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Critiques de Comte de Lautréamont (77)
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Les Chants de Maldoror et autres textes

Lu de bout en bout (sauf la postface!) et à relire peut-être plus tard. Peut-on dire que l'on est vraiment entré dedans quand on ne parviens pas à s'en faire une représentation à la première lecture? J'ai remarqué que quand, par hasard, il m'arrivait de relire un passage pour cause d'interruption momentanée, je parvenais mieux à voir ce que l'auteur (d'une grande culture poétique et naturaliste) voulait dire. Ce devrait être un beau travail que d'illustrer cette oeuvre classique que peu de gens connaissent, finalement. Personnellement, j'en avait entendu parler lors de mes études secondaires, il y a, ouh... bien plus de18 ans!..
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Les Chants de Maldoror et autres textes

"Les chants de Maldoror" est un livre qui a provoqué en moi, un cauchemar atroce lors d'une sieste d'été. L'impression d'un puits sans fond, d'une descente en enfer, comme si mon "âme" s'était séparée de mon "corps", et se trouvait dans l'impossibilité de le rejoindre. Je n'ai alors jamais pu terminer le livre.

Des années après, ce "cauchemar", sublime macabre, me revient de temps à autre en mémoire. Comme la première phrase du livre l'exprime très bien : " Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu momentanément féroce comme ce qu’il lit, trouve, sans

se désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les marécages désolés de ces pages sombres et pleines

de poison ; car, à moins qu’il n’apporte dans sa lecture une logique rigoureuse et une tension d’esprit égale

au moins à sa défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont son âme comme l’eau le sucre."

Livre dangereux donc ; je lui ai donné arbitrairement 3 étoiles, mais ce livre est sans étoile.
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Les Chants de Maldoror et autres textes

Maldoror.... Si le peintre Jérome Bosch avait un équivalent en littérature, ce serait lui.



Les chants de maldoror sont une épopée en prose de six chants, d'un style vraiment particulier, oscillant entre réalité et imaginaire, en basculant très souvent vers l'imaginaire.



Le style est très travaillé, à la limite du torturé, le ton froid et fiévreux, un paradoxe à lui tout seul.



Révolte contre le réel, spirale vous entrainant vers le coeur des enfers...



Cette oeuvre est difficile, dérangeante voire choquante, l'accès à cet univers complexe voire violent nécessite d'être vraiment ouvert d'esprit et de relire certains passages
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Les Chants de Maldoror

Bible des surréalistes, dont il sera l’ouvrage de référence quelques 50 ans après sa parution, ces poèmes en prose regroupés en six chants forment un texte inclassable, cruel, hybride, ambigu, sulfureux, qui ne pouvait que séduire notre anglais aux yeux vairons.



Avis :

Depuis, Les Chants de Maldoror ne cessent de séduire ou de rebuter les lecteurs les plus intrépides. Une chose est certaine : ils ne vous laisseront pas indifférent !
Lien : https://delicesdelivres.go.y..
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Les Chants de Maldoror

Si ce livre a longtemps sombré dans l'oubli, il est aujourd'hui considéré comme un essai de psychologie avant l'heure et par d'autres comme l'idole des surréalistes.



Le livre peut sembler de prime abord quelque peu psychédélique, décousu. Néanmoins, après une étude plus approfondie du texte, une sorte de logique peut être trouvée. Cette logique peut être tordue par moments (par exemple les extraits sur les oiseaux reprennent presque au mot près des éléments de livres d'ornithologie car Lautréamont voulait faire un jeu de mots avec le double-sens de "vol"). Ce livre est finalement trop complexe pour être vraiment décrit en quelques mots, à moins de faire une dissertation. Je peux juste dire que les amateurs de psychologie ou les lecteurs d'ouvrages surréalistes devraient adorer cette lecture.
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Les Chants de Maldoror

Je n'ai pas pu le lire ! Trop de cruauté gratuite, une apologie du sadisme que tout le talent de l' auteur n'arrive pas à faire passer !
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Les Chants de Maldoror et autres textes

Etrange,bizarre,déroutant en tout cas il ne laisse pas indifférent.
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Les Chants de Maldoror et autres textes

Troublant!Envoûtant!Blessant, parfois, je l'ai tant aimé cette oeuvre, je l'aime encore même si je ne l'ai pas relue depuis des années............
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Les Chants de Maldoror et autres textes

Le livre est trés difficile,aprés un passage ou il faut s'accrocher sur l'histoire de Lautréamont,se livre nous montre a quelle point Theodore Ducasse arrivait rien qu'avec des mots a donner dans ses chants tout se qui est répugnant,repoussant ......de la verve infernal !



