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Citations de Colin Harrison (84)


Chacun de nous, je suppose, a sa liste secrète des choses les plus stupides qu’il a jamais faites. Nos actions les plus autodestructrices, les plus illusoires ou les plus blessantes. Par exemple, j’aurais voulu ne pas avoir écouté les cancérologues qui m’affirmaient pouvoir sauver ma mère. Elle a subi plusieurs opérations qui l’ont fait souffrir inutilement. Sans cela, nous aurions pu employer ses dernières semaines à revisiter sa vie, ensemble. Elle aurait aimé cela, et cela m’aurait aidé, moi aussi. Au lieu de quoi les choses se sont passées de façon bien différente, et je n’aime pas me le rappeler.
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Quand on a passeport américain, on peut voyager et faire affaires en Chine, en Corée du Sud, en Inde. Aucun problème. On est libre. 
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Elle se méfiait instinctivement des Russes, connaissant l’histoire de la mainmise soviétique sur la Tchécoslovaquie, mais elle ne put s’empêcher de le trouver charmant. La différence d’âge ne la dérangeait pas, au contraire. Une chose en entraînant une autre, comme c’est si souvent le cas, il ne tarda pas à lui rendre visite chaque fois qu’il était de passage à Paris. Elle commença à souffrir de ses absences, et, oui, à l’aimer. Ils rêvaient de s’installer un jour en Amérique. Il lui disait qu’il en avait assez de faire des affaires en Russie, que c’était trop dangereux, et qu’il avait le sentiment que, sous le régime de Poutine, le pays régressait politiquement : « Les gens ne se rendent pas compte c’est grâce au pétrole que la Russie entretient ses forces armées. Si le cours du pétrole reste élevé, Poutine nous conduit à la guerre. J’ai vu ce qui est arrivé à mes oncles en Afghanistan et à mes cousins en Tchétchénie.
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C’est une longue histoire, mais vous allez comprendre. Hier soir quelqu’un m’a appelée pour dire que j’avais de gros problèmes. Ces gens veulent quelque chose. Quelque chose que je n’ai pas.
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Nous avons été pour lui le cadeau qu’il n’attendait plus. Nous sommes entrés dans sa vie juste à l’âge où il avait renoncé à fonder une famille après une série d’échecs sentimentaux. Ma mère et moi avions conscience d’être ce cadeau, et nous savions qu’il nous en était reconnaissant, parce qu’il nous le disait. Il fumait discrètement de grosses quantités d’herbe, cependant, sur le balcon de notre appartement, et je crois que c’est ce qui lui a donné un cancer du poumon. Il est mort au milieu des années 80, juste au moment où je terminais mon droit. Et sur le point d’entamer ma traversée du désert, faisant mes armes de jeune procureur dans le Queens mais me sentant très mal dans ma peau, notamment à cause de ma mère qui n’arrivait pas à se remettre de la mort de son mari.
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Il épousa ma mère, m’adopta comme son propre fils, nous donna son nom, et réussit à nous faire vivre décemment sur son maigre salaire. Il m’apprit à taper à la machine, à lancer des balles à effet, à manger avec des baguettes, et à me raser. Il a été la meilleure chose qui nous soit jamais arrivée ; un bon mari et un bon père – mon véritable père, pour ce qui me concerne.
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...les gens mentaient. Ça oui, ils mentent, ils vous servent des bobards le sourire aux lèvres, ils usent de faux-fuyants en écrasant une larme, ils affabulent en vous regardant droit dans les yeux, se parurent avec une conviction monotone et dissimulent avec une colère indignée. J’avais poussé Eliska Sedlacek au sommet d’une échelle de questions, et à présent elle mentait presque chaque fois qu’elle ouvrait la bouche.
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En général vous savez, entre les hommes âgés et les femmes jeunes, il y a déséquilibre. L’homme a l’argent, le pouvoir, ou quelque chose.
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Lorsqu’on vit dans un immeuble, on apprend des choses sur les gens, qu’on le veuille ou non. Sinon, on va souvent au cinéma à quelques blocs d’immeubles de là, sur Broadway. Ou bien on prend le métro jusqu’au Yankee Stadium, afin de voir un match. Ainsi va notre mariage ces temps-ci. Beaucoup de rituels domestiques, marqués par le déclin de la cinquantaine. La dispute occasionnelle et peu enthousiaste sur les sujets habituels. Histoire de purger les tuyaux.
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Le cours du pétrole faisait le yo-yo, entraînant l’or et le dollar dans des directions opposées à chaque mouvement. Quand le pétrole plongeait, le dollar montait. Quand le pétrole montait, l’or montait. Quand le dollar était à la baisse, l’or était à la hausse. La Bourse, qui venait à peine de reprendre des couleurs après avoir tout juste dévissé, était à nouveau orientée à la baisse, et tous les gens que je connaissais espéraient que nous ne serions pas happés dans une spirale inflationniste géante alimentée par un dollar bon marché. Ou bien malmenés par une nouvelle et soudaine crise de confiance économique.
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Il faut dire que je ne suis plus tout jeune. Je commence à grisonner sérieusement, même si ma femme, Carol, prétend que ça lui plaît. À New York, les types comme moi finissent par accumuler les bosses, les bleus et les éraflures, exactement comme ces camionnettes de livraison déglinguées que l’on voit à Chinatown. Cabossées, esquintées, les suspensions flinguées. Le moteur fonctionne, mais pas à plein régime. Ça roule, pour l’instant. Fort kilométrage. C’est tout moi, surtout ces derniers temps, après ce qu’on m’a demandé de faire. Une tâche étrange et imprévue. Eh bien, je m’en suis acquitté, mais je ne peux pas dire que cela ait été une bonne chose pour quiconque, encore moins pour moi.
