J’ai été littéralement emportée sur la crête de ce roman agile et nerveux, envoûtée par la belle puissance narrative de son récit, autant que par sa construction originale.
Les personnages qui peuplent le roman, sont traités avec délicatesse, et une pudeur étonnante comparée à l’enchevêtrement virtuose du récit. Ils se laisseront effleurer à peine, pourtant soumis aux événements tempêtueux. On les quittera tous avec regrets.
Ce roman fantastique, aux accents prophétiques, agit comme une boule à facette, il nous laisse éblouis, étourdis et songeurs.
Peut être le verrons nous un jour adapté en série ou en bande dessinée. Il en a toutes les qualités. Il me donne envie de découvrir les autres livres de cet auteur singulier à l'imagination bondissante et à l'âme d'enfant.
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Et voilà un livre fort.
Fort par le thème, la guerre.
Fort par la construction, 4 photographies.
Fort par la langue riche, poétique.
‘’Fiat bellum, et ce fut la guerre.’’
Denis Drummond nous emmène voir la guerre dans les yeux.
Non par la description des horreurs de la guerre, les « photos mineures » telles que les définit Enguerrand, reporter de guerre.
Comme le photographe qui développe ses clichés dans la chambre noire voit petit à petit apparaitre l’image dont il fera le tirage, Denis Drummond par la seule force des mots nous amène à voir chacune des quatre photos comme si nous les avions sous les yeux.
Chacune d’entre-elles nous fait regarder la guerre dans les yeux.
Dans chacune d’entre elles la guerre nous regarde dans les yeux.
Cette guerre dont la ''place est désormais dans l’homme, sur terre, jusqu’à la nuit des temps.’’
Cette guerre qui nous fait trouver ''beau ce qui ne peut pas l'être."
Un peu d’humanité néanmoins. A la violence de la guerre s’oppose l’amour source d’espérance. Demain existe.
Un livre fort, très fort.
A lire.
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Jérôme Garcin l’a dit, oui, un des livres forts de la rentrée littéraire. Le choix de cette narration sur 4 jours nous tient en haleine. On est à Paris et projeté une seconde plus tard là bas. Sujet pas facile et pourtant on se laisse prendre. Je recommande.
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Je suis restée tout au long de cette lecture en lisière du récit sans parvenir à y pénétrer complètement.
Pourtant le sujet était tentant et il y a un certain nombre de moments qui ne demandent qu’à être émouvants. Mais une surenchère de style grandiloquent et de recherche d’esthétisme dans les descriptions finit par nuire à l’émotion.
Enguerrand, photographe spécialiste de la guerre a disparu. En guise de testament, il a laissé à son ex-compagne Jeanne, ses journaux intimes ainsi que quatre négatifs pris sur quatre scènes de guerre (Rwanda, Bosnie, Afghanistan et Irak). Il l’a chargée d’organiser une exposition avec un galériste, Gilles.
Ces clichés et ces carnets sont des témoignages cruciaux de ces guerres modernes qui émaillent les XXème et XXIème siècles.
Le récit entremêle les journaux d’Enguerrand, le présent avec la rencontre des deux personnages de Jeanne et Gilles et les propres souvenirs de Jeanne, ancienne collaboratrice du HCR.
Ce sont ces incessants enchevêtrements entre les différentes époques qui m’ont principalement perdue dans la narration. Couplés à un style un rien trop pompeux dans lequel aucune phrase n’est simple et où l’auteur glisse chaque fois trop d’emphase que ce soit dans les dialogues ou dans les descriptions. Pour exemple cette phrase tirée d’un des carnets : « Une fois les militaires partis, la forêt se figea dans un silence qu’aucun d’entre nous n’avait jamais entendu, un silence comme un cri qui ne sort pas, lourd, épais, celui qui accompagne l’inclinaison du monde devant l’abandon de Dieu. »
C’est beau mais totalement désincarné.
Cela m’a gênée pour entrer dans les textes attribués à Enguerrand et qui racontent la guerre. Je me suis tout de même demandée si ce n’était pas une manière de tenir à distance les horreurs décrites mais pour ma part cela m’a empêchée d’entrer dans le récit.
Par ailleurs, l’érudition qui se glisse tout au long du livre avec, par exemple, les parallèles entre la peinture classique et les photos d’Enguerrand, ne m’ont pas vraiment convaincue et la finalité des mises en scène de ces quatre photos reste pour moi assez obscure. Tout comme la relation qui se noue entre Gilles et Jeanne et pour laquelle je ne me suis pas vraiment passionnée.
Pour finir, je ne ressors pas non plus de cette lecture avec l’impression d’avoir appris des choses sur les conflits que le livre évoque. Bref, un rendez-vous manqué.
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Ce livre me laisse une impression très mitigée. J'ai bien aimé les récits, le photographe rend bien les atmosphères des conflits qu'il couvre (Rwanda, Bosnie, Afghanistan, Irak), tous plus terribles les uns que les autres. Les personnages qu'il décrit sont bien choisis
J'ai bien aimé aussi l'histoire de Jeanne et Gilles, qui découvrent les carnets de route du photographe. Jeanne, en tant qu'humanitaire, a la connaissance des zones de conflit, ce qui lui permet de comprendre pleinement le récit du photographe.
Mais je n'ai pas adhéré du tout aux descriptions grandiloquentes des fameux clichés posthumes rapportés des zones de conflit. D'une part parce que c'est long et fastidieux, d'autre part parce que je ne peux imaginer un photographe de guerre composer un tableau macabre comme il le fait. J'avoue avoir lu en diagonale les pages qui en parlaient.
Au final, ces fameux clichés censés immortaliser l'oeuvre du photographe, gâchent la crédibilité du livre.
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Jeanne, reçoit une enveloppe d’Enguerrand, son amour perdu, photographe de guerre mort en Irak. Cette enveloppe contient des lettres du Rwanda, de Bosnie, Afghanistan et d’Irak, mais aussi quatre clichés qui sont plutôt quatre tableaux photographiés inspirés des chefs d’œuvre de la peinture.
Au-delà de la découverte de ces lettres et de ces clichés qui nous tient en haleine, ce roman est une très poignante évocation de la guerre, de son atrocité, mais surtout de sa parfaite négation de la vie, de ce pourquoi l’être humain peut avoir été créé, s’il existe un dessein à la création humaine :
« Une fois les militaires partis, la forêt se figea dans un silence qu’aucun d’entre nous n’avait jamais entendu, un silence comme un cri qui ne sort pas, lourd, épais, celui qui accompagne l’inclinaison du monde devant l’abandon de Dieu »
Un très beau roman, qui nous fait osciller entre la dureté des descriptions de la guerre et la beauté des interprétations artistiques de ces quatre clichés.
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A reçu un Prix SDGL 2019…
le point fort du roman est d'aborder la guerre par le point de vue de la photographie. Est-ce que l'image qu'on a des pays en guerre est vraiment ressemblante à la réalité ? Comment la photo peut transcrire l'horreur, la peur ?
La guerre n'est pas décrite par son aspect historique mais par des descriptions de sentiments et de la manière dont nous la ressentons à travers la photo.
C'est une écriture simple, rythmée, avec du style.
C'est un roman fort, terrible par le sujet, envoûtant, les mots suffisent voir les photos dans l'imagination du lecteur. Parce qu’une photo peut en dire beaucoup d’où mon amour pour les photoreporters de guerre !
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« La guerre nous apprend des choses qu’on ne sait pas retenir »
C’est le témoignage que nous livre Denis Drummond, à travers le regard et l’objectif de son personnage, le photo reporter Enguerrand, disparu en laissant à la femme qu’il aimait un mystérieux et terrible témoignage des combats qui font rage aux quatre coins du globe. En découvrant pas à pas ces magnifiques et dramatiques clichés, nous suivons le regard horrifié d’Enguerrand du Rwanda à la Bosnie, de l’Irak à l’Afghanistan : enfants enfouis sous la vase des marécages, enfants monstres devenus sniper après le massacre de leur innocence, jeunes soldats dessinant des étoiles sur leur treillis pour échapper à la folie, seigneurs de guerre dans l’or de leur palais au milieu des décombres, les images d’Enguerrand sont les pièces d’un puzzle qu’il faudra reconstituer. Dans ce monde où « survivre est une grâce du diable », heureusement il y a l’amour.
Un livre dense, une écriture exigeante dont la poésie éclaire la gravité du sujet.
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"La vie silencieuse de la guerre" est un roman intrigant. On le lit d'un trait. On ne veut plus le lâcher pour aller au bout du questionnement.
La fin nous apaise et nous éclaire. A lire absolument.
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C’est un très beau livre, ambitieux et courageux parce qu’il tente de capter et de dire avec émotion, style et érudition l’indicible de l’essentiel de quatre guerres contemporaines ( Rwanda, Bosnie Afghanistan et Iraq) et au delà de l’essence même de la guerre.
Denis Drummond nous propose de nous immerger dans une histoire portée par trois personnages centraux dont les vies se croisent et fusionnent et qui acceptent de partager la quête de la vérité de la guerre de l’un d’entre eux. Le dévoilement progressif (ainsi que les péripéties autour...) de cette quête attisent la curiosité du lecteur. J’ai lu ce livre d’une seule traite!
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Ce roman est un ovni, une étrangeté brillante, intrigante et impressionnante. Je l'ai trouvé incroyablement réaliste et je n'avais qu'une envie, en savoir plus.
Néanmoins je ne lui mets pas toutes les étoiles car la narration m'a posé quelques difficultés. Si toute l'histoire est bien façonné, ultra précise, crédible, scientifique, on alterne entre un journal de bord, des articles et de la narration pure.
C'est complètement personnel mais j'aurais aimé être complètement immergé dans la narration sans être coupé. Ça a son intérêt mais ce n'est pas ma préférence.
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