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Citations de Edward Abbey (795)


— Je sais ce que tu ressens, et je partage ton sentiment. Moi aussi, j’ai consacré dix ans de ma vie à cet endroit, hein. Mais écoute, John. (Il fit un geste vague avec la main.) Est-ce que cette terre t’appartient vraiment ? Est-elle vraiment à toi ? À qui appartient la terre ? Il y a cent ans, elle appartenait aux Apaches, et rien qu’à eux. Ton père et d’autres comme lui la leur ont volée. La compagnie de chemin de fer et les grosses entreprises d’élevage et les banques ont essayé ensuite de la voler à ton père et à toi. Aujourd’hui, c’est le gouvernement qui va te la voler. Ce pays a toujours été infesté de voleurs. D’où crois-tu que cette montagne tire son nom, hein ? Dans cent ans, quand nous serons tous morts, tous enterrés, tous oubliés, cette terre sera toujours là, ce seront toujours les mêmes arpents de cactus et de sable desséchés, brûlés, qu’aujourd’hui. Et un autre voleur stupide tirera une clôture autour deux et clamera qu’ils sont à lui, qu’ils lui appartiennent, et interdira à tout le monde d’y mettre les pieds. 
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Le temps passait comme le temps devrait toujours passer : avec une lenteur extrême, des jours qui s'étirent et se trainent, longs et lents et libres comme des étés d'enfant.
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Au-dessus de moi les nuages s'accumulent, rouleaux fumants de violet maléfique, denses comme des écheveaux de laine. La plus grande partie du ciel est plombée mais le soleil est encore clair, à mi-parcours sur l'horizon occidental, il brille par dessous l'orage.
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Je n'ai que d'excellents souvenirs de ces périodes [...] où le tourisme ne s'était pas encore vraiment développé et où le temps passait comme le temps devrait toujours passer : avec une lenteur extrême, des jours qui s'étirent et se traînent, longs et lents et libres comme des étés d'enfant.
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Heureux, Hayduke s'envoya une autre bière en devalant la route étroite vers le fleuve à la vitesse raisonnable et sensée de 110 km/h et en beuglant une chanson incompréhensible à la face du vent. Il constituait un véritable danger pour les autres automobilistes, mais il se justifiait comme suit : Si tu ne bois pas, ne conduis pas. Si tu bois, conduis comme un fou. Pourquoi ? Parce que le bien le plus précieux est la liberté, pas la sécurité. Parce que la voie publique doit être ouverte à tous, enfants à tricycle, petites vieilles en Plymouth Einsenhower et lesbiennes meurtrières au volant de leurs semi-remorques Mack de 38 tonnes. Abstenons-nous de tout favoritisme. Libérons-nous des permis. Abolissons ce foutu code de la route. Qu'enfin les voies publiques le soient vraiment.
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Hé ho ! ai-je envie de crier, hé ho les gars, bon sang sortez de vos foutues machines, enlevez moi ces putains de lunettes de soleil et ouvrez grand les yeux, regardez autour de vous ; jetez-moi ces satanés foutus appareils photo !Bon Dieu les gars qu'est-ce que cette vie, si à tant s'inquiéter il n'est de temps pour s'arrêter, pour contempler ?
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J'aimerais maintenant introduire un argument entièrement nouveau dans ce débat qui n'est plus qu'une suite de ponts aux ânes ; c'est pour des raisons politiques qu'il faut préserver la nature sauvage. Nous en aurons peut-être besoin un jour non seulement comme refuge face à un industrialisme excessif, mais aussi comme refuge face à un gouvernement dictatorial, face à l'oppression politique.
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En ce qui me concerne, je n'ai aucune préférence pour ce qui est des fleurs, tant qu'elles sont sauvages, libres, spontanées. (Qu'on lance des pavés sur toutes les serres ! