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Citations de David Lopez (II) (140)


Ils cherchent à me transmettre cette rage, cette envie de violence, ce désir de détruire, et moi je lève les yeux vers eux, sourire en coin, parce qu’ils me font plus rire qu’autre chose. Je pourrais faire ça pour eux. Ca aurait du sens. Leur montrer qu’on peut se battre. Lutter pour devenir meilleur. Qu’on n’est pas prédestinés. Que le travail peut mener à la récompense. Je pourrais avoir ce rôle. Sauf que moi je voudrais être à leur place. Moi aussi je voudrais être là haut, à regarder quelqu’une le faire pour moi
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Ça ne fait pas une heure que je suis là que déjà je me sens dans mon élément. L'ennui, c'est de la gestion. Ça se construit. Ça se stimule. Il faut un certain sens de la mesure. On a trouvé la parade, on s'amuse à se faire chier. On désamorce. Ca nous arrive d'être frustrés, mais l'essentiel pour nous c'est de rester à notre place. Parce que de là où on est on ne risque pas de tomber.

p. 45
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Du bout de ma plume / j'écris ma douleur / Besoin d'évasion vos promesses j'en ai pas vu la couleur / Rien n'est acquis / retiens bien / tout s'termine avant l'heure / On fait aller / dur de remonter la pente sur des rollers / J'ai l'coeur froid comme un corps sans âme / Arrête de chercher bâtard t'auras pas d'pomme sans arbre / C'est soit t'es fort / soit t'es faible / comme un keuf sans arme / On a perdu tout sentiment mais y a pas de morts sans larmes / Attristé / par les événements qui préviennent pas / N'attends pas que le destin frappe vas-y réveille-toi / J'ai l'impression d'avoir tout raté / j'passe mon temps à regretter / Y a tellement de jours où j'aimerais tout casser / Bah ouais j'suis pas d'humeur / et plutôt sous pression / Toujours un œil ouvert pour trouver des réponses à mes questions / Tu sais / que je m'efforce de chasser mes démons / Si j'me laissais aller y aurait longtemps qu' j'aurais quitté ce monde.
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INCIPIT
Pablo
C’est un nuage qui m’accueille. Quand j’ouvre la porte je vois couler sous le plafonnier cette nappe brune, épaisse, et puis eux, qui baignent dedans. Ixe, ça ne le dérange pas qu’on fume chez lui, du moment qu’ on ne fume pas de clopes. Je le regarde, entre lui et moi c’est presque opaque. Il plane dans le brouillard. On est bien reçus chez toi, je dis. Je n’ai pas le temps d’ajouter quoi que ce soit que déjà il me pose sa question rituelle. Tu veux rouler ? Je dis oui.
La disposition de la pièce n’a jamais changé, alors je me mets sur le petit tabouret inconfortable, celui sur lequel je m’assois toujours, près de la table basse. Ixe est à son bureau, à gauche de l’entrée, à côté de son lit toujours bien fait, à croire qu’il n’y dort jamais. Pourtant il ne sort pas beaucoup. Il attend qu’on vienne. Il est à la sortie de la ville, il y a un pré derrière, et la forêt plus loin. C’est calme. Cette maisonnette, il l’appelle sa grotte. Il se serait bien vu homme des cavernes comme il dit souvent.
Il est pas joli ton œil, me dit Poto, installé au fond de la pièce. Il mélange déjà les cartes. D’abord je ne dis rien, je pense juste au fait que je n’aime pas ce plafonnier, cette lumière sèche, et puis je soupire, et je dis les gars, vous étiez là, vous avez vu, alors y a rien à dire de plus. Ça s’est pas joué à grand-chose il fait, et moi je lui réponds qu’on ne joue pas. Sucré, qui vient s’asseoir à côté de lui, ajoute qu’il vaut mieux y aller mollo sur le réconfort.
Chez Ixe il y a toujours de la musique. Ça ne dérange pas Poto, qui passe son temps à décortiquer les rimes des chanteurs qu’on écoute. Il demande à Ixe de remettre en arrière, parce qu’il a cru entendre une rime multisyllabique, il dit. Écoutez les gars, la rime en -a-i-eu là, vous avez grillé ou pas, et moi je réponds non, j’étais pas attentif. Sucré confirme, alors que Ixe, penché sur son bureau, ne dit rien. Il s’apprête à couper une plaquette. Elle est posée sur une planche à découper, couteau de boucher à côté. T’as besoin d’un truc toi Jonas ? il me demande. Je dis ouais, fais-moi un vingt-cinq comme d’habitude, et je dois hurler pour qu’il me comprenne. Pour couper un morceau comme celui-ci, c’est chacun sa technique. Les plus précautionneux chauffent la lame. Mon autre pote qui vend du shit, Untel il s’appelle, il met carrément la plaquette au micro-ondes. Ixe, lui, il utilise un sèche-cheveux.
Des feuilles du shit une clope. Ixe pose ça sur la table, devant moi, parce qu’il trouve que je mets du temps à m’activer. Ça, c’est d’la frappe il dit, y a pas besoin d’en mettre beaucoup. Il dit toujours ça, parce qu’il me connaît. Il ne veut pas que je m’éteigne trop vite. Je le regarde du coin de mon œil blessé, il a les yeux rouges, il n’est pas tout neuf. Je lui fais la remarque et ça le fait rire en même temps qu’il se frotte les orbites. Je comprends mieux pourquoi il me dit de ne pas trop charger.
