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Critiques de David Trueba (47)
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Bientôt viendront les jours sans toi

Un an après l'enterrement de son père dans l'anonymat d'un cimetière madrilène, le chanteur Dani Mosca décide de le rapatrier dans le village du nord de l'Espagne où il est né. Durant ce long voyage, pendant que le chauffeur du corbillard, un équatorien bavard, l'abreuve de questions et d'anecdotes, Dani se déconnecte et plonge dans ses souvenirs. le revoilà enfant, dans l'appartement familial au fond d'une impasse, aux côtés d'une mère atteinte de démence précoce et d'un père intransigeant. Puis il est adolescent, il secoue la rigidité de son lycée catholique en fondant un groupe, Las Moscas, avec deux amis, Animal à la batterie et Gus, son meilleur ami, son âme soeur, chanteur excentrique, fantasque, charismatique, homosexuel, leader naturel, tandis qu'il gratte sa guitare, rentabilisant ses cours de musique obtenus de haute lutte. Des fêtes de lycée aux petites salles, des concerts miteux aux succès, tout s'enchaîne très vite. Les adolescents grandissent, deviennent des hommes, profitant pleinement du fameux ''sexe, drogue et rock'n roll''. Dani connaît ses premières amours, le groupe ses premières dissensions mais l'amitié reste la plus forte...Et le voilà aujourd'hui, la quarantaine hésitante, père de deux enfants, séparée de leur mère japonaise, accompagnant la dépouille d'un père qu'il n'a pas toujours compris, qu'il a souvent détesté, mais qui lui manque terriblement.



A la lecture du dernier roman de David Trueba, on ne peut s'empêcher de penser à Maintenant ou jamais de l'irlandais Joseph O'Connor. Même histoire d'amitié, même amour de la musique, même besoin de casser l'ordre établi, même retour sur le passé et il y a même des similitudes entre le Fran d'O'Connor et le Gus de Trueba. Mais la comparaison s'arrête là. On quitte l'Irlande pour l'Espagne et si Robbie était un homme désabusé par le monde du rock, Dani Mosca, lui, a bien réussi, d'abord au sein de son groupe, ensuite en solo, comme chanteur et comme parolier. Son introspection porte donc sur ce qui la construit, de ses parents et leur secret, à ses amours, souvent malheureuses, et ses amitiés fondatrices. On suit donc le parcours d'un homme avec ses doutes, ses déceptions, ses relations, ses petits bonheurs, ses questionnements, le tout bercé par les paroles des chansons qu'il a composées. Un parcours qui zigzague entre le passé et le moment présent, dans le corbillard puis dans le village du père, sans chronologie mais avec pour fil conducteur les racines, les expériences, les deuils, les amours, la somme de toutes les expériences qui font d'un jeune homme plein de rêves et de désir un quadragénaire qui a accepté ses failles, ses erreurs, sa solitude, ses doutes.

Un beau et bon roman, lucide et sincère. A découvrir.



Merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour cet avant-goût de la rentrée littéraire.
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Bientôt viendront les jours sans toi

Le père de Dani Mosca est mort, il y a un an. C'est le temps qu'il lui a fallu pour prendre la décision de le ramener dans son village natal, pour qu'il soit inhumé auprès des siens. Commence alors un long voyage. Dani se remémore son enfance, son père, ses amours et le déroulement de sa carrière de chanteur : ces rencontres qui ont décidées de son destin, les galères du début où, paradoxalement, il fut sans doute le plus heureux.



"Il y a des personnes qui nous aident à nous construire car nous savons qu'"elles surveillent nos pas."



David Trueba nous offre un récit intimiste ponctué de réminiscences fortes et de réflexions pertinentes sur des choses aussi variées que l'amour, l'amitié, l'industrie de la musique et son évolution, la création, la perte d'amis chers qui laissent un vide que rien ne pourra venir combler.

Peu importe les années passées.



"La mort est peut-être plus puissante que n'importe quelle autre idée, parce que c'est la dernière."



Bientôt viendront les jours sans toi est un livre qui nous ramène à notre propre enfance, nos rêves d'adolescent et de jeune adulte, et à cette mélancolie qui pointe parfois le bout de son nez, quand arrivé à la quarantaine, on amorce timidement le bilan de sa vie.



"Pourquoi c'est toujours comme ça, pourquoi est-on si pressé de grandir ? L'été dernier, en regardant mes enfants qui jouaient, heureux sur la plage, j'ai pensé : quand arrêtons-nous de bâtir des châteaux de sable au bord de la mer ? Quand commettons-nous cette erreur ?



Merci à Flammarion et à Babelio pour l'envoi de ce livre en avant-première : une belle découverte !
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Bientôt viendront les jours sans toi

Dani Mosca est une star en Espagne depuis une trentaine d'années où il occupe le devant de la scène musicale. D'abord en groupe,avec Las Moscas, puis en carrière solo.

