (332)


Il existait aussi une loi concernant le Lire. On ne devait pas lire : la lecture était un art maléfique issu du Commencement et, lors du Grand Eveil, dans les ténèbres du Lointain Passé, le Peuple avait pourchassé ce péché d'entre les péchés et décrété qu'il fallait l'effacer.
(La Génération finale).
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Depuis bien des génération, c'était le silence. Et le silence prit fin.
A l'aube naquit le Murmure.
Ceux du Peuple s'éveillèrent et, tapis au creux de leurs lits, écoutèrent le Murmure.
Car n'était-il pas dit qu'un jour viendrait le Murmure ? Et que le Murmure serait le commencement de la Fin ?
(Incipit de La génération finale).
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- C'est à cela que je veux en venir. Combien de temps avez-vous l'intention de me laisser dans le futur ? Une heure ? Une semaine ?
- C'est vraiment difficile à déterminer, Jim.
- Qu'est-ce que cela veut dire ?
- Nous avons seulement envoyé des lapins et compagnie, tu sais. Ils sont revenus en bon état, cela paraît acquis...
- C'est sûr. Ils mâchonnent encore de la laitue quand ils ont faim et ils ne font pas de nœud à leurs oreilles avant de bondir. Donc on présume qu'ils sont normaux.
(Retour).
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Il sentit la main froide de la solitude s'abattre sur lui et le toucher de ses doigts de glace. Une terrible solitude. La solitude de l'âge… La solitude du vieillard qui se sent suranné. Grand-père en convenait : il était démodé. Il appartenait à une autre époque. Il avait outrepassé son temps, il avait vécu trop longtemps.
Les yeux embués de larmes, il chercha sa canne appuyée sur le banc et se dirigea lentement vers la grille qui ouvrait sur la rue déserte derrière la maison.
Les années avait passé trop vite. Des années qui avaient apporté l'avion familial, puis l'hélicoptère, laissant l'automobile rouiller dans un coin et les routes inutiles se désagréger faute d'entretien. Des années qui avaient pratiquement supprimé la culture de la terre avec le développement des hydroponiques. Des années qui avaient mis la terre à vil prix maintenant que la ferme avait disparu en tant qu'unité économique, qui avaient éparpillé les habitants des cités dans la campagne où, pour un prix inférieur à celui d'un lotissement urbain, chacun pouvait devenir propriétaire de vastes arpents de terre. Des années qui avaient bouleversé l'architecture au point que les gens quittaient tout simplement leurs vieilles maisons pour aller s'installer dans des maisons neuves qu'on pouvait acheter toutes faites pour la moitié de ce que coûtait une construction avant la guerre et modifier à peu de frais si l'on en éprouvait le besoin ou l'envie.
Grand-père eut un reniflement de mépris. Des maisons qu'on pouvait changer tous les ans, comme on change le mobilier de place. Est-ce que c'était une façon de vivre ?

LA CITÉ.
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— La cité est un anachronisme. Elle ne sert plus à rien maintenant. […] La cité a d'abord été un emplacement tribal, l'endroit où les membres de la tribu se rassemblent pour se protéger les uns les autres. Plus tard, on a élevé un mur autour de cet emplacement pour assurer une meilleure protection. Puis le mur a fini par disparaître, mais la cité a continué à vivre en raison des commodités qu'elle offrait au commerce et aux échanges. Elle s'est perpétrée jusqu'à l'époque moderne parce que les gens étaient obligés de vivre à proximité de leur travail et que leur travail était dans la cité.

LA CITÉ.
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Les gens d'affaires, non seulement ici, mais dans le monde entier, ne sont pas prêts pour cette vérité. L'homme d'affaires se cramponne encore au mythe de la vente. Le temps viendra où il se rendra compte qu'il n'a pas besoin de la cité, et que le dévouement et une échelle de valeurs honnêtes lui apporteront des revenus plus substantiels que l'art de la vente.

