Le Salon dans tes oreilles - S1E40 - La lecture comme outil de dialogue auprès des enfants
Parce que jugés violents, choquants, gênants ou impudiques, certains sujets sont difficiles à aborder avec les enfants. Heureusement, des livres viennent à la rescousse et amorcent un dialogue autour de ces thèmes difficiles, mais essentiels à aborder.
Présenté par
SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL
Et
ÉDITIONS DE LA BAGNOLE
FONFON
Avec
Dïana Bélice, Auteurrice
Guylaine Guay, Auteurrice
Simon Boulerice, Auteurrice
Nicholas Aumais, Animateurrice
Livre(s)
Clovis a peur des nuagesLes enfants à colorier
Kellan et le roi de la montagne
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Dès que le mot « puce » a été prononcé, j’ai senti tous les poils de mon corps se hérisser. « Ma puce » ? Est-ce qu’il a déjà vu une puce, lui ? J’ai vu un reportage sur ces bestioles à la télé un jour ... OK !) et je peux affirmer que c’est loin d’être une créature charmante avec laquelle on a envie de prendre le déjeuner ! Ce sont des petites bestioles répugnantes, avec un corps plat et de longues pattes poilues, qui n’ont que deux buts dans la vie : sucer votre sang et vous causer bien des ennuis. On n’a donc qu’une seule envie : s’en débarrasser.
Le malaise, c’est quand, sans même m’en rendre compte, je suis devenue une pute. Le malaise, c’est quand, comme si c’était tout à fait normal, l’homme en complet-cravate a ni plus ni moins abusé de moi. Comme si j’étais qu’une merde… Un objet, sans émotion, qui se laisse faire. Le malaise, c’est quand Jonathan s’est mis à être violent envers moi. Le malaise, c’est quand je me suis dit que plutôt que sa violence, je voulais son amour et que pour avoir cet amour, je devais faire et refaire ce qui me répugnait tant…
De toute façon, pour moi, le sexe était rendu quelque chose de tellement banal, de monnayable : j’te fais une pipe, tu me donnes de quoi sniffer… Je faisais déjà plein de choses avec les gars du gang… « Un de plus, un de moins », que je me disais. Qu’est-ce que ça pouvait bien changer ? C’est comme si la danse érotique était la suite logique…
Dans les films, il y a toujours un bon Samaritain qui vient en aide à la jeune fille en détresse. Je ne sais pas si je vais être aussi chanceuse, mais au point où j’en suis, la seule option qu’il me reste, c’est d’essayer. Je demande à tous ceux qui arrêtent faire le plein s’ils veulent m’emmener avec eux, mais la plupart m’ignorent. Il y a bien une heure que je suis là à jouer les jeunes filles en détresse. Mais j’ai l’impression que ça en fait dix. Personne ne veut s’encombrer de moi. Mon look doit y être pour quelque chose. Faut dire que si je voyais une fille comme moi, squelettique, avec une minijupe, un collant déchiré, les cheveux défaits, les yeux injectés de sang et la lèvre enflée, qui demande qu’on l’embarque, elle pourrait bien crever. Si même moi, je ne me fais pas confiance, c’est peine perdue.
Chaque fois que j'ai l'impression de refaire surface, je me rends compte qu'il y a une autre porte à ouvrir. Et derrière cette porte, je ne trouve que de la souffrance et des problèmes qui semblent tous sans solution.
Mes parents aussi ont toujours été peu enthousiastes à l’idée que la musique soit mon choix de carrière. À leurs yeux, la musique n’est qu’un passe-temps, pas une manière sérieuse de gagner sa vie. À moins de vouloir être professeure, comme maman, vaut mieux arrêter d’y penser. Selon eux, je devrais plutôt me concentrer sur mes études afin de décrocher plus tard un emploi qui me permettra de vivre convenablement. Mais c’est tellement plate comme plan de vie ! Moi, la musique, c’est ce qui me donne le goût de me lever le matin ! C’est ma passion !
On a tous envie d'être unique aux yeux de l'autre.
Je ne suis pas la fille que tu aurais voulue ? Rassure-toi, tu es loin d’être le père que je voulais ! ! ! Si je pouvais choisir une autre famille, je le ferais ! Je la déteste ! Il se passe des choses majeures dans ma vie, en ce moment ! J’ai le cœur brisé et personne n’a pris le temps de s’arrêter pour me demander comment ça allait ou comment j’encaissais le coup !
Il compare souvent mes courbes à celles de Kim Kardashian. Je trouve qu’il exagère, même si des fois, lorsque je m’observe dans un miroir de plain-pied, je peux voir une mini ressemblance…
Je dois l’admettre, mes formes sont très généreuses pour une fille de mon âge et selon ses termes, « C’est trop hot, tous les hommes en rêvent ! ».
En une fraction de seconde, j’ai perdu l’aplomb qui m’habitait. Je ne sais pas si je devrais tout de suite enlever le peu de vêtements que j’ai sur le dos ou danser avant. C’est loin d’être aussi facile que le laisse paraître Demi Moore dans Striptease.