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Citations de Cormac McCarthy (960)


Il est fort possible que l'imaginaire soit ce qu'il y a de mieux. Comme le tableau d'un paysage idyllique . L'endroit où on préférerait être. Où on ne sera jamais.
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Il faut comprendre ce qu'a été l'avènement du langage. Le cerveau s'en était assez bien passé pendant plusieurs millions d'années. L'arrivée du langage a été comme l'invasion d'un système parasite. Cooptant les zones du cerveau les moins dédiées. Les plus susceptibles d'annexion. Une invasion parasite. ]...[
La guidance intérieure d'un système vivant est aussi nécessaire à sa survie que l'oxygène et l'hydrogène. La gouvernance de tout système évolue au même rythme que le système lui-même. Tout ,d'un battement de paupières à un accès de toux en passant par la décision de s'enfuir à toutes jambes. Toutes les facultés excepté le langage ont la même histoire. Les seules règles évolutionnistes que suit le langage sont celles qui servent à sa construction. Processus qui a duré à peine plus qu'un battement de paupières. L'extraordinaire utilité du langage en a fait du jour au lendemain une épidémie.]...[
Le système de guidance inconscient a plusieurs millions d'années, la parole moins de cent mille. Le cerveau ne se doutait absolument pas de cette arrivée. L'inconscient a dû se démener en tous sens pour accueillir un système qui s'est avéré parfaitement implacable. Non seulement il est comparable à une invasion parasite mais il n'est comparable à rien d'autre. ]...[
le langage ne s'est développé à partir d'aucun besoin connu. C'était juste une idée.]...[
Et l'idée était qu'une chose pouvait en représenter une autre. Un système biologique soumis à l'agression victorieuse de la raison humaine.
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...notre expérience du monde consiste en grande partie à nous prémunir contre la déplaisante vérité que le monde ne sait pas qu'on existe.

... J'ai compris pour la première fois que le monde visible était à l'intérieur de notre tête. Le monde entier ,en fait. ...
le monde visible est créé par des êtres pourvus d'yeux pour le faire. Non pas créé à partir de rien mais de ce quelque chose dont la réalité est à jamais inconnaissable. ...

La colère des enfants me semblait inexplicable sauf si elle traduisait la rupture d'un engagement profond et naturel sur la façon dont le monde aurait dû être et qu'il n'était pas. J'ai compris que leur cruelle exposition au monde était le monde lui-même....
L'injustice qui les affole tant est irrémédiable. Et la colère ne concerne que ce que l'on croit réparable. Tout le reste n'est que désespoir. À un certain moment ils le comprennent....

Quand toute trace de notre existence aura disparu pour qui est-ce que ce sera une tragédie ?...

La réalité est-elle totalement dépourvue de conscience ? ...

Le rêve nous réveille pour nous dire de nous souvenir.
Peut-être que la question est de savoir si la terreur est une mise en garde contre le monde ou contre nous-mêmes. Le monde nocturne d'où on émerge d'un bond dans son lit, haletante et en sueur. Est-ce qu'on se réveille de quelque chose qu'on a vu ou de quelque chose qu'on est ?
Ou peut-être que la vraie question est simplement de savoir pourquoi l'esprit semble vouloir à tout prix nous convaincre de la réalité de ce qui n'en a pas. ...

Je savais ...qu'il y avait une horreur à peine contenue sous la surface du monde et qu'elle avait toujours existé. Qu'au coeur de la réalité se tapit un éternel pandémonium...
Et je savais qu'imaginer que les sinistres éruptions de notre siècle étaient exceptionnelles ou exhaustives était pure sottise.

Je ne pense pas qu'il existe une façon de se préparer à la mort. Il faut l'inventer. Il n'y a aucun avantage évolutionniste à savoir bien mourir. À qui est-ce qu'on le léguerait ? La chose que l'on a à gérer- le temps- n'est pas malléable. Sauf que plus on le retient moins on en a. L'élixir de la vie coule au sol. Il faut se dépêcher. Mais la hâte elle-même dévore ce qu'on cherche à conserver. On n'arrive pas à gérer ce qu'on a reçu pour mission de gérer.
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Ils voyaient des chevaux sauvages courir sur la plaine, martelant leurs ombres d’un bout à l’autre de la nuit et laissant au clair de lune une poussière vaporeuse, la tache la plus imperceptible de leur passage.
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Ils continuaient et les étoiles se bousculaient et fusaient à travers le firmament et s’en allait mourir au-delà des montagnes d’encre noire.
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Ses origines sont devenues aussi lointaines que l’est sa destinée.
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Le soleil venait de se coucher et à l’ouest s’étendaient des récifs de nuages rouge sang d’où surgissaient de petits engoulevents du désert pareils à des fugitifs échappés de quelque grand incendie aux confins de la terre.
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Il part à l’aventure, loin vers l’ouest jusqu’à Memphis, migrant solitaire sur ce paysage plat et pastoral. Des noirs dans les champs hâves et voûtés, leurs doigts d’araignée parmi les coques de cotonniers. Une souffrance d’ombres dans le jardin. Découpées sur le déclin du soleil des silhouettes qui se meuvent dans le crépuscule plus lent à travers un horizon qu’on croirait de papier.
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Il vous arrive les choses qui vous arrivent. Elles ne frappent pas avant d'entrer. Elles ne te demandent pas la permission.
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La vie est un bien si précieux qu'on a le devoir de la préserver envers et contre tout.
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- Vous êtes bien taiseuse.
- Je sais. J’ai beaucoup à taire.
- Pourquoi êtes-vous toute seule ?
- Je ne suis pas toute seule, je suis schizophrène. p.163
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Quand toute trace de notre existence aura disparu pour qui est-ce que ce sera une tragédie ?

