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Citations de Daphné Du Maurier (1122)


Maintenant, Dieu merci, rien de pareil. Il faisait ce qui lui plaisait, au moment où il en avait envie. Point de Midge pour lui dire: « Alors on bouge ? », au moment où il était partaitement heureux devant son verre de vin ; point de Midge pour organiser la visite d'une vieille église dont il n'avait que faire.
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ll voulait me montrer Manderley... Brusquement je compris que tout cela se produirait. Je serais sa femme, nous arpenterions le jardin ensemble, nous flânerions sur ce sentier qui descendait à la plage de galets. Je savais qu'après le petit déjeuner je me posterais sur le perron pour contempler le jour en jetant des miettes aux oiseaux, et que, plus tard, coiffée d'une capeline, des ciseaux à la main, je m'en irais cueillir des fleurs pour la maison. Je savais à présent pourquoi j'avais acheté cette carte postale dans mon enfance : c'était une prémonition, un pas intuitif vers l'avenir. Il voulait me montrer Manderley... Mes pensées s'emballaient : des silhouettes m'apparaissaient et les images se succédaient, tout cela pendant qu'il dégustant sa mandarine et m'en offrait un quartier de temps en temps sans cesser de m'absenter.
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Il parle à toute vitesse et avec enthousiasme de n'importe quoi, le sujet le plus insignifiant servant de panacée à sa douleur. Il existe, je crois, une théorie selon laquelle les humains sortent meilleurs et fortifiés de la souftrance : pour avancer en ce monde, il faut, parait-il, subir l'épreuve du feu. Nous l'avons fait pleinement, et même au sens propre. Nous avons tous deux connu la peur, la solitude et une très grande détresse. Je suppose que tôt ou tard, dans la vie de chacun, l'adversité survient et qu'il faut l'affronter. Nous avons tous en nous un démon qui nous harcèle et nous tourmente, et il faut bien finir par lui livrer combat. Nous avons vaincu le nôtre, du moins nous le croyons.
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(…) hors du silence, monta de nouveau le murmure du vent. Il s’élevait et s’éteignait ; sa plainte courait sur les pierres. C’était une autre sorte de vent, qui laissait derrière lui un cri et un sanglot, un vent qui ne venait de nulle part, qui n’allait vers aucun rivage. Il jaillissait des pierres elles-mêmes, et de la terre sous les pierres. Il chantait dans les creux des cavernes et dans les crevasses des rochers, commençant par un soupir qui se muait en lamentation. Il résonnait dans l’air comme un chœur chanté par des morts.
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Si Mary était un homme, on la traiterait avec rudesse, tout au moins avec indifférence ; on l’obligerait peut-être à se rendre tout de suite à Bodmin ou à Launceston pour servir de témoin ; elle devrait s’occuper elle-même de son logement et disparaîtrait au bout du monde si elle le voulait après avoir répondu à l’interrogatoire. Lorsqu’on en aurait terminé avec elle, elle s’embarquerait sur quelque paquebot et travaillerait pour payer son passage ; ou bien elle prendrait la route, avec quelques sous en poche, le cœur et l’esprit libres. Mais elle était là, les larmes prêtes à couler, ayant la migraine ; on l’éloignait en hâte du lieu du crime avec des paroles et des gestes apaisants ; elle n’était qu’un élément d’encombrement et de retard, comme toutes les femmes et tous les enfants après une tragédie.
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Des vents étranges soufflaient, qui semblaient, ne venir de nulle part. Ils se glissaient à la surface de l’herbe, et l’herbe frissonnait ; ils soufflaient sur les petites flaques de pluie, dans le creux des roches, et les flaques ondulaient. Parfois, le vent hurlait et ses clameurs résonnaient dans les crevasses ; puis ses gémissements se perdaient de nouveau. Il y avait, sur les rocs, un silence qui appartenait à un autre âge, à un âge révolu, évanoui comme s’il n’avait jamais été, un âge où l’homme n’existait point, où seuls des pieds païens foulaient les collines. Il y avait dans l’air un calme, une paix plus ancienne et plus étrange qui n’était pas la paix de Dieu.
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De temps à autre, le ciel était obscurci par un nuage et des ombres s’allongeaient sur la lande. Les couleurs venaient par taches ; parfois, les collines étaient violettes, comme tachées d’encre et mouchetées ; puis un faible rayon de soleil sortait d’un petit nuage, et l’une des collines devenait d’un brun doré, tandis que sa voisine languissait encore dans l’ombre. Le paysage changeait sans cesse ; à l’est, c’était la gloire d’un soleil de midi, et la lande était aussi immobile qu’un désert de sable, tandis qu’au loin, à l’ouest, l’hiver arctique tombait sur les collines, apporté par un nuage déchiqueté qui avait la forme du manteau d’un voleur de grand chemin et déversait la grêle et la neige, et la bruine sur les roches de granit.
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De chaque côté de la route, la campagne s’étendait, sans limites. Pas d’arbres, pas de chemins, aucun groupe de chaumières, aucun hameau, mais, mille après mille, la lande aride, noire et inexplorée, se déroulant comme un désert vers quelque invisible horizon. Nul être humain, songeait Mary, ne pouvait vivre dans cette région dévastée et rester semblable aux autres. Les enfants mêmes devaient naître aussi tordus que les touffes de genêts, ployés par la force d’un vent qui ne cessait jamais de souffler, de l’est et de l’ouest, du nord et du sud. Leur esprit, lui aussi, devait être contourné, leurs pensées mauvaises, à force de vivre au milieu des marécages et du granit, de l’âpre lande et des pierres effritées.
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Le temps ni la marée n'attendent personne.
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Last night I dreamt I went to Manderley again.