LA CITÉ.
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Plus d'hypocrisie. Finies les nuits d'insomnie où il se demandait quoi faire, alors qu'il savait que la cité était morte, que le travail qu'il accomplissait était inutile, alors qu'il se sentait honteux de toucher un salaire qu'il était conscient de ne pas mériter. Fini l'étrange et lancinant malaise du travailleur qui sait qu'il fait œuvre improductive.

LA CITÉ.
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Après vingt ans de recherches, je vais écrire un livre que personne ne lira. Il suffirait pourtant aux gens de prendre le temps de le lire, mais ils ne le prendront pas. Cela ne les intéresse pas. Ils n’auraient qu’à venir m’en demander un exemplaire… et même s’ils ne s’en sentaient pas la force, je serais si content que quelqu’un le lise que j’irais bien le leur porter. Mais personne n’en voudra. Mon œuvre s’en ira rejoindre sur les rayons des bibliothèques les autres livres qu’on a écrits. Et moi, qu’est-ce que j’en aurai tiré ? Attendez… je vais vous le dire. Vingt années de travail, vingt ans passés à me duper, vingt ans de santé d’esprit.
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Les gens s’en iraient sur Jupiter, abandonnant sans regret leur vie humaine.
Et dans le Système Solaire, tout le Système Solaire à l’exception de Jupiter, le champ resterait libre pour la race des mutants ; ils pourraient y instaurer un mode de vie de leur choix, qui n’aurait plus guère de rapports avec la civilisation de la race dont ils étaient issus.
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Les mutants étaient une race à part, des rejetons qui étaient d’un coup allés trop loin. Des hommes qui étaient devenus de véritables individus, n’ayant besoin ni de l’appui d’une société, ni de l’approbation d’autrui, totalement dépourvus de l’instinct grégaire qui maintenait la cohésion de l’espèce, des êtres sur lesquels les pressions sociales demeuraient sans effet.
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Si seulement on pouvait parvenir à une entente. Si seulement les mutants et les hommes pouvaient travailler de concert. S’ils pouvaient oublier cette guerre sournoise et sans vainqueur, ils pourraient aller loin tous les trois : l’homme, le chien et le mutant.
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Un robot qui servait la famille depuis quatre générations, qui parlait d’hommes morts depuis longtemps comme si c’était hier encore qu’il leur avait apporté leur whisky. Un vieillard qui s’inquiétait du sort d’un astronef qui glissait dans les ténèbres de l’espace, au-delà du système solaire. Un homme qui rêvait d’une autre race, d’une race qui pourrait marcher la patte dans la main de l’homme sur la voie du destin.
Et dominant tout cela, l’ombre à peine évoquée de Jérôme A. Webster, de l’homme qui avait manqué à son ami, du chirurgien qui avait manqué à ses devoirs.
Juwain, le philosophe martien, était mort alors qu’il allait faire une grande découverte, parce que Jérôme A. Webster n’avait pas pu quitter cette maison, parce que l’agoraphobie l’enchaînait à un domaine de quelques hectares.
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Un chien a une personnalité. On la sent dans chaque chien que l’on rencontre. Il n’y en a pas deux qui soient exactement semblables d’humeur et de tempérament. Et tous sont intelligents, à des degrés divers. Il n’en faut pas davantage : une personnalité consciente et une certaine dose d’intelligence.
« Ils n’ont pas eu de chance, voilà tout. Ils souffraient de deux handicaps. Ils ne savaient pas parler et ils ne savaient pas se tenir debout, de sorte qu’il leur était impossible de jamais avoir de mains. Sans cette question de langage et de mains, nous pourrions très bien être à la place des chiens et les chiens à notre place.
- Je n’avais jamais envisagé la question sous cet angle, dit Grant. Je n’avais jamais considéré que vos chiens puissent être une race pensante…
