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Citations de Edward Abbey (795)


... je vais hurler.
Mais non. Elle ne hurle pas. Seul le soleil hurle, à 149,6 millions de kilomètres de distance, hurlement fou et sans fin d'enfer hydrogénique que jamais jamais jamais nous n'entendrons étant donné, songe Doc, que nous naissons tous avec cet horrible fracas déjà dans les oreilles. Et quand enfin il cessera nous n'entendrons pas non plus le grand silence astral. Nous serons... ailleurs, alors. Un ailleurs que nous ne connaîtrons jamais. Mais que connaissons-nous ? Que connaissons-nous réellement ? Il passe sa langue sur ses lèvres gercées, parcheminées. Nous connaissons cette roche apodictique sous nos pieds. Ce soleil dogmatique au-dessus de nos têtes. Le monde des rêves, les souffrances de l'amour et la prescience de la mort. Voilà toute notre connaissance. Est-elle coextensive à l'ensemble du savoir dont nous aurions besoin ? Réfutez cette proposition. Je réfute cette proposition. En vous fondant sur quoi ? Je n'en sais rien.
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Page, Arizona : treize églises, quatre bars. Toute ville possédant plus d'églises que de bar est une ville qui a un problème. C'est une ville qui cherche les problèmes.
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Tout change et rien n’est plus vulnérable que le beau.
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[…] nous avons avec nous trois guides de rivière professionnels plus deux assistants cuistots, et moi-même – j’ai été invité en tant que « philosophe de la nature sauvage ». Le salaire n’est pas terrible – je ne suis pas payé -mais c’est un bon boulot. Pour autant que je puisse en juger, on n’attend pas de moi que je fasse autre chose qu’avoir l’air sage, la fermer et m’efforcer de ne gêner personne. Ça me va.
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Ce qui semble se profiler à l’horizon, c’est une planète dont la surface entière, océan compris, sera soumise à exploitation économique intensive […] Nous verrons de notre vivant un clergé gouvernant d’administrateurs et de techniciens continuer à essayer, au bout de cinq mille ans, de construire une pyramide de pouvoir s’élevant jusqu’aux étoiles. Et, comme celles d’Egypte, cette pyramide sera fondée sur l’assujettissement des êtres humains.
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Les Indiens d’Amérique n’avaient pas de mot pour ce que nous appelons « la nature sauvage ». Pour eux, c’était seulement chez eux.
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« S’il y a quelqu’un toujours ici présent et que je n’aie pas encore insulté, je lui présente mes excuses. »
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J'y ai mis le temps, d'accord, mais je l'ai fait, bon Dieu, je l'ai érigée et j'l'ai rentrée et j'l'ai rendue heureuse. Je crois. J'l'ai pas entendue se plaindre, ça c'est sûr. Toute façon, comme dirait le vieux Seldom, le jour où j'pourrai plus la dresser, j'retournerai les femmes la tête en bas et j'la leur f'rai tomber dedans. C'est tout.
(p. 312)
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Un homme seul peut être idiot de temps en temps, mais pour se comporter de bonne foi en imbécile, rien jamais ne battra un groupe d'individus.
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- Vous savez, je peux comprendre votre affection pour ce coin désertique. Je ne la partage pas, mais je peux la comprendre. Je peux même avoir de la sympathie pour elle. Cette région est… presque sublime. Cet espace, cette majesté. Ce majestueux espace qui domine tout. Et pourtant… ce n’est pas tout à fait humain, hein ? Je veux dire par là que ce n’est pas tout à fait conçu pour la vie humaine. C’est un pays fait pour les dieux, peut-être. Pas pour les hommes.
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Je grave quelque chose d'approprié dans l'écorce du tremble le plus proche. Dans cinquante ans, mon inscription sera toujours là, deux fois plus grande sous l'effet de la croissance de l'arbre. Puisse l'amour que je ressens pour la colombine, la fille, l'arbre, le symbole, l'herbe, la montagne, le ciel et le soleil croître également et ne jamais mourir.
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La joie est-elle un atout dans la lutte pour la survie darwinienne ? Quelque chose me dit que oui ; quelque chose me dit que les êtres moroses et craintifs sont voués à l'extinction. Là où il n'y a pas de joie il ne peut y avoir de courage ; et sans courage toutes les autres vertus sont vaines. C'est pourquoi les grenouilles, les crapauds, continuent à chanter même si nous savons (et eux pas) que le son de leur exultation attire certainement tous les serpents et bassaris rusés et renards et coyotes et grands-ducs vers le théâtre de leur bonheur.
Et après ? Quelques-uns des petit amphibiens poursuivront leur métamorphose à travers les nerfs et les tissus d'un des animaux supérieurs, processus au cours duquel la joie de l'un devient le contentement de l'autre. Rien ne se perd, à part une conscience individuelle par-ci, par-là, phénomène trivial et peut-être illusoire. Les autres survivent, s'accouplent, se multiplient, s'enterrent, estivent, rêvent et ressuscitent. Les pluies viendront, les trous d'eau se rempliront. Encore. Et encore. Et encore.
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Car il y a un nuage à l'horizon. Un petit nuage noir pas plus gros que mon poing et dont le nom est progrès.
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Au-delà du mur de la ville irréelle... au-delà des périphériques d'asphalte à huit voies, au-delà des berges bétonnées de nos rivières...barrées et mutilées, au-delà de la peste des mensonges qui empoisonnent l'atmosphère, il est un autre monde qui vous attend.

