Ça devrait inspirer la petite-bourgeoisie mal assumée et pleine de ressentiments. Pour un anarchisme authentique on repassera.
Écoutez les interventions du groupe, constatez la sérénité, l'humilité... imaginez-vous partager votre vie avec eux. Et maintenant figurez-vous ce qu'il serait d'abandonner l'État à des individus pareils. Evitez d'enrichir l'éditeur, qui publie d'autres pamphlets de type ethno-differentialistes (et j'en passe).
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Venant de finir "À nos amis" du comité invisible, écrit en 2014, je reviens sur celui de 2007, grâce auquel je les ai découvert.
Je ne saurai que vous le recommander vivement.
Il n'y a pas que constats et reproches politiques et sociétaux. Loin de là.
Les bouquins du comité invisible sont porteurs d'espoir, d'une belle énergie, de faits, et d'inspirations pour s'organiser et faire clan.
Je dis ouiiii !
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Le comité invisible n'est pas là pour te dire ce que tu as envie d'entendre. Ça remue.
Et euh ... Juste ... Si ça te parle les 10 000 km, fais les en dos de chameau, en barque, en stop, en vélo, en bottes de 7 lieux ... Parce que l'idée, quand même, c'est pas de mettre l'humain au centre, mais la terre.
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Peu importe le bord, le discours politique me déprime profondément. J'ai donc été surpris et content d'être remué par l'Insurrection qui vient (coucou la DGSI!) qui expose une analyse de la société contemporaine stimulante.
D'autres ont mieux compris et analysé ce texte, je vais me contenter de résumer ce qui m'a le plus marqué. À 10000 km de la leçon morale lénifiante ce livre mérite l'étiquette de pamphlet anticonformiste. J'apprécie le coup de fouet que représente la critique des mouvements d'opposition, de la décroissance et de l'écologie qui font partie des nombreux visages pris par les forces dominantes.
Je me suis aussi un peu marré en découvrant de loin (je suis néophyte) ce qui peuple le subconscient coco-anar :
- Fascination pour la police.
- Obsession de compter ses forces. "Il y a ceux qui sont avec nous et ceux qui sont contre nous, ceux qui sont contre nous sont souvent parmi nous".
Pour terminer la solution ultime c'est le village des Schtroumpfs. Sans déconner. Bon je caricature.
Pas la peine d'être en adhésion totale pour se sentir bien réveillé au contact d'idées réellement contestataires. Je comprends beaucoup mieux mes potes anar et j'ai envie de faire lire ça à mes potes banquiers.
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Une réflexion sur le monde actuel, sur les révolutions, les états, les gouvernements.
L'homme doit apprendre à vivre avec son environnement et revoir sa capacité de puissance à la baisse : que deviendrait il sans connaissances techniques, sans maîtrise des infrastructures ? Infrastructures qui ont d'ailleurs remplacé les institutions mises en place par un gouvernement qui n'a plus rien à voir avec l'Etat du XVIIIe siècle.
Il est essentiel aussi de crée de nouveaux modes de pensées afin de contrer le système en place ; agir de façon symétrique au pouvoir rend la révolution vaine car trop aisément identifiable et destructible. Il faut créer des liens dans la population, reconstituer des communes, se mettre en lien avec la terre et le vivant.
Écrit en 2014, l'essai est toujours d'actualité, pousse à la réflexion, ouvre des brèches, trace des pistes. Intellectuellement vivifiant ! ❤️
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Mieux que l'insurrection qui n'est pas venue, la révolution comme floraison.
La révolution qui vient est à vivre dès maintenant comme un affranchissement jamais connu de toutes les séparations.
Les idéologies, les clôtures culturelles héritées des anciens projets révolutionnaires se sont effondrées et ne subsistent que comme spectacles.
D’autres séparations poursuivent encore leurs œuvres mortes : travail versus loisir, science versus métaphysique, culture versus nature, matière versus esprit, humanité versus non-humains.
La séparation organise le monde selon les modalités de la valeur tournoyant sur elle-même avant de s’abattre sur le monde gémissant : c’est l’idole argent avec les marchandises comme troupes d’occupation ; c’est la vie gisant sous la société du spectacle.
La séparation s’est progressivement puis brusquement installée au cœur de la réalité, et a remplacé ce cœur par une prothèse numérisée, dont dépend à présent la survie de chacun.
La révolution est à l’œuvre partout où des individus s’évadent des formes momifiées qui les séparent de leur propre cœur.
