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Citations de David Lopez (II) (140)


David Lopez (II)
Quand j'étais petit, le meilleur moment de l'année c'étaient les vacances d'été. Parce qu'il y avait les grenouilles qui chantaient le soir, et parce qu'on n'était pas tous au quartier, il y en avait toujours qui partaient à la plage ou une connerie dans le genre. Pas moi. Vu qu'on était en sous-effectif, c'était là qu'on se rapprochait, qu'on passait plus de temps à deux, à trois, même si on galérait la plupart du temps. Mais quoi qu'il arrive, quelle que soit l'équipe, on était tout le temps dehors.
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Je pourrais faire ça pour eux. Ca aurait du sens. Leur montrer qu'on peut se battre. Lutter pour devenir meilleur. Qu'on n'est pas prédestinés. Que le travail peut mener à la récompense. Je pourrais avoir ce rôle. Sauf que moi je voudrais être à leur place. Moi aussi je voudrais être là-haut à regarder quelqu'un le faire pour moi.
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Ma casquette Lacoste qui quitte ma tête d'un seul coup, impossible d'identifier le voleur, mais j'en prends quand même un pour taper sur l'autre, ça cafouille dans tous les sens, on se chiffonne, on se mêle, on se froisse, mais quelque part on communie.

page 60
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Moi-même, je suis un genre de mauvaise herbe. Pas de plan. Pas de calendrier. Juste être. Contrairement aux ronces, je peux échapper au jardinier.
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Les meufs elles sont toujours là à dire que nous les mecs on ne peut pas faire plusieurs choses à la fois, mais s'agirait de prendre en compte le nombre de zones érogènes qu'elles trimballent.
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Elle m’a trouvé moi. Assez éduqué pour échanger trois mots. Assez joli pour être désirable. Trop marqué cependant pour devenir intime. Trop sauvage pour être apprivoisé à long terme. Trop peu désireux de vivre.
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On commence par les bras, on envoie des directs en trottinant, on fait tourner les épaules. Il y a des miroirs partout, je m’en sers pour regarder derrière moi et vérifier que chacun suit mes directives. Il est narcissique le boxeur. Il passe des heures à boxer devant la glace, à se scruter à la recherche de la bonne gestuelle, celle qui ne laisse aucune ouverture, qui permet d’aller toucher sa cible. Et à mesure qu’il la trouve cette gestuelle il y prend goût, les courbes que dessine un crochet gauche, suivi d’un uppercut, il admire l’expression que ça donne au corps, cette puissance que ça dégage, la beauté de cette violence déployée, fluide, le mouvement rendu parfait, perpétuellement répété. Et il se regarde, il se voit atteindre cette osmose entre la tranquillité de l’esprit et la violence du corps. C’est ainsi qu’il arrive à dissocier la haine de la volonté de faire mal. Ainsi qu’il accepte la douleur. Ainsi la défaite.
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Je suis bien, là. Dans cette bulle je n'ai de comptes à rendre qu'à la partie de moi la plus complaisante. Celle qui cautionne tout du moment qu'on lui pardonne. C'est ma place. Je peux être paresseux, je peux croupir, ne me soucier de rien, je n'ai mal nulle part.
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J'ai assez jardiné. j'ai bien aimé ça même si, en apercevant enfin le grillage sous les ronces que j'ai attaquées, j'ai comme de la peine pour elles. Elles n'ont rien demandé. Elles ne faisaient qu'accomplir ce que la nature leur dictait. Grandir. Moi-même, je suis un genre de mauvaise herbe. Pas de plan. Pas de calendrier. Juste être.Contrairement aux ronces je peux échapper au jardinier. A celui qui a une vision de ce à quoi je devrais ressembler pour être présentable. Pour ça il faut savoir rester bien caché, et ça je sais faire. Les mauvaises herbes,elles m'inspirent. Il n' y a que chez elles que je prends de la graine.
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Cultiver son jardin, il est gentil Voltaire, mais il faut savoir ce qu'on veut y faire pousser.
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Fumer n’était plus d’occupation, on fumait en se demandant ce que l’on allait bien pouvoir foutre. On n’était plus dehors. On s’est enfermés. On a opté pour d’autres jeux. Des jeux auxquels on peut jouer assis. On ne se lance plus de glands. On ne se lance plus de boules de neige. On ne se balance plus des ballons de basket dans la gueule. On ne se lance plus que des insultes.
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Dans l'eau, dès que je ne bouge plus, je coule. Comme dans le ring. Alors que dans la vie je ne vais que là où j'ai pied. La différence, c'est que dans l'eau je sais quels sont les mouvements à effectuer pour ne pas me noyer.
