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Critiques de Djaïli Amadou Amal (816)
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Les Impatientes

Patience, munyal.

Je ne peux pas évoquer ce roman sans penser à une jeune femme prénommée Manal, retrouvée morte et enfermée dans un sac de sport plusieurs mois après son décès, sous le lit d’un petit appartement du centre ville de C, assassinée par son mari.

Munyal, Manal…

Manal, une jeune femme solaire et intelligente, venue d’un sombre pays, qui pensait rejoindre un homme aisé dans un pays libre. Un homme qu’elle n’avait jamais rencontré et qui s’est révélé un cretin jaloux, buveur et violent.

Manal, une jeune femme d’une vingtaine d’années qui n’a pas eu cette patience et qui a voulu rentrer chez les siens, au pays.

Manal, une jeune femme qui avait subi la pire des excisions puis la violence sexuelle codifiée et exigée de son mariage.

Manal, une jeune femme suffisamment forte pour refuser son destin et souhaiter rentrer dans un pays où le déshonneur ne pouvait que l’attendre,

J’ai lu ce livre au moment du procès de cet homme après que la vie de cette jeune femme se fut éteinte.

Depuis, je considère que l’impatience ne peut être défaut. Elle ne peut qu’être valeur et qualité au service de tous les humbles et des invisibles.

Depuis Manal se dresse aux côtés des femmes de ce roman, de son auteure dont le récit a une large portée autobiographique, et de toutes ces autres femmes, victimes d’hommes stupides. Elle se dresse tel un silencieux et invisible fantôme.

Parfois un roman peut faire la plus forte impression lorsqu’il vient se fracasser sur votre réalité et devenir celle-ci





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Les Impatientes

À regret, je vais aller à contre-courant de la majorité des critiques sur ce roman. Le résumé me plaisait et j'avais envie de découvrir cette auteure. Malheureusement, je n'ai pas adhéré au style de l'écriture. Celui-ci m'est apparu assez simple.



Dommage puisque le sujet m'intéresse. Il traite de la condition féminine dans le Sahel, plus particulièrement dans la partie nord du Cameroun. Le livre s'organise en trois parties, chacune rapportant le vécu d'une femme à la première personne.



J'ai aimé le début qui raconte l'histoire de Ramla. Elle ne peut épouser celui qu'elle aime, ni continuer à étudier. Son avenir est entre les mains des hommes de sa famille. On la marie de force. Mais peu à peu, mon intérêt s'est essoufflé, je pense que c'est vraiment lié à l'écriture. Je ne suis pas parvenue à rentrer dans les personnages, il m'a manqué un peu de profondeur.



Le deuxième chapitre est consacré à Hindou, sœur de Ramla, mariée de force à son cousin Mourabak extrêmement violent à son égard : "Mon époux entretient des aventures multiples, boit, use de stupéfiants et regagne toujours le foyer à une heure tardive. Il continue de me brutaliser, de m'abreuver d'insultes aussi dégradantes qu'humiliantes. On ne compte plus les hématomes, égratignures et ecchymoses que ses coups laissent sur mon corps - et ce dans la plus grande indifférence des membres de la famille. On sait que Moubarak me frappe, et c'est dans l'ordre des choses. Il est naturel qu'un homme corrige, insulte ou répudie ses épouses. Ni mon père ni mes oncles ne dérogent à cette règle." (p125-126)



Au début de la troisième partie, abordant l'histoire de Safira dont l'époux a pris une nouvelle femme, je me suis résolue à abandonner ma lecture. Je crois que j'aurais préféré lire directement des témoignages ou un roman plus "fourni" au niveau de l'écriture. La formule proposée n'est pas parvenue à me séduire. Cependant le livre reflète l'horrible sort destiné aux femmes dans cette région du monde : mariages forcés, polygamie et violences.
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Les Impatientes

C'est d'une plume simple et directe que ce roman nous dévoile la face cachée des mariages arrangés de Ramla et Hindou. L'une épouse un homme plus âgé qu'elle, déjà marié, tandis que l'autre est contrainte de s'unir à son cousin qu'elle craint.



