Citations de Cyril Massarotto (488)
Alors je veux que l'on continue. Adieu. Ma réponse est "OUI".
Je crois que tous les somnifères que l'on avale lorsqu'on est adulte, ce sont les berceuses que l'on ne nous a pas chantées quand on était enfant.
A cet instant, ça me frappe comme une gifle au cœur : depuis que je suis revenu, elle me dit vous. Ma mère me dit vous. Hier soir, j’étais son fils Thomas, et ce matin, elle me vouvoie. Comment, en une nuit, sa tête a-t-elle pu se vider de moi ?
Quand on est mort, qu'on ne peut plus aimer, il me semble que la seule manière de montrer son affection est de laisser quelque chose, une partie de ce qu'on a construit. Manière de vivre encore un peu à travers ceux qu'on aime.
Clarisse décore son appartement comme elle se maquille : ceux qui n'y prennent pas garde la croiraient au naturel, mais des yeux attentifs remarquent qu'elle sait mettre en valeur juste ce qu'il faut.
Cela s'appelle l'élégance, je crois.
Prendre une decision est plus facile que de l'appliquer
Dire "on y va" en sachant très bien qu'on ne va nulle part, c'est un beau mensonge à partager .L important, ce n'est pas d'aller quelque part. c'est le "on" qui compte.
Un fou c'est peut-être simplement quelqu'un qui sait une chose que les autres ignorent.
Le temps ne va jamais à la bonne vitesse, lorsqu'on est malheureux.
Que je suis bête, mais que je suis bête ! À chaque fois c’est pareil : je l’appelle et le lendemain je me réveille en me mordant les doigts d’avoir été aussi bête ! Parce que le pire c’est qu’elle a raison, Armelle, je ne suis plus amoureux d’elle depuis longtemps, j’en suis bien conscient… Mais c’est comme un réflexe de nostalgie, c’était une belle époque, ensemble, on sortait, on avait des amis très sympas, la vie était agréable. Alors à chaque fois que ça ne va pas fort, hop, machinalement, je pense à elle, je l’appelle et voilà, ridicule.
Peut-on vraiment aimer sans avoir jamais dit son amour ? Peut-on vraiment haïr sans avoir jamais crié sa haine ? Prend-on la réelle mesure de nos sentiments et de nos émotions si on ne les dit pas ? Assurément non. L'homme n'est intense que quand il parle ; il n'est véritable que lorsqu'il dit. La parole est la majuscule de l'Homme.
Les passions ne sont dévorantes que si on les nourrit suffisamment; dans le cas contraire elles dépérissent et l on vient à oublier qu' elles sont là, tapies au fond de nous.
un bonheur partagé est un double bonheur, une souffrance partagée est une demi-souffrance.
Je crois que tous les somnifères que l'on avale lorsqu'on est adulte, ce sont toutes les berceuses que l'on ne nous a pas chantées quand on était enfant.
L'enfant que j étais n'aime pas l'adulte que je suis devenu. Y a-t-il pire chose qui puisse arriver, dans la vie?
Je regarde Li-Na sortir de son bureau et s’approcher de moi, lentement, et je ne peux m’empêcher de ressentir cette présence étrange, au creux de mon ventre. Comme une boule qui aspire tout mon calme, et me fait nerveusement remuer une jambe, puis l’autre : la même impression que lorsque je m’apprêtais à passer les oraux du bac — une sorte de stress amoureux, en somme.
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Alors quand elle s'est mise à pleurer, je lui ai dit que j'allais y réfléchir. Pas parce que j'allais y réfléchir, non, juste pour qu'elle s'arrête de pleurer. Une lâcheté de l'immédiat, de celles qui font encore plus de dégâts par la suite. Une lâcheté d'homme.
Comme il existe une mémoire des goûts et des odeurs, il existe une mémoire de la douleur.
C'est étrange, le bonheur.
Quand on est à sa recherche, il nous semble obscur, complexe, caché dans un endroit où on ne pourra jamais le trouver.
Quand on le vit, on comprend qu'il est lumineux, et simple. Surtout, on comprend que le bonheur n'était pas caché : il était juste protégé, enfoui à l'intérieur de l'autre. Le bonheur est un cadeau et, comme tout cadeau, il n'existe que s'il est offert à quelqu'un.
Mais non, je suis bien ce vieillard qui essaie d’oublier le compte à rebours. Pourtant, si je remonte l’horloge, je sais que j’ai bien vécu. Je n’ai pas tout fait, mais j’ai fait beaucoup. Surtout, j’ai fait l’essentiel : j’ai aimé. Voilà ce qui compte, voilà ce que, grâce à la fin de la guerre, tu pourras faire de ta vie : aimer et être libre. Le reste, ce n’est que des secondes vides, qui se perdent.