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Je regarde ce mec qui passe sa vie à me dire qu'il veut en changer se braquer quand on le dit à sa place.
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J’imagine bien que dans d’autres milieux il ne parle pas comme nous. Il sortira d’ici tout propre. Alors que nous ce sont des bleus, des poumons encrassés et quelques neurones qu’on sème sur un chemin qui ne fait rien d’autre que tracer une boucle.
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On reprend la culture physique en insistant sur l’élasticité du buste. C’est grâce à ça qu’on fait de bonnes esquives. Jambes écartées, plante des pieds vissée au sol et genoux légèrement fléchis, on dessine un cercle avec la tête en tournant le corps depuis le bassin. On alterne avec la version latérale du geste, en se tenant droit et en allant toucher le genou avec la main. Et puis on met de la cadence. Moi je suis bon à ça, je ne m’arrête que quand je vois que les autres sont à la peine, pourtant j’aimerais voir ce que ça donne de continuer jusqu’à ne plus tenir debout, pétri de douleur. Encore que je ne fasse pas partie des plus assoiffés de souffrance ici. Virgil, par exemple, c’est une bête, un monstre de résilience. Elle est là, ma limite. C’est pour ça que je mets fin à la culture physique juste avant que ça commence à tirer.
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Farid a quarante-quatre ans, en paraît trente-trois, se comporte comme s’il en avait dix-sept. Il a toujours des plans. J’ai entendu dire que c’était un sacré voyou en son temps. Je ne connais pas sa vie, ce que je sais de lui, avant toute chose, c’est que c’est un putain de gaucher. Ils sont relous à boxer les gauchers, ils sont à l’envers. C’est perturbant. Eux, ils sont habitués. Dans une salle de boxe, il y a dix droitiers pour un gaucher. Limite, même eux ça doit les emmerder de tomber contre un gaucher
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Je ne vois plus les arbres autour. La nuit n'est pas tombée, elle a chuté.
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David Lopez (II)
j'oublie où je suis et ce que j'y fais, n'existe que ce banc d'humains foutraque et chaotique que je viens fendre d'une marche devenue rapide, je me déplace sans jamais toucher personne, je glisse, parfois m'arrête net pour éviter une collision, enchaîne par une brève accélération et mes pas sont irréguliers au possible, aucun rythme de croisière que de l'improvisation, de l'adaptation permanente. J'affine mon regard, le rendre panoramique, je fixe un point d'abord puis défais le focus, je ne regarde rien et je vois tout. (p. 156-157)
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(Les premières pages du livre)
I. PLAINE
Vapeur
J’ai maigri. Pas exprès. Ça se sentait déjà un peu, au toucher. C’est en me passant la savonnette que j’ai compris. Sur les côtes, ça faisait l’effet d’une râpe à fromage. Ça moussait bien. Un bail déjà sans voir de salle de bains. Pas des lustres, mais quand même. Déjà quand on m’invite à manger je suis un peu gêné, parce que pas habitué, peur d’abuser de la gentillesse, même si ça ne m’empêche pas d’avoir un bon coup de fourchette. Mais la douche, maintenant que j’y pense, c’est seulement la deuxième fois. On m’a déjà proposé d’utiliser un jet d’eau, et c’était bien, je n’en demandais pas tant. Être propre ça n’est jamais qu’un luxe. À vrai dire Noël ne me l’a même pas proposée cette douche, il me l’a imposée, comme la chambre à l’étage, comme la truite qu’il va bientôt poser sur le barbecue, et la bouteille de vin qu’il a débouchée avant que j’aille me laver. La moindre des choses serait que je sois présentable pour ce dîner. Pour cela je dispose autour du lavabo ce qui me semble être de première nécessité en cet instant, soit ma brosse à dents, mon rasoir jetable, du déodorant ; et puis mon couteau, déplié, avec la sécurité enclenchée, celle qui me permettra de ne pas me blesser si je dois m’en servir contre mon hôte.