Pas facile d'accés,il faut s'accrocher pour le lire,je n'aurait pas du m'arrêter car je ne trouve plus la motivation pour le finir.



Un livre qui peut donner de la curiosité,du fait du grand nombres de critiques mais attention c'est un livre difficile. Il faut rentrer dans l'imaginaire de Lautréamont pour l'apprécier,et surtout y voir du second degrés !



De se que j'en n'ai lu,c'est un chef d'oeuvre c'est sur.Le livre renferme pour globaliser, se qu'il se fait de plus noir en poémes avec des mots puissants,blessant,tout se qui est de plus méprisable,repoussant !Mais il faut être trés concentrer pour le lire,du fait de sa complexité !



Bref c'est chants de maldoror ,renferme (d'une bonne partie que j'en n'ai lu) tout se qui c'est fait de plus sulfureux dans la grande poésie !
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Les Chants de Maldoror

Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu

momentanément féroce comme ce qu'il lit, trouve, sans se

désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les

marécages désolés de ces pages sombres et pleines de poison;

car, à moins qu'il n'apporte dans sa lecture une logique

rigoureuse et une tension d'esprit égale au moins à sa

défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont

son âme comme l'eau le sucre. Il n'est pas bon que tout le

monde lise les pages qui vont suivre ; quelques-uns seuls

savoureront ce fruit amer sans danger. (Livre I, Les Chants de Maldoror)



Voici le liminaire de l'œuvre et, à dix-sept ans, j'ai pris acte de l'avertissement, dès la première scène de carnage qui y a eu lieu. En effet, j'étais "une âme" bien trop "timide", pour ce genre de lectures, et ce, malgré l'admiration de mon professeur de Première pour l'œuvre.

Bien des années plus tard, je m'y relance et je suis en effet admirative, moi aussi. Et pourtant, je ne suis pas sûre d'y avoir compris grand'chose.

Maldoror est un être démoniaque anarchiste ; je veux dire, par cette bizarre expression, qu'il trahit, massacre, viole, désole, en free lance, et qu'il n'obéit à aucune hiérarchie diabolique. Peut-être est-il le diable lui-même ? Une chose est certaine, il raille Dieu, il l'insulte, le défie, et ce dernier ne sait pas agir autrement envers lui qu'en l'avertissant et en lui envoyant des émissaires ridicules que Maldoror massacre.

Les victimes préférées de Maldoror : les êtres jeunes, naïfs, confiants, aimant, et faits pour le bonheur. Leur châtiment tient de la torture, et je ne saurais que trop déconseiller ces magnifiques pages (car c'est du beau style, original et complexe) aux personnes sensibles.

lautreamontLe style est déconcertant, extrêmement nouveau, pour ne pas dire génial et, si je ne m'abuse, il me semble avoir lu (à 18 ans, c'était il y a longtemps, désolée) dans le Manifeste du Surréalisme, que cette œuvre était un modèle. Je comprends tout à fait la parenté revendiquée, bien après coup !

Par ailleurs, cela a beau être du poème en prose, il y a une complexité narrative incroyable, impressionnante de maturité chez un auteur mort à 24 ans ! La question qui revient sans cesse est "qui parle ? ". Comme dans une poupée-gigogne qui s'ouvrirait parfois latéralement sur une dimension inconnue, Lautréamont joue avec son lecteur. Mais pas en jouant l'hermétisme ou l'absurdité, pas de ces facilités-là ! il fait des analepses ou prolepses plus ou moins proches. Par exemple, dans le chant VI, après une tentative d'enlèvement d'adolescent anglais manquée, on a la vision surréaliste d'un cygne noir passant sur un lac et portant sur son dos le cadavre d'un tourteau en décomposition et une enclume... On suppose qu'il s'agit encore d'un avatar de Maldoror, mais sans comprendre. La clé vient quelques pages après.

Mon passage préféré est dans un des premiers chants, dans les strophes en pantoum "Je te salue, ... !" (Vieil Océan, poulpe, mathématiques !...)