L'intimité est dévoilée, les mots sont dits cependant comparé à d'autres histoires lues, le récit reste supportable.



Ces trois femmes m'ont touchée, émues même dans les moments où jalousie et colère ont dominé. On apprend et on comprend.



D'ailleurs j'ignorais qu'il est écrit dans le Coran que la femme doit consentir à son mariage...l'argent et les relations sociales prennent cependant le dessus.



Et que dire de "Munial" ? La patience ne signifie pas tout accepter...
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Les Impatientes

Un roman bouleversant qui ne laisse pas indifférent. Que l'on soit femme ou non, jeune ou moins jeune, je suis certaine que cette lecture saura émouvoir même les plus rigides des lecteurs.



Les Impatientes parle de celles qu'on n'entend pas, celles qui n'ont pas leur mot à dire. Mariées de force, généralement lorsqu'elles ont une douzaine d'années, je parle de ces filles dont l'innocence a été volée pour conforter l'honneur de sa famille.



Au coeur de ces "concessions" (entendre logis familial où les différentes épouses se partagent le même homme), on suit le destin de trois femmes, à qui l'on répète sans arrêt de faire preuve de patience. Non, ton mari n'est pas violent, il faut que tu sois plus soumise. Non, ce n'est pas un viol, il a juste succombé à tes charmes. Non, tu ne peux pas partir, tu lui appartiens. Sois patiente.



Avec de nombreuses références culturelles peules et islamiques, ce roman dénonce le patriarcat, l'enfermement de ces femmes qui doivent encaisser sans rien dire.



J'ai été très émue par ces différents destins, mêlant indignation, colère, résilience, puis soumission. Certains passages sont durs, mais nécessaires pour comprendre comment cette toile d'araignée étouffante reste en place malgré l'évolution des sociétés contemporaines.



Je ne peux que recommander la lecture de ce roman actuel, féministe et engagé.
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Les Impatientes

Les larmes sur les joues d'une mariée ne sont pas toujours des larmes de joie.





Les impatientes sont bouleversantes. Le mariage forcé, la maltraitance et la peur infusent l'histoire de ces trois femmes qu'on incite à la patience, mais surtout au plus douloureux des silences.





La finesse de l'écriture rend chaque mot plus douloureux et tragique. Il est impossible de rester impassible devant la douleur de ces femmes et c'est en cela qu'il pousse le lecteur à une profonde empathie.

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Les Impatientes

C'est un livre difficile, douloureux et tellement vrai.

La polygamie, les non-dits, les manques d'explication, de connivence, d'éducation, de liberté. Les trop de contraintes, de tradition, de patience, de religion.

Dans mes voyages, j'ai aussi rencontré des femmes qui vivaient bien la polygamie. "On est deux pour supporter son mauvais caractère. On est deux pour s'occuper des enfants. je n'aime pas faire la cuisine et j'aime le maraichage, nous nous partageons le travail."

Mais combien d'autres sont en souffrance et ne peuvent pas l'exprimer.


Lien : https://www.babelio.com/monp..
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Les Impatientes

Il y a des livres qui relèvent de la nécessité, nécessité d'informer, de secouer les consciences, de nous sensibiliser à des faits de société dont on est plus ou moins averti... Des livres "claques". Celui ci en est un. Mariage précoce et forcé, viol conjugal, violence, maltraitance et mépris, polygamie ... telle est la destinée des jeunes filles peules du Sahel. Un roman d'autant plus fort et percutant que l' auteure a puisé dans sa propre histoire pour raconter celles de trois jeunes femmes. Bien écrit, efficace, sans pathos, ce livre se lit d'une traite et ne se laisse pas oublier de sitôt.
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Les Impatientes

Je ressors de cette lecture, si touchée.



Puissant.

Émouvant,

Ce roman est un écrin de témoignages bouleversants.



Dans ce roman, l’auteure nous narre comment la société camerounaise prive les femmes de liberté.



Munyal, ma fille. Patience.



De la patience, voilà ce que l’on exige de Ramla, Safira et Hindou.

Trois jeunes femmes camerounaises aux jeunesses bouleversés par un mariage.



