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Citations de Dmitri Bortnikov (136)


Eh bien, reine, j’espérais que tu étais une vraie reine, une impératrice et que c’est toi qui possédais les gens, les terres, les mers, ton royaume, enfin ! que tu te souciais de l’Etat, de ton royaume ! mais je me suis trompé et combien grandement sur ton compte ! ce n’est pas toi qui possèdes tes serviteurs, c’est tes sujets, tes esclaves qui te possèdent, c’est eux qui te guident, ce sont tes ministres qui tiennent les guides du trône ! c’est les pauvres gens qui te dictent. C’est les moujiks qui te gouvernent et eux ! - ne se soucient pas du tout, mais pas du tout de toi, ni de leur propre royaume ! ils ne veulent que l’argent ! qu’il tinte dans leurs bourses ! qu’elles explosent enfin, ladres ! et toi… là- je vois que tu n’es qu’une fille banale, oui une fille ordinaire, comme il y en a partout, mais pas une reine
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Chaque fois que j'ouvre ta lettre, je regrette de savoir lire !
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N’étant plus de ce monde, il n’aura plus peur de la mort, celle qu’il a toujours eue à sa gauche – plus jamais, et en dépit de ses délires, notamment la peur de devenir un fantôme
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Même les os des vieillards ne sont pas aussi abimés que l’étaient ceux d’Ivan à 50 ans
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Tire au moindre mouvement, la tête du trouduc dans le viseur à l’intersection exacte des abscisses et des ordonnées, sa cervelle qui roule en bas de la digue, dans le fleuve. Italiens et Autrichiens. Puis le trouduc se déshabille, me dis-je en parcourant les douze kilomètres de voie désaffectée, il se déshabille, le trouduc, avec sa cervelle toujours sur la digue et sur son cou, il se baigne dans le fleuve, et le fleuve c’est de l’acide qui dissout, me dis-je, veillant à poser les pieds sur les traverses et pas sur les cailloux du ballast, et le trouduc se dissout dans l’acide du fleuve avec un petit nuage de fumée, me dis-je en parcourant les douze kilomètres de voie ferrée désaffectée. Et le Piave murmurait calme et placide au passage, et les soldats autrichiens et italiens se lèvent, des milliers et des milliers de soldats se lèvent et marchent vers le fleuve. Italiens et Autrichiens, front et front, debout, vers le fleuve. Et des milliers et des milliers de soldats marchent vers le fleuve, me dis-je en marchant sur les traverses, ils marchent vers le fleuve, l’exode des hommes minuscules vers le fleuve empoisonné, et ils se déshabillent, les hommes minuscules, tous les hommes se déshabillent en marchant vers le fleuve empoisonné, me dis-je en marchant, et ils se baignent dans le fleuve, un après l’autre ils se baignent dans le fleuve, un après l’autre ils se dissolvent dans le fleuve et deviennent un petit nuage de fumée, me dis-je en promenant mon nuage en laisse, un petit nuage de fumée dissous dans l’acide, un après l’autre, des milliers et des milliers de soldats, et ils laissent une tache couleur rouille dans le fleuve, une tache couleur rouille que le courant emporte, me dis-je en marchant en haut de la digue.
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Dmitri Bortnikov
, ils comptent bien leurs pas les types qui ont de la rage à revendre, me dis-je, les psychopastables et les psychopanets de mes deux, mais moi non, je ne compte pas mes pas en parcourant la voie ferrée, me dis-je en parcourant la voie ferrée, moi je promène mon nuage en laisse, une poignée de mètres cubes d’expiations amères tenues en laisse, et je parcours la voie ferrée, douze kilomètres paraît-il, plus ou moins douze kilomètres à parcourir pour arriver au tournant trop serré et, derrière le tournant, trouver ma femme couchée sur les rails, qui attend que le train vienne faire rouler sa tête en bas de la digue, dans le fleuve.