Un des passages les plus irritants, mais les plus virtuoses, est dans le chant III (ou IV), je crois, quand Lautréamont ne cesse de parler par appositions, subordonnées, parenthèses et qu'il nous perd dedans. Il faut toute la volonté humaine pour ne pas perdre le fil... Et on voudrait pouvoir le perdre... ;o)
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Les Chants de Maldoror

Je ne lis pour ainsi dire presque jamais de poésie, et c'est sans doute un grand tort que j'ai de négliger cet art majeur. Encore faut-il en trouver qui vaille la peine. J'ignore d'ailleurs s'il existe encore de la bonne poésie publiée. Probablement, mais bien à la marge. Car qui en lirait encore de nos jours ? Le contemporain habitué aux délassements de lecture, au dépaysement et aux divertissements faciles, la bouderait et la mépriserait. La poésie n'est-elle pas une insulte ? Une provocation ? Une pédanterie qui lui crache à la figure qu'il est incapable de la lire et de la comprendre ?



N'importe, je ne vaux guère mieux, parce que j'en lis peu ( je lis tout de même un poème ou deux, et de très bonne facture pour ne pas dire excellents, chaque semaine). Je me promets d'en trouver et d'en élire.



«Il n'est pas bon que tout le monde lise les pages qui vont suivre, quelques-uns seuls savoureront ce fruit amer sans danger.»



Les Chants de Maldoror est un recueil de poèmes en prose. S'il existe six parties (chants), j'ai choisi un ouvrage qui ne comporte que les deux premières, ce qui est un grand tort, puisque c'est à peine assez pour se faire une idée. Je n'entends d'ailleurs pas qu'on ait ainsi divisé les chants.



Maldoror, seul protagoniste d'épisodes féroces indépendants les uns des autres, est un personnage bien étrange. Il était pourtant un adolescent comme les autres, il fut bon et vécut heureux. Cependant au fond méchant, il s'efforça de dissimuler ce trait de caractère tant qu'il put. Enfin, quand cette duplicité lui devint insupportable, il épousa la « carrière du mal ». Qui, comme Maldoror l'adolescent, ne dissimule pas une sorte de férocité, d'agressivité intérieure ? Il y a une dizaine d'années, je me faisais parfois cette réflexion : « je suis méchante ». Par contraste avec ce que j'entendais et voyais autour de moi ou plus loin. Plus jeune, j'imaginais que j'étais une étrangeté. Le monde me paraissait bon et altruiste, empathique et tolérant. Gentil, en quelque sorte. Tandis que moi, je me fichais assez de la misère du monde tant qu'elle ne m'atteignait pas. Il me fallut des années pour comprendre que l'autre se donnait des apparences de bonté, pour sa conscience ou pour paraître, et surtout pour rester bien assorti au monde. Maldoror s'efforçait d'être bon et de dissimuler sa nature jusqu'à l'adolescence. Et puis il a mûri. On devient adulte quand on cesse de feindre et d'agir par conformisme. Et je songe soudain - puisque l'on est dans la poésie - à Chateaubriand : "Si tu pouvais, par un seul désir, tuer un homme à la Chine et hériter de sa fortune en Europe, avec la conviction surnaturelle qu'on n'en saurait jamais rien, consentirais-tu à former ce désir ?" ». Qui ne consentirait pas ?



Maldoror est le mal. Cruel, pervers, et gratuit. Il est le mal qui invite à le suivre, à le lire, à l'apprécier. Il entraîne le lecteur en des chemins inexplorés de la poésie : ceux du sadisme et de la dépravation. Est-ce grave ? Non. Si l'homme n'est pas ostensiblement méchant, il est malfaisant, ce qui est bien pire que la cruauté pure, parce qu'il avance ainsi à couvert. L'homme se trompe, il se ment. Il veut se croire bon. Maldoror veut le redresser à coups de vérités sur ce qu'il est/serait sans imprégnation.



L'amour universel est un mythe, une légende que se racontent les médiocres. Maldoror ne se raconte rien. Il se contente de suivre son instinct, de vivre selon sa nature, d'obéir à ce que lui dictent ses pulsions, fussent-elles impitoyables.



La forme est assez ique paradoxalement. Voire très conventionnelle. Je pense notamment à « Je te salue, vieil Océan », assez similaire au « Ô, Océan » de Withman notamment. Ce qui est d'autant plus déroutant quant au contenu des poèmes. Il n'est pourtant pas question de pastiche ou de parodie. Lautréamont est un poète. Que son œuvre soit une célébration de la cruauté, une provocation, n'empêche rien.



