AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Vivant Denon (39)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Point de lendemain - La Petite Maison

Milan Kundera énonce, dans L'Art du roman : « Vivant Denon, l'un des plus grands stylistes français. » Moi, je tique un brin : « Quoi ? Vivant Denon ? le plus grand styliste ? Jamais entendu parler ? Comment ça se fait ? »



Pourtant ça se fait… Première raison, Dominique Vivant Denon n'a pas écrit beaucoup, et moins encore dans le registre de la fiction (il est surtout connu pour ses dessins et en tant qu'administrateur du Louvre). Pour ainsi dire, dans ce domaine, on lui doit une nouvelle, intitulée Point de lendemain, et c'est tout.



Comment quelqu'un, qui n'a écrit, en tout et pour tout, qu'une nouvelle — qui plus est, une nouvelle libertine, genre qu'on peut qualifier de mineur dans la littérature (un peu comme le péplum au cinéma) —, une malheureuse nouvelle, donc, comment un tel auteur pourrait-il être estampillé du sobriquet flatteur de « plus grand styliste français » ?



Eh bien, au risque de vous surprendre, après avoir lu cette nouvelle, je partage totalement le jugement de Milan Kundera : c'est un français exceptionnel, un français comme on le rêve, mais surtout, une musicalité, une syntaxe, un emploi de la ponctuation qui est un vrai bonheur. Sans oublier une ironie, un double fond sous chaque mot, une tenue, une profondeur (bon, là, je sens qu'on va me taxer de grivoiserie, certes, il y a un peu de ça), une pétillance dans le propos : j'adore !



Ce qui me frappe dans le style de Vivant Denon, c'est d'abord, la cadence, le rythme : vous lisez de la prose, et pourtant, vous jureriez parfois qu'il s'agit de poésie. Ensuite, il y a l'emploi — très novateur pour son temps (peut-être fut-ce le premier ?) — des points de suspension à répétition. On sait que ceci sera popularisé par Colette puis repris jusqu'à l'overdose et institué comme marque de fabrique par Céline. (Notons également qu'Emily Dickinson, quelques années après Vivant Denon, utilise abondamment le tiret, ce qui, en syntaxe anglosaxonne, correspond à du point de suspension.)



Je n'ai pas l'impression d'avoir lu auparavant dans l'histoire littéraire un usage comparable de cette marque de ponctuation. Il y a aussi l'épiphore, la répétition volontaire, euphonique, l'écho musical de certains mots, qui marquent le rythme, en plus des virgules. Là encore, c'est magnifique. (D. H. Lawrence reprendra ce principe dans son écriture.)



Donc, vous l'aurez compris, Point de lendemain, c'est d'abord et avant tout un style, incroyablement raffiné, ça, c'est acquis. Mais c'est aussi, la relation d'un épisode, c'est aussi remarquablement bien observé, ces relations sans lendemain, ces étreintes sexuelles d'un soir, ces parenthèses dans nos vies, ces bouffées de sensualité auxquelles nous nous adonnons, une ou deux fois dans nos vies de jeunes adultes (un peu plus, un peu moins, selon les personnes, un peu plus jeune ou un peu plus vieille, selon le caractère ou les opportunités).



C'est exactement ça, et là encore, comme c'est bien observé, comme c'est bien dit, comme il suscite ou ressuscite ces sentiments en nous. Bon, je vous avoue tout de même qu'à elle seule, Point de lendemain n'irait tout de même pas, selon mes critères, jusqu'aux cinq étoiles, car j'ai déjà lu des nouvelles plus marquantes, plus impressionnantes, mais quatre, sans hésitation.



Toutefois, ce livre est un recueil de deux nouvelles. L'autre est l'oeuvre de Jean-François de Bastide et s'intitule : La petite Maison. On y retrouve un thème commun, ouvertement libertin, mais un traitement plus conventionnel. le style est agréable mais, à mon goût, un peu trop chargé sur les descriptions, qui deviennent parfois pléthoriques.