Il est plein de buée ce miroir. Longtemps que je n’ai pas aperçu mon reflet. J’évite les miroirs, je joue à ça depuis quelques semaines déjà. En entrant dans cette pièce, étroite, j’ai pris soin de repérer où il était, pour lui tourner le dos. J’attends d’être surpris, de m’en être privé assez longtemps pour me demander qui est ce mec qui copie tous mes gestes. Sur ma droite, en haut, il y a une lucarne et la lumière du jour tape en plein dans la glace, si bien que j’aperçois quand même ma silhouette. Les contours et le teint. Bronzé. La gueule, les bras, les épaules. Moins le torse, peu exposé. Les mains de chaque côté du lavabo, les membres tendus le corps penché en avant je baisse la nuque, expire longuement et sens mes lombaires se relâcher, pas suffisamment à mon goût, puis relève la tête et observe quelques secondes la vapeur s’échapper de mon bras gauche. Mon corps fume, exhale cette nappe qui se colle au miroir, ajoutant encore un peu d’opacité. Subsiste une tache, où la buée n’a pas pris comme ailleurs. L’ensemble me commande de deviner, cette partie m’invite à voir. Reflet flouté. Grise, la pièce compte tout de même sa petite note décorative, incarnée par cette fleur posée dans un pichet en verre au bord du lavabo. Je ne sais pas ce que c’est comme fleur, ce que c’était, parce qu’elle est fanée. Elle est longue, sans feuilles, juste le pistil et les pétales à sa tête. La tige est passée du vert au jaunâtre, et les pétales, d’un mauve usé, ont certainement arboré une jolie couleur violette. Ils sont courbés vers l’arrière, comme on s’étire. Le pistil quant à lui s’est teinté du gris de la poussière qui s’y est incrustée. Au fond du pichet l’eau paraît propre, comme si Noël espérait que la fleur reprenne vie. Quand je touche un pétale il s’effrite sous mon doigt. J’aurais dû m’en douter mais je le réalise seulement maintenant, la fleur est en tissu. J’ai peur d’avoir commis l’irréparable en l’ayant amputée d’un de ses pétales, alors j’écarte ma main. Il y a moins de vapeur dans l’air, même si le miroir est toujours embué. Ou alors on la voit moins, car la pièce s’est assombrie au passage d’un nuage. Je m’étonne de la propreté de ce lavabo. À voir la tronche de Noël je ne m’attendais pas à trouver dans sa salle de bains autre chose qu’une savonnette, un blaireau et un rasoir, et puis peut-être, mais pas sûr, une brosse à dents. Sauf que pas du tout. Le petit meuble sous le lavabo est rempli de produits de beauté, de soins. Ça va du masque à l’anticerne. Je pense qu’il y a eu quelqu’un. Quelqu’un qui lavait ses cheveux. Quelqu’un qui s’est dit que ce serait une idée de mettre une fleur sur le lavabo. Quelqu’un dont l’absence aurait l’âge de cette fleur.
Il y a un sèche-cheveux dans le tiroir de gauche. Avec son crâne dégarni et les quelques bouclettes qui lui tombent sur la nuque je vois mal Noël s’en servir. Au lieu d’attendre que la buée s’en aille, au regard de la bouillance de cette douche que je viens de prendre, il faudrait l’y aider un peu. Je braque le sèche-cheveux sur le miroir et l’actionne dans un vacarme inattendu. Vieux modèle. Ça ressemble davantage à Noël. Le nuage est passé et la pièce reçoit beaucoup de lumière. La vapeur encore en suspension dessine des courbes à mesure que l’air circule. Le sèche-cheveux l’attire à lui, on la voit s’y engouffrer en tourbillonnant, lentement d’abord, elle se contorsionne avant d’être happée, tirée par la manche jusqu’à y plonger la tête la première. Déjà le haut de mon crâne se dévoile, les cheveux collés encore imbibés. J’en perds par endroits et ça ne me paraît pas naturel, tous les types que j’ai vu perdre leurs cheveux ça partait d’un genre d’épicentre, moi j’ai des petits trous, trois ou quatre, le plus gros se situe sur la tempe droite, juste au-dessus de l’oreille.
