The Arrival of spring in Woldgate | David Hockney | Centre Pompidou
On voit avec sa mémoire. Ma mémoire est différente de la vôtre, de sorte que si on se trouve au même endroit on ne verra pas exactement la même chose. Chaque personne a une mémoire différente, Il y a d'autres éléments qui entrent en jeu. Le fait que l'on soit allé ailleurs auparavant nous affecte et on le sait parfaitement. La vision objective n'existe pas.
We see with memory, so if I know someone well, I see them differently from the way I might if I’d just met them. And my memory is different from yours; even if we are both standing in the same place, we’re not quite seeing the same thing. Other elements are playing a part, whether you have been in a place before will affect you, and how well you know it.
La valeur d'une œuvre d'art se mesure aussi dans le monde bourgeois à sa rareté, à sa valeur-or, sa valeur intrinsèque n'intéressant que quelques naïfs retardataires que la vue d'une fleur des champs satisfait autant que la possession d'un diamant vrai ou faux. Un révolutionnaire conscient comme Lénine juge l'or a sa juste valeur. Il écrit : "Lorsque nous aurons remporté la victoire à l'échelle mondiale, nous édifierons je pense, dans les rues de quelques-unes des plus grandes villes du monde, des pissotières en or."
La ligne de vie I -
Conférence donnée par René Magritte au Musée royal des beaux-arts d'Anvers le 20 novembre 1938.
P. 33
Revendiqué par les réalistes abusés par l' apparente familiarité de ses images, affilié au formalisme au nom de l'implacable géométrie de ses compositions, rapproché du surréalisme par la dimension clairement "métaphysique" de son œuvre, Edward Hopper échappe à chacune de ses écoles. La complexité de ses peintures réfute toute appartenance aux mouvements dont les confrontations, les polémiques ont émaillé le XXe siècle.
Je suis convaincu qu'aucune forme de création radicalement nouvelle n'apparaîtra dans les espaces traditionnellement consacrés à l'art. Je n'apprendrai plus rien de ce côté. Elle ne peut apparaître que sur de nouveaux supports : les écrans, les pages des journaux et des magazines. Je pense que nous entrons dans une nouvelle ère. Les nouvelles technologies sont sur le point de produire bien plus que nous le pensons. Plus, bien plus. Et je compte bien contribuer à pousser les choses dans ce sens.
La Trahison des images peinte par René Magritte en 1929 est le témoignage - ironique autant que fumant -, de l'iconoclasme diffus du premier surréalisme. Si Marcel Duchamp instruit cette critique par des moyens résolument non picturaux, c'est pinceaux en mains que Magritte assume ce doute à l'endroit des images, les soumettant à une réflexivité intransigeante. (p.54)
Mots, ombres, flammes, rideaux, fragments
Il ne faut pas craindre la lumière du soleil sous prétexte qu'elle n'a presque toujours servi qu'à éclairer un monde misérable.
L'image est une création pure de l'esprit.
Elle ne peut naître d'une comparaison mais du rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées. Plus les rapports des deux réalités rapprochées seront lointains et justes, plus l'image sera forte. Pierre Reverdy, "L'image", Nord-Sud, n°13, mars 1918.
La beauté est un problème plastique, Jacqueline Lichtenstein p. 188
Je finis par trouver dans l'apparence du monde réel lui-même la même abstraction que dans les tableaux. René Magritte, "La ligne de vie I", 1938.
Ce qu'il faut peindre, c'est l'image de la ressemblance - si la pensée doit devenir visible dans le monde. René Magritte, "L'art de peindre..." catalogue exposition Magritte, Paris, 1960.
Le peintre-roi, Barbara Cassin, (p. 128)
En dépit de leur nombre restreint (26) les gravures occupent une place essentielle dans l’œuvre de Hopper. L'artiste leur reconnait ce rôle capital : "ma peinture sembla se cristalliser quand je me mis à la gravure.
Une nuit de 1936, je m'éveillai dans une chambre où l'on avait placé une cage et son oiseau endormi. Une magnifique erreur me fit voir dans la cage l'oiseau disparu et remplacé par un oeuf. Je tenais là un nouveau secret poétique étonnant, car le choc que je ressentis était provoqué précisément par l'affinité de deux objets, la cage et l'oeuf, alors que précédemment ce choc était provoqué par la rencontre d'objets étrangers entre eux. Je recherchai, à partir de là, si d'autres objets que la cage pouvaient également me révéler - grâce à la mise en lumière d'un élément qui leur serait propre et qui leur serait rigoureusement prédestiné - la même poésie évidente que l'oeuf et la cage avaient su produire par leur réunion. Cet élément à découvrir, cette chose entre toutes attachée obscurément à chaque objet, j'acquis au cours de mes recherches la certitude que je la connaissais toujours d'avance mais que cette connaissance était comme perdue au fond de ma pensée. (p. 35)
La ligne de vie I
Conférence donnée par René Magritte au Musée royal des beaux-arts d'Anvers le 20 novembre 1938