Blitz : L'intégrale de Connie Willis aux éditions Bragelonne
Oxford, futur proche. L'université est définitivement dépoussiérée : historien est devenu un métier à haut risque. Car désormais, pour étudier le passé, il faut le vivre. Littéralement. Michael Davies se prépare pour Pearl Harbor, Merope Ward est aux prises avec une volée d'enfants évacués en 1940, Polly Churchill sera vendeuse en plein coeur du Blitz, et le jeune Colin Templer irait n'importe où, n'importe quand, pour Polly... Ils seront aux premières loges pour les épisodes les plus fascinants de la Seconde Guerre mondiale. Une aubaine pour des historiens, sauf que les bombes qui tombent sont bien réelles et une mort soudaine les guette à tout moment. Sans parler de ce sentiment grandissant que L Histoire elle-même est en train de dérailler. Et si, finalement, il était possible de changer le passé ?
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La peste dévastait les autres contrées telle une légion d'Anges exterminateurs, ne laissant sur son passage aucun survivant pour administrer l'extrême-onction et enterrer les cadavres. Dans un monastère, elle n'avait épargné qu'un seul moine. Ce rescapé, John Clyn, avait laissé une chronique. "Et, de crainte que les hommes oublient ce dont ils doivent se souvenir, moi, qui ai vu tant de souffrances et le monde entier sous l'emprise du malin, moi qui étais parmi les morts et attendais le trépas, j'ai voulu porter témoignage."
Il avait tout noté avec la précision d'un historien, avant de succomber à son tour. Au bas de la dernière page de son manuscrit, une autre main avait écrit : "Ici, semble-t-il, l'auteur s'est éteint." (P320-321)
- Lady Schrapnell estime que ce vase, si l'incendie l'a épargné, a pu être remisé dans le nouvel édifice. Elle m'a envoyé voir les épouses des évêques parce que, je la cite, " les hommes ne savent jamais où sont rangées les affaires".
Un des premiers symptômes du déphasage temporel est une propension à un sentimentalisme larmoyant digne d'un Irlandais ivre ou d'un poète victorien à jeun.
Ce n'était pas la première erreur d'interprétation. Combien de fois un message mal compris ou tombé en de mauvaises mains avait-il changé l'issue d'un combat ? Lee qui laissait choir les plans de la bataille d'Antietam, le télégramme de Zimmerman et les ordres illisibles de Napoléon à Ney à Waterloo.
Arthur Conan Doyle, poursuivit Mme mering, a établi que les esprits mangent et boivent comme nous, que leur monde est identique au nôtre. Par ailleurs, qui pourrait mettre en doute l'authenticité des nouvelles publiées dans les journaux ?
Aie enterré de mes mains cinq de mes enfants dans la même fosse... Sans cloches. Sans larmes. C'est la fin du monde.
Agniola Di Tura
Sienne, 1347
Je m’étais toujours senti un peu floué de ne pas avoir fréquenté Oxford à l’époque des Jowett et R.W. Roper. Spooner était le plus célèbre, naturellement, à cause de son talent pour massacrer l’anglais.
Mais mon préféré était Claude Jenkins, qui vivait dans une maison où régnait un tel désordre qu’il lui arrivait de ne pouvoir ouvrir la porte d’entrée. Un jour, il avait justifié son retard à une réunion en disant : « Ma femme de ménage vient de mourir, mais j’ai réussi à la caler sur une chaise de la cuisine et elle devrait y rester jusqu’à mon retour. »
(Chapitre cinq)
Un des premiers symptômes du déphasage temporel est une propension à un sentimentalisme larmoyant digne d'un irlandais ivre ou d'un poète victorien à jeun.
Proverbe :
Parce qu'il manquait un clou, le fer fut perdu.
Parce qu'il manquait un fer, le cheval fut perdu.
Parce qu'il manquait un cheval, le cavalier fut perdu.
Parce qu'il manquait un cavalier, le royaume fut perdu.
(...) Si un putain de papillon peut provoquer une mousson à l’autre bout du monde, modifier l'avenir de cinq cent vingt soldats doit foutrement pouvoir déchainer quelque chose ! Je prie juste le ciel de ne pas avoir changé le vainqueur de la guerre.