Ce n’est pas le cœur dont il faut se séparer, car il est le vivant secret de la raison unifiée, que la raison morte et séparée ne connaît pas.
Qu’importe à quoi ressemblait la momie, la texture de ses bandelettes, le drapeau qu’elle tenait, les illusions qu’elle grimaçait.
L’émancipation des formes extérieures d’oppression, de spoliation et de domination sera délivrance de leurs intimes équivalents comptables, de leurs ressorts intérieurs rouillés et verrouillés.
La révolution est à l’œuvre par-delà les séparations du connu, en tant que naissance à sa propre unité, qui participe de l’unité comme totalité.
Le seul point de ralliement ancien qui demeure, malgré toutes les déconvenues est, venue de tous les horizons jusqu’aux plus surprenants, la bonne volonté qui s’est armée pour faire vaincre sa loyauté.
Les bonnes volontés se réuniront pour faire voler en éclats les dernières séparations et régler de concert l’ensemble des problèmes qui se posent à l’humanité.
La révolution qui se prépare est la floraison du génie dans toutes les têtes.
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Maintenant, on fait quoi ?
Pas demain, pas quand le monde changera, maintenant.
La quatrième de couverture le dit :
couv74342018.jpg« Ne plus attendre.
Ne plus espérer.
Ne plus se laisser distraire, désarçonner.
Faire effraction.
Renvoyer le mensonge dans les cordes.
Croire à ce que nous sentons.
Agir en conséquence.
Forcer la porte du présent.
Essayer. Rater. Essayer encore. Rater mieux.
S’acharner. Attaquer. Bâtir.
Vaincre peut-être.
En tout cas, surmonter.
Aller son chemin.
Vivre, donc.
Maintenant »
Si en se levant le matin on avait vraiment la volonté de faire quelque chose ? J’aime l’idée assez évidente pourtant : il est grand temps de changer les choses. On s’entend (enfin beaucoup d’entre nous) pour dire que plein de choses ne vont pas, de notre système de gouvernance à notre environnement immédiat, nos villes, l’image renvoyée par les médias… Chacun d’entre nous a ses propres « obsessions », mais on pourrait se réunir, non ?
Ce livre parle beaucoup de l’expérience qu’a été Nuit Debout, avec tous les drives et toutes les erreurs qui en sont sorties. Il est d’ailleurs très critique, ce qui est ma foi très légitime : des AG parisiennes où chacun ne parle que de lui-même aux actions mal concertées, récupération et bataille d’ego (et j’en passe). Sans pour autant occulter les points positifs, surtout la prise de la tête des cortèges par ceux qui d’ordinaire occupent la queue du convoi : associations libertaires, jeunes « agités », bref ceux que de nombreux syndicats aiment reléguer aux rangs des invisibles. Groupe encapuchonné, pour les gaz ou l’anonymat, qui « prend la rue », acte fort, peut-être nécessaire pour créer une réaction populaire ?
Ce qui n’empêche ni les violences ni les humiliations, rappelons-nous des manifestants cernés par la police et bloqués sur des places, ou rabattus dans les stations de métro.
Ce livre est un appel à l’action, une sorte d’espoir immédiat, proche du « no future » punk mais un « demain n’existe pas » rieur. Un cri de révolte un brin arrogant, vivant. Flamboyant.
Violent parfois, surtout le chapitre « 50 nuances de bris » ; je sais que ça ne parlera pas à tout le monde. Mais je comprends cette violence, ce besoin de faire sortir son énergie, hurler son opposition en abolissant physiquement ce qui la caractérise : on pense notamment aux distributeurs de billets Rennais et Nantais qui ont « pris quelques congés » au printemps dernier. Ce n’est pas les armes que désirait Blanqui, non ce sont les milliers de mains de nous tous. Des Grands Soirs personnels, intimistes, où on prend conscience qu’on en peut plus et qu’il faut « faire autre chose, ou du moins faire autrement ».
Il est question des ZAD/ZAT, rapidement, trop à mon goût, mais elles sont là. Nous parlant d’une autre construction possible, d’autres quotidiens.
Le comité invisible acte les ressentis, en parle comme un ami à une réunion associative. Cela fait déjà dix ans que sortait « l’insurrection qui vient » qui avait été très important pour moi.
Alors « destituons le monde »!
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Cette fois encore, je n’ai pas résisté à l’envie de partager la quatrième de couverture que je trouve très parlante.
Ce livre est bien antérieur à « Maintenant » dont je vous parlais il y a peu.