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Le Piave murmurait calme et placide au passage des premiers fantassins le 24 mai1. Le Piave. Deux fronts. Italiens, Autrichiens. Tu te postes au milieu des branchages. Tire au moindre mouvement. Guerre de position. Tu le vois en face, l’ennemi. Tu le vois en face, le trouduc. Italiens et Autrichiens, me dis-je en parcourant les douze kilomètres de voie ferrée désaffectée avec mon nuage en laisse, mon nuage d’expiations amères en laisse. Tire au moindre mouvement. L’ennemi, un ennemi, se dirige vers le fleuve. Tu le vois en face, le trouduc. Tire au moindre mouvement, tu le vois en face, le trouduc, tire. Peut-être qu’il va chercher de l’eau, peut-être qu’il va chercher de l’eau avec un seau, le trouduc dans le viseur, au centre du viseur, à l’intersection des deux lignes du viseur, le crâne écrabouillé du trouduc, il suffit que tu presses la détente, il suffit que tu presses cette con de détente, me dis-je en parcourant les douze kilomètres de voie ferrée désaffectée pour aller récupérer ma femme couchée sur la voie désaffectée, qui attend que le train fasse rouler sa tête en bas de la digue, dans le fleuve. Tire au moindre mouvement. Italiens et Autrichiens, front contre front
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Ecrire sur les murs des toilettes, je vais vous dire, c’est pas difficile… Au milieu de la merde : là, vous êtes tous des poètes ! Au milieu des poètes, là vous êtes tous de la merde !
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Seulement la tête… Seulement cette tête aveugle… Cette relique… Il n’y avait pas d’yeux. Le corbeau avait picoré les yeux. Il n’y avait pas de cervelle. Le corbeau avait picoré la cervelle. Il n’y avait pas de langue. Le corbeau avait picoré la langue
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Je suis resté et j’ai regardé sans ciller ce corbeau. Il descendait et se posait sur le cadavre. Il entamait son festin. Après avoir piétiné le cadavre, il sautillait comme s’il s’amusait. Comme s’il dansait. Puis il grimpait de nouveau sur lui et se figeait quelques secondes
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Après que les vieilles de l’immeuble moururent l’une après l’autre, tandis que celles qui restaient étaient solides, nous avons organisés des obsèques pour nous-mêmes. Tantôt c’est moi qui pleurais Vitka, tantôt c’est lui qui me pleurait. Là, il était meilleur que moi
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Si j’avais vu des montagnes, j’aurais aimé les montagnes. Si j’avais vu la mer, j’aurais été différent. Je n’avais que la steppe devant mes yeux. Je ne me rappelle ni la mer, ni les montagnes, bien que je sois allé à la montagne et à la mer
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de l’autre côté du village. C’est là qu’habitent les plus riches. Ils ont des réfrigérateurs. Ils ont des cuvettes de w.-c. Certains circulent dans leur propre voiture
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ce sont « tout simplement des espèces de Notre-Dame-de-Miséricorde à deux pattes ».
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La prison est ancienne, la vue est belle. C’est le premier indice d’une vieille prison. A main gauche, on découvre le château du roi René, et devant il y a un parc
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C’est aussi un sujet very interestingable
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Elle sent bon. On croirait du linge qui sort tout juste du repassage§ Ou une prairie au mois de mai, qui regorge d’herbes et d’abeilles complètement pétées
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En plus, il m’a appris à boutonner ma braguette
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C’était un grand homme. Il lisait la Bible aux cabinets, tous les jours, à la même heure. A voix haute.
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La nuit ici, tout est calme, très calme. Je parle de la cellule. Je suis déjà revenu à la prison. Je suis ballotté d'un endroit à l'autre. Maintenant me voilà de nouveau ici. Pas de tic-tac de réveils, pas de coups de feu à la télévision, pas de cris d'enfants, pas de larmes, pas de bruits de bagarres, pas de plaintes. Personne ne meurt, personne n'est malade. Tout est calme
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