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Citations de Cormac McCarthy (960)


Là où les hommes ne peuvent pas vivre, les dieux ne s'en tirent pas mieux.
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Je peux te demander quelque chose ?
Oui. Évidemment.
Tu ferais quoi si je mourais ?
Si tu mourais je voudrais mourir aussi.
Pour pouvoir être avec moi ?
Oui. Pour pouvoir être avec toi.
D'accord.
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Le portier de nuit s'est fait tuer. Le pire coup de poisse qu'on peut avoir, je dirais. Il a reçu une balle perdue.
Où l'a-t-il reçue ?
Juste entre les deux yeux.
Ils entrent dans le hall et s'arrêtent. On a jeté des serviettes par-dessus le sang sur le tapis derrière le bureau mais le sang a traversé les serviettes. Il n'a pas été tué par balle, dit Bell.
Qui n'a pas été tué par balle.
Le portier de nuit.
Pas été tué par balle ?
Non shérif.
Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
Vous recevrez le rapport du labo et vous verrez.
Qu'est-ce que vous êtes en train de me dire Ed Tom ?
Qu'ils lui ont percé la cervelle avec une Black & Decker ?
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Détourne pas les yeux. Je veux que tu me regardes.
Il regarde Chigurh. Il regarde le jour nouveau qui commence tout autour à pâlir. Chigurh lui tire une balle en plein front puis reste là à regarder. A regarder les capillaires exploser dans ses yeux. La lumière qui recule. A regarder sa propre image se dissoudre dans ce monde en perdition.
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À quel point de désespoir faut-il arriver pour aller à l'asile demander leur opinion aux barjots ?
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Sérieusement, tu crois que si tu meurs soûl t'as le temps de dessoûler avant de voir Jésus?
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Le shérif hoche la tête. La drogue, dit-il.
La drogue.
Ils vendent cette saloperie aux gosses des écoles.
C'est pire que ça.
Comment ?
Les gosses des écoles l'achètent.
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Gagner une guerre ou une révolution ne légitime pas une cause.
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Gustavo [Madero] a été livré à la foule dans la cour de la ciudadela. Ils se sont massés autour de lui avec des torches et des lanternes. Ils le harcelaient et ils l'insultaient en le traitant d'Ojo Parado. Quand il leur a demandé de lui laisser la vie sauve à cause de sa femme et de ses enfants ils l'ont traité de lâche. Lui, un lâche. Ils l'ont bousculé et frappé. Ils l'ont brûlé. Quand il les a de nouveau supplié d'arrêter il y en a un qui s'est avancé avec un pic et il lui a crevé son œil valide et lui il a fait quelques pas en titubant et en gémissant dans ses ténèbres et il n'a plus rien dit. Quelqu'un s'est approché avec un revolver et lui a pressé le canon contre la tête et a tiré mais la foule a tiré le bras du type et Gustavo a eu la mâchoire arrachée. Il s'est effondré au pied de la statue de Morelos. Finalement ils lui ont tiré une rafale de balles de fusil dans le corps. Il a été déclaré mort. En tout cas un ivrogne est sorti de la foule et lui a encore tiré dessus. Ils ont frappé son cadavre à coups de pied et craché dessus. Quelqu'un lui a arraché son œil de verre et les gens se le sont passé de main en main dans la foule comme une curiosité.
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Ils dirent que ce n'est pas par accident que l'on vient au monde dans un pays plutôt que dans un autre et ils dirent que les humeurs et les saisons qui font un pays font aussi le sort profond des hommes de génération en génération et passent à leurs enfants sinon ça ne se transmettrait pas si facilement.
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Y a quat'choses qui peuvent détruire le monde, dit-il. Les femmes, le whisky, l'argent et les nègres.
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Glanton tourna son cheval. Les morts surnageaient dans les eaux peu profondes comme les victimes de quelque catastrophe maritime et ils gisaient dispersés sur la laisse de sel dans un chaos de sang et d'entrailles. Les cavaliers tiraient les corps pour les sortir des eaux ensanglantées du lac et l'écume qui léchait doucement la plage luisait d'un reflet rose pâle dans la lumière de plus en plus vive. Ils allaient parmi les morts, récoltant au couteau les longues mèches noires et laissant leurs victimes le crâne à vif et grotesques avec leur coiffe sanglante. Les chevaux de rechange s'étaient échappés et passèrent dans un grand martèlement de sabots le long de la rive puante et disparurent dans la fumée puis revinrent un instant plus tard dans le même vacarme. Des hommes barbotaient dans les eaux rougies, tailladant machinalement les morts, et quelques-uns gisaient à terre accouplés au corps écrasé de jeunes femmes mortes ou à l'agonie sur la plage. Un Delaware passa avec un assortiment de têtes comme un étrange colporteur se rendant au marché, les cheveux roulés autour de son poignet et les têtes dodelinant et tournant en cadence.
