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Critiques de Djaïli Amadou Amal (808)
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Les Impatientes

Un livre magnifique. Trois destins croisés, Ramla, Hindou et Safira. A travers elles la vie de femmes musulmanes en Afrique, sur lesquelles pèsent le poids de la famille, des croyances de la tradition. Des femmes qui sont niées en tant qu'êtres humains. Elles ne sont ni entendues, ni écoutées, ni considérées, leur vis n'est faite que de soumissions d'acceptations et elles ne trouvent aucun réconfort, même de leurs mères qui ont subis les mêmes choses. La rébellion entraine jusqu'à des sévices physiques, jusqu'à des conséquences pour leurs propres mères. Mon regard de femme européenne libre a été terrifié par leur destin. Comment peut-on marier sa fille de 17 ans à un homme de 50, alors qu'elle en aime un autre, comment peut-on lui conseiller la patience quand elle est violée, battue ? Quelles plaies soient la religion et les coutumes ancestrales !. Dans notre société la condition des femmes est loin d'être parfaite, mais nous avons pu nous libérer de jougs anciens et du patriarcat tout puissant mais ailleurs il y a encore beaucoup de boulot ........
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Les Impatientes

" Patience, patience, mes filles, Munyal!. Telle est la seule valeur du mariage et de la vie".

Je devrais dire plutôt: " Encaisse, encaisse,souffre seule et en silence et tais toi, soumets toi!".

Mais de quels droits?.

Le livre nous plonge dans le fonctionnement d' une concession de famille " Peul " du nord du Cameroun, avec ses coutumes ( que j'ai découvert), ses croyances. Notre planète est " riche " de nos différences mais, dans le fonctionnement de certaines coutumes: il y a l'inacceptable, quand la violence, l'humiliation, la soumission aveugle s'installent. Les actes sont durs, barbares: les " traditions" sont un fait, mais comment l'être humain peut il agir de la sorte et faire perdurer ses agissements!.

Votre combat "féministe", Mme Djaïli Amadou Amal, est tout à votre honneur....et vous participez, dans votre lutte et vos témoignages , à la prise de conscience des jeunes générations, et le temps fera peut être son chemin!.

Merci pour votre livre Mme Djïli Amadou Amal.
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Les Impatientes

@Les Impatientes est un roman à fort caractère autobiographique, qui vaut sans doute plus par son caractère de témoignage que par son coté littéraire. Il n'en est que plus poignant, servi par une écriture agréable.

Je n'ai pas envie d'ajouter de commentaire à ce récit de mariages forcés et de polygamie subie, dans la frange Nord du Cameroun, à majorité musulmane. Trois voix féminines, trois voix de victimes s'y succèdent.

Disons juste que c'est un livre à lire.
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Les Impatientes

Lu d'une traite, c'est un roman coup de poing, qui fait froid dans le dos. A travers les voix de ses trois personnages principales, Ramla, Hindou et Safira, l'autrice aborde les terribles sujets du mariage forcé, de la polygamie, du viol conjugal, du patriarcat et de la soumission des femmes, qui sont de simples objets que l'on convoite, que l'on maltraite puis que l'on abandonne.

Il se divise en trois parties, chacune consacrée à l'une des trois personnages. Elles ont chacune leur parcours, mais vivent selon les mêmes règles, qui les oppressent.

C'est un roman à mettre entre toutes les mains, qui a d'ailleurs été récompensé par de nombreux prix, dont le Goncourt des Lycéens.
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Les Impatientes

Au travers de ces 3 récits, on comprend un peu mieux les mécanismes de l'enfermement qui sont à l’œuvre. Il est impossible pour une jeune fille, aussi courageuse ou éduquée soit-elle, d’échapper au carcan familial et à la pression de la société. Toute la famille participe à son avilissement et à sa soumission totale au mari. Il n’y a pas non plus d’espoir du côté des femmes, pas même de sa propre mère dont l’honneur et la réputation dépendent du « bon comportement » de sa progéniture. Qu’est-ce qu’il leur reste, la patience. Un mot tellement répété qu’on finit pas le détester une fois le livre refermé.
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Les Impatientes

Voyant un peu passer ce livre sur les réseaux sociaux et voyant qu’il a été primé au dernier Goncourt des Lycéens, j’ai eu envie de le découvrir. C’est un roman coup de poing, très fort, que j’ai écouté en audio livre.