Ces chants sont une démesure assumée, un recueil de violence et de délires. On se croirait dans la tête d'un fou, mais pas de n'importe quel fou: c'est excellent d'écriture. Le fou est poète. Et vérité. J'avais profondément aimé le personnage du fou dans le roman La fenêtre panoramique, de Richard Yates. Le fou dit ce qu'il pense et énonce des vérités. N'ayant pas intégré les codes sociaux, rien ne l'en empêche. À la différence près que le fou n'a aucune volonté de scandaliser. Lautréamont, lui, choque et horrifie à dessein. Il revendique ses actions malveillantes et se place en ennemi assumé d'une société judéo-chrétienne. L'idée du fou s'impose à nouveau par une confusion narrateur/personnage. Maldoror est tantôt « il », tantôt « je », comme s'il était à la fois en dehors du narrateur et en lui, ce qui évoque évidemment une double personnalité, une sorte de schizophrénie. Cette manière de causer le trouble est très habile. On ne sait plus bien si, par extension, Maldoror n'est pas l'auteur lui-même. Impression de folie, de double personnalité, renforcée par le fait qu'après avoir fait souffrir volontairement des dizaines de victimes, Maladoror sauve une vie, et trouve cela « beau ». Le bien et le mal, l'auteur et le malfaisant, la cruauté et la pitié, se superposent, se mélangent, ne font qu'un. Maldoror compatit au sort de la prostituée, puis veut enfoncer ses doigts dans les lobes de son cerveau. Il est multiple. Mais tout homme n'est-il pas multiple ? Cette folie apparente n'est-elle pas plus proche de l'esprit humain que n'importe quel univers manichéen ? Un homme n'est-il que vertueux ou que malfaisant ? Ce qui apparaît comme une incohérence psychologique reflète très bien les contradictions et conflits intérieurs de chaque être humain. Toutefois, la folie prend d'autres formes encore, notamment celle de la bouffée délirante. Maldoror enfante des poux à l'aide d'un cheveu dressé qu'il brandit comme un sexe. Une armée de poux né de son phallus-cheveu, conquérante et grandiose.



Par contraste, son chant sur les mathématiques est d'une rationalisation implacable. Maldoror fait l'éloge des mathématiques. Après le délire, voici la froideur de la pensée pure qui est louée. Les mathématiques n'ont nul besoin de sentimentalisme. De même que la morale ou la bienséance n'influent jamais sur leur vérité. C'est la science suprême, celle qui ne laisse aucune place à des affects, à des considérations émotives. Et l'on y retrouve encore la double personnalité qui fascine : après le délire à son paroxysme et les visions troublantes et ahuries, l'apologie de la logique pure.



Lautréamont a un qui fait savourer les passages sordides. Le méchanceté, la cruauté, la transgression sont pour ainsi dire sublimées. Le mal, admirablement conté, devient si pur qu'il éblouit.

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Les Chants de Maldoror

A l'automne 1958 (j'avais 15 ans et demi), je devins interne dans une petite ville perdue en pleine province (les "territoires" ça n'existait pas). A l'époque, la pudibonderie était telle que la municipalité avait interdit la projection du film "Le blé en herbe" (d'après Colette) pour immoralité.

On me confia la bibliothèque du bahut. A ma disposition, un grand nombre de "Poètes d'aujourd'hui, " chez Séghers.

Lautréamont fut un des premiers que je parcourus.

Quand j'arrivais au passage où le chien de Maldoror viole la petite fille, il me sembla que la pièce dans laquelle j'étais se mettait à tourner-et pourtant je n'avais fumé aucun joint (je ne l'ai jamais fait -sans mérite particulier- :la pratique intensive du sport m'a toujours éloigné de ces Paradis pleins d'artifices..) Je posais le livre...

J'eus en ma possession l'édition de J.J. Pauvert, celle du livre de poche. Aujourd'hui je dispose du" Bouquins ", qui réunit Rimbaud, Cros, Corbière, Lautréamont. Je suis toujours surpris quand je compare préfaces et présentations, tant les angles d'attaques sont divers, voire opposés. Peut-être est-ce là ce qui fait la richesse de ces chants.

J'ai découvert, hier, un texte de René Crevel paru dans "Le disque vert" de 1925. C'est, pour moi, le plus bel hommage à ce jour, un véritable poème en prose offert au poète:



Lautréamont, ta bague d'aurore nous protège



"Je voudrais pouvoir adresser à Lautréamont un hymne de reconnaissance digne de lui. Au contraire, il me serait odieux, il me paraîtrait sacrilège d'essayer une mosaïque de cailloux critiques autour de Maldoror.