Le propos est également plus commun : en gros, comment un aristo en met plein la vue à une aristo, au travers d'un pavillon somptueux, véritable déclencheur de désirs, dans le but clair et évident de la trousser sur des coussins de soie, entourés de naïades et de dorures en tout genre. La femme savait pourtant à quoi s'attendre, mais… c'est là tout le charme de la petite maison…



Cette nouvelle, selon moi, est nettement inférieure à la précédente, même si elle se lit sans déplaisir. Ma note finale de l'ouvrage est donc une combinaison de ces deux ressentis. En tout cas, un petit livre qui vaut le coup d'être lu : c'est très rapide à survoler, ça n'engage pas à grand-chose, on en retire, au pire de l'indifférence, au mieux, une belle émotion littéraire. D'ailleurs ceci n'est que mon avis sans lendemain, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          13410
Point de lendemain - La Petite Maison

« Va, crois-moi, le plaisir est toujours légitime ! » écrivait le poète libertin du XVIIIe siècle, Evariste de Parny. Cette courte nouvelle parait à la fin du XVIIIe siècle, époque contemporaine à la naissance d’une littérature sentimentale assez différente outre-Rhin : le romantisme du jeune Werther de Goethe.



Le plaisir va au-delà de la sexualité qui en réalité n’est pas décrite. Il y a un code de conduite libertin, des règles de séduction.

La séduction est un combat car il faut « triompher » de la vertu, et « vaincre » l’objet du désir. La séduction est imposée, on ne libertine pas sans se séduire, on ne donne pas sa chair avant ses voluptueuses et langoureuses joutes verbales, c’est à la fois une escrime et une danse enivrante, faite de chassé-croisé, voltiges, jeux de chats et de souris, d’embuscades et d’escarmouches que les partenaires doivent mener jusqu’à son terme.



« Propos gauches qu’il faut passer à deux êtres qui s’efforcent de prononcer, tant bien que mal, tout autre chose que ce qu’ils ont à dire. » Comme l’écrivait Roland Barthes, dans Fragments d’un discours amoureux, le langage des amants est comme une seconde peau, et dans le libertinage, je frotte mon langage contre l’autre. Alors parfois, il y a des formules maladroites, des excès de voix, des contresens qui aiguisent le fleuret de la conversation.



« La discrétion est ma vertu favorite ; on lui doit bien des instants de bonheur. » La discrétion est ambivalente dans le libertinage. Il faut être assez discret pour ne point risquer scandale de réputation et conséquences judiciaires mais pas trop non plus afin de pouvoir jouir de la jalousie d’autrui…il faut que les liaisons soient (un peu) dangereuses.



« La lune se couchait, et le dernier de ses rayons emporta bientôt le voile d’une pudeur qui, je crois, devenait importune. » A la faveur de la nuit, on ne distingue plus ni vertu, ni pudeur, ni morale, reste la beauté de la langue… dans toute la polysémie du terme.



Qu’en pensez-vous ?
Commenter  J’apprécie          8113
Trois histoire érotiques

Ce petit folio offert lors d’une opération en librairie dormait dans ma PAL depuis quelques années. Je me suis enfin décidée à l’en sortir. S’il n’est pas inintéressant, ce recueil me laisse toutefois mitigée.



Le premier texte du recueil est une nouvelle de Sade publiée, comme d’autres contes libertins de l’auteur, à titre bien longtemps après sa mort. «Augustine de Villeblanche ou le stratagème de l’amour» est un texte bien éloigné des récits les plus violents de Sade comme «les 120 jours de Sodome» ou «les prospérités du vice». «Le stratagème de l’amour» ne porte pas non plus les réflexions philosophiques qu’on peut rencontrer chez l’auteur. Il n’y a pas ici de peinture sous forme de dénonciation de la société. Il s’agit ici d’un conte libertin léger qui joue avec gourmandise sur la confusion des sexes. En effet, dans cette histoire un homme se déguise pour séduire une femme lesbienne qui s’est déguisée en homme. Ce conte dénué de la cruauté habituelle de Sade s’avère très plaisant, audacieux et, bien entendu, servi par la délicieuse écriture du divin marquis.