L’autrice nous parle d’une réalité pour certaines femmes, mariées de force et contraintes de subir des violences au nom des traditions. Il m’a retourné le ventre. Elle décrit sans filtre le quotidien de ce que doivent endurer ces femmes. Je n’ai pas l’habitude de lire ce type d’ouvrage parce que je sais qu’il bouleverse.



Il est très difficile à lire parce qu’on se sent impuissant face à tant de violence. Ce sont des choses que des femmes doivent encore vivre à l’heure actuelle et c’est intolérable. Pourtant c’est important de faire résonner ces voix pour que les choses évoluent.



Le livre est découpé entre le destin de trois femmes, dont la vie est liée d’une manière ou d’une autre. Trois destins qui nous permettent de mieux comprendre tous les rouages, tout ce qu’on leur impose et qui est leur réalité.



En bref, un livre écouté en une journée tellement j’étais happée par le récit, le coeur serré. Il laisse une trace indélébile, le genre de lecture dont vous ressortez en sachant qu’il vous marquera pour le reste de vos jours.
Lien : https://madamepointvirgule.f..
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Les Impatientes

3 femmes, 3 destins :

Ramla, est une jeune femme de 17 ans qui, alors qu’elle est amoureuse de quelqu’un d’autre, va devoir épouser un homme beaucoup plus âgé qu’elle et déjà marié à Safira.

Safira, elle, va devoir accepter de partager son mari qu’elle aime depuis plus de 20 ans alors qu’elle pensait leur amour exclusif.

Et puis la dernière, Hindou, la jeune sœur de Ramla qui se retrouve dans l’obligation d’épouser son propre cousin, alcoolique et drogué notoire… C’est d’ailleurs cette histoire qui m’a le plus « mis en rogne » (vous me pardonnerez l’expression).

Car oui, ce livre m’a tout simplement révoltée ! Alors bien évidemment je savais que tout cela existait mais lire ces atrocités était juste très éprouvant… D’autant plus quand on sait que l’auteure elle-même a été mariée de force a un homme influent à 17 ans qu’elle a réussi à quitter au bout de 5 ans. Ce qui rappelle quand même fortement l’histoire de Ramla… On est en droit de se dire qu’elle sait de quoi elle parle et c’est ce qui fait touche.



« Munyal, Munyal...» Patience, patience… C’est le seul conseil qui leur est donné, ce mot semble être la réponse à tout, telle une formule magique, il efface tout, car il est dit « qu’au bout de la patience, il y a le ciel ». Oui mais non ! Comment accepter de n’être qu’une marchandise dont on dispose quand l’envie s’en fait sentir? Comment accepter, les humiliations, les coups ? Une femme n’est-elle qu’un coquille vide destinée à tenir la maison, à subir et à engendrer une nouvelle descendance, mâle de préférence ? Comment de telles choses sont-elles encore possible à notre époque ?….

Bref, vous l’aurez compris, c’est un livre qui ne laisse pas indifférent, et j’ai vraiment compris à sa lecture pourquoi il avait eu tant de succès.

A LIRE.
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Les Impatientes

Fiction inspirée de faits réels et l'auteure Djaïli Amadou Amal maîtrise bien son sujet de par son vécu.



Nord du Cameroun. Peuple peul.

Trois femmes, trois histoires, trois destins liés.

Des femmes à qui on vole leur vie, leur liberté de choisir.



Patience est le maître mot inculqué aux femmes. "Munyal" sonne comme un leitmotiv (comme un glas dirais-je ici).

Patience est mère de toutes les vertus pourtant!

Tel le proverbe peul "au bout de la patience, il y a le ciel".