Le rythme qui me saoula, m'a-t-il mené jusqu'à la crête des vagues? Règne des tempêtes, l'écume s'achevait par les bouquets des plus beaux visages qui naissaient, s'épanouissaient et jusqu'au ciel se prolongeaient par la forêt de leurs désespoirs.

Une porte s'ouvrait sur la mer. Maldoror. Aurore du mal. Vésuve du matin, et cette fraîcheur criminelle des algues dans la chaleur même du volcan. Alors, nous avons connu le règne des choses disproportionnées. Une porte spontanément s'ouvrait sur la mer.

Lautréamont fut au seuil de la bouleversante amitié que je n'ai pu m'empêcher de vouer à des hommes, des esprits tels que Breton, Aragon, Eluard. De ce mystère je ne saurais rendre compte, ni, surtout, ne le veut. Mais comment oublier ce trouble et mes yeux qui pleuraient?

Beaux couteaux, les phrases glissaient entre les os de mon crâne. De mes tempes le sang coulait dans un flot de cloche.

Puisque je suis lâche à faire encore du bonheur un critérium, j'avouerai donc,

Lautréamont, de toi j'ai été heureux.

Lautréamont, ta bague d'aurore nous protège."



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Les Chants de Maldoror et autres textes

Livre hors-du-commun, à la fois atroce et d'une poésie folle... Quand la nausée rejoint l'extase, difficile de savoir ce qui reste après.

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Les Chants de Maldoror et autres textes

Une révélation. Un coup de cœur d'adolescente !! J'ai tellement aimé, sa poésie me colle au cœur.
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Les Chants de Maldoror

J'ai toujours autant le vertige à sa lecture..
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Les Chants de Maldoror et autres textes

J'ai été subjugué par la teneur de cet ouvrage totalement surréaliste et d'une flamboyante imagination définitivement débridée. Je comprends tout à fait sa forte influence tout du long du XXème siècle, on nage ici dans des eaux sombres, voire marécageuse, certains disent même que c'est le double littéraire du marquis de Sade, rien que ça!

A lire et à relire car cette poésie n'est pas faite pour un mais pour tous.
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Les Chants de Maldoror et autres textes

J'ai une histoire particulière avec ce livre : je l'ai découvert à 17 ans, dévoré, lu et relu un nombre incalculable de fois. J'étais fascinée, envoûtée par l'écriture, et un peu déstabilisée par le personnage... J'ai beaucoup ri aussi, avec ce cynisme qu'on peut avoir à cet âge.

Bref, un livre culte pour moi, à l'époque où je me noyais dans la littérature des poètes maudits...

Il y a quelques années, j'ai tenté de le relire. J'avais passé cette période, j'étais tranquille dans ma vie, avec un enfant et tutti quanti. Je n'ai pas pu.



Ce livre a un côté délicieusement affreux... Je réessaierai plus tard, pour voir quel effet il aura sur moi, à une autre période de ma vie...

Une chose indéniable cependant, quelque soir l période de lecture : il est incroyablement bien écrit.



Je ne peux que vous conseiller de vous laisser tenter par l'expérience...
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Les Chants de Maldoror et autres textes

Plût au ciel que le lecteur, enhardi et devenu

momentanément féroce comme ce qu'il lit, trouve, sans se

désorienter, son chemin abrupt et sauvage, à travers les

marécages désolés de ces pages sombres et pleines de poison;

car, à moins qu'il n'apporte dans sa lecture une logique

rigoureuse et une tension d'esprit égale au moins à sa

défiance, les émanations mortelles de ce livre imbiberont

son âme comme l'eau le sucre. Il n'est pas bon que tout le

monde lise les pages qui vont suivre ; quelques-uns seuls

savoureront ce fruit amer sans danger. (Livre I, Les Chants de Maldoror)



Voici le liminaire de l'œuvre et, à dix-sept ans, j'ai pris acte de l'avertissement, dès la première scène de carnage qui y a eu lieu. En effet, j'étais "une âme" bien trop "timide", pour ce genre de lectures, et ce, malgré l'admiration de mon professeur de Première pour l'œuvre.

Bien des années plus tard, je m'y relance et je suis en effet admirative, moi aussi. Et pourtant, je ne suis pas sûre d'y avoir compris grand'chose.

