Delphine Giraud

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Ça ne va pas ? Tu as mal quelque part ?
J'ai envie de lui répondre "au coeur".

Il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions ! C'était notre devise !

"Tu me fais tellement penser à moi à ton âge, ma petite fille ! Pourtant, quand tu auras appris à accepter que la mort fait aussi partie de la vie, tu comprendras qu'il est plus facile de vivre certaines pertes..."

Cela peut paraître fou, pour une fleuriste, d'aimer une fleur qu'elle ne peut travailler à cause de sa fragilité, mais c'est précisément la raison pour laquelle elle l'admire autant. Sauvage, indomptable, et pourtant si robuste. A bien y réfléchir, cette fleur est beaucoup plus solide qu'il n'y paraît. Pour preuve, elle pousse partout facilement et n'a pas besoin d'entretien. Si Connie avait un jardin, elle en sèmerait, rien que pour pouvoir s'émerveiller à loisir devant l'éclat vif de sa couleur

Trop de fierté, trop de honte, et pas assez de prise de conscience. De maturité, peut-être. À présent, il était prêt. Pas pour lui, mais pour Lila. Si c’était pour Lila, ça signifiait sûrement qu’en fait, c’était pour lui. Pour satisfaire son monstre d’égoïsme.

On dit que le bonheur n’est pas palpable, qu’il faut une prise de conscience pour s’apercevoir qu’il est là. Un petit soubresaut en soi, une vague sensation, une étreinte délicate comme une aile de papillon. Le sien, elle le touchait du bout des doigts. Son bonheur était Karl. Tout simplement.

Pourquoi lui, ne lui a-t-il pas fait confiance, avec pour unique raison, qu'il était son meilleur ami ? Le temps efface-t-il les sentiments à ce point ?

Tout à coup, sans réfléchir, elle se tourne vers l’océan et se met à crier de toutes ses forces. Ce cri-là n’est pas un cri de détresse, de désespoir ou d’angoisse. C’est un cri libérateur.

Connie songe que parfois, un câlin vaut tout l’or du monde.

— Ce n'est pas parce que ta belle est partie que tu dois être désagréable avec tout le monde !
— Oh, ça va… Tiens, en parlant de belle, mate-moi un peu la rouquine de la onze ! Crois-moi, si mon cœur n'était pas déjà pris… Et si elle n'était pas venue avec son mec, ça va sans dire…
Mais Miguel n'a pas le temps de finir sa phrase. Il est stoppé par le bruit du verre qui éclate. Lorenzo vient de faire tomber la coupe de vodka sur le sol.
*
C'est lui. C'est Vincent. Le voir en chair et en os lui coupe le souffle. Son cœur se met à battre la chamade, et son écho résonne jusque dans ses tempes. Mais c'est lorsque leurs regards se croisent que l'intensité de l'émotion est à son comble. Un bruit de verre brisé lui parvient à ce moment-là. Mais elle n'y prête pas attention. Elle ne voit que ses yeux. Ces yeux, bleu glacier, dont elle devine la brûlure, même à cette distance, la font chavirer. Leur échange ne dure qu'une fraction de seconde. Mais c'est assez pour que son monde en soit bouleversé. Plus rien ne compte autour. Dans ce bar parisien, il n'y a plus qu'elle, et celui qu'elle est venue chercher...»

Il est des événements dans la vie, qui sont des petits riens qui font tout. Des détails qui bouleversent le cours des choses. Des circonstances survenues au bon moment, qui changent a jamais la suite de l’histoire. A quelques minutes près, parfois.

Un ange passe. Ange malfaisant, ombre morbide qui déploie ses ailes en menaçant de les engloutir tous les trois.

Quelquefois, à travers les nuages gris des problèmes et des échecs qui s’amoncellent, un rayon de soleil pointe au moment le plus inattendu.

Écrire un livre est quelque chose de très intime. Ça m’a déjà effleuré l’esprit, bien sûr. Mais je ne sais pas si je suis prête. L’idée d’être lue par des inconnus m’effraie un peu. En fait, j’ai l’impression qu’un livre est comme un rêve. On dit que tous les personnages d’un rêve représentent le rêveur. Les méchants incarnent sa part d’ombre. Écrire une histoire, ce serait comme se mette à nu, tu ne trouves pas ?

Parfois, il faut accepter de laisser l’autre avoir mal pour lui permettre d’avancer.

Cet homme est mort! Il ne reviendra plus ! Qu’on attende ou pas, un mort est un mort, et ne ressuscitera pas!

Nous ne pouvons rien faire d’autre, dans un premier temps, qu’attendre qu’il veuille bien nous ouvrir le livre de sa vie.

Cette solitude qui vous pèse ,parfois! Elle oublie que vous êtes un peu fragile, et elle s’appuie sur vous comme si elle voulait vous écraser. Elle y arrive, un peu , et puis il se passe quelque chose. Un instinct de survie, qui vous fait penser à n’importe quoi de positif, pour vous aider à être plus fort: avec cet élan, vous appuyez à votre tour sur la solitude pour l’écraser. Et ça marche. Jusqu’à la prochaine fois ...

En jouant des coudes, elle se précipite vers ce passé ressurgi de nulle part, vers cet impossible devenu possible ...

On ne décide pas les événements que la vie nous impose, mais la façon dont on les affronte.