Le 2ème récit intitulé «la nuit merveilleuse ou le nec plus ultra du plaisir» est une réécriture du conte «Point de lendemain» de Vivant Denon paru quelques années après le texte originel. On ne sait pas si ce conte est de la main même de Denon ou d’un autre auteur. Ce conte est un agréable badinage amoureux, gentiment érotique. L’écriture est plutôt belle. Ce texte se lit sans déplaisir mais reste très anecdotique et sera vite oublié.



Enfin, le dernier texte de ce recueil est le «Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation» de Pierre Louÿs. Cela faisait longtemps que je voulais lire cette œuvre dont j’avais pas mal entendu parler en termes dithyrambiques, certains criant au génie. Avec ce texte, Louÿs propose un pastiche des manuels de savoir-vivre destinés aux jeunes filles qui étaient largement répandus au début du 20ème siècle. J’avais déjà lu du Louÿs, je savais donc qu’il écrit bien. Mais ici, on ne peut guère savourer l’écriture de l’auteur en raison de la forme même du texte. En effet, il s’agit, comme dans les manuels de savoir-vivre, d’une suite de conseils donnés aux jeunes filles, faites ceci, ne faites pas cela… L’auteur fait preuve d’un sens de la formule et d’une outrance qui ne sont pas à prendre au 1er degré mais qui sont bien amusants. En tout cas au début. Si j’ai trouvé ces conseils trash plutôt drôles au début de ma lecture, le procédé est très répétitif, je me suis vite lassée jusqu’à sombrer dans un ennui abyssal. Tant et si bien que je ne suis pas allée au bout et n’ai pas fini ce dernier texte.



Ce livre est un petit recueil relativement plaisant mais tout à fait dispensable. Le conte de Sade est très bon mais se trouve dans le recueil « Historiettes, contes et fabliaux » (que j’ai bien envie de me procurer). «La nuit merveilleuse » est une lecture agréable mais qui ne restera pas dans les mémoires. Quant au «manuel de civilité… » de Louÿs, je pense que lire les citations postées par les babeliotes est amplement suffisant et permet de voir le ton de l’ouvrage.



Commenter  J’apprécie          320
Trois histoire érotiques

Ces trois nouvelles disparates de style de Sade, Vivant Denon et Pierre Louÿs, sans lien, composent ce livre érotique offert.

La note que j’attribue au recueil est la moyenne pour des textes diversement appréciés.



Le “Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation” de Pierre Louÿs publié de façon posthume en 1926 joue sur la provocation lourde, à tel point que j’ai dû chercher pour proposer un conseil qui ne heurte pas vos oreilles : “Ne mouillez pas votre pouce dans votre bouche ou votre con pour tourner les pages.”



La nouvelle grivoise de Vivant Denon est une version révisée érotiquement du conte “Point de lendemain” que vous pourrez trouver en deux versions “soft” : celle de 1777 et celle de 1812 dans le Folio classique n°: 2739.

Elle a inspiré à Louis Malle le scénario du film ”Les amants” de 1958.

Durant cette “nuit merveilleuse”, l’auteur nous propose une charmante et licencieuse mignardise où l’amour est porté aux nues avec une élégance mutine.



Lisez ce voyage de la version libertine de cette carte du tendre à haute voix ou à bas bruit à votre aimé(e) : « Nos soupirs nous tinrent lieu de langage : plus tendres, plus multipliés, plus ardents, ils étaient les interprètes de nos sensations, ils en marquaient les degrés, et le dernier de tous, longtemps suspendu, nous avertit que nous devions rendre grâces à l’Amour.»