C'est l'antique et authentique monde des déserts, des montagnes, des forêts, des îles, des rivages, et des plaines.

Allez-y. Vivez-y.

Marchez doucement et sans bruit jusqu'en son coeur.
Alors...

Puissent vos sentes être légères, solitaires, minérales, étroites, sinueuses et, seulement un peu en pente contraire.

Puisse le vent apporter de la pluie pour remplir les marmites de grès lisse qui se trouvent à quatorze miles derrière la crête bleue que vous apercevez au loin.

Puisse le chien de Dieu chanter sa sérénade à votre feu de camp.

Puissent le serpent à sonnette et la chouette effraie vous distraire dans votre rêverie ...

Puis le Grand Soleil éblouir vos yeux le jour.
Et la Grande Ours vous bercer la nuit.


Edward Abbey - Oracle ( Arizona ) Octobre 1983
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La pauvreté des Navajo est guérissable et sera guérie d’une manière ou d’une autre – par la justice ou par la guerre. Il est en revanche peu probable que le mode de vie navajo, distinct des Navajo eux-mêmes, puisse survivre. Inférieurs en nombre, encerclés et débordés, les Navajo se verront sûrement forcés, en réaction d’autodéfense, à se corrompre pour se couler dans le moule imposé par les diktats de l’économie industrielle. Aujourd’hui Noirs à peau rouge, ils doivent apprendre à devenir des Blancs marron à carte de crédit et sensibilité cravatée.

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Edward Abbey
"La plupart des choses dont je parle ici ont déjà disparu ou sont en train de disparaître rapidement. Ce livre n'est pas un guide de voyage; c'est une élégie. Un tombeau. Ce que vous tenez entre vos mains est une stèle. Une foutue dalle de roc. Ne vous la faites pas tomber sur les pieds ; lancez-là contre quelque chose de grand, fait de verre et d'acier. Qu'avez-vous à perdre ?"
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Je rêve d'un mysticisme âpre et brutal dans lequel le moi dénudé se fonde dans un monde non-humain et y survit pourtant, toujours intact, individué, discret.
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Résistez toujours. Obéissez peu.
Walt Whitman
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Edward Abbey
Les pinacles, les arches, les rochers en équilibre, les ailerons de requin et les dos d'éléphant de grès, glacés d'une pellicule d'eau mais toujours illuminés par le soleil, luisent comme du vieil argent gris et tout semble transmué dans la lumière étrange et sauvage et païenne du moment. La lumière qui n'exista jamais.
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La torche électrique est un instrument utile dans certaines situations, mais je vois suffisamment bien la route sans elle. En fait, je la vois mieux.
Il y a un inconvénient au fait d’utiliser la torche : comme nombre de gadgets mécaniques, elle fait écran entre l’homme et son environnement. Si je l’allume, mes yeux s’adapteront à elle et je ne verrai plus que la petite flaque de lumière qu’elle projettera devant moi ; je me retrouverai coupé du monde. En laissant ma torche dans ma poche, à sa juste place, je continue à faire partie de l’univers dans lequel je marche et ma vision, bien que limitée, n’a pas de frontière nette ou prédéfinie. 
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