Bon on joue ou quoi ? Il est chaud Poto. Attends je roule, et puis laisse-moi fumer un peu avant, que je me mette en condition. Hé Ixe vas-y baisse la musique j’ai mal à la tête. Poto annonce qu’il va me mettre une branlée aux cartes et sur le coup ça me fait bizarre d’entendre sa voix aussi distinctement. Je rigole en tapotant ma cigarette contre l’ongle de mon pouce. Je fais ça pour bien tasser mon marocco, ce morceau de clope qui va servir de filtre. C’est plus confortable, plus doux à fumer qu’avec un toncar, qui filtre que dalle d’ailleurs, vu que ce n’est qu’un bout de carton roulé sur lui-même. Quand j’étais petit, je disais que les fumeurs de marocco c’était des fragiles. Ce n’était pas concevable, pour moi, qu’on veuille adoucir la chose. Aujourd’hui ça n’est plus si festif. Passer du toncar au marocco, c’est un peu gagner en maturité.
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Ça ne court pas les rues les oreilles. Pourtant, il paraît qu'il y en a plein les murs. Et à force qu'on les tienne ils doivent en savoir des trucs. Mais ils ne doivent pas s'en souvenir parce qu'ils sont trop foncedés les pauvres.
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J'ai assez jardiné. J'ai bien aimé ça même si, en apercevant enfin le grillage sous les ronces que j'ai attaquées, j'ai comme de la peine pour elles. Elles n'ont rien demandé. Elles ne faisaient qu'accomplir ce que la nature leur dictait. Grandir. Moi-même, je suis un genre de mauvaise herbe. Pas de plan. Pas de calendrier. Juste être. Contrairement aux ronces je peux échapper au jardinier. A celui qui a une vision de ce à quoi je devrais ressembler pour être présentable. Pour ça il faut savoir rester bien caché, et ça je sais faire. Les mauvaises herbes, elles m'inspirent. il n'y a que chez elles que je prends de la graine.
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Bander au réveil, ça me donne un truc à faire. Je pense aux femmes que j'ai connues, et je les mélange à celles que j'aurais voulu connaître. Alors ces mains que j'ai posées là je les pose ici, et celle-ci devient celle-là dans cette chambre où c'était une autre encore.
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A côté de moi un type ne fait que de rire à ses propres blagues en tchatchant une blonde avec qui il aimerait certainement coucher ce soir, et ses blagues moi je ne les trouve pas drôles. Il a le rire qui glousse. Quand il dit un truc un peu osé il jubile. Excité à l'idée d'être dans la transgression. C'est un rire qui vient de la gêne, ça. Nous on a le rire gras.
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C’est un nuage qui m’accueille. Quand j’ouvre la porte je vois couler sous le plafonnier cette nappe brune, épaisse, et puis eux, qui baignent dedans. Ixe, ça ne le dérange pas qu’on fume chez lui, du moment qu’on ne fume pas de clopes. Je le regarde, entre lui et moi c’est presque opaque. Il plane dans le brouillard. On est bien reçus chez toi, je dis. Je n’ai pas le temps d’ajouter quoi que ce soit que déjà il me pose sa question rituelle. Tu veux rouler ? Je dis oui.
La disposition de la pièce n’a jamais changé, alors je me mets sur le petit tabouret inconfortable, celui sur lequel je m’assois toujours, près de la table basse. Ixe est à son bureau, à gauche de l’entrée, à côté de son lit toujours bien fait, à croire qu’il n’y dort jamais. Pourtant il ne sort pas beaucoup. Il attend qu’on vienne. Il est à la sortie de la ville, il y a un pré derrière, et la forêt plus loin. C’est calme. Cette maisonnette, il l’appelle sa grotte. Il se serait bien vu homme des cavernes comme il dit souvent.
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Ce qui me plaît dans l'idée de faire la planche, c'est la possibilité d'être efficace en étant immobile. Dans l'eau, dès que je ne bouge plus, je coule. Comme dans le ring.
Alors que dans la vie je ne vais que là où j'ai pied. La différence, c'est que dans l?eau je sais quels sont les mouvements à effectuer pour ne pas me noyer
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Ils ont l'air tellement propres ces gens. Que des gueules à s'appeler Charles-Edouard et Églantine.
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Je me sens comme une chemise froissée sous un fer à repasser. Sauf qu'ici c'est l'inverse qui s'opère. On arrive repassé, on repart froissé.
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Moi j'aime bien ses textes, ils me touchent. Ça m'arrive de m'y reconnaître. J'ai le sentiment d'apprendre des choses de lui.
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J'avais la haine pour ma casquette Lacoste, je ne l'ai pas retrouvée. Elle a dû être revendue à un Jean-François de la rive ouest.
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Le jardin c'est juste une métaphore pour parler de ton être, de ton esprit. Voilà quoi, en gros.
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S'excuser d'avoir frappé un boxeur, c'est presque le renier.
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Farid a 44 ans, en paraît 33, se comporte comme s'il en avait 17.
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... il se voit atteindre cette osmose entre la tranquillité de l'esprit et la violence du corps. C'est ainsi qu'il arrive à dissocier la haine de la volonté de faire mal. Ainsi qu'il accepte la douleur. Ainsi la défaite.
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C'est fou l'amour qu'il arrive à donner en traitant les gens comme de la merde.
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Poto insulte la mère de son stylo, Untel rallume son spliff. Habib regarde sa feuille vite fait il ne voit pas que je l’ai grillé.
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