L’appel est pourtant proche : appel à tous ceux qui sont prêts à bouger, prêts à « prendre les armes » pour faire changer le monde.
Un cri révolutionnaire.
On nous parle du mouvement des places, des alternatives contemporaines, de tous ceux qui se lèvent enfin. L’accent est mis sur des propositions « nouvelles » de gouvernement, ou de systèmes de vie en commun.
L’exposé est très documenté, « con de Camus ».
Si je rejoins l’envie générale de « tout faire bouger », leur vision extrêmement pessimiste de l’écologie me fait un peu mal. Même si je ne peux leur donner tort sur la vacuité du désir de protection, et de nombre d’actions, la survie de l’espèce me semble tout de même un point important…
Cet ouvrage est paru chez La Fabrique, et est paru en huit langues simultanément, j’aime beaucoup ce geste ! Se dire que le monde partage la nécessité du changement et de la réunion des bonnes volontés. Comme ils le disent « il n’existe pas d’espéranto de la révolution ».
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Une image de notre société passée au vitriol, un livre décapant, il ne faut pas tout prendre à la lettre mais c'est une aide à penser notre société
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J'attends avec intérêt le prochain essai "du comité invisible" sur l’émergence des "gilets jaunes", mais je craint que son titre ne soit "l'insurrection avortée".
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En phase avec l'actualité de fin 2018, les analyses sont pertinentes et terrifiquement vraies !
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Une vidéo accessible sur la page babelio concernant ce livre est suffisamment éloquente pour que je me dispense d'y ajouter quelques mots . En accord avec " Dire non ne suffit plus " , ce petit livre et les autres écrits du Comité invisible , prônent les actes plus que la contestation .
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Le ventre du serpent et l’œil de l'aigle... Tranchant
Toutefois, si -la haine du flic- peut encore passer, le recours à la violence est encore présent dans le logiciel. Le sang en toile de fond déçoit un peu.
Une conclusion positive, une démonstration, l'exemple d'une -commune- qui donne envie de la rejoindre eut été plus efficace... Je préfère le magnétisme à la dialectique.
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Ce petit manifeste politique reprend, en les simplifiant, les thèses de l'Appel et de la revue Tiqqun. C'est-à-dire une pensée assez originale, une sorte de renouveau des écrits situationnistes mélé de philosophie façon Heidegger. La prose est très grandiloquente, très sombre aussi, mais ne vous y laissez pas avoir : les idées défendues dans ce livre sont bien plus intéressantes que ce qu'elles peuvent paraître à une lecture trop rapide.
Le bouquin part d'un constat : notre monde est une ruine et tout le monde s'en rend bien compte – même si chacun fait au quotidien comme si de rien n'était. « "Le futur n'a plus d'avenir" est la sagesse d'une époque qui en est arrivée, sous ses airs d'extrême normalité, au niveau de conscience des premiers punks. » Si « le présent est sans issue », c'est d'abord parce que le monde social est fragmenté, jusque dans les sphères les plus intimes, parce qu'il est devenu impossible de parler de « société » ; cela ne signifie plus rien et même les sociologues commencent à abandonner ce concept rendu inopérant. Notre monde est celui de la séparation, de la perte de liens ; nous vivons en étrangers, étranger au monde comme à nous-mêmes.
La thèse principale est là, dans cette idée de pertes de liens, comme quoi nous serions les « enfants de la dépossession finale ». Dépossédés de ce qui nous attachaient aux mondes de la vie quotidienne. Cette dépossession, on la retrouve dans la façon dont nous nous percevons, dans l'idée-même d'« identité » que les auteurs – le « Comité invisible » – s'appliquent à démonter. Ils appellent de leurs vœux une sorte de nouvelle conscience de soi, la fin du « I AM WHAT I AM » pour quelque chose qui se rapprocherait davantage de l'esprit de « commune ». Cette dépossession, il me semble qu'on la comprend particulièrement bien dans leur sixième partie sur « l'environnement ».
La suite du livre est organisée d'une façon un peu originale : à la place de chapitres structurés nous avons des « cercles » numérotés de un à sept, qui s'attaquent chacun à déconstruire une notion à la mode dans les discours, les représentations. Suite à cela, le livre se termine avec une sorte de manuel de l'insurgé.
Une des forces du texte réside dans son refus de voir des ennemis. Ou alors, l'ennemi, c'est davantage une certaine façon d'être au monde, une forme particulière de subjectivité. Personne à pointer du doigt, mais une nouvelle façon d'apprendre à vivre.
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