Très bonne surprise que ce premier tome !
Une attaque mystérieuse - des robots géants venus de nulle part attaquent les neuf planètes et font des millions de victimes - un mouvement anti-robot, un petit garçon robot qui se réveille seul sur un planétoïde minier et un inventeur que l'on vient tirer de sa misère, voilà le pitch.
Dès le début et l'attaque aux dimensions planétaires, je n'ai pu m'empêcher de penser à la célèbre série Battlestar Galactica. De fait, on retrouve aussi cette haine envers les robots ainsi que des androïdes, mais la ressemblance s'arrête là, puisquen dépit de cette thématique commune, Descender possède son propre cheminement. De la même façon, Tim, le petit garçon conçu pour tenir compagnie à un autre, bien humain cette fois, m'a rappelée AI (le film), mais là aussi, la ressemblance s'arrête là.
Descender offre un très bon récit de science-fiction autour du rapport de l'homme et du robot, des états d'âme de ces derniers, tout en mettant en avant un mystère (d'où venaient ces robots géants ?) et en déployant un univers cohérent, avec des personnages qui n'ont rien de manichéens et qui n'ont pas encore livré tous leurs secrets. Le dessin, aquarellé, fait tout le charme aussi de ce comics dont j'attends avec impatience la suite.
Pour résumer, Descender s'inscrit dans des thèmes biens connus de la science-fiction mais son traitement, que ce soit au niveau du récit ou du dessin, le porte à un très bon niveau de qualité et lui donne son originalité, je pourrai même dire son âme. Vivement le tome 2 !
(attention aux âmes sensibles, scène de torture sanglante sur 2 pages)
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De mystérieux robots géants à l'origine de la destruction de plusieurs mondes ; des extraterrestres ; un enfant androïd objet de toutes les convoitises ; des exterminations en masse de machines ; un brillant roboticien qui n'est pas ce qu'il parait être ; des alliances improbables et de dangereux secrets...
Autant d'ingrédients scénaristiques de SF plutôt classiques dans ce comic, mais réinterprétés dans une sauce qui prend bien, notamment grâce au superbe style graphique. Les aquarelles talentueuses de Justin Nguyen donnent en effet à ce premier tome une esthétique bien loin de celle qui accompagne habituellement la science-fiction, tout en servant efficacement le récit.
Un premier tome qui laisse en attente du suivant !
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Théoriquement, pour me faire lire une histoire d'intelligence artificielle isolée dans l'espace dévasté, il faut se lever tôt! Mais lorsque c'est signé par Dustin Nguyen, je craque. le jeune illustrateur nous propose un travail très différent de ses chapitres de Batman Eternal et nous offre un ouvrage expressif et délicat.
Au scénario, Jeff Lemire joue avec les codes de la sf, sans en faire des clichés, et livre un récit finalement très humain. Entre mensonges et péripéties, le tome 2 nous révélera peut-être si les robots rêvent aussi... En attendant, ce tome 1 ravira tous les amateurs de bande dessinée de 10 à 110 ans.
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Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2015, écrits par Jeff Lemire, dessinés, encrés et mis en couleurs par Dustin Nguyen.
Dans un futur très lointain, sur la planète Niyrata (5,5 milliards d'habitants), Jin Quon est tiré de son sommeil par un appel du général Nagoki. Il lui demande de le rejoindre immédiatement, car il vient d'apparaître un robot de taille planétaire à proximité de chacune des 9 planètes composant le Concile Galactique Uni (UGC). Alors que Jin Quon a commencé à collecter des données sur ce robot proche de Niyrata, celui-ci ouvre les yeux et déclenche un rayon qui décime la population. Ils sont appelés des Récolteurs (Harvesters).
10 ans plus tard, un robot humanoïde en forme d'enfant d'une dizaine d'années reprend conscience sur la lune de Dirichu-6, ayant abrité une colonie minière. Il s'appelle Tim-21. En explorant la base, il se rend compte que tous les humains sont morts. Il reste un robot chien appelé Bandit qui se rallume à sa proximité, ainsi qu'un robot minier à l'intelligence artificielle limitée, appelé Driller. Plusieurs factions sont en route pour récupérer Tim-21.
La couverture de ce recueil évoque instantanément le film A.I. (Intelligence Artificielle) (2001) de Steven Spielberg, avec un robot en forme d'enfant, à l'intelligence artificielle se développant au fur et à mesure du récit. Comme David, Tim-21 est un robot de compagnie programmé pour servir d'ami à un enfant. Un étrange concours de circonstances fait qu'il se réveille alors que l'enfant en question est vraisemblablement mort depuis 10 ans. Jeff Lemire trouve le ton juste pour faire exister ce personnage, entre logique imparable et une forme d'innocence le faisant s'interroger sur ce qui l'entoure, accompagné par un code moral basique. Le résultat est saisissant de sensibilité, avec un personnage faisant preuve de capacités physiques extraordinaires, tout en ayant des préoccupations et des réactions d'enfants. Tim-21 n'est pas naïf ou idiot, mais il est inquiet quant au devenir d'Andy, l'enfant dont il était le compagnon. Il appréhende chaque situation susceptible de déboucher sur la maltraitance d'un être humain.
Autour de ce personnage singulier, Jeff Lemire introduit celui du scientifique spécialiste en robotique. Dès le départ, il s'agit d'un personnage tragique qui a perdu son rang du fait d'un événement extérieur sur lequel il n'avait pas de prise (l'apparition des Récolteurs), touchant du fait de lien avec Tim-21, pas vraiment un héros du fait de son comportement (et de son manque de capacités physiques à se battre). Le capitaine Telsa se révèle très professionnelle et dénuée d'émotion, prête à mentir pour atteindre son objectif. Les premiers individus à se présenter devant Tim-21 sont des récupérateurs peu scrupuleux. Lemire n'oppose pas la simplicité de l'enfant aux compromis moraux des adultes, mais plus la pureté de ses idéaux et de ses émotions à la complexité des motivations des adultes.
Le scénariste plonge le lecteur dans cet environnement de science-fiction en présentant une intrigue concentrée sur les événements survenus suite à l'apparition des Récolteurs, et sur les personnages de Tim-21 et Jin Quon. Il développe son histoire autour du retour à la conscience de Tim-21, et des différentes factions qui souhaitent le récupérer. Il installe plusieurs mystères tels qu'une séquence de nature quasi onirique pour Tim-21 (alors que les robots ne rêvent pas), le doute sur la provenance des Récolteurs, et même le doute sur le développement de la technologie ayant permis de concevoir et construire des robots comme Tim-21.
En bon scénariste, Lemire ne joue pas sur un unique registre. Il évite de jouer sur la corde de la sensiblerie avec Tim-21, en amalgamant le caractère enfantin de Danny et la logique utilitaire de Tim-21. Il intègre des moments humoristiques, comme le caractère joueur du robot chien Bandit, et sa relation heurtée avec le robot minier Driller. Cet humour discret rehausse les moments de nature horrifique (eux aussi dispensés avec parcimonie), comme la mort d'un être cher lors des ravages perpétrés par les Récolteurs, ou une courte séquence de torture.
Le lecteur suit avec plaisir ce récit de science-fiction aux mystères encore à l'état embryonnaire, aux personnages générant un capital sympathie limité, et à l'enjeu encore assez théorique. Il est tout de suite saisi par l'originalité de sa dimension visuelle. En apparence, Dustin Nguyen réalise des dessins à peine encrés, plus des constructions ou des esquisses au crayon qu'il habille avec des couleurs appliquées à l'aquarelle. Ce choix de mode de représentation confère immédiatement une apparence unique à la narration visuelle de ce récit.
Alors qu'il s'agit bien d'un récit de science-fiction dans un futur lointain, mettant en jeu des robots et des voyages dans l'espace, l'apparence des images est à l'opposé d'une science-fiction rutilante, donnant une apparence idéalisée et scintillante à une technologie d'anticipation. Lorsque Tim-21 reprend connaissance dans le vaisseau spatial du capitaine Telsa, la pièce est toute blanche, avec de vagues traits pour figurer une ou deux jonctions entre des plaques, ou pour esquisser vaguement le meuble sur lequel se trouve le robot. Le lecteur ressent le dénuement blême, et la propreté hygiénique d'une salle blanche, aseptisée, à l'opposé d'une débauche de gadgets métalliques.
Lemire a construit l'épisode 2 comme une alternance de pages, l'une consacrée au temps présent sur la Lune Dirichu-6, la suivante aux souvenirs de Tim-21. L'artiste a choisi une teinte bleutée pour les premières, une teinte sépia pour les secondes, rendant bien compte des 2 ambiances. De manière discrète, il se sert des touches d'aquarelle pour renforcer le relief des formes, ou pour donner l'impression d'éléments visuels (des petites touches de couleurs pour évoquer la myriade de têtes d'une foule assise sur les gradins d'une arène, dans l'épisode 5).
La combinaison de ces traits de crayon et des ces couleurs aquarelle forment une ambiance unique, tout en décrivant un monde assez détaillé. Lorsque le scénario le requière, Nguyen augmente la densité d'informations visuelles : scène de foule, détail de la carrosserie du robot minier, morphologie de races extraterrestres ou des Récolteurs. Contre toute attente, ce mode graphique permet aussi de faire ressortir les éléments technologiques. Lorsque Tim-21 retrouve son chien robot, des parties de son anatomie se séparent pour laisser apparaître des éléments mécaniques sous la peau. L'effet est saisissant et les pièces métalliques ressortent de manière claire.
Dustin Nguyen maîtrise l'utilisation de l'aquarelle, et il s'en sert pour modeler les visages, aboutissant à une représentation de la peau plus vivante que par une mise en couleur traditionnelle. Les irrégularités dans la teinte font apparaître des nuances aux contours flous qui rendent bien compte de l'imprécision du regard, et des légères fluctuations incessantes de ce qui nous entoure, en fonction des infimes variations de lumière de chaque instant. Derrière cette apparence singulière des dessins, le lecteur se rend compte que l'artiste dispose d'un bon niveau de compétence narrative. Le langage corporel des personnages est adapté à chaque situation, sans être forcé. La construction des pages montre l'action de manière claire, et s'adapte à chaque séquence. Ainsi lors des souvenirs de Tim-21 dans l'épisode 2, Dustin Nguyen opte pour des compositions sans bordure de case, à l'échelle de la page, assez complexe dans leur structure, tout en restant d'une lisibilité aisée.
Ce premier tome invite le lecteur dans une expérience de lecture originale, sans donner l'impression d'être expérimentale. Sous les apparences singulières du dessin, la narration graphique est maîtrisé et claire. L'aquarelle permet d'insuffler une vie à chaque personnage, en atténuant ce que le récit peut avoir de violent, mais sans neutraliser les quelques éléments de nature horrifique. Jeff Lemire a conçu ce premier tome comme une introduction à une intrigue de plus grande ampleur. Il apporte de nombreuses informations sans jamais noyer le lecteur, tout en ouvrant des pistes fortes intrigantes. Pris comme un récit complet, ce premier tome ne serait pas satisfaisant, faute de résolution pour de nombreux fils narratifs. 4 étoiles. Pris comme un prologue, il devient une porte d'entrée captivante pour un récit qui promet beaucoup.
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J'avais lu quelques unes des histoires de Little Gotham à leur parution, mais c'est un plaisir que de les retrouver dans cette compilation qui fera la joie de tous les amateurs de la Bat-famille et de la constellation d'amis et d'alliés qui les entourent.
Dessiné et coloré par le talentueux Dustin Nguyen, Little Gotham présente des historiettes prenants pour prétexte les fêtes et jours spéciaux qui émaillent l'année pour présenter de courtes aventures des justiciers de Gotham et plus particulièrement Bruce Wayne et Damian, son Robin de rejeton à la fois attachant et très sale-gosse.
Le ton est léger, les méchants pas si méchants que ça et leurs plans toujours facilement déjoués. Chacun à son moment de gloire, parmi les gentils comme leurs opposants, personne ne meure et humour comme références sont foison.
Le style graphique peut surprendre : très rough et simplifié, d'inspiration chibi et coloré à l'aquarelle, mais il fonctionne finalement très bien avec le style acidulé et joyeux des histoires, et détonne clairement avec l'univers actuel du chevalier noir.
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J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce Little Gotham mais après 2-3 petites histoires la sauce a prise et j'ai adoré redécouvrir cet univers en mode chibi !
Le chibi colle parfaitement à l'univers sombre de Batman et lui apporte une touche d'humour.
En espérant un autre tome !