Maldoror est un être démoniaque anarchiste ; je veux dire, par cette bizarre expression, qu'il trahit, massacre, viole, désole, en free lance, et qu'il n'obéit à aucune hiérarchie diabolique. Peut-être est-il le diable lui-même ? Une chose est certaine, il raille Dieu, il l'insulte, le défie, et ce dernier ne sait pas agir autrement envers lui qu'en l'avertissant et en lui envoyant des émissaires ridicules que Maldoror massacre.

Les victimes préférées de Maldoror : les êtres jeunes, naïfs, confiants, aimant, et faits pour le bonheur. Leur châtiment tient de la torture, et je ne saurais que trop déconseiller ces magnifiques pages (car c'est du beau style, original et complexe) aux personnes sensibles.

lautreamontLe style est déconcertant, extrêmement nouveau, pour ne pas dire génial et, si je ne m'abuse, il me semble avoir lu (à 18 ans, c'était il y a longtemps, désolée) dans le Manifeste du Surréalisme, que cette œuvre était un modèle. Je comprends tout à fait la parenté revendiquée, bien après coup !

Par ailleurs, cela a beau être du poème en prose, il y a une complexité narrative incroyable, impressionnante de maturité chez un auteur mort à 24 ans ! La question qui revient sans cesse est "qui parle ? ". Comme dans une poupée-gigogne qui s'ouvrirait parfois latéralement sur une dimension inconnue, Lautréamont joue avec son lecteur. Mais pas en jouant l'hermétisme ou l'absurdité, pas de ces facilités-là ! il fait des analepses ou prolepses plus ou moins proches. Par exemple, dans le chant VI, après une tentative d'enlèvement d'adolescent anglais manquée, on a la vision surréaliste d'un cygne noir passant sur un lac et portant sur son dos le cadavre d'un tourteau en décomposition et une enclume... On suppose qu'il s'agit encore d'un avatar de Maldoror, mais sans comprendre. La clé vient quelques pages après.

Mon passage préféré est dans un des premiers chants, dans les strophes en pantoum "Je te salue, ... !" (Vieil Océan, poulpe, mathématiques !...)

Un des passages les plus irritants, mais les plus virtuoses, est dans le chant III (ou IV), je crois, quand Lautréamont ne cesse de parler par appositions, subordonnées, parenthèses et qu'il nous perd dedans. Il faut toute la volonté humaine pour ne pas perdre le fil... Et on voudrait pouvoir le perdre... ;o)
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Les Chants de Maldoror et autres textes

Le poète redécouvert par les surréalistes et ce moment épique où le chant est entamé par une pierre. Une liberté dans l'écriture et le récit, un livre dépoussiéré, livre de chevet que j'emporterai sur une île ! Il faut se pencher sur Les Chants de Maldoror et le lire et le relire, une poésie dans la prose qui continue son chemin dans ma mémoire.
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Les Chants de Maldoror et autres textes

Un bouquin très puissant, qui m’a fait passer par diverses, et toutes très fortes, émotions. Je ne suis pourtant pas quelqu’un de facilement émotionnel, et encore moins quelqu’un de sensible au macabre et aux univers sombres. Mais il faut dire que le style d’écriture assez abrupt et vif de l’auteur, qui décrit de façon très précise et poétique les images, dégageait une atmosphère très lourde, qui parfois me minait le morale plusieurs heures après la lecture et me laissaient presque un haut le coeur. Sombre, triste, pervers, sarcastique et surtout délirant et purement fictif, j’ai pris une pause d’un moment avant de le relire, car je trouvais la lecture lourde et gênante, et surtout désagréable.



Une fois retournée vers ce livre, un peu plus détachée, j’ai trouvée la fin sans grands intérêts et se répétant, mais les images que l’auteur décrit et transmet expliquées de façon très belles, à tel point qu’on en vient à avoir les images qui se dessinent dans l’esprit au fur et à mesure qu’on lit. Le style d’écriture est beau, avec des phrases qui m’ont profondément touchées par leurs lucidité au milieu de cet univers cruel et fictif, et aussi parfois par leur esthétisme. Je n’ai seulement pas vraiment compris le but de l’auteur à écrire cet ouvrage, et on le ferme en restant sur sa faim. A part le côté esthétique, original et poétique, il n’apporte rien et ne va nul part.

Les propos étaient intéressants et auraient pu donner un sens a l’ouvrage au milieu de chaos fictif, mais l’auteur étouffait ses propos et idées par son style d’écriture authentiques, qui prenait le dessus et qui semblait presque amateur par son manque de cohésion et de précision.
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