Elles seront mariées de force.

Elles devront supporter la polygamie.

Avoir un cousin pour époux.

Des oncles comme père.

Ne pas pouvoir s’exprimer.

Ne pas être libre.

Devoir soumission totale à son mari.



Tout ceci, dans la patience. Munyal



Cette lecture est si puissante. J’ai du mal à poser les mots pour vous exprimer l’énergie qui s’émane de ce roman.



Si révoltant.

Si choquant.

Si criant.

Si bouleversant.



Merci à l’auteure pour ce roman.

Lisez-le. Tout simplement, parce qu’il le faut. Pour ne plus être dans l’ignorance.

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Les Impatientes

Superbe. Quelle claque !

Ce roman, très dur et à la fois très addictif, aborde à travers la vision de trois femmes peuls au Cameroun, le mariage forcé, le viol, la violence conjugale, la polygamie imposée aux femmes, les pensées magiques (recours aux marabouts, aux remèdes miracles), tout cela justifié par la religion et/ou les traditions. Quelles que soient les injustices qu'elles subissent, toutes les fautes reviennent toujours aux femmes, parce qu'elles ne sont pas assez patientes. "Munyal", ce mot, n'a plus le même sens après avoir lu ce livre.
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Coeur du Sahel

Après l'impatience, Djaili Amadou Amal s'attaque à l'amour dans ce livre. Notre cœur bat avec celui de Faydé, une jeune fille très attachante qui pour subvenir au besoin de sa famille décide d'aller travailler en tant que gouvernante en ville.

Dans ce livre, la thématique est plus douce mais l'injustice est toujours aussi criante. Entre les traditions et le cœur, il faut toujours choisir.



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Les Impatientes

Trois portraits de femmes fortes, courageuses et déterminées. Ramla, Hindou et Safira sont liées par un même refus du sort qui leur est imposé, une même résilience.



Trois femmes qui sont nées au Sahel, un pays où leurs droits sont inexistants.



Dès l'enfance on apprend aux jeunes filles la « patience ».

Un mot qui revient sans cesse tout au long du livre, qu’il en devient étouffant, irrespirable, comme le sont leurs conditions de vie.

Le terme « patience » pour ne pas dire « soumission ».



L’autrice dénonce dans une écriture à l’état brut et sans tabous le mariage forcé, le viol conjugal, les violences, la, polygamie… le quotidien des femmes qui sont considérée comme des objets, n’ayant aucun choix. Des poupées qui appartient à leurs pères, aux maris, aux oncles et qui décident de leurs avenirs.



Chaque femme est dans la même situation et pourtant elles sont isolées et on leur apprend à se monter les unes contre les autres.



Je vous préviens, vous allez être révolté.e.s mais je crois qu’il est indispensable de prendre conscience de ce qu’il se passe ailleurs, et de la nécessité de combattre toute forme de misogynie et de sexisme.
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Les Impatientes

Non, cela ne se passe pas au Moyen Age mais bien au 21ème siècle ! Mariages forcés, viol conjugal, esclavage, polygamie… Et l'autrice sait de quoi elle parle. Le Cameroun, c'est son pays, son expérience. Le maître mot appris aux femmes depuis l'enfance, c'est MUNYAL, "patience" en peul. Patience et soumission. Comment est-ce encore possible ? @Les impatientes, c'est l'histoire de trois jeunes femmes aux destins croisés sommées de subir ces pratiques obscurantistes sans broncher.

Voilà un roman dur, terrible et puissant ; qui nous prend aux tripes.