Au début il fait beaucoup de bruit, et puis après quelques secondes le sèche-cheveux se met à vibrer très fort. J’ai l’impression qu’il va me péter dans la main quand la buée se dérobe pour laisser apparaître mes yeux et mon nez. J’ai les orbites enfoncées, paupières-visières, comme si mes yeux voulaient me rentrer dans la tête, voir dedans. Des cernes comme des peintures de guerre. Les joues creuses, tellement que je m’étonne que Noël m’ait proposé la douche avant le repas. Ma dent de devant, fissurée un peu noircie. Je pose le sèche-cheveux. Le miroir est bientôt sec, du moins une partie est sèche, celle qui dévoile mon visage et le haut de mon buste. La tache a disparu, emportée comme le reste dans le courant d’air chaud. Mon reflet est comme entouré d’un halo, décor flouté, focus sur lui. Parce que ça m’amuse je continue de chasser la buée, après avoir rallumé le sèche-cheveux, pour en éliminer toute trace. Si j’y avais pensé plus tôt j’aurais essayé de dessiner quelque chose. Noël doit m’attendre. Il doit aussi se dire que ça fait longtemps que je suis dehors, que j’ai raison de profiter. Ma foi. C’était bien, la douche. Ça va être bien, manger. Le lit. Parler, je ne sais pas. Dans le miroir, alors que je me regarde depuis beaucoup trop longtemps, je vois venir un rictus. À gauche. Il va grandissant et puis un peu d’air sort du nez, un coup sec, la poitrine se soulève, les épaules balancent et les fossettes ravinent, ceci plusieurs fois de suite, et puis ça vient par petites rafales, jusqu’à produire un son, découvrir les dents quand la bouche s’ouvre, et l’air qui sort par le nez quand la poitrine reçoit ces spasmes. De la gorge le son vient en bouche bientôt, la mâchoire s’assouplit et le cou se tend, les rafales sont de plus en plus longues, s’achèvent en tir tendu quand le souffle vient à manquer, des larmes montent au coin des yeux, ça dure un peu, atteint un pic, jusqu’à ce que la respiration se fasse plus ample, se stabilise, les sons persistent mais baissent d’une octave, la poitrine reprend sa forme, les épaules descendent, les soupirs paraissent de soulagement, le son revient en gorge et la bouche se ferme. Quand je me regarde de nouveau, je n’ai plus mon rictus.
J’ai ouvert la porte et les restes de vapeur en ont profité pour prendre la fuite. Noël prépare l’apéro en bas. Je l’entends chantonner et me demande s’il fait pareil d’habitude, quand il est seul. À l’oreille je devine qu’il pose sur la table de petits bols dans lesquels il verse des chips et ce genre de trucs qu’on bouffe quand on n’a pas faim mais qu’on a quelqu’un à la maison. J’espère qu’il a des olives. Il va et vient de la table dehors à la cuisine, comme s’il n’avait pas conscience d’avoir deux mains. J’entends qu’il traîne les pieds. À moins que ce ne soit sa manière à lui de faire durer les choses, pour éviter les temps morts. Si c’est le cas, il faudra que je lui demande et qu’on s’entretienne là-dessus, histoire de comparer nos techniques.
Je reste là, sur le seuil de la salle de bains. J’ai enfilé mes habits propres, dont mon sweat à capuche avec la poche ventrale. C’est là qu’est mon couteau. Le manche du côté de la main droite. Rapide à saisir, invisible, enfoui dans les plis du tissu. En face de moi l’escalier descend vers la cuisine et la porte qui donne sur l’extérieur. Je le vois passer avec une bouteille dans la main, il ne remarque pas ma présence en haut des marches. La lumière est très blanche dehors, ça contraste avec l’étage où je me trouve encore. Sur ma droite, le couloir s’enfonce dans les ténèbres. Une seule porte est ouverte, la première sur la gauche, celle de sa chambre j’imagine, car j’aperçois un lit défait, ainsi qu’une étagère pleine de cassettes vidéo. Les autres portes, au nombre de six, se font face et sont toutes frappées d’un numéro, en chiffres romains. Sa chambre porte le numéro I. La mienne, le numéro IV. Sur celle de la douche, il y a marqué Douche.
La petite table dehors, sur laquelle il coupait des poivrons quand je suis arrivé, a été débarrassée. Il y a posé deux verres, une bouteille de rouge et une de liqueur de cassis, ainsi que trois bols des mêmes chips, et pas d’olives. Il fait doux, me voilà tenté de retirer mon sweat. Je m’abstiens. Noël soupire longuement, à plusieurs reprises, mais pas le genre de soupir qui exprimerait l’ennui ou le mécontentement, au contraire. Il est comme soulagé, il y a du sourire dans ce soupir, et puis aussi il est nerveux, de cette nervosité que ressentent ceux qui reçoivent, à l’idée que leur hôte ne soit pas parfaitement à son aise. En tout cas je le prends comme ça. Je lui dis qu’on est bien reçu chez lui, et il rit fort, il s’approche très près, assez pour que je voie les veines éclatées sur son visage. Là, il me touche l’épaule, la malaxant légèrement, ce qui d’ailleurs ne me plaît pas du tout, et me dit trois fois de suite qu’il est content que je s
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On s'est approchés de l'orge pendant qu'il en parlait, j'ai remarqué que certaines pousses regardaient vers le ciel tandis que d'autres étaient courbées sur elles-mêmes. Celles-ci sont arrivées à maturité il a dit, c'est signe qu'on va faucher bientôt. Plus il est mûr et plus il regarde ses pieds. Comme les gens.
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