Le récit conte la condition féminine au Sahel, et plus largement le thème universel des violences faites aux femmes.



Mariages forcés, maltraitances (mais les coups et le viol dans le mariage sont considérés comme ordinaires...), polygamie, culpabilisation si désobéissance ou rébellion, soumission totale des femmes, les maris ont tous les droits.

Puis les hommes ont bien compris que "diviser pour mieux régner" sur les femmes, est un stratège imparable.

Abus de pouvoir dans la sphère privée de la famille, banalisé par les coutumes, les traditions ancestrales et la religion.



Merci à l'auteure qui œuvre pour défendre la cause de ces femmes.

Djaïli Amadou Amal je la trouve digne, belle, un visage au sourire rayonnant.

Bravo pour son écriture au style juste, factuel, sans excès de pathos.

Une lecture nécessaire, importante, qui se veut très accessible.

Un roman courageux, sidérant, révoltant.
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Les Impatientes

Oeuvre remarquable, qui nous fait entrer dans les moeurs des peuls du Cameroun, où il est surtout question de la puissance du père de famille, de la polygamie et du mariage des filles...

Le livre retrace l'émouvant parcours de trois femmes mariées contre leur gré.



Bien sûr, les voix des critiques s'élèvent pour condamner ces mariages imposés, oubliant qu'il s'agit d'une toute autre civilisation.... il faut relire Molière...et l'on voit nettement que les femmes s'élèvent contre l'ordre établi (surtout Ramla !).
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Les Impatientes

Touchant certes ces aspects de la réalité mais il faut relativiser (j'ai fait un séjour à Maroua avant que ce ne soit interdit). Les peuls sont un peu particulier ils vivent dans tout le Sahel, ils conduisent leurs troupeaux en n'abattant pas de bête, même en cas de misère; les femmes vendent le lait des zébus au bord des routes.

Il y a beaucoup de mariages arrangés qui se passent bien (sauf si l'un des époux est amoureux ailleurs) Les co-épouses s'entraident souvent.

J'ai le souvenir d'une nouvelle d'une camerounaise primé par la fondation de Lille qui développait le point de vue de l'époux à qui son avis n'est pas demandé non plus.

Ici, il y a une alerte; chez Léonora Miano, il y a une incitation à sortir de la victimisation.
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Les Impatientes

Un livre à mettre entre toutes les mains ! Dans celles des hommes comme celles des femmes. Pour bien que tous comprennent que l'égalité entre les hommes et les femmes est loin d'être acquise. Et que, dans certaines zones mondiales, les mariages forcés sont encore de mise.

"Les impatientes" suit l'histoire de trois femmes liées par le destin : Ramla, Hindou et Safira. Ramla, qui a été contrainte de se marier avec un riche hommes d'affaires au lieu de l'homme qu'elle aime... Hindou, qui va se marier le même jour que Ramla, avec leur cousin alcoolique et drogué... Safira qui va devoir supporter la polygamie de son mari, le riche homme d'affaires avec lequel Ramla s'est mariée...

Leurs trois destins donnent froid dans le dos d'autant plus qu'avant même d'entamer le roman, le ton est donné : le roman est une fiction inspirée de faits réels. Est-ce à dire que l'autrice, mariée de force à 17 ans puis remariée avec un homme violent, a tenu à raconter un bout de son histoire sous les traits de trois jeunes femmes imaginées ?

Glaçant !
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Les Impatientes

À mettre entre toutes les mains !

Trois voix, trois vies dictées, trois femmes ; elles s'appellent Ramla, Hindou, Safira. Sœurs, épouses et co-épouses, elles racontent la vie des femmes peules aujourd'hui . Un seul mot en partage pour toutes ces filles aux ambitions reliées, aux aspirations bafouées, à l'intimité saccagée : "munyal!", patience, la vie de couple sera meilleure, demain, les souffrances diminueront, les craintes s'effaceront. Patience !