- Non, dit Webster, avec une nuance d’amertume, non, bien sûr. Vous aviez sur mes chiens l’opinion de la majorité des gens. Vous les considériez comme des curiosités, comme des animaux de cirque, des petits compagnons amusants. Des compagnons capables de bavarder avec nous.
« Mais c’est autre chose, Grant. Je vous le jure. Jusqu’à maintenant, l’Homme a marché seul. Une seule race pensante, intelligent, se suffisant à elle-même. Pensez comme on aurait pu aller plus loin, plus vite, s’il avait existé deux races pensantes, intelligentes, à travailler ensemble. Parce que, comprenez-vous, les deux races ne penseraient pas de la même façon. Elles pourraient confronter leurs idées. L’une penserait à quelque chose que l’autre avait oublié. C’est la vieille histoire des deux têtes.
« Songez-y, Grant. Un esprit différent de l’esprit humain, mais qui travaillera en collaboration avec lui. Qui verra et comprendra certaines choses qui échappent à l’esprit humain, qui élaborera, si vous voulez, des philosophies que l’esprit humain ne pourrait concevoir.
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- L’occasion s’est présentée jadis, dit Webster, presque comme s’il se parlait à lui-même. L’occasion de découvrir de nouveaux points de vue, qui auraient évité quatre mille ans de tâtonnements à la pensée humaine. Un homme a détruit cette occasion.
Grant se tortilla dans son fauteuil, puis s’assit très droit, craignant que Webster ne l’ait vu bouger.
- Cet homme, dit Webster, était mon grand-père. Grant savait qu’il devait dire quelque chose, qu’il ne pouvait pas rester assis là, muet.
- Juwain se trompait peut-être, dit-il. Il n’avait peut-être pas découvert une nouvelle philosophie.
- C’est une pensée à quoi nous avons recours pour nous consoler, dit Webster. Mais elle n’est guère convaincante. Juwain était un grand philosophe martien, le plus grand peut-être que Mars ait connu. S’il avait vécu, je suis absolument certain qu’il aurait mis au point cette nouvelle philosophie. Mais il n’a pas vécu. Il n’a pas vécu parce que mon grand-père a été incapable d’aller sur Mars.
- Ce n’était pas la faute de votre grand-père, dit Grant. Il a essayé. L’agoraphobie est une chose contre laquelle l’homme ne peut rien…
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La cité est un anachronisme. Elle ne sert plus à rien maintenant.
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«Ne prenez pas ces récits trop à cœur car le désarroi, sinon la folie, guette ici le chercheur trop anxieux de savoir .»
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Note de l’Editeur : Dans le cercle de famille, plus d’un conteur a dû recourir à l’explication classique : il ne s’agit là que d’un conte, l’Homme n’existe pas et non plus la cité, et d’ailleurs ce n’est pas la vérité qu’on recherche dans une légende mais le plaisir du conte.
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Nous savions que nous n'avions qu'une chance de leur échapper : battre en retraite. Et nous ne pouvions plus reculer que dans le passé.
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Il faut aider les gens à se retrouver dans ce monde nouveau, mais ils ne doivent pas savoir qu'on les aide. Cela détruirait leur confiance en eux et le sens de leur propre dignité; or la dignité humaine est la clef de voûte de toute civilisation.
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Quand nous avons ramassé les traînards et que nous les avons recueillis dans la Maison Webster, je leur ai retiré leurs armes, non seulement des mains, mais de l'esprit. J'ai réédité tout ce qu'on pouvait rééditer de la littérature et j'ai brûlé le reste. Je leur ai de nouveau fait apprendre à lire, à chanter, à penser.Et les livres qu'ils ont lus ne parlaient plus de guerre, ni d'armes ; on y voyait plus de batailles, ni de héros, ni de trompettes.
" Mais c'était du temps perdu, songea Jenkins. Je sais maintenant que c'était du temps perdu. Car, quoi qu'on fasse, l'homme inventera un arc et des flèches."
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