Commenter  J’apprécie          300
Point de lendemain

C’est à notre chère H-mb que je dois d’avoir découvert Vivant Denon dont je n’avais jamais entendu parler. A sa suite, j’ai décidé de lire ce court texte réputé être « une pièce majeure de la littérature libertine » (dixit la 4e de couverture).



Alors, dans mon esprit, libertin avait une connotation érotique. Il a fallu que je lise la définition du terme pour comprendre que non. Le Robert décrit en effet l’adjectif par « Qui recherche, avec un certain raffinement, les plaisirs charnels ». Incontestablement, Point de lendemain tape pile dans la cible. Ce texte est extrêmement raffiné dans le style, à la hauteur des personnages qui pratiquent l’infinité des circonvolutions pour plaire, séduire, sous-entendre leurs propres sentiments, ne cédant que brièvement à la passion.

Libertin donc. Il s’agit de plaire et de craquer hors cadre légal du mariage. A ce jeu, le jeune narrateur est un peu le puceau, même s’il pratique plutôt bien les règles. Le marquis, qui est l’amant en titre, croit l’avoir manipulé avec sa belle, mais « tel est pris qui croyait prendre ». La belle Mme de T… est la véritable cheffe d’orchestre. Difficile de dire si elle simule ou tombe dans son propre tendre piège. Je penche pour la deuxième option.



Le Folio 2€ que j’ai contient deux versions : la première est la plus tardive, publiée en 1812. La seconde date de 1777. Ma réception a été plutôt bizarre. J’ai très peu goûté la première version (de 1812). Je l’ai trouvée ampoulée. J’ai souvent eu du mal à comprendre ce que l’on voulait dire. Je me suis souvent agacé. C’est clair la langue est soutenue, esthétique, trop. La découverte de la chute m’a un peu réconcilié.

Et là j’attaque la version de 1777. Je fais plus attention, lis moins vite. Et hop, l’ampoule s’allume. Mais c’est que c’est très bon ! La partie de tennis masquée entre le narrateur de Mme de T… leur vaudrait le court Suzanne Lenglen. La description de la « pièce mystère » destinée à abriter les plaisirs coupables est hallucinante. Bref, je me suis régalé.

Et là je compare quelques phrases entre les versions… et n’y trouve que peu de différences.



Alors quoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Je n’ai toujours pas compris. Seule hypothèse : en lisant le deuxième texte, c’est comme si je faisais une seconde lecture. Comme un redoublement, on sait un peu mieux à quoi s’attendre.



Accueil mitigé donc, bien que je reste sur mon ressenti final positif. Mais une chose est sûre : dans son impact sur moi, ce texte ne tient pas la comparaison avec Les souffrances du jeune Werther.

Commenter  J’apprécie          280
Point de lendemain - La Petite Maison

Vivant Denon, auteur du XVIIIème siècle écrit « Point de lendemain » en 1777. Il s’agit d’un court récit, une nouvelle d’une vingtaine de pages.

Un jeune homme de vingt ans se trouve au centre d’amours tumultueuses et de tromperies savamment manigancées par ses deux maitresses.

L’écriture de ce siècle est précise, poétique, elle enjolive les frasques libertines d’adultes consentants sans jamais basculer dans l’inconvenable.

Un plaisir de lecture immense, dommage que le récit soit si bref, on en redemanderait …
Commenter  J’apprécie          282
Point de lendemain

J'ai lu la version de 1812 et ma lecture de celle de 1777 remonte à cinq ans et je ne peux donc pas comparer les nuances entre les deux versions de ce conte même si celle-ci me laisse une impression plus agréable.

Le style de Vivant Denon est élégant, mais la brièveté du texte est toujours aussi frustrante et il n'y a pas vraiment de morale à ce conte, si ce n'est qu'on n'est jamais sûr d'accorder sa confiance à bon escient.

En effet, les trois hommes sont le jouet de Mme de T... qui les manipulent, sans pour autant négliger son plaisir, pour que son mari et son amant régulier se sentent rassurés ; et peu importe si elle leur ment et piétine les espoirs naïfs d'un jeune homme pour y parvenir.
Commenter  J’apprécie          241
Point de lendemain

Dominique Vivant Denon, né en 1747, est un historien, diplomate, artiste et écrivain. Ses fonctions l'ont amené à beaucoup voyager avant de devenir directeur général des musées. Il se met à l'écriture et commence par des récits de voyage, puis écrit des pièces de théâtres et des œuvres graphiques.



“Point de lendemain”, son seul roman, est publié en 1777. Une deuxième version de ce texte voit le jour en 1812. Il est considéré comme un texte majeur de la littérature libertine et est adapté au théâtre en 1890.



Les éditions Folio nous proposent ce court roman dans ces deux versions. Celle de 1812 est présentée en premier. J'ai préféré celle de 1777 que j'ai trouvée plus élégante, drôle et cocasse.



Vivant Denon commence son histoire un soir à l'Opéra. Un jeune homme se voit alors proposer de passer la soirée dans la loge voisine auprès d'une Mme de T… La femme, fantasque et éloquente, finit par l'inviter dans sa demeure. Il accepte et s'y rend. Sur place, ils dînent en présence du mari. La femme, manipulatrice, utilise divers stratagèmes, pour l'attirer dans ses filets. Le jeune homme, qui vient de mettre un terme à une liaison qu'il entretenait avec une comtesse, se prête au jeu de la séduction.



Le texte en lui-même n'est pas forcément osé. Les personnages sont originaux et se trouvent plutôt dans un rapport de séduction et d'approche tactile. Mais, je ne doute pas de son scandale lors de sa première publication en 1777, surtout s'il désobéit quelque peu aux valeurs sociales et morales de l'époque.



J'ai adoré cette lecture qui m'a fait passer un très bon moment. J'aime beaucoup la littérature du 18ème siècle, que je ne lis plus beaucoup aujourd'hui, mais que j'ai toujours plaisir à retrouver à travers quelques œuvres. Je ne connaissais pas cet auteur à la plume très délicate. Ce fut une très belle découverte.




Lien : https://labibliothequedemarj..
Commenter  J’apprécie          220
Point de lendemain - La Petite Maison

Plus cocu que que le héros, tu meurs ! c'est l'histoire (assez tordue, il faut bien le dire) d'une femme qui trompe trois hommes : son mari, son amant, et un jeune homme qui tombe par malheur entre ses griffes, et ce pour que le mari ne découvre pas quel est son véritable amant.Une histoire qui à l'époque aurait pu finir sur le pré, sans l’habileté machiavélique de la dame.

On se prend à regretter le temps où les femmes ne travaillaient pas et défiaient le machisme ambiant plus sûrement qu'une DRH !

Et quelle écriture ! rapide, acérée, faisant mouche à chaque fois !

On connaissait Vivant Denon comme égyptologue et ami de Bonaparte, l' écrivain mérite d' être savouré. D'ailleurs, ne vaut-il pas mieux (surtout aux XVIII-XIXe s) être vivant de nom que mort de réputation ?
Commenter  J’apprécie          222
Point de lendemain - La Petite Maison

"Je cherchai bien la morale de toute cette aventure, et... je n’en trouvai point. " C'est ainsi que se termine cette nouvelle, et à moi lecteur, je dirais quel sens donner à cette nouvelle, je n'en trouve point, c'est juste une petite aventure de libertinage. Mais, par contre l'écriture, ça vous emballe de la même manière que notre narrateur s'est laissé emballé dans une scène d'aventure amoureuse alors que ce n'était qu'un jeu, un rêve...
Commenter  J’apprécie          130
Point de lendemain - La Petite Maison

L'histoire nous conte une nuit de plaisir entre un jeune homme de vingt ans et une amie de sa maîtresse. Sans avoir l'air d'y toucher, celle-là se joue de son mari, de son amant en titre et de du jeune homme de la plus belle des manière. Mais qu'importe l'intrigue, tout est dans la manière de la dire.

Et c'est une nouvelle, allègre, enlevée, un pur bonheur d'écriture du début jusqu'à la fin. Il faudrait tout citer . Quelle merveille ! Et quels regrets que Denon n'ait pas écrit d'autres textes de la sorte. Il n'est pas impossible que je me lance dans la lecture de ses récits de voyage pour voir s'ils sont aussi bien écrits.
Commenter  J’apprécie          104
Point de lendemain - La Petite Maison

Oui, c'est de la littérature libertine de la fin du XVIII ème siècle, mais sans manipulation, sans violence psychologique – du moins en apparence. La marquise apparaît comme une initiatrice des plaisirs, mais sans volonté de faire souffrir, ce n'est pas Mme de Merteuil. Cependant, il faut se méfier de cette marquise belle, intelligente, spirituelle, et qui donne dans le monde toutes les apparences de la vertu et de la fidélité... du moins, de la fidélité à son amant déclaré. Mais la fin savoureuse nous permet de comprendre que c'est elle qui tirait les ficelles et qui a manipuler les autres dans son intérêt. Le Narrateur apparaît bien naïf et innocent, il se laisse emmener, enlever presque, par le carrosse de la marquise, sans vraiment poser de question et en consentant à tout pour découvrir le plaisir. Et comme lui, nous sommes emportés par cette écriture charmante, sans mot cru ni description osée, mais uniquement avec des allusions spirituelles dans une langue finement travaillée. Comme lui, nous voulons en savoir plus sur le charme d'un banc de mousse au clair de lune ou le temple au dieu amour dans le cabinet secret.

Un rapide petit plaisir de lecture au charme suranné.
Commenter  J’apprécie          90
Voyage au Royaume de Naples

Voyage avec un homme aux visages multiples.



Tantôt, graveur, écrivain, conseiller, secrétaire d'ambassade, espion, dessinateur, archéologue, …. autant de talents qui feront voyager ce personnage, initiateur du musée du Louvre de par les frontières.



Venise, ville état, rivalisée de tous et aimée par tant d'autres.



Notre héros nous emmènera dans ses pérégrinations d'un dix huitième de diplomatie et de complots. Les pages se tournent et les tractations se signent aux frontières des chapitres.



A la fois biographique et romanesque dans ses aventures, ce livre nous fait découvrir l'envers du décor d'une histoire quelque peu tumultueuse. A découvrir.
Commenter  J’apprécie          90
Point de lendemain - La Petite Maison

Unique roman écrit par Vivant Denon, Point de Lendemain fait partie des œuvres incontournables de la littérature libertine du XVIIIème siècle.



Dans ce conte (c'est ainsi que le désigne son auteur), un jeune ingénu de 20 ans, introduit dans les loisirs de la société aristocratique, fait un soir la rencontre de Madame de T.... Celle-ci pour, dit-elle "que je vous sauve le ridicule d'une pareille solitude", lui offre de passer la nuit... à ses côtés.



C'est ici, dans un style délicat et chatoyant (celui du XVIIIème siècle), que l'auteur va déployer toute la subtile intrigue du récit, évoquant tous les recoins des lieux et du temps, jusqu'à l'étonnant jeu de faux-semblants de ses personnages. Comme un désenchantement, le récit se termine par cet aveu du jeune ingénu : "Je cherchai bien la morale de toute cette aventure, et... je n'en trouvai pas".



Œuvre brève, autographiée MDGODR (pour Monsieur Denon, gentilhomme ordinaire du roi), Point de Lendemain est un récit léger, distrayant, des plus plaisants à lire.

Commenter  J’apprécie          90
Point de lendemain - La Petite Maison

Un texte très bref, savoureux. On s'embarque dans ce petit jeu de séduction, de sentiments, de manipulation.

C'est léger, c'est frais. J'ai eu un peu de compassion pour ce petit jeune qui se fait manipuler par cette vilaine femme. Non, en fait c'est ce que j'aime dans cette littérature du 18ème : les femmes ne sont pas de si fragiles petites choses, bien au contraire.
Commenter  J’apprécie          80
Point de lendemain

Brillant causeur, diplomate, gérant du pillage pour le Louvre des conquêtes de Napoléon, graveur qui a produit une série d'« Oeuvres priapiques », Vivant de Non (son patronyme avant la révolution) écrit « Point de lendemain » à 30 ans (1777). Un premier trait est la convention : invité par l'amie de sa maîtresse, il passe la nuit chez la première ; reçu le soir par le mari, il est moqué le lendemain par l'amant en titre (« Madame, dit le Marquis, il a fini son rôle aussi bien qu'il l'avait commencé ». Elle répondit gravement « J'étais sûre du succès de tous ceux que l'on confierait à Monsieur »). le second trait est la chasteté du langage : il y a belote et rebelote mais elles sont traitées dans une parfaite discrétion. le troisième est l'affectation des lieux : la loge à l'Opéra, le carrosse, le château lointain (on change deux fois de chevaux), la promenade au parc, le banc de gazon, le pavillon, le cabinet, la grotte à mécanisme, enfin la promenade solitaire au jardin. le grand culot de l'auteur est de placer son conte sous l'invocation De Saint Paul (« La lettre tue, et l'esprit vivifie »).



Commenter  J’apprécie          84
Point de lendemain

Jeu de dupe amoureux du 18es au cours duquel un jeune homme perd ses œillères sur le comportement des femmes avec lui. Il est trompé par sa maitresse en titre qui se sert de lui pour contrebalancer ses deux autres amants, et il aide sans scrupule et innocemment une comtesse à tromper son mari pour lui cacher son véritable amant. Vous suivez ? Non ? Alors voyez cela comme une comédie légère de théâtre, avec des rebondissements sous la forme de révélation sur les rapports des uns avec les autres. ‘’On annonça M. de T… et nous nous trouvâmes en situation’’. Cette phrase résume parfaitement ce qui se passe. Cette situation est construite comme une intrique théâtrale qui respecte qui respecte les trois unités. L’écriture est caractéristique de ce siècle par ses tournures de phrase qui combine à la fois longueur de phrase et vivacité de style, comme le montre l’incipit, un petit bijou à lui tout seul. Je n’avais jamais lu un auteur maniant aussi habilement le point virgule.
Commenter  J’apprécie          80
Point de lendemain

Un petit bijou du dix-huitième siècle libertin. Transposé, à notre époque, dans le film de Louis Malle "Les amants".
Commenter  J’apprécie          70
la nuit merveilleuse ou le nec plus ultra d..

Voilà une nouvelle érotique du 18e bien amusante. Une nuit torride sur un malentendu… ou presque.



Avec des carrosses, des robes, des gorges fermes, des désirs qui consument, des pommes charmantes et des baisers de feu…



Un texte tiré de Point de lendemain qui le paraphrase d'une manière fort érotique
Lien : https://www.noid.ch/la-nuit-..
Commenter  J’apprécie          60
Point de lendemain

Vivant Denon, n'a pas seulement donné son nom à une aile du Louvre, ce Musée dont Bonaparte le fit Directeur général 



Vivant Denon était graveur, dessinateur, écrivain-voyageur, diplomate ... mais n'a commis qu'un seul roman : Point de lendemain.



Un roman fort coquin où le héros s'amourache d'une belle dame qui joue de ses attraits et fait cocu non seulement son mari mais aussi son amant en offrant ses charmes à notre troisième larron ... 



Lequel profite, mais ne sais pas trop où la belle le mène ... au point où ile ne trouve même pas de morale à cette aventure d'une folle nuit ! 



Charmant roman libertin tel que le XVIIème siècle savait bien les trousser ... 



Un petit bijou d'une trentaine de pages dont je me suis régalée !   
Lien : http://les.lectures.de.bill...
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Vivant Denon (429)Voir plus


{* *}