Une vertu ? Un fardeau, une prison qui les enferment dans le cercle de la belle-famille. Pire, une aliénation. Quand on confie la vie des siens aux écritures, chacun peut justifier la justesse de ses décisions puis de ses actes. Parce que la patience serait infinie ?



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Coeur du Sahel

Mille fois mieux que la rentrée, il y a la rentrée littéraire et ses promesses qui s'étalent sur les rayonnages des librairies, ces romans qu'on attend et ceux qui nous surprennent. Ces auteurs dont on aime retrouver la plume, l'univers même si parfois c'est avec la crainte chevillée au corps, une pointe d'appréhension et le ventre qui se noue un peu.

Depuis "Les Impatientes", j'avais envie de renouer avec Djaïli Amadou Amal, non sans crainte. Ses "Impatientes" m'avaient laissé une telle sensation de colère, de révolte, de malaise; elles m'avaient tellement cognée, brutalisée, retournée le ventre que je me sentais hésitante à l'idée de replonger dans l'œuvre de "la voix des sans-voix"... Jusqu'à "Coeur du Sahel" qui trônait là sur la table de la librairie, qui semblait m'attendre.



Alors que "Les Impatientes" se penchaient sur les épouses à l'ombre des concessions de l'Afrique Sahélienne, "Cœur du Sahel" en raconte les domestiques avec la même acuité, le même réalisme, la même sensibilité et la même révolte.



Tout au nord du Cameroun, le changement climatique a déjà amorcé sa révolution meurtrière et les sécheresses sont de plus en plus longues et fréquentes. Au nord du pays toujours, un autre fléau sème sur son passage la mort et la désolation: Boko Haram. Peu à peu alors les villages se vident ou se meurent, les jeunes s'en vont tandis que les parents peinent à nourrir les petits, à les tenir à l'abri du vent brûlant et de la barbarie des fous de dieu...

Faydé a quinze ans et décide un jour de quitter à son tour le village et sa famille. Elle veut rejoindre Srafata et Bintou à Maroua, plus au sud pour y devenir domestique dans une concession et gagner de quoi aider sa famille.

Le roman de Djaïli Amadou Amal s'attache alors aux pas et au quotidien des trois adolescentes qui doivent trimer comme des esclaves dans des foyers au sein desquels elles subissent maltraitance, insultes, viols parfois, mépris de classe toujours. Ni peules, ni musulmanes, issues d'ethnies différentes et de milieux plus que modestes, elles ne sont rien (et moins encore que cela) pour meurs employeurs fortunés, sûrs de leur supériorité et de leurs bons droits. Au-delà de nous raconter d'une plume précise, sèche, faussement simple les trajectoires de ses personnages et plus particulièrement de Faydé dont c'est la voix qui s'élève, vibrante, extrêmement touchante, l'auteure nous livre aussi une chronique puissante, un tableau bouleversant de la vie dans cette zone d'Afrique, de ses femmes en particulier auxquelles rien n'est épargné, ni la violence, ni la souffrance.



"Cœur du Sahel" est à l'image des "Impatientes" un roman puissant, engagé et dont on ne sort pas indemne mais s'il est un peu plus doux parfois, même s'il n'est pas exempt d'une lueur qui après des passages d'une cruauté inouïe et qui confine à l'insupportable ne fait pas de mal, bien au contraire.

Un roman comme un cri de colère et de révolte qui hurle les amours qui se brisent et la tragédie de naître femme, qui défend -oriflamme qui claque au vent- la nécessité de l'éducation, qui fustige au passage l'hypocrisie et le patriarcat, l'injustice et les non-dits et toutes les violences qu'ils charrient comme un fleuve en fureur.







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Les Impatientes

Ce roman m’attirait depuis quelques temps, je le voyais beaucoup passer sur les réseaux et je suis ravie de l’avoir enfin découvert.



J’ai voulu une photo un peu légère, pour adoucir le contenu de ce roman.



Cette lecture est indispensable : à travers le destin de 3 femmes au cœur du Sahel, nous découvrons l’horreur des mariages forcés. Les libertés et les rêves bafoués, les humiliations, la violence…



Le texte est percutant et inoubliable, les héroïnes dont le leitmotiv « patience » leur est répété à longueur de journée, sont d’une force inimaginable et suscite beaucoup de tendresse.