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La miséricorde est le domaine de l’individu seul. Il y a des haines collectives, il y a des deuils collectifs. Des vengeances collectives et même des suicides collectifs. Mais il n’y a pas de pardon collectif. Il n’y a que toi.
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C’était mon frère. Aîné. Il est mort à la guerre.
Je suis navré.
Il n’y a pas de quoi l’être. C’est lui qui a eu de la chance.
De mourir à la guerre ?
De mourir à la guerre. De mourir sans avoir cessé de croire. Oui.
De croire à quoi ?
À quoi. Comment vous dire. De croire en lui-même, un homme dans un pays qui avait pris les armes pour une cause qui était juste pour un peuple qu’il aimait et pour les aïeux de ce peuple et leur poésie et leur souffrance et leur Dieu.
J’en déduis que vous ne croyez pas à tout ça.
Non.
Vous ne croyez en rien ?
João pinça les lèvres. Il essuya le comptoir. Comment dire. Un homme croit toujours à quelque chose. Mais je ne crois pas aux fantômes. Je crois à la réalité du monde. Plus les angles sont durs et coupants plus on y croit. Le monde est ici. Il n’est pas autre part. Je ne crois pas que ça circule. Je crois que les morts restent sous terre. Je suppose qu’à une époque j’étais comme le vieux Pau. J’attendais un signe de Dieu et je ne l’ai jamais eu. Et pourtant il est resté croyant et pas moi. Il me regardait en secouant la tête. Il disait qu’une vie sans Dieu ne pouvait pas préparer à une mort sans Dieu. À ça je n’ai pas de réponse.
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On ne peut jamais être sûr que le bonheur d’autrui ressemble au nôtre.
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La vérité du monde constitue une vision si terrifiante qu’elle fait pâlir les prophéties du plus lugubre des augures que la Terre ait jamais portés. Une fois qu’on l’a admis, l’idée que tout cela sera un jour réduit en poussière et éparpillé dans le néant devient moins une prophétie qu’une promesse.
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Tout le bien du monde ne suffit pas à effacer une catastrophe. Seule une pire catastrophe parvient à l’effacer.
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Et vous ne voyez aucune antinomie entre ce que vous savez du monde et ce que vous croyez de Dieu ?
Je ne crois rien de Dieu. Je crois juste en Dieu. Kant avait tout compris quand il parlait du ciel étoilé au-dessus de soi et de la loi morale en soi. La dernière lumière que verra l’incroyant ne sera pas le soleil qui s’éteint. Ce sera Dieu qui s’éteint. Chacun naît avec la faculté de voir le miraculeux. Ne pas le voir, c’est un choix. Tu crois sa patience infinie ? Moi je crois qu’on arrive au bout. Je crois qu’il y a des chances qu’on soit encore de ce monde pour le voir se mouiller le bout des doigts et se pencher pour dévisser le soleil.
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Les collines ondulantes et les crêtes vers l’est. Et quelque part derrière tout cela le complexe d’enrichissement de l’uranium d’Oak Ridge qui en 1943 avait mené son père de Princeton jusqu’ici où il rencontrerait la reine de beauté qu’il allait épouser. Western était pleinement conscient qu’il devait son existence à Adolf Hitler. Que les forces historiques qui avaient intégré à la grande tapisserie sa vie tourmentée étaient celles d’Auschwitz et d’Hiroshima, les deux catastrophes jumelles qui avaient scellé à jamais le destin de l’Occident.
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La raison d’être des particules ponctuelles, c’est que, si on y introduit un élément fâcheux – la réalité physique par exemple –, les équations ne fonctionnent plus. Si un point est dénué d’existence physique, on n’a plus qu’une position. Or une position non définie par rapport à une autre position ne saurait être exprimée. L’un des problèmes de la mécanique quantique réside forcément dans la difficulté à admettre le simple fait qu’il n’existe pas d’information en soi, qui serait indépendante du dispositif nécessaire à sa perception. Il n’y avait pas de voûte étoilée avant qu’apparaisse le premier être doté des organes sensoriels lui permettant de la contempler. Avant cela, tout n’était que noirceur et silence.
Et pourtant ça tournait.
Et pourtant. En tout cas, l’idée même des particules ponctuelles va à l’encontre du sens commun. Quelque chose existe. La vérité, c’est que nous n’avons pas de définition correcte d’une particule. En quel sens peut-on dire qu’un hadron est « composé » de quarks ? Est-ce que c’est une façon pour le réductionnisme de joindre l’acte à la parole ? Je n’en sais rien. Kant voyait dans la mécanique quantique – je cite – « tout ce qui échappe à nos facultés de connaissance ».
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Il y a des petits feux partout
Il est inondé
Il est recouvert de cendres
Tous les sols sont craquelés

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