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Le Havana Room méritait son nom: le mur qui le fermait à un bout était tapissé d'étagères où s'alignaient par centaines
les coffrets de prestigieux cigares, des Cohiba, des Montecristo, des Bolivar, tandis que sousle plafond en plaque d'étain moulé chacun des box s'honorait d'abriter un tableau du Cuba d'avant la révolution, éclairé par une petite lampe fixée en dessous, au cas où tel détail particulier aurait nécessité un examen rapproché.
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Les gens ne supportent pas facilement de se trouver en compagnie de l’assassin d’un gosse de huit ans. Comment leur en vouloir ? Ils ont beau savoir qu’il s’agissait d’un « accident épouvantable, statistiquement une chance sur un million », ils ne comprennent pas pourquoi sa bonne femme ne l’avait pas informé de l’allergie aux cacahouètes – si grave « qu’une molécule c’était déjà trop ». À moins qu’elle ne le lui ait dit et qu’il n’y ait plus pensé ? C’est vrai, quoi, les hommes n’arrêtent pas d’oublier ce genre de trucs. Même moi j’ai eu des soupçons.
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Il y a probablement des femmes à qui elle pense, elle a incontestablement un faible pour les hommes plus âgés, puissants, à l’abondante crinière blanche, elle prétend ne pas être attirée par les Noirs (sauf qu’elle le répète un peu trop souvent pour qu’il la croie), et de toute façon cela aussi il l’accepte. Comme il accepte que partout dans la vraie vie, et pas seulement dans la fine couche de gratin social au sein de laquelle il évolue, les gens baisent et couchent, se broutent et s’enfilent, des gens de toutes formes et de toutes tailles qui deux par deux sinon plus se fourrent des choses les uns dans les autres – des pénis, des doigts, des langues, des mains, des poings, des jouets, des légumes, des virus, etc. –, et il reconnaît aussi volontiers que ces activités les rendent souvent heureux, mais pas toujours, loin de là. Il accepte que des femmes exigent de leurs hommes qu’ils s’épilent entièrement, que des hommes ne bandent que pour des femmes capables de soulever cent cinquante kilos aux haltères.
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S’il a un petit penchant fataliste, il ne le laisse pas prendre le dessus. Il voudrait des tas de choses et sait pertinemment qu’il n’obtiendra pas tout. Il rêve d’être plus grand, plus mince, plus riche, il regrette de n’avoir pas baisé avec plus de filles avant de se marier. Judith, sa femme, a cinq ans de moins que lui. Elle est très jolie, mais il souhaiterait qu’elle soit un tantinet plus gentille avec lui.
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C’est un type sûr, mais pas un tueur. Du moins pas en apparence. Pas un mauvais coucheur,non plus, un soiffard de pouvoir, un camé des affaires – les portes ne claquent pas sur son passage, les secrétaires ne lèvent pas les yeux au ciel. En réalité, il devrait en jeter un peu plus mais cela lui serait probablement difficile. La calvitie le guette, et question tour de taille il faut qu’il perde au moins un Times plus ses suppléments du dimanche. Oui, mais n’empêche – n’empêche que pour tourner le monde a besoin de types comme lui, des types sûrs qui n’en jettent pas trop. Les gens se sentent bien avec lui, ils lui font confiance.
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Vous êtes un avocat qui remue des papiers dans un bureau, c’est ça ? Le cul bien au chaud dans un bon fauteuil ? Alors n’allez pas fourrer votre nez là-dedans. Les choses ne sont pas toujours ce qu’elles semblent être, compris ? Ne vous en mêlez pas. Rentrez chez vous et buvez une bière, vous me suivez ?
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Dans mon métier, qui consiste à enquêter et à faire obstacle aux demandes d’indemnisation frauduleuses, on développe une relation psychologique complexe avec les enveloppes fermées de tous types. Les enveloppes en papier ordinaire, les plis interservices avec la petite ficelle rouge. Avant d’ouvrir une enveloppe, on ignore ce qu’elle contient, on n’est pas tenu d’adopter telle ou telle ligne de conduite. On est dans la situation du parfait innocent au regard de son contenu. Celui-ci peut être véridique, faux, incomplet, hors de propos, ou bien fournir la preuve flagrante d’une intention délictueuse. Mais quel qu’il soit, il n’est pas encore dans votre tête. Il ne vous tracasse pas. Il ne trouble pas votre sommeil, l’image que vous avez de vous-même, ou votre foi dans l’humanité. Lorsque l’enveloppe est ouverte, en revanche, ce qu’elle révèle s’incruste aussitôt dans votre cerveau, qui va devoir faire avec.
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Naturellement, la banque en est ressortie plus grosse et plus puissante que jamais. En tant que personne morale, elle a su habilement s’implanter sur tous les grands marchés internationaux, achetant des politiciens en fonction de ses besoins, grappillant des parts de marché au détriment des banques nationales, adaptant son image à la culture locale dans pas moins de cent six pays.
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 On s’imagine que les compagnies d’assurances ne sont que des montagnes d’abstractions, m’avait-il confié un jour. Mais ce qu’elles font toutes, c’est quantifier les comportements humains défectueux. Elles savent qu’un pourcentage très constant de personnes tombent de leurs échelles, emboutissent leurs voitures, et mettent le feu à leurs commerces. Elles savent que les gens ont de fortes chances de tricher, de mentir et de voler. C’est plus fort qu’eux ! Et une chose entrera forcément en corrélation avec une autre, celle-ci avec une troisième. Les assureurs savent certaines choses sur les individus avant que ces mêmes individus ne les découvrent.
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