Je ne peux que vous conseiller cette lecture!
Lien : https://cestecrit.com/2022/0..
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Les Impatientes

Récit glaçant. Le regard de trois femmes sur la polygamie. Entre les larmes, l’horreur et les déceptions, chaque page se tourne avec effroi... mais pourquoi le lire, pourquoi en parler? Pour témoigner et dénoncer cette injustice et ces atrocités.

J’ai été surpris par la violence entre les femmes qui rivalisent pour attirer l’attention du mari, c’était sans doute ce que je soupçonnais le moins !

(Plus sur Instagram)
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Les Impatientes

On est sans mot face à cette histoire et c'est peut-être là tout le problème. Nous suivons 3 femmes. Ramla et Hindou mariées de force à 17 ans et Safira première épouse du mari de Ramla. La chronologie du livre est astucieuse, elle se présente en trois parties. Chaque partie pour une de ces femmes, un de ces destins qui sont liés et se retrouvent.

Bien sur on sait, ou on croit savoir ; aujourd'hui on parle de viols et d'agressions un peu plus librement. Mais ce n'est pas cela dont il s'agit. On ne parle pas de la légitimité de la violence au sein même d'une culture, d'une tradition. Naitre et grandir en sachant que c'est comme ça et qu'il n'y a rien à faire ... que c'est "normal".

Ce livre est écrit simplement, on entre dans un nouveau personnage à chaque partie et c'est ce qui le rend bouleversant. On crie à chaque page de ce que cette tradition provoque. Ce n'est pas le monde des hommes contre le monde des femmes soumises, c'est encore plus pervers, car le monde des femmes devient une prison où il faut survivre. C'est donc une femme contre les hommes mais aussi contre les femmes. C'est de la survie pure et simple. Ce livre est tristement choquant du début à la fin.



La patience ... n'est elle pas une grande vertu et une preuve de sagesse sur tous les continents et dans la plupart des religions? Ne l'enseignons nous pas dès le plus jeune âge à travers le monde? sois patient nous dit-on…Que pouvons nous faire après avoir refermé ce livre à par devenir une impatiente à faire bouger les croyances?
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Les Impatientes

« Patience ». Voilà ce que l’on a dit à la femme lorsque l’on a décidé pour elle.

À la femme que l’on enjoint à l’acceptation. Au respect de la tradition, des choix dans l’intérêt des autres. À la femme à laquelle on fait renoncer à ses souhaits propres, à exister. À la femme à qui l’on demande d’attendre - mais quoi ?

Que les projets disparaissent ? Que les viols cessent, que les coups se fassent plus doux ? Que la vie tourne et devienne, peut-être, moins insupportable ?

L’auteure n’épargne rien de ce qui se passe derrière les hauts murs des communautés. Des gynécées dans lesquelles les filles pleurent et que les mères ne savent pas consoler.

Un roman choral qui donne à voir de l’intérieur le ressenti de femmes bafouées, dont l’individualité n’existe pas. Qui implorent et tentent, à leur manière, de ne pas se laisser faire.

Oui, la plume est simple. Elle ne se démarque pas, décrit le quotidien, sans intrigue ou construction particulières. Mais à défaut de sophistication littérature, elle a ce je-ne-sais-quoi de percutant. Et surtout, surtout, elle prend aux tripes derrière son apparente banalité.

Un texte que j’ai dévoré la boule au ventre, de peine, de colère. Et avec une admiration renouvelée pour les impatientes du monde entier.
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Les Impatientes

bonjour les babeliophiles, aujourd'hui petit retour sur ma lecture "les impatientes " avant toute chose je ne m'exprime pas totalement car je n'ai pas envi d'être virer de babelio mais voici mon avis qui n'est que personnel. 3 femmes,3 histoires,3 avenirs prévus car elles sont nées FEMMES.Des femmes qui ne peuvent pas aimer qui elles veulent, elles sont la PROPRIETE des hommes,de la famille entre mariages forcés viols conjugaux polygamie mais un seul mot revient PATIENCE. Si tout va bien c'est grâce grâce elles ,si tout va mal c'est à cause d'elles même si bien sûr elles n'en sont pas là cause.