Un an après la mort de son père à Madrid, il décide de le ramener dans son village natal, dans la région de Tierra de Campos. C'est le moment pour lui de revenir sur son existence et faire le point.



David Trueba, l'auteur, est un célèbre réalisateur et écrivain espagnol, très souvent récompensé. Son roman nous plonge dans le milieu artistique certes bien plus loin encore.



Car ce roman est un véritable bijou. Une fois apprivoisée la chronologie imposée, qui n'est pas déroutante, une fois admis que l'on connaît la situation du narrateur à la troisième page alors qu'il va pendant 450 pages nous la raconter, on ne peut s'empêcher d'être transporté par une écriture fluide, métaphorique, toujours au service de l'histoire. A toutes les pages, on pourrait extraire une phrase culte.

Il y a énormément de rebondissements. de l'amour, de l'humour, de la jeunesse « no limit », des relations familiales compliquées, de la paternité, de l'amitié masculine bien testostéronée (« entre couilles » conviendrait bien 😊 ). Il y a beaucoup de Rock and Roll, la construction du groupe, l'acte fondateur de la notoriété, le van, les groupies , la baise, la boisson , la défonce, ceux qui s'en sortent et les autres.

Et les personnages ? Il y a le narrateur certes qui occupe l'espace en nous racontant sa vie , mais comme dans un bon film, ce sont souvent les second rôles qui donnent de l'étoffe à l'ensemble. Et là, on est gâté. Les membres du groupe sont rock and roll jusqu'au bout du médiator, attachants au possible, le père du narrateur est le symbole d'une époque révolue, l'ami d'enfance est truculent, les femmes si différentes…

Il y a beaucoup d'amour aussi, la recherche d'idéaux, donner un sens à sa vie, retrouver ses racines même quand on n'en a pas, pardonner, rechercher l'avenir, la stabilité. Et cette amitié, au delà de tout, entre copains qui ont vécu leur rêve ensemble.

le retour au village est poignant. L'auteur appuie sur le contraste entre la vie dans ce coin paumé et celle du narrateur , cette vie madrilène , loin des traditions.



David Trueba se pose beaucoup de questions et nous renvoie aux nôtres. Vit-on la vie que l'on a idéalisé plus jeune ? Il le fait dans une langue magnifique, dans un roman structuré de façon originale où les évènements s'enchainent comme deux bons morceaux de rock.

Un oui sans partage pour ce roman qui aura je l'espère l'accueil qu'il mérite.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Flammarion pour ce beau cadeau.

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Bientôt viendront les jours sans toi

Dani Mosca est un zicos qui connait un certain succès. Il est de retour au village d'espagne ou est né son père et ou lui meme a vecu pour y enterrer son père.  A cette occasion il revient sur son enfance et sur les principaux évenements qui ont fait sa vie



La musique est omniprésente,  comment il a commencé à jouer de la guitare, la formation du groupe,  la vie d'un musicien, création de chansons,  rapport avec les producteurs  les concerts et les nuits qui suivent. 

Ses amis  sont des personnages hors du commun tel que le flamboyant Gus dont la mort lui reste une énigme.  Dani a vecu aussi de très belles histoires d'amour, avec Olivia qu'il n'oubliera jamais et Kei une japonaise dont il aura deux enfants.  



Le livre est plaisant à lire, les phrases sont belles, par exemple "les coeurs brisés sont comme les verres brisés, ils blessent les inconnus qui un jour trébuchent dessus.



Les endroits sont bien décrits,  l'espagne ou il vit et le japon ou il vivra quelques années.



C'est un livre riche par tous les sujets qu'il traite !



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Bientôt viendront les jours sans toi

Bientôt viendront les jours sans toi de David Trueba est un roman de la rentrée littéraire découvert en avant première grâce à une masse critique privilégiée organisée par Babelio et les éditions Flammarion, que je remercie chaleureusement :)

Dani Mosca accompagne le cercueil de son père pour qu'il soit enterré dans son village natal, comme il le lui a promis. Ce voyage est l'occasion pour lui de revenir sur son adolescence mouvementée dans l'Espagne des années 1980, marquées par la libéralisation des moeurs et l'explosion d'une culture rock qui lui a ouvert les portes d'un nouveau monde.

Un livre qui se construit comme un disque: face A, le voyage aux côtés du père, rythmé par les souvenirs d'enfance et d'adolescence; face B, l'arrivée au village et l'âge adulte.

Entre ces deux grands blocs, le roman se divise en une succession d'instantanés, comme autant de chansons qui ont bâti la carrière de l'artiste.

Bientôt viendront les jours sans toi est un joli roman, que j'ai trouvé très touchant. J'ai pris plaisir à le lire doucement, tranquillement.

Nous savons tous comment notre vie va se terminer : par la mort. Evidemment, nous souhaitons tous qu'elle arrive le plus tard possible.

Le narrateur, David Mosca, affronte la mort de son père, qu'il va accompagner dans son dernier voyage vers son village natal. Il se pose des questions sur la mort même s'il sait qu'elle viendra un jour ou l'autre.

Il revient sur ses souvenirs, sur sa vie, sur ses parents, sur les femmes qu'il a aimé.

C'est un joli roman mais avec un narrateur qui ne m'a pas toujours plu. David est un artiste. Il est un peu égocentrique, j'ai quelquefois suivi ses souvenirs avec détachement. Il m'a parfois touché et à d'autre moments clairement agacé :)

J'ai apprécié ma lecture mais j'ai trouvé cet ouvrage brouillon par moment. Je me suis quelquefois perdue dans les souvenirs du narrateur. C'est bien mais à un moment il m'est arrivé de décrocher.

Je n'ai pas eu de coup de coeur mais je suis vraiment ravie d'avoir pu découvrir Bientôt viendront les jours sans toi en avant première. C'est un roman de la rentrée littéraire de septembre 2018 qui me faisait de l'oeil et c'est toujours agréable de pouvoir le lire avant les autres :)

Premier ouvrage que je lis de David Trueba mais surement pas le dernier car je serais curieuse de le relire de nouveau.

Mon avis est mitigé mais je vais garder un joli souvenir de cet ouvrage, que je pourrais relire à l'occasion et c'est pour ça que je mets trois étoiles et demie :)
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Blitz

Ce livre confirme bien que David Trueba est un écrivain espagnol contemporain important. Sa façon d'écrire n'est plus classique mais sa modernité n'a rien de vulgaire comme c'est souvent le cas pour les écrivains d'aujourd'hui. Elle n'est pas ordinaire non plus. Et sa façon de dire des choses importantes, essentielles, avec un petit fond d'humour est sa marque de fabrique. Je n'ai pas lu les autres commentaires avant d'écrire le mien mais, je comprends que la moyenne des appréciations soit basse: le thème et le ton du roman est la tristesse. La peine et la douleur d'avoir été "plaqué", et le "qu'est-ce qu'on fait après"?, ce n'est guère porteur. Mais, ce livre me paraît essentiel dans l'écriture contemporaine, par sa pudeur masquée par des scènes ou des propos parfois un peu crus. L'auteur nous livre une analyse psychologique extrêmement fine et réaliste de ce que sont les rapports amoureux et du positionnement de chacun par rapport à l'autre. Il nous rappelle des leçons que seule la vie nous enseigne. On ne peut que regretter que ce ne soient pas nos parents ou nos professeurs qui nous les aient inculquées. Juste pour gagner du temps.
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Savoir perdre

Dans la petite famille madrilène mise en scène par David Trueba dans Savoir perdre, je demande:





-La mère, Pilar! Elle s'est lassée d'une vie sans saveur et a quitté Madrid avec son patron et amant, avant que rattrapée par l'âge, son avenir soit derrière elle.





-Le père, Lorenzo! Quitté par sa femme, ruiné par son ami et associé, il est au bout du rouleau. Il pète les plombs, commet un geste irréparable, se dépatouille avec sa culpabilité, sa peur d'être arrêté par la police, fantasme sur une vieille poupée Barbie de sa fille, entame une relation avec une sans-papier, tente de se remettre sur les rails malgré le chaos de sa vie.



-Le grand-père, Léandro! Professeur de piano digne et respectable, il est totalement déboussolé depuis que sa femme Aurora est tombée malade. Après 73 ans d'une vie irréprochable, il pète lui aussi les plombs. Ses errements le conduisent dans une maison close où il s'éprend d'une jeune prostituée d'origine africaine. Cette passion le conduit aux pires extrémités et lui fait dépenser des sommes folles.





-La fille, Silvia! Elle a 16 ans et comme toutes les adolescentes de son âge, elle rêve de grand amour, s'interroge sur le sexe, pense à l'avenir. Sa route va croiser celle d'Ariel, une gloire montante du football argentin racheté par un grand club de Madrid. Privé de ses repères, de sa famille, Ariel peine à convaincre sur le terrain et se fait détester des supporters. Entre eux, l'amour naît mais sera soumis à rude épreuve par la presse à scandales.





Leurs destins à tous vont s'entrecroiser, se mêler à d'autres et faire surgir une grande leçon de la vie : pour gagner, il faut savoir perdre.

Perdre sa virginité, ses repères, son autonomie, sa dignité, ses illusions, perdre sa femme, perdre un ami, tout perdre parfois, mais pour gagner en maturité, en expérience, en lucidité. Ces destins ballottés par une vie jamais facile où ce que l'on croit acquis peut se désagréger du jour au lendemain dévoilent des sentiments, des peurs, des pudeurs, des hésitations mais aussi des raisons d'exister, de se battre, de continuer tout simplement. L'écriture de TRUEBA est riche, prolixe, ciselée. Il aime à décortiquer les sentiments, les actes et leurs conséquences. Il n'a pas son pareil pour mettre ses personnages face à eux-mêmes, à leurs faiblesses. Au final, il nous livre un roman plutôt sombre et désenchanté à l'image de la vraie vie qu'il faut parfois affronter en laissant ses rêves sur le bord du chemin....
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Savoir perdre



Qu'il est difficile d'être heureux et de n'être pas seul. Ce roman choral, un peu long mais aux chapitres courts, nous plonge dans les désarrois de quatre personnes d'une même famille, le grand père, le père, la petite fille et le footballeur célèbre dont elle est amoureuse.



Alors que sa femme est mourante le vieux Léandro ne peut plus se passer des services d'une prostituée pour laquelle il sacrifiera ses économies et même sa maison. Son fils, Lorenzo, chômeur, tue son ancien ami qui l'a floué et ne réussit pas son histoire d'amour.



Sylvia et Ariel ne peuvent vivre leur histoire d'amour en plein jour et elle est vouée à l'échec. Ce livre laisse une large part à la description du monde du football, monde dur et "glamoureux" en surface. Les personnages sont fragiles et se débattent contre la déroute de leurs rêves.



Le livre terminé on se prend à espérer que cette mauvaise passe ne sera que passagère et que, comme dit le dicton, après la pluie viendra le beau temps.
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Savoir perdre

Avec la même verve que pour "Quatre garçons dans un van"(" Cuatro amigos") et une identique réussite, l'auteur nous emmène dans ce long roman, où il n'y a, finalement, rien à enlever, sur le chemin de la vie. Souvent drôle, jamais vulgaire, mêlant des faits réels et des personnages fictifs, le romancier espagnol s'attache à la psychologie humaine à travers ses personnages. Un grand plaisir de lecture même si, puisque tout est tellement vrai et si joliment narré, on oubliera vite de quoi parle le livre, comme dans "Le rivage des Syrtes" de Julien Gracq.
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Savoir perdre

Si la sublime mais vétuste première de couverture de Savoir Perdre n'est absolument pas représentative de ses enjeux – qui sont, eux, éminemment contemporains – son résumé en revanche laisse entrapercevoir avec justesse l'atmosphère qui y règne.



"Sous le soleil madrilène, une adolescente tombe amoureuse d'une jeune étoile du football [...] Un vieux professeur de piano, secoué par l'hospitalisation de sa femme [...] se console clans les bras d'une prostituée pendant que son fils espère oublier le meurtre de son ancien associé" Suis-je la seule à entendre une voix-off particulièrement désobligeante prononcer ces quelques phrases ? À craindre que ne s'en suive le générique de Santa Barbara ?



Argent, vieillesse, crime, immigration, addiction... L'auteur n'occulte aucun sujet. À l'inverse toutefois des feuilletons qui polluent nos écrans, David Trueba dépeint ces tranches de vie avec une habile sensibilité et crée ainsi ce que je n'espérais plus : un soap de qualité.



Savoir perdre dépeint le quotidien dans ce qu'il a de plus intime et universel à la fois : le libre-arbitre. Qu'est-ce qui fait que l'on dissimule certains de nos choix voire certains pans de nos vies aux autres ? À nous-mêmes ? Voilà ce auquel David Trueba tente, sinon de répondre, du moins de méditer. Pour ce faire, il s'appuie sur des personnages de plusieurs générations (septuagénaires, adolescents et adultes) mais aussi de divers horizons (chômeur, célébrité, expatrié, retraité). Au gré de ces portraits disparates se distingue un sentiment commun : la solitude de tout un chacun face à ce va-et-vient constant entre souffrance et félicité qu'est la vie, cette cohabitation bancale entre aspirations et désillusions, cette oscillation trouble enfin entre bassesses et magnanimités...



Savoir perdre est donc un roman introspectif où chaque personnage est confronté à son implacable conscience. David Trueba y dissèque chaque sentiment et chaque acte. Son écriture est donc majoritairement descriptive (avec un sens du détail hors du commun et, bien souvent, au ressort comique) ce qui, je pense, agacera puissamment les esprits les plus synthétiques. Dense mais incroyablement fluide, il mêle qui plus est brillamment passé et présent, récit et dialogue – sans guillemets ce qui tend à revitaliser le texte à mon sens mais contrariera peut-être là encore certains lecteurs. Souple enfin, sa plume s'adapte sans cesse à la maturité, au statut social et enfin au caractère de ses protagonistes – c'est ce que j'appelle plus communément le style caméléon.



Bien que les chapitres soient agencés de manière à déjouer toute lassitude (un chapitre = un personnage), l'auteur échoue nécessairement et malheureusement dans sa tâche. Difficile en effet de captiver son lecteur qui, nous le savons désormais grâce à moult études, dispose d'une faculté de concentration limitée, au moyen d'une intrigue qui reflète le quotidien madrilène et, à travers lui, une réalité sociale et familiale. Si pour ma part je ne me suis pas ennuyée, je n'ai pas pour autant été électrisée par Savoir perdre – qui compte tout de même quelques beaux moments. Ainsi, je pense qu'un roman d'une moindre épaisseur aurait été plus percutant ou du moins, qu'il aurait anesthésié dans une moindre mesure les propos de l'auteur.



