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Citations de Cormac McCarthy (960)


Les vrais problèmes ne commencent dans une société que lorsque l’ennui en est devenu le signe distinctif. L’ennui peut pousser les gens les plus dociles à des extrémités qu’ils n’auraient jamais imaginées.
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Tu crois que quand il y a une chose qui te paralyse tu peux te contenter de lui tourner le dos et oublier. Mais en fait elle ne te suit pas. Elle t’attend. Et elle t’attendra toujours. (…)
Et il y a encore quelque chose qu’on t’a déjà dit. (...) Les morts ne peuvent pas t’aimer comme tu les aimes.
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L’odeur capiteuse de la ville, une odeur de mousse et de cave, alourdissait l’air du soir. Une lune froide couleur de crâne perçait les écheveaux de nuage par-delà l’ardoise des toits. Les tuiles et les cheminées. Une sirène de bateau sur le fleuve. Les réverbères se dressaient en globes de buée et les immeubles étaient sombres et suants. Parfois la ville semblait plus ancienne que Ninive.
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Si je pense à toutes les choses que je voudrais ne jamais vivre c’est toujours des choses que j’ai déjà vécues. Et j’aurai jamais fini de les vivre.
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S'il n'y a pas de coupable comment espérer une justice ?
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Elle disait que même en posant les mains sur les pierres d'antiques édifices on n'arrivera jamais à croire que le monde auquel ils ont survécu ait eu un jour la même réalité que celui où on se trouve.
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Il la regarde. Ecoute-moi bien, sœurette. S'il y a quelque chose sur cette planète qui ne te ressemble pas c'est l'image du bonheur qui marche sur ses deux jambes.
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Il la regarde. Au bout d'un moment il dit : Le problème c'est pas de savoir où on est. Le problème, c'est qu'on croit qu'on y est arrivé sans rien emporter avec soi. Cette idée que t'as de repartir à zéro. Que tout le monde a. On repart pas à zéro. C'est ça le problème. Chaque chose que tu fais tu la fais pour toujours. Tu ne peux pas l'effacer. Rien de ce que tu fais. Tu comprends ce que je veux dire ?
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La nuit venue une seule âme se leva par miracle d'entre les corps fraîchement tués et s'éloigna furtivement à la lueur de la lune. Le sol sur lequel il était resté tapi était trempé de sang et imprégné de l'urine des bêtes dont la vessie s'était vidée et il allait, souillé et pestilentiel, fétide rejeton de la femelle incarnée de la guerre. Les sauvages s'étaient retirés sur les hauteurs et il apercevait le reflet de leurs feux et il pouvait les entendre chanter leur étrange et plaintive mélopée là où ils étaient allés faire rôtir les mules. Il se glissa parmi les gisants pâles et écartelés, parmi les chevaux étalés sur le sol les membres épars, et il releva sa position d'après les étoiles et partit à pied vers le sud. La nuit prenait des milliers de formes là-bas dans les buissons et il gardait les yeux fixés sur le sol devant lui. La lueur des étoiles et la lune en son décours traçaient l'ombre vague de sa marche sur l'obscurité du désert et les loups hurlaient le long des crêtes et se dirigeaient au nord vers le lieu de la tuerie.
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« Ils sont partis, Papa ?
Oui, ils sont partis.
Tu les as vus ?
Oui.
C’étaient les méchants ?
Oui, c’étaient les méchants.
Il y en a beaucoup, des méchants.
Oui beaucoup. Mais ils sont partis.
Ils s’étaient relevés et s’époussetaient, écoutant le silence au loin.
Où est-ce qu’ils vont, Papa ?
J’en sais rien. Ils sont en marche. C’est pas bon signe.
Pourquoi c’est pas bon signe ?
C’est pas bon, c’est tout. Il faut qu’on sorte la carte et qu’on jette un coup d’œil. »
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Il se leva et se tourna vers les lueurs de la ville. Les flaques laissées par la marée étincelantes comme des poches de fusion parmi les sombres rochers où grimpaient des crabes phosphorescents. En traversant les salicornes il se retourna. Le cheval n'avait pas bougé. Les feux d'un navire clignotaient dans la houle. Le poulain se pressait contre le cheval avec la tête penchée et le cheval regardait au loin, là-bas où s'arrête le savoir de l'homme, où les étoiles se noient, où les baleines emportent leur âme immense à travers la mer sombre et sans faille.