A lire. Absolument.
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Les Impatientes

A lire. Roman qui raconte trois femmes Peules mulsumannnes au Cameroun. C'est effroyable : mariage forcé, viol, violence, lutte fratricide, polygamie... La force de ce roman n'est pas tant de dévoiler ces pratiques barbares, mais de nous les faire vivre, de nous dévoiler les pensées les plus intimes de ces trois femmes et de les suivre dans leur lutte. Inspiré du vécu de l'autrice, ce livre prend une dimension encore plus forte : un courageux témoignage et un signe d'espoir pour toutes les femmes privées de liberté !
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Les Impatientes

Les Impatientes prête la voix à plusieurs histoires féminines qui ont comme dénominateurs communs : le mariage arrangé, l'amour non choisi, la polygamie. C'est remarquablement bien écrit avec des dialogues nombreux et percutants, une traversée dans l'âme féminine dans toute sa complexité qui cherche à survivre à l'ultra-domination masculine. L'autrice, Djaïli Amadou Amal, ne nous épargne rien et pourtant n'approche jamais le gore. Elle dévoile toute la violence faite aux femmes : un statut humain de seconde zone, une aliénation au (futur) mari, parfois les coups (pour ne pas dire le pire), souvent l'humiliation -notamment lorsque l'époux prend une autre épouse qui devient à la fois "une sœur", "une fille" et surtout "une rivale" pour la première élue (la daada-saaré). Objets de reproduction et de satisfaction sexuelle, ces femmes cimentent la concession. On leur reproche les coups qu'elles reçoivent, les colères de leur mari, leurs mésententes. On nie leur désir, leur caractère, leur personnalité, leurs envies et d'une certaine façon leur humanité. On leur chante les louages de munyal (la patience) pour aplanir les méfaits de leur compagnon, alors qu'elles ne font qu'exprimer un droit humain à disposer de son intégrité physique, mentale et morale et à la faire respecter. Ce système les rend soit perverses (parce que nuire devient un moyen de sauvegarder une place chère dans le foyer fortuné) soit complètement à côté de leur vie : certaines se perdent, d'autres font face. Les Impatientes est un plongeon dans un abîme ancestral, réservé aux aisés, ceux qui peuvent subvenir aux besoins de plusieurs foyers.

Je n'étais pas complètement motivée à lire ce roman, je l'ai acheté suite à des superbes critiques de blogocopines lues ici et là. La première de couverture que j'aime particulièrement a été aussi un argument de ma lecture, le prix littéraire (Prix Goncourt des Lycéens 2020) qu'a reçu cette œuvre également.



Je suis ressortie de cette lecture, complètement happée par les histoires, les ambiances, les itinéraires de vie décrits. Je suis ressortie de cette lecture aussi, bouleversée en me disant qu'on en était encore loin d'une condition féminine enfin respectée.



Bref, Les Impatientes mérite réellement le détour pour le chant choral que cette œuvre propose, pour cette plongée dans une société avec ses rites, son phrasé, ses mots, pour cette ambiance de chaleur et de torpeur, pour son discours politique. Djaïli Amadou Amal est assurément une conteuse à retenir.
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Les Impatientes

Munyal! Patience! Voilà un mot qui est maintes fois répété au fil de ce roman. La première fois c'est révoltant. Mais de simple mot, voilà qu'il est transformé en une litanie. Une litanie répétée aux femmes dès leur naissance. Patience. Elles doivent l'apprendre dès leur plus jeune âge. Femmes elles sont. Donc rien. Elles ne s'appartiennent pas. Leur père décidera pour elles. Parfois leur oncle, si leur père n'est pas l'aîné. Ensuite leur mari. Et le père de celui-ci. Femme tu n'es rien. Tu appartiens corps et âme aux hommes de la famille. Sois patiente, sois soumise, sois respectueuse, sois ce que l'on attend de toi. Sinon tu jetteras l'opprobre sur ta famille. Tu mettras ta mère en danger, tes frères et soeurs. Tu mettras la réputation de ta famille en jeu. Et c'est inadmissible. Femme, respecte ton mari. Ne fais rien pour lui faire honte, à lui et à sa famille. S'il te bat, c'est que tu n'as pas fait ce qu'il fallait. Quoi que tu fasses, tu seras en tort.

Femme. Je pleure. Je pleure car dès ta naissance, ta vie ne t'appartient pas. Je pleure car tu dois apprendre que la vie est souffrance et que c'est normal. Je pleure car tu es seule. Je pleure devant ces injustices. Je pleure parce que ça existe. Je pleure que ce soit considéré comme normal. Je pleure parce que tu devrais trouver une amie et non une ennemie. Je pleure parce qu'il reste du chemin avant que les choses ne changent.