Propos pourtant – si l'on occulte les quelques clichés (l'enfance d'Osembe notamment) – ô combien intéressants. David Trueba traite en effet des sujets tant politiques et économiques (la différence entre la corruption espagnole et argentine, les attentats de Madrid) que sociaux (la prostitution, le chômage, l'immigration) et philosophico-moraux (l'infidélité, l'individualisme). Il évoque également la géographie madrilène et, pour mon plus grand plaisir (car je vous rappelle que je suis une grande amatrice), le football de manière très approfondie (dilemmes, pressions, fugacité d'un contrat, transfert de joueurs, passeport de complaisance, relations avec la presse et les supporters, tout y passe). Savoir perdre est donc un roman résolument documenté et moderne.



On peut regretter toutefois que ces (nombreux) sujets de société occultent la problématique du roman, malheureusement uniquement effleurée par l'auteur. À la fin du roman, on comprend en effet ce qu'on savait déjà – savoir perdre, c'est gagner (en lucidité, maturité, expérience...) – mais on reste sur notre faim. Un tel titre aurait assurément gagné à être approfondi. De même pour la thématique du meurtre qui, peut-être cela dit car je lis en parallèle Crime et Châtiment, aurait mérité d'être davantage analysée à mon sens. Dans son ensemble toutefois, le roman de David Trueba propose une réflexion sinon originale du moins intéressante sur la crise des valeurs et du vivre-ensemble.



En résumé, un roman choral lucide et sensible qui fait la part belle aux femmes (peut-être un peu trop d'ailleurs !) et un portrait méticuleux de l'Espagne en ce début de siècle que seule la longueur pourra desservir.



Plus de détails (mes rubriques "n'hésitez pas si ; fuyez si ; le petit plus ; le conseil (in)utile, en savoir plus sur l'auteur") en cliquant sur le lien ci-dessous.
Lien : http://blopblopblopblopblopb..
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Blitz

Alors qu’il se trouve à Munich pour participer à une convention d’architectes paysagistes, Beto, arrivé la veille de Madrid avec sa femme Marta, reçoit de cette dernière un SMS qui ne lui est pas destiné. « Le message disait : Je ne lui ai encore rien dit. C’est si difficile. Pff. Je t’aime ». Foudroyé par ce coup du sort inattendu, il décide de rester quelques jours en Allemagne, laissant son ex-compagne rentrer seule en Espagne. Déprimé, perdu, sans argent, il est recueilli par Helga, son interprète. Au lieu de passer la nuit à l’hôtel, elle lui propose sa chambre d’amis. Après quelques verres, ils finissent au lit. Problème, Helga a 63 ans et pourrait être sa mère…



Franchement, je l’ai adoré ce Beto ! Pensez donc, un pauvre gars plaqué par sa femme qui lui préfère « un chanteur uruguayen ». Un type lâche, faible, incapable d’assumer, de faire face, de se prendre en main. Un mec qui se ridiculise en public, qui jette ses principes aux orties après trois verres dans le nez, qui cède à la tentation dès que l’occasion se présente alors qu’il devrait être au trente-sixième dessous. Et tout ça en nous faisant marrer malgré lui, avec une sorte d’autodérision maladroite qui éloigne tout cynisme et toute geignardise. Et Helga est géniale aussi. Pas orgueilleuse pour deux sous, sans illusion, consciente que cette aventure d’un soir n’a pu avoir lieu que grâce à l’alcool, et lui lâchant le lendemain de leurs galipettes : « J’imagine que tu pourras classer ce qui s’est passé cette nuit dans le musée des horreurs de ta vie, vraiment. »



En filigrane, David Trueba dresse le portrait d’une jeunesse espagnole à la dérive, frappée de plein fouet par la crise. Beto imagine des projets de jardins qu’aucune commune ne peut plus financer et qui ne verront donc jamais le jour, mais il le fait avec passion parce qu’il a « toujours aimé avoir un métier inutile ». C’est à la fois tragique, désenchanté, drôle et touchant.



Seul reproche, le roman, présenté comme un journal intime censé couvrir une année de la vie de Beto, souffre d’un flagrant déséquilibre. Le mois de janvier, celui où se déroule le congrès de Munich, occupe 125 des 160 pages. Les onze autres mois sont balayés bien trop rapidement, c’est franchement dommage.



Reste que j’ai beaucoup apprécié découvrir cet auteur, ses personnages attachants malgré leurs nombreux défauts (ou plutôt grâce à leurs nombreux défauts) et cette écriture à la fois très psychologique et très visuelle (David Trueba est aussi scénariste et réalisateur, cela se ressent dans sa narration). Une belle surprise !

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Bientôt viendront les jours sans toi

La musique et les textes des chansons sont un artifice littéraire permettant à l'auteur de noircir quelque quatre cents pages de banalités et de lieux communs à partir de situations plutôt kitch (enfant adopté, la mère a Alzheimer, etc...) rarement sauvés par l'humour, souvent au-dessous de la ceinture d'ailleurs. La différence entre Jaime Bayly et le David Trueba de "Bientôt viendront les jours sans toi", c'est que le premier peut aligner les pages à partir de rien mais qu'il en tire une quintessence au sujet de la nature humaine et qu'il sait aller au fond des choses, appuyer là où ça fait mal tout en gardant un sens de l'humour au dessus de la ceinture.

Décevant donc ce dernier opus de l'auteur espagnol. Et que dire du titre? "Tierra de campos": terre de champs (campos est aussi le nom de famille du héros et le nom du village de son père), campagne, terre de labours... transformé en "Bientôt viendront les jours sans toi". (Simple opinion)
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Bientôt viendront les jours sans toi

Une belle histoire emprunte de nostalgie. Quelques longueurs et lenteurs qui n'apportent pas de dynamisme au récit malgré une jolie construction.
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Quatre garçons dans un van

David Trueba déroule à mille à l' heure les 400 coups que font quatre jeunes pour assouvir leurs plaisirs comme des gamins qui ne veulent pas mourir, car la vie est une farce et c'est avec un parler de " jeunes" que l' auteur nous divertit et surtout nous fait rire. Exactement de la même façon que Jaime Bayly dans "Ne le dis à personne" ou " La nuit est vierge". La différence entre ces deux auteurs et Reinaldo Arenas, lui aussi jusqu'au boutiste de la liberté dans " Avant la nuit", c'est que pour ce dernier il n'y a pas ," Un temps pour vivre et un temps pour mourir" mais juste un temps pour vivre.
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Bientôt viendront les jours sans toi

C'est grâce au livre "Le monarque des ombres" que j'ai fait connaissance de David Trueba, cinéaste. Il avait adapté pour le cinéma un des romans de Javier Cercas, et parce que celui-ci lui appréciait son travail, et qu'ils étaient amis, Javier Cercas lui avait demandé de filmer l'entretien avec le dernier survivant ayant connu le jeune franquiste Manuel Mena dont l'histoire est retracée dans ce livre. Le hasard d'une mise en rayon dans la Médiathèque qui m'approvisionne en découvertes littéraires fit le reste..

Dani Mosca, la quarantaine, chanteur adulé du public accompagne, un an après son décès, le cercueil de son père afin qu'il soit définitivement enterré dans le caveau familial...C'est l'occasion pour lui de discuter avec le chauffeur des Pompes funèbres, il faut bien tuer le temps...L'occasion pour lui de penser à la mort, de de nous faire revivre son passé, de le partager, un passé de chansons, de rencontres avec des gens de passage et d'autres qui sont devenus des amis pour la vie, un passé d'aventures féminines et d'alcool, de drogues, de voyages, de rencontres.

Un passé de musicien, courant le monde et les concerts. Une vie et un passé pas si simples que ça !

D'abord il y eut l'enfance dans un petit appartement aux côtés d'une mère qui l'adopta, une mère parfois démente. Heureusement il y avait ce père, dont il était proche, ce père qui était véritablement le sien, un père qu'il aima, et qui lui laissa une grande liberté pour construire sa vie.

Dani n'était pas un élève doué pour les études dans ce lycée catholique et rigide. Très tôt il préféra la guitare aux stylos, alors il trouvera des copains pour jouer à la batterie, à la guitare les textes des autres, puis pour mettre en musique et jouer les siens, au sein du groupe Las Moscas...Les Mouches. Un groupe qu'il créera avec Animal, le batteur et Gus, le chanteur excentrique et homo, son pote pour la vie. Dani quant à lui était le guitariste, celui vers lequel vont les groupies à la fin des concerts.

Puis il s'orienta vers une carrière solo guitare et chant

Vie déjantée, sexe, alcool et drogue, multiplication des aventures et des amours de passage, tournées de plus en plus loin, jusqu'au Japon, où il rencontre la femme qui lui donnera ses deux enfants. Une femme dont il est maintenant séparé.Et puis il y eut ces amis, ces amis trop tôt partis, ces autres mais toujours présents dans sa vie. Nostalgie quand tu nous tiens !

Je me suis cependant parfois ennuyé à la lecture de ce roman. J'ai regretté un certain manque de vie du roman, sans doute dû à l’absence de dialogues, à l'impression parfois de ne pas avancer, à celle du "déjà lu". Sans doute parce que ces souvenirs arrivent parfois de manière désordonnés, qu'il fait les reclasser, les relier entre eux.

Et puis, et je pense que c'est l'élément fondamental à prendre en compte, j'avoue que ce monde de la musique ne me fascine pas. Si j'adore écouter toute sorte de musique, la vie et les amours successifs des chanteurs, quels qu'ils soient ne m’intéressent que très très peu.