[incipit]
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— Les femmes, surtout Rachel, agissent toujours selon leurs émotions. Nous autres les hommes, le plus souvent, sinon toujours, selon la raison.

p.354
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Si Ambroise connaissait peu les femmes, je les connaissais encore moins. Cette tendresse inattendue qui surprend un homme et l'enchante, puis, soudain, sans raison, l'humeur changée, la froideur... Quelle suite de pensées confuses et indirectes les envahissait, les incitant à la colère et au recul, puis à la générosité ? Nous étions certainement différents d'elles, avec notre compréhension plus obtuse, nos démarches lentes et précises, tandis qu'elles, fantasques, instables, tournaient aux quatre vents.

p.250
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La lune presque pleine était suspendue au-dessus de la baie et son visage à la joue enflée était celui d'un sorcier partageant mon secret.

p.285
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C’était une grande pièce confortable aux murs garnis de livres jusqu’au plafond, le genre de pièce dont un homme , s’il vivait seul, ne sortirait jamais.
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Il commençait à pleuvoir et il s’éloigna sous un énorme parapluie comme un lutin sous un champignon.
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Ma grand-mère était Bretonne. Dans l’ancien temps, on donnait son mal aux animaux. Quand quelqu’un avait la petite vérole, on prenait un poulet et on le suspendait tout vivant dans la chambre. Aussitôt la maladie quittait la personne et passait dans le poulet ; vingt-quatre heures plus tard, il était pourri, mort et le malade était guéri. Ça serait peut-être une bonne idée d’aller chercher un poulet et de le suspendre à côté de monsieur le comte.
- Je ne crois pas, dis-je. Qui sait si cela n’agirait pas en sens inverse ? Le poulet pourrait être malade et me passer sa maladie, sinon la petite vérole, une autre aussi désagréable.
La question était de savoir lequel de nous deux avait réchappé : Jean de Gué ou moi ?
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La cause de cette humeur était difficile à discerner. La satisfaction physique ne suffisait pas à l’expliquer ; dans le passé, elle s’était montrée sans effet. Un changement d’identité pouvait-il modifier la circulation du sang, libérer quelque substance dans la pensée refoulée jusque-là par un préjugé ? Le monde était plein d’épaves qui cherchaient l’apaisement en faisant l’amour sous un déguisement. Je n’étais pas de ceux-là. La Béla de Villars complétait un dessin, un ensemble contenant mère, femme et enfant. La chaleur de la première, la dépendance de la seconde, le rire de la troisième se modelaient pour accueillir la dernière arrivée comme une compagne. Cela, je le comprenais et acceptait le tout. Il y avait là une partie de la solution mais une partie seulement.
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- Eh bien, n’est-ce pas, ils sont ici en force. Alors, ils ne vont pas tolérer des manifestations, des marches de protestation, ni qu’on les critique ouvertement à la radio, la télévision ou au cours d’une réunion à la mairie. En dehors du bien qu’il doit en résulter pour eux et nous, l’EURU constitue aussi un immense effort de propagande destiné à impressionner le monde entier . Naguère, ils ont perdu la face en Asie du Sud-Ouest [sic], et ils ne tiennent pas à la perdre de nouveau.
(…)
- A combien se monte notre population ? Objecta Mad. Cinquante, soixante millions ? On ne peut pas asservir une nation qui compte soixante millions de sujets. [p. 206]

[Asie du Sud-Ouest : sans doute une erreur de traduction pour Asie du Sud-Est]
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Il n'est pas un comté en Angleterre ou au Pays de Galles, écrivait un enthousiaste supporter de ce projet, qui ne baigne dans l'Histoire. C'est à Runnymede que Jean sans Terre signa la Grande Charte... à Bosworth que Richard III perdit sa couronne...la guerre des Deux Roses... toutes ces scènes historiques et combien d'autres pourront être reconstituées devant nos visiteurs. En se transformant en auberges de l'ancien temps, hôtels et restaurants constitueront une attraction supplémentaire. Des combats de coqs, ou d'ours et de chiens, des tournois, des duels, des bandits de grand chemin qui chevaucheraient avec un loup sur le visage...le touriste verra tout cela confortablement assis dans un stade couvert ou même dans un drive-in où il n'aura pas à quitter sa voiture. [p. 164]
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Comprenez-moi bien, poursuivit-elle avec une chaleur grandissante, ce que vous avez à vendre dans le Royaume-Uni, ce n'est pas du soleil ou du farniente sur les plages, mais de l'ambiance, une ambiance historique ! Toute la côte Ouest, depuis le nord du Pays de Galles jusqu'à la Cornouailles , pourrait devenir un immense centre de loisirs. Les braves Galloises, en costume folklorique, avec leurs hauts chapeaux et leurs châles de couleur vive vendraient du pain d'algue aux touristes venus des États-Unis et il ne serait plus question de chômage dans la région. [p. 83]
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