(De l’Olivier, p.150)
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Il sortit dans la lumière grise et s’arrêta et il vit l’espace d’un bref instant l’absolue vérité du monde. Le froid tournoyant sans répit autour de la terre intestat. L’implacable obscurité. Les chiens aveugles du soleil dans leur course. L’accablant vide noir de l’univers.
Et quelque part deux animaux traqués tremblant comme des renards dans leur refuge. Du temps en sursis et un monde en sursis et des yeux en sursis pour le pleurer.
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La première règle de l’univers c’est que toute chose disparait pour toujours. Au point que si on refuse d’accepter ça on vit dans un fantasme.

(De l’Olivier, p.225)
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D’après toi, qu’est-ce qu’il y a de plus « shocking » ? De manger un mignon petit agneau ou quelque chose de vraiment répugnant comme un porc ?


(De l’olivier, p.92)
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L’Histoire est une accumulation de papier. Une poignée de souvenirs qui s’effacent. Au bout de quelque temps, tout ce qui n’est pas écrit n’a jamais existé.

(De l’Olivier, p.457)
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Sur cette route il n'y a pas d'homme du Verbe. Ils sont partis et m'ont laissé seul. Ils ont emporté le monde avec eux. Question : quelle différence y a-t-il entre ne sera jamais et n'a jamais été ?
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Un silence de mort. Peut-être à cause de la lune. Son ombre une escorte plus encombrante qu’il ne le voudrait. Cette sale impression que ça lui fait d’être ici. Un intrus. Parmi les morts.
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Cormac McCarthy
C'est la nature même de la guerre dont l'enjeu est à la fois le jeu et la puissance et la justification. Vue sous cet angle la guerre est la forme la plus vraie de la divination. C'est la confrontation de la volonté d'un homme et de la volonté d'un autre au sein de cette volonté plus vaste qui se trouve contrainte de choisir parce qu'elle est ce qui les unit. La guerre est le jeu suprême parce que la guerre est en fin de compte
une manifestation forcée de l'unité de l'existence. La guerre c'est Dieu.
Brown examinait le juge. Vous êtes fou Holden. Fou pour de bon.
Le juge souriait.
La force ne crée pas le droit, dit lrving. Celui qui gagne dans un combat n'est pas justifié moralement. La loi morale a été, inventée par l'humanité pour priver les puissants de leurs droits en faveur des faibles. La loi de l'histoire la dément à chaque instant. Il n'y a aucun critère absolu permettant de démontrer qu'une loi morale est bonne ou mauvaise. Ce n'est pas parce qu'un homme aura trouvé la mort dans un duel que ses opinions seront taxées d'erreurs. sa présence dans une telle épreuve atteste une vision nouvelle et plus vaste. Le fait que les protagonistes acceptent renoncer à une querelle qui leur apparaît comme la vétille qu'elle est vraiment et de saisir directement le tribunal de l'absolu historique montre clairement le peu de poids des opinions et I'importance autrement décisive des divergences qui les séparent. Car si la querelle est assurément banale il n'en va pas de même des volontés distinctes qu'elle manifeste au grand jour. Certes la vanité de l'homme est d'un pouvoir pratiquement infini mais le savoir de l'homme reste imparfait aussi haut qu'il place ses propres jugements il doit en dernier ressort les soumettre à une instance suprême. Là plus d'artifices. Là les considérations d'équité et de
rectitude et de droit moral sont nulles et non avenues et les vues des parties sont traitées avec dédain. Les arrêts de vie et de mort qui décident de ce qui sera et ne sera pas, ne s'embarrassent pas de question de droit. Dans les choix de cette importance tous les autres sont contenus, moraux, spirituels, matériels.
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Le juge posa les mains par terre. Il regarda son contradicteur. Cette terre m'appartient, dit-il. C'est ma concession. Et pourtant ici même il y a partout des poches de vie autonome. Autonome. Pour qu'elle m'appartienne vraiment rien ne doit pouvoir s'y produire sans mon consentement.
Toadvine était assis avec ses bottes croisées devant le feu. Personne ne peut connaître tout ce qu'il y a sur cette terre, dit-il.
Le juge inclina sa grosse tête. Celui qui croit que les secrets de l'univers sont à jamais cachés vit dans le mystère et la peur. La superstition le mènera à sa perte. Les œuvres de sa vie seront érodées par les pluies. Mais celui qui s'est donné pour tâche de trouver dans la tapisserie le fil conducteur de I'ordre aura par cette seule décision assumé la responsabilité de l'univers et
ce n'est qu'en assumant cette responsabilité qu'il peut trouver le moyen de dicter les clauses de son propre destin.
J'vois pas que c'est une raison pour attraper des oiseaux.
Pour moi la liberté des oiseaux est une insulte. Je les ferai tous enfermer dans des zoos.
Faudrait qu'il soit fichtrement grand vot' zoo.
Le juge souriait. Oui, dit-il. N'importe.
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