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Un album beau et divertissant, mais aussi très léger, comme une parenthèse de douceur dans l'univers sombre de Batman.
Je pensais qu'il s'agissait d'un rajeunissement des personnages, mais non : ils sont simplement dessinés en version chibi (mignons). Les couleurs à l'aquarelle renforçant la douceur et la gaieté générale.
A part cette originalité visuelle, ils sont bien les mêmes, avec juste un brin d'insouciance et de folie douce pour les méchants, qui ont plus l'air de jouer à un jeu qu'autre chose. Le dessin donne à Mr. Freeze, aux hyènes d'Harley Queen, etc. un côté inoffensif et adorable.
Les (très courtes) histoires sont légères et amusantes. Centrées sur une vingtaine de fêtes (Pâques, la St Valentin... et même le Comic-Con) elles permettent de voir Batman tenter de prendre des vacances, Robin sauver une dinde à Thanksgiving, Alfred dévoiler sa jeunesse, et Harley, Ivy & Catwoman se faire une nuit entre filles.
Le concept aurait pu se contenter d'être développé en dessins bonus, mais en anthologie il fonctionne très bien. Il ne manque qu'un fil rouge solide pour que cet album devienne indispensable. Sans ça il n'est qu'un petit plaisir acidulé à réserver aux grands fans.
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Pour ma part le run de GRANT MORRISON est inégal aussi bien terme de graphisme que pour le scénario.
Etant plutôt dans la lignée du Batman classique avec ses gadgets, sa colère, sa puissance et son "côté obscure", je déconseil à qui veut s'essayer à Batman.
Mitigé sur la série, avec du très haut et du moins haut voir assez limite à lire, je pousse jusqu'au sixième tome qui comme une fois sur deux me laisse dubitatif. Les dessins sont inégaux au cours du recueil, bien entendu les auteurs changent, mais encore une fois l'histoire n'est pas très fluide et si on a le malheur d'être dérangé dans la lecture et de devoir repousser à plus tard la fin d'un chapitre, il n'est pas rare de remonter quelques pages...
Décidément, je ne m'y fait pas au fils de Bruce et son acolyte Robin devenu chevalier noir, il me manque le Bruce et c'est tant mieux qu'il revienne après sa mort, parmi les vivants, en forme et près à en découdre avec tous l'engeance qui règne à Gotham.
Même si on revient un peu plus dans le commun, le terre à terre, ll subsiste un je ne sais quoi de science fiction.
En résumé : parallèlement au retour du Joker, le père de Bruce Wayne, (The Dark Knight !), mort depuis 20 ans, revient et réclame sa fortune ! Bruce Wayne perdu dans les couloirs du temps revient à son tour et retrouve son fils Damien en Robin et son acolyte de Robin en Batman ! Le tout au milieu de 99 démons et quelques vilains dont Le Joker et Pyg...
Public : Ado-adulte - à partir de 12 ans
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Second volet d'American Vampire Legacy. Nous voilà 13 ans après les événements du premier tome narrant les démêlés de l'ordre des vassaux de Vénus avec les vampires. En 1954, La guerre mondiale est de l'histoire ancienne, la guerre froide s'est installée. Les Soviétiques s'intéressent à un vampire en particulier, le plus dangereux de tous, détenu depuis 1872 par les vassaux de Vénus, à Londres.
L'agent Felicia Book a quitté les vassaux de Vénus pour élever Augustus, le fils de son ancien collègue Cashel McCogan. Ce dernier a disparu à la fin du premier tome, réussissant cependant à obtenir un antidote contre le vampirisme dont souffrait Augustus.
Scott Snyder continue de mêler l'Histoire et les mythe vampiriques. Des alliances se nouent, d'autres choix doivent être faits. Les vassaux de Vénus évoluent.
Dustin Nguyen remplace Sean Murphy au dessin. Le style est différent, façon estampe à l'encre de chine par moments, façon crayonné à d'autres, mais toujours dynamique et brut. Les couleurs alternent : luminosité des espaces enneigés d'Europe de l'Est, ténèbres de la nuit. L'énergie est présente, la violence également. De très beaux effets de mise en scène parsèment ce volume.
L'histoire ne présente pas de surprise particulière et fait passer un très bon moment. Comme remarqué précédemment, l'histoire se conclue peut-être trop rapidement.
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