Par contre ces retours en arrière sur ces amitiés d'une vie, sur ces sentiments partagés avec les uns ou les autres, superficiels ou profonds, sont autant de points d’intérêt de ce roman

Je vais maintenant essayer de découvrir d'autres livres de cet auteur et surtout ses films.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Bientôt viendront les jours sans toi

Roman

Flammarion éditions

Mai 2018

391 pages 21€

Le père de Dani Mosca est décédé il y a un an mais il lui avait promis de l’accompagner pour qu’il soit enterré dans son village natal. Tout au long de ce voyage il revient sur son adolescence mouvementée dans l’Espagne des années 1980, marquées par la libéralisation des meurs et l’explosion d’une culture rock qui lui a ouvert les portes d’un nouveau monde. Il revient sur les interrogations, les hésitations qui ont jalonné sa jeune vie.

Les époques s’emmêlent comme un couple d’amoureux s’enlace. Les dialogues se confondent avec le texte : sans tirets ils sont là pour appuyer le propos de l’auteur. Le livre est construit sans chapitres mais comme un disque avec une face A, le voyage aux côtés du père, rythmé par les souvenirs d’enfance et d’adolescence et une face B, l’arrivée au village et l’âge adulte. Entre ces deux grands blocs, le roman se divise en une succession d’instantanés, comme autant de chansons qui ont bâti la carrière de l’artiste.

Quel beau roman où sont abordés tous les thèmes qui tourmentent le héros Dani Mosca ! Il ressort une grande poésie de ce long discours de cette longue introspection. C’est de l’absence dont il est question ; comment vivre sans l’autre ? Que ce soit son père récemment disparu, sa mère qui est partie dans sa tête depuis de nombreuses années et dont il évoque la maladie avec une grande délicatesse et une tendresse infinie ; son ami de toujours : Gus puis la mère de ses enfants : Kei, son premier amour : Oliva.

Dani Mosca dans son retour vers le passé réclame des racines qu’il n’est pas certain d’avoir, aborde ses doutes, ses regrets, recherche dans l’avant l’explication au présent et peut-être à l’avenir. « On fuit le passé mais on y retourne chercher un abri dans un mouvement contradictoire »

L’écriture de David Trueba est un délice, un enchantement. J’ai beaucoup aimé sa façon d’aborder tous ces thèmes liés à l’existence de tout un chacun. Son roman est presque une leçon de philosophie voire de psychanalyse dans sa façon d’interroger les étapes de la vie d’un homme. Tout repose sur le moment de la séparation, la séparation de la mère et de l’enfant. Quand cette étape ne se fait pas dans les meilleures conditions toute une vie en dépend, toute une évolution qui rappelle à chaque épreuve de la vie cet instant d’angoisse. Le manque et l’absence.

« Mon père m’a appris qu’un père peut pleurer devant ses enfants, ses larmes ont une valeur que les enfants ne connaissent pas… »



Roman offert par Flammarion par le biais de Babelio Masse critique merci à eux pour cette magnifique découverte.

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Bientôt viendront les jours sans toi

Un roman en forme d'autobiographie, celle de David Campos, dit Mosca, un chanteur espagnol à succès né en 1970. Un personnage fictif, mais qui aurait pu exister. Un roman ambitieux, celui d'une époque, d'une génération, d'un pays ?



Daniel a quarante ans. Il vit à Madrid, sa vie personnelle cahote, sa carrière professionnelle a du mal à rebondir. Son père est mort il y a un an mais il décide soudain de rapatrier son corps dans son village natal, pour qu'il y soit enterré, comme il le souhaitait. Pendant les heures de route vers le Tierra de Campos, cette province au nord-ouest de l'Espagne, il laisse ses souvenirs se déployer. L'occasion « d'assembler, à travers le chaos / les pièces du puzzle qui me formaient. », comme il a pu l'écrire un jour dans une chanson.



Un roman construit comme un vinyl, face A le voyage, face B le village, avec sa vie dedans, en épisodes ponctués de paroles de ses chansons. Sa scolarité dans une rude école catholique, comme tous ceux de son âge, la maladie de sa mère, ses premiers cours de guitare, ses meilleurs potes, ses premiers émois, la création de son groupe de musique au lycée, Las Moscas (les mouches), les relations conflictuelles avec son père, un homme rigide, haut en couleurs.