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IIs sillonnèrent pendant des semaines les terres frontalières à la recherche d'un signe des Apaches. Déployés sur cette plaine ils se déplaçaient dans une perpétuelle élision, agents consacrés du réel, partageant le monde qu'ils rencontraient et laissant pareillement éteint sur le sol derrière eux ce qui avait été et ne serait plus. Cavaliers fantômes, pâles de poussière, anonymes dans la chaleur crénelée. Avant tout on eût dit des êtres à la merci du hasard, élémentaires, provisoires, étrangers à tout ordre. Des créatures surgies de la roche brute et lâchées sans nom et rivées à leurs propres mirages pour s'en aller rapaces et damnées et muettes rôder comme les gorgones errant dans les brutales solitudes du Gondwana en un temps d'avant la nomenclature où chacun était tout.
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L'alcool, c'était devenu un problème ?
Je ne sais pas. En toute honnêteté je devrais dire que oui. Je me réveillais sans savoir où j'étais. Une fois je me suis réveillé dans une voiture en stationnement, pas la mienne, et je me suis dit : Merde, et si un jour tu te réveillais mort? Ça m'a un peu refroidi.
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Les lampadaires s'étaient allumés dans Bourbon Street. Il avait plu et la lune gisait sur la chaussée mouillée comme un couvercle de bouche d'égout en platine.
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Qu'est-ce que tu as prévu pour ta soirée ?
Rien de spécial. Pourquoi ?
Je me disais qu'on pourrait démembrer un couple de crustacés.
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Comme l'a dit un jour un ami à moi : Mieux vaut une bonne fuite qu'une mauvaise posture.
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Je pense d une manière assez vague et décousue à l'improbable enchaînement de circonstances qu'il a dû falloir pour aboutir à toi.
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Sheddan avait retourné son verre à eau sur la nappe mais bientôt le serveur arriva et remit le verre à l'endroit et le remplit d'eau ainsi que celui de Western.
Excusez-moi , dit John.
Oui, monsieur.
Vous voulez bien m'enlever ça, s'il vous plaît ?
Vous ne désirez pas d'eau ?
Je n'en désire pas, non.
Le serveur emporta le verre sur son plateau et John se replongea dans la carte des vins. Quelques courtes minutes plus tard un autre serveur apparut et servit un nouveau verre d'eau et le posa sur la table. Sheddan leva les yeux.
Excusez-moi, dit-il.
Oui, monsieur.
Je n'ai aucun contentieux avec le personnel. Chacun de vous est libre de me servir de l'eau jusqu'à la fin des temps. Mon problème, c'est que je ne veux pas d'eau. Est-ce qu'il serait possible de décréter au moins un moratoire ? De négocier peut-être ? Je serais tout à fait disposé à venir en cuisine pour conférer avec l'équipe.
Pardon ?
Je ne veux pas d'eau.
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À l'ouest, des obscures collines basses, leur parvenait le hurlement d'un loup que les immigrants entendaient avec méfiance et les chasseurs se regardaient en souriant. Dans une nuit qui résonnait des jappements de chacal des coyotes et des hululements des chouettes, l'aboi de ce vieux chien-loup était le seul dont ils fussent certains qu'il émanait de sa forme vraie, un lobo solitaire, peut-être avec du gris sur le museau, suspendu à la lune comme une marionnette par sa longue gueule vagissante.
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Il se fraya un chemin jusqu'au comptoir où des hommes aux manches de chemise pincées avec des jarretières tiraient de la bière à la pression ou versaient du whisky. Derrière eux s'affairaient de jeunes garçons qui allaient chercher des caisses de bouteilles et des piles de verres qu'ils rapportaient encore fumants de la souillarde du fond. Le comptoir était recouvert de zinc et il y posa les coudes et fit tourner une pièce d'argent devant lui et la plaqua sur le comptoir.
Maintenant ou jamais, dit le serveur.
Un whisky.
Allons-y pour un whisky. Il posa un verre et déboucha une bouteille et en versa à peu près deux onces et prit la pièce.
Il restait là à regarder son whisky. Ensuite il enleva son chapeau et le mit sur le comptoir et leva le verre et le vida très délibérément et reposa le verre vide. Il s'essuya la bouche et se retourna et appuya les coudes sur le comptoir derrière lui.
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Il y a des petits feux partout
Il est inondé
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