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Citations de Dmitri Bortnikov (136)


Au début ce n'était pas le Verbe. Au début était la mère.
Ça a commencé par une naissance sans un cri. Une naissance silencieuse... Maria a vu le jour quand la Révolution s'est mise à table pour dévorer ses enfants.
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C’est, peut-être, vrai ce qu’on dit : appelez un homme – porc pendant trois ans, il finira par grogner. Traitez un garçon de « fils de pute » – il finira par mettre sa mère sur le trottoir…
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Et puis la Sibérie ne voulait rien lâcher... Depuis toujours c'est l'ours qui est le barine dans la taïga. Toujours lui- le tzar ! Pas l'homme ! Jamais. Et puis c'est bien plus facile de rendre l'homme bête que l'ours communiste, ah ça- oh, que oui...?
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Et l'obus à écrabouiller le béton armé comme on écrase une noisette pourrie! L'obus de rupture antibéton! Et le calibre?! 80 cm! C'est un tonneau, ça! C'est même pas un calibre, ça! C'est le puits de l'enfer qui recrache des suppos de Satan à faire tomber le ciel et tout ce qu'il a dans ses poches!
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Ni Anna la Rousse ni Pélagie n'aimaient les sorties comme ça. La forêt était un livre à jamais fermé pour elles. Et Maria... Elle lisait ce livre mille fois lu, avec le même plaisir. Oui. Jamais pareil, toujours le même... Le lisait avec ses yeux ! Avec ses pieds... À la main, comme en braille... Comme l'aveugle, qui caresse les pages et voit ce que personne ne voit. Maria leur traduisait ce qu'elle lisait dans la forêt avec des mots simples, nets et précis, et tout le monde comprenait même les plus petits.
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Et puis il fallait accrocher les portraits dans la salle. Oui, les portraits des grands révolutionnaires. Les fondateurs ! Les vojd ! Marx- Engels! Lénine-Staline.
Mais oui, pour que les gosses voient un peu grâce à qui ils mangeaient trois fois par jour. Grâce à qui ils crottaient au chaud ! Et se torchaient avec la Pravda! Et pas de rigolade ! Sinon _une heure à genoux sur les miettes sèches !
Le Tzar _ knoutait, la Révolution _ mettait à genoux !
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Campé au milieu de nulle part, il me fixait, souriante solitude.
Nos deux regards enlacés. Nous nous mouvions au rythme d'une danse immobile. Longtemps, nous sommes restés ainsi, envoûtés, et la couleur de nos yeux s'est fondue en une.
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Les premiers froid venus, on a confié à Maria le poêle à bois.
Elle en était ravie. Ravie ! Seule devant le feu... Surtout le matin. Seule ? Mais on n'est jamais seul devant le feu. Jamais-jamais ! Même dans la solitude parfaite, cosmique, galactique - on n'est jamais seul avec le feu. Le feu ramasse l'âme... Plus loin - c'est un mystère.
P 101
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Comme tout ce qui est grand -- elle est dangereuse la steppe. Elle t’écrase. On se perd. Elle est cruelle la steppe. Elle te laisse à toi. Et l’homme est un danger pour lui-même. p 34
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Cette nuit-là, le froid a saisi la terre et la terre est devenue pierre. Cette nuit-là, l'hiver a gelé la prière de tous ceux qui savaient encore prier sur cette terre.
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Quel peuple sommes-sous! D'un tzar à l'autre... Et à genoux! Le billot pour oreiller... Et puis tête coupée - on continue toujours.
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Rien de plus extrême que le quotidien.
Un beau matin , on se réveille et on voit que la vie est finie. p 19
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Quand l'homme en peut plus -- il se cache. Pas être. Pas être mais vivre... Tout s'arrête. Il se recroqueville. Il se met en boule, l'homme. En chien qui peut plus courir qui s'allonge dans la neige... Se met en boule et ferme les yeux tout doucement ferme ses yeux. Hurle le blizzard hurle ! Que tout s'écroule... Quand l'homme ne peut plus ça devient lumière... Quand ça devient lumière, l'homme meurt, et lumière ne parle pas.
(...) Quand on en peut plus on s'effondre. Tout doucement on s'allonge. On se pelotonne. On cache le reste de vie qui n'est qu'un peloton de tristesse. Tout bas en murmure les choses partent et nous entraînent avec. p110 111
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ça a commencé par une naissance sans un cri. Une naissance silencieuse...Maria a vu le jour quand la Révolution s'est mise à table pour dévorer ses enfants. Et plus elle mangeait- plus elle avait faim.
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Sous le soleil de plomb, la ville n’était plus qu’un mirage de brume. Je marchais le plus possible à l’ombre, enjambant des chiens abrutis de chaleur, carpettes vautrées dans la poussière. Mon corps s’était transformé en une gigantesque motte de beurre grésillant sur une poêle. Sueur et graisse coulaient sur mon visage, me donnant l’air d’un sioux fardé pour me combat.
Je marchais plus d’une heure, suivant la trajectoire du soleil.
Parvenu au péage, je sentais sur ma peau l’haleine brûlante de la steppe. De rares voitures passaient en vrombissant, et la route se remettait à fondre dans la brume suffocante. La steppe, le bois et le chemin de fer : les trois étapes de ma traversée. p 69
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La mort instaure un silence qui ressemble à la paix. p 46
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Je dis - patience... La neige couvrira tout. Nos forces, nos chagrins... Nos traces. Nos pas. Les miens - lourds. Les tiens - si légers (...) Doucement elle couvrira mes morts. Mes années à venir. Elle couvrira notre vieillesse. Notre misère. Patience...
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Les nuits de première neige. Elle tombait... Tombait... Cachait les petites maisons. Les champs... Notre rivière sombre... Toute la nuit neigeait. Et. Le matin - tout était blanc. Je me réveillais de blancheur. Partout...
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La neige Babania... Il neige. Elle tombe comme avant. Là à Paris. Il neige chez vous. Dans vos terres... Elle couvre ta tombe la neige. La tombe de ton homme silencieux. La tombe de ma mère.
Je dis -- patience... La neige couvrira tout. Nos forces, nos chagrins... Nos traces. Nos pas. Les miens -- lourds. Les tiens -- si légers Babania dans cette vieille neige fraîche... Doucement elle couvrira mes morts. Mes années à venir. Elle couvrira notre vieillesse. Notre misère. Patience... p 29
«Derrière le dos d’extase -- mélancolie. La grâce Babania. Quand on est fatigué on devient soi-même. On regarde loin...
(...) La vie. Nous ne sommes que ses empreintes. On sait pas la prier de nous toucher à nouveau. p 29
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La vie m’a laissé en paix. J’ai glissé de ses mains. Du coup elle a eu pitié de moi.
La vie… Elle nous chante des berceuses et. S’endort elle-même. Tu vois le cœur de la tristesse. Je dis – maintenant, c’est fini. Elle est enterrée. Elle est dans la terre froide. C’est froid là-bas, froid. Je vais prendre l’avion. J’ai de l’argent, oui. J’le mettais de côté exprès. Pour les jours noirs. L’avion alors. C’est ça. L’air est si ouvert si humble et les ailes… c’est bien d’avoir les ailes. Planer… planer. Ce sera long mon voyage. Long. Lent à tout oublier.
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