« La main de mon père avait passé ses vingt premières années à labourer des champs et à faire la guerre ; la mienne, pendant cette même période de vie, avait servi à me branler et à jouer de la guitare. »



David Trueba a une écriture élégante, jamais pesante ni pompeuse, qui suscite autant d'intérêts en racontant différents processus créatifs ou une soirée de biture. J'ai pensé à Maintenant ou Jamais de Joseph O'Connor, et aussi à Jonathan Coe, mais en version espagnole. Des personnages attachants, beaucoup d'humour, de la finesse. L'amitié entre Dani, Gus et Animal est vraiment stimulante. Si le temps qui passe et les mutations de soi nous détournent de nos idéaux de jeunesse, faut-il rectifier le cap ? le titre français est tiré d'une parole de chanson, « Bientôt viendront les jours sans toi / Triste calendrier, dans l'avenir », la mélancolie pour les absents est là, d'accord, mais le titre original est bien plus riche de sens : Tierra de Campos. le terreau du passé e(s)t celui de l'avenir.



Cette histoire m'a parlé. Et si le dernier tiers n'avait pas été, à mon goût, un peu plus faible que le reste, ce livre aurait été un coup de coeur. La musique, l'écriture, cela m'a rappelé ma propre adolescence et mes premiers grands élans.



« Je n'ai pas l'habitude de prendre des notes, car je crois seulement aux idées qui survivent à l'oubli. »



PS : Ce roman ne paraitra que dans deux semaines. Habituellement, je ne publie mes chroniques de rentrée littéraire qu'à la sortie du livre, le jour même, la veille parfois. Mais ici, il y a un timing Babelio à respecter. Cqfd. Merci aux éditions Flammarion pour cet envoi !
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Bientôt viendront les jours sans toi

(Merci à Babelio et aux éditions Flammarion de m'avoir permis de lire ce livre en avant première!)



Petite déception avec ce roman qui pourtant m'attirait beaucoup. J'aime bien les récits de vie, et le fait que celui ci se passe en Espagne dans les années 80 (pour la plupart des souvenirs du narrateur) me tentait vraiment beaucoup.



Nous suivons dans ce roman Dani qui vient de perdre son père. La mort de celui-ci va l'amener à réfléchir sur sa propre vie et à se poser énormément de question sur le sens de celle-ci.



Hélas ce que je retiens de cette lecture est surtout un ennui profond. Le narrateur s'éparpille beaucoup avec de nombreux petits flash back sur son passé. Si certains m'ont fait rire et d'autres m'ont touché, la plupart m'ont ennuyé et je pense que c'est dû à une narration trop brouillonne.



Déjà l'absence de dialogues m'a déconcerté car cela fait que le récit manque de vie. Pourtant on ne peut pas dire qu'il ne se passe rien dans cette histoire, car la vie du narrateur est intéressante : entre ses potes haut en couleur (je les ai adoré eux!), son père caractériel, sa mère malade, les secrets de famille, les débuts de son groupe de rock, ses conquêtes, il y avait là un sacré cocktail qui aurait du me plaire. Mais voilà, je n'ai pas accroché et j'ai fini difficilement cette lecture. Il m'a manqué un petit quelque chose dans l'écriture pour que le récit me plaise. Peut être que celle ci est trop "froide" à mon gout, j'avais du mal à m'attacher au narrateur.



Pour autant ce n'était pas mauvais, mais ce n'était pas excellent non plus. En tout cas je n'en garderais pas un souvenir impérissable.
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Bientôt viendront les jours sans toi

Dani Mosca a quarante ans quand il décide de ramener la dépouille de son père dans son village natal, au nord de l'Espagne. Un voyage pendant lequel il va faire son deuil bien sûr, mais sans doute un peu grandir aussi...



C'est lorsqu'on rencontre la mort que l'on ne pense et ne parle jamais autant de la vie, et de toutes les choses qui la composent. Avec ce roman, on est dans l'expression pur, le jaillissement des émotions.



Les souvenirs affluent en tous sens, de manière désordonnée, intempestive, sensible et jouissive. Dani Mosca, le narrateur, va à la source, nous raconte avec une lucidité éprouvée ses années bohèmes, en conflit permanent avec ce père sans doute un peu pudique, un peu secret. On évoque ici l'amour, la musique, la sexualité, les ruptures dans un paradoxe éloquent, maîtrisé.



L'aventure est dense, l'écriture emprunte un monologue lent, sensuel, sensitif qui remplit le vide, l'absence et qui sonne l'heure des bilans. Il y a quelque chose de puissant, d'intérieur, de désespéré. Les rencontres sont marquantes, humaines, déterminantes. Elles nous aspirent dans un tourbillon, nous questionnent, nous projettent.



Avec ce roman, on est à la fois spectateur et témoin intime des années passées, envolées. La nostalgie nous emporte à travers ce voyage exubérant, transgressif et formateur.



Peu importe la place à prendre, l'ivresse est bien là, réelle, palpable et laisse une empreinte inoubliable...
Lien : http://www.sophiesonge.com/a..
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Ouvert toute la nuit

Le recit, autour des péripéties d' une famille, présenté comme extrêmement drôle m' a ennuyé au point d' en abandonner la lecture n' y trouvant absolument aucun intérêt littéraire ou intellectuel, etne m' ayant même pas fait esquisser une amorce de sourire ( simple opinion)
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