Quel roman à lire de toute urgence tellement criant malheureusement de vérité. Un livre dur sur les conditions de vie de ces femmes en Afrique ou le mâle peut tout se permettre et la femme leur soumise et ça j'ai beaucoup de mal.

je remercie Amadou Djaïli Amal d'avoir eu le courage d'écrire ce livre.
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Les Impatientes

Ramla, Hindou, Safira conduisent le lecteur au Sahel, au sein du peuple Peul du Cameroun. Ce serait pourtant une erreur de penser que le récit va nous enfermer dans une réalité toute africaine, bien loin de ce que la condition féminine peut connaître ailleurs. Certes, les femmes mises en scène dans le récit subissent un contexte social particulièrement lourd comme cette vie au sein de la concession familiale, celle du mari, gynécée en vase clos avec femmes et enfants que la polygamie multiplie. Le quotidien déroule un ordre immuable avec ses hiérarchies spécifiques : l’autorité de la première épouse, le passage dans la couche du mari, égrené dans un calendrier rituel, la rupture pour les jeunes épousées avec leur propre famille, la volonté du mari comme une loi sociale absolue. Le modèle occidental des familles nucléaires paraît bien éloigné, si différent. Pourtant, derrière les mariages forcés, arrangés dans d’obscures stratégies familiales, la puissance masculine transcende les frontières et les espaces, pour mettre à jour des mécanismes hélas universels dont les femmes sont victimes, polygamie ou pas. Le récit parvient en effet à décortiquer les ressorts de la violence faite aux femmes, celle qui se niche derrière l’alcool et la drogue, celle qui accompagne la conviction d’avoir raison, celle qui définit le désir sexuel à sens unique dans la domination. Les femmes, traitées comme sujet et objet subissent le seul droit qui leur est reconnu, celui de se taire et d’encaisser tous les coups avec patience. Cette patience « Munyal » sensée être une maxime du Coran à l’encontre des femmes, est bien au-delà, une résignation séculaire, tacite et inconsciente pour toutes celles qui subissent la violence comme une norme inévitable. A l’échelle de l’histoire de l’humanité, le couvercle de cette chaudière sans fond, commence tout juste à se soulever. La force du récit repose aussi sur la diversité des situations de ces trois femmes, toutes victimes à des titres divers de la violence du mari, dans la complicité souvent active de la famille. Safira, épousée de force depuis 20 ans et première du rang, va vivre l’arrivée de la nouvelle jeune épouse dans une jalousie éperdue. L’aliénation au pouvoir du mari est ainsi totale, renvoyant à d’autres schémas de dépendance, on n’est pas loin de ce que le consentement implique de subornation.

Un témoignage fort dans une écriture limpide.

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Les Impatientes

J'ai beaucoup apprécié ce livre. Les destins de ces trois femmes, Ramla, Hindou et Safira sont bouleversants lorsque l'on est une femme occidentale libre de ses mouvements, de sa pensée, de ses actions... libre de sa vie tout simplement. Certes les cultures sont différentes mais la souffrance est universelle. Nos choix de vie dépendent de notre lieu de naissance et là est l'injustice... ce livre mérite les éloges qu'il a reçu. J'ai lu certains commentaires négatifs sur l'écriture, or je la trouve simple et posée, en phase avec ce récit, dont la lenteur ne fait que mettre en exergue la profonde souffrance d'une vie engluée dans des rites ancestraux qu'on aimerait tant voir abolir dans un monde moderne dont les hommes choisissent de quelle modernité pourront jouir leurs femmes (et là, nous sommes bien obligés d'écrire « femmes » au pluriel).

C'est criant de vérité ... et c'est ce qui fait mal !
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