Citations de Edgar Morin (962)
La planétarisation de l’humanité viendra de Ouest, de l’Est, du tiers-monde. Elle viendra de partout et de nulle part. Elle viendra du féminin et du masculin, du juvénile, de l’adulte, du vieux, du prolétaire, de l’intellectuel.
Il ne s’agit plus d’accomplir les promesses de l’évolution il s agit de révolutionner cette évolution même. C’est le changement qui doit changer.
Et nous, individus, nous, humanité, dépendons totalement des ivresses, fureurs et cruautés de ces monstres ouraniens. Le sort de la planète est entre leurs mains. C’est bien des États-nations que vient la menace suprême qui pèse et sur les individus en tant qu’individus (l’aliénation totalitaire) et sur l’humanité en tant qu’humanité (l’anéantissement total).
La crise de la planétarisation, c’est la crise de l’humanité qui n’arrive pas à se constituer en humanité, et du coup, la crise du monde encore incapable de devenir monde, la crise de l’homme encore impuissant à s’accomplir homme...
Partout, en tout, les incertitudes ont progressé. C’est dire que si les prophètes peuvent prophétiser, si les voyants peuvent voir, les diagnostiqueurs ne peuvent plus bien voir et les pronostiqueurs ne peuvent plus prédire. Le présent est en perdition. La planète vit, titube, roule, rote, hoquette, pète au jour le jour.
Nous sommes dans un monde dont la crise porte en elle, non seulement de multiples guerres, mais aussi la menace de la guerre ultime et suprême, menace qui, mettant elle-même la guerre en crise, ne nous permet d’espérer que dans ce qui désespère...
En fait, il y a toujours un jeu rétroactif entre présent et passé, où non seulement le passé contribue à la connaissance du présent, ce qui est évident, mais aussi où les expériences du présent contribuent à la connaissance du passé, et par là le transforment.
L'histoire innove, dérive, titube. Elle change de rail, se déroute : le contre-courant suscité par un courant se mêle au courant, et, le déroutant, devient courant.
Il nous faut comprendre comment l'histoire transforme, nous transforme, se transforme.
Savoir voir nécessite savoir penser ce que l'on voit.
Nous avons besoin d'idées pour commercer avec le réel. Nous avons besoin de systèmes d'idées pour donner forme, structure, sens au réel, pour l'arpenter, le mesurer, nous y repérer.
La politique traite de ce qu'il y a de plus complexe et de plus précieux : la vie, le destin, la liberté des individus, des collectivités, et désormais de l'humanité.
Nous ne pouvons pas faire abstraction de la dimension politique, si nous voulons comprendre notre monde et notre temps, si nous voulons agir sur nos destins et sur le destin.
Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? Où allons-nous ? Nous avons des réponses physiques, biologiques, anthropologiques, sociologiques, historiques de plus en plus certaines à ces questions.
Aujourd'hui, notre histoire vécue, notre devenir planétaire nous obligent à une connaissance et à une pensée capables de les considérer. C'est la globalisation qui appelle une pensée globale.
Enfin, la relation fondamentale entre les systèmes ouverts et l’éco-système étant d’ordre à la fois matériel/énergétique et organisationnel/informationnel, on pourra essayer de comprendre le caractère à la fois déterminé et aléatoire de la relation éco-systémique.