3 femmes. 3 vécus. Différents et pourtant similaires. Triste, révoltant. Des femmes qui veulent la liberté, qui veulent choisir, qui veulent s'en sortir. Ramla qui ne pourra épouser l'homme qu'elle aime parce que son oncle lui a trouvé un homme riche. Safira la première femme de l'homme qu'épouse Ramla, qui se retrouve à devoir partager sa couche après 20 ans de monogamie. Hindou contrainte d'épouser son cousin, ivrogne et drogué.



A lire absolument!



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Les Impatientes

Magnifique témoignage sur la situation des femmes au Cameroun dans la tradition Peule.



C'est l'histoire de 3 femmes, Ramla, Hindou et Safira. Trois femmes qui n'ont pas choisi leur situation, ni leur conjoint. Trois femmes élevées dans l'unique perspective de devenir mère au foyer, soumise à leur mari et à leur belle famille.

Ramla a de l'ambition : elle souhaite aller à l'université et être autonome. Elle rencontre un jeune homme dont l'esprit moderne et ouvert lui permet d'envisager cet avenir. Il demande la main de Ramla à son père et celui-ci accepte.

Seulement quelques jours plus tard, l'oncle de Ramla annonce à son père qu'il l'a promise à un homme riche et puissant qui souhaite une seconde femme. Ramla n'est pas seulement la fille de son père : dans la tradition peule elle est aussi la "fille" de tous les frères de son père c'est à dire que chacun peut décider de l'avenir des filles de la famille. Le père de Ramla se rangera donc à la décision de l'Oncle et annoncera à Ramla qu'elle épousera un autre homme.

Malgré les supplications de Ramla, rien ne le fera changer d'avis et le prétendant de Ramla sera menacé afin qu'il accepte cette décision et quitte la région.



Hindou la sœur de Ramla est promise à un cousin oisif, alcoolique et violent. Elle est terrifiée à l'idée de ce mariage.



Enfin Safira,1ère épouse du futur mari de Ramla n'est pas du tout prête à accepter la concurrence dans sa demeure et est prête à tout pour garder ses privilèges, sa place et l'attention de son époux.



Le récit est profond, les personnages attachants, et Djaïli Amadou Amal décrypte avec beaucoup de sincérité et de délicatesse les sentiments de ces femmes qui ont pour point commun d'être soumises aux hommes : leur père, puis leur mari, sans espoir de s'en libérer tellement la pression familiale est forte et qui malgré cela ne trouvent pas le moyen, la volonté ou l'énergie d'être solidaires en elles. Aucune d'entre elle ne peut trouver de réconfort auprès de leur mère, tante ou autre femme de la famille et les co épouses sont entre-elles sournoises et manipulatrices. Alors qu'elles auraient tant à gagner à créer un front solidaire. Mais la contrainte qui les enserrent rend impossible cette hypothèse.



L'auteure a structuré son récit autour de 3 parties : chacune est le récit d'une des 3 femmes : Ramla, puis Hindou et enfin Safira.

Ce roman témoignage de la situation des femmes aujourd'hui encore dans de nombreuses cultures patriarcales est poignant et puissant.

A découvrir absolument !

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Les Impatientes

« Munyal », patience, voilà le seul conseil qui est donné aux femmes enfermées dans le schéma de la polygamie dans lequel nous plonge Djaïli Amadou Amal. A travers l’histoire de trois femmes, ce roman, qui se lit à une vitesse folle est très enrichissant. Les femmes sont toutes prisonnières du système instauré : la mère est portée responsable si la fille ne se marie pas comme le souhaite son père/son oncle/… et peut donc être répudiée, forcée de retourner vivre chez ses parents et ce sera au tour de sa mère d’être dépréciée, etc.



Un cercle vicieux qui considère que les femmes portent la faute en elle : il ne peut y avoir de maltraitance, il ne peut y avoir de coup, il ne peut y avoir de viol. Munyal !

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Les Impatientes

Les Impatientes est un roman poignant et révoltant sur le mariage forcé au Cameroun, situation que l'auteure, Djaïli Amadou Amal, a elle-même vécue. Nous suivons à travers ce récit camerounais le destin de trois femmes : Ramla, empêchée de se marier avec celui qu'elle aime, et mariée de force à Alhadji dont elle va devenir la deuxième épouse ; Hindou contrainte d'épouser son cousin Moubarak, un homme qui la tyrannise ; enfin Safira, la première épouse d'Alhadji, maladivement jalouse de la jeune Ramla.

Face à la douleur, aux mauvais traitements que leur font subir les hommes, omnipotents, on martèle à ces femmes le même discours : patience... Quelle patience leur faut-il en effet pour endurer ce qu'elles vivent ! Accepter l'époux qu'on leur désigne, se soumettre à ses volontés, le servir, vivre à sa merci et composer avec la jalousie des coépouses...

Le roman montre aussi le poids des croyances dans la culture polygame camerounaise, le recours aux pratiques ésotériques pour tenter de résoudre ses problèmes.

Ce roman m'a sidérée et fait ressentir beaucoup de compassion pour les femmes au Sahel qui subissent cette destinée de soumission. Je recommande cette lecture, essentielle.

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Les Impatientes

Un roman à trois voix bouleversant.

Dès que j ' ai commencé sa lecture je n' ai pas pu m ' arrêter et je l ' ai refermé complètement chamboulée .

Une sensation de malaise également m ' a accompagné tout au long de cette lecture, évidemment à cause de la violence épaisse mais en même temps normalisée par une société, par la famille qui essaient de la distiller ,de l ' infuser pour en faire un modèle d 'amour.

Cela pose des questions sur nos propres façons d ' appréhender ce que l ' on peut transmettre à nos enfants, nos filles en particulier,car même si nos cultures occidentales sont différentes de la culture où Ramla ,Hindou et Safira vivent ,nous en tant que parents, et mère en particulier nous avons une immense responsabilité vis à vis de ce que nous pouvons apporter où au contraire voler à nos enfants.

Un roman magnifique, douloureux, fort .

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Les Impatientes

Munyal. Patience. Un mantra pour accepter, se résigner, enseigné à chaque fille dès son plus jeune âge.



Ramla aime Aminou, un ami de son frère. Le garçon l'aime en retour. Il a même demandé la main de Ramla à son père.



Mais elle ne pourra épouser son amour car elle sera mariée avec un partenaire commercial de son père.



Hindou, quant à elle, va devoir épouser son cousin, pour le calmer, apaiser sa toxicomanie et sa violence.



Safira, enfin, va devoir supporter un affront de taille : son mari décide de prendre une nouvelle épouse, une rivale au cœur de son foyer.



Le devoir lie le destin de ces trois femmes sahéliennes. Munyal, leur répète à chacune leur entourage. Patience, pour supporter l'horreur, le mariage forcé, le viol conjugal, le risque de répudiation.



Les pages de ce roman se tournent sans relâche et illustrent bien à quel point l'exploitation des femmes, leur asservissement est ancré dans la société.



Mariées jeunes, les femmes ne sont pas ou peu éduquées. La coutume, la famille, le sens du devoir, voir le chantage affectif, les conduisent à accepter un mariage forcé.



Et ensuite, comment fuir ? La dépendance économique tisse les derniers maillons de la chaîne qui retient ces femmes.



Cette dépendance conduit à tous les coups-bas contre les co-épouses afin de ne pas prendre le risque de se faire répudier.



Face à cette souffrance féminine, les hommes règnent en maîtres, leur volonté est source de loi domestique.



Ce roman, nouveau lauréat du Goncourt des lycéens, est incroyablement fort et émouvant.



La détresse de ces femmes, pour qui la liste des devoirs est aussi longue que celle des droits de leur époux, résonne à chaque page.



Cette histoire a été celle de Djaïli Amal Amadou. Pourtant celle-ci a pu changer son destin à force de volonté et de courage. L'espoir est toujours présent.



Coup de cœur pour ce roman, n'hésitez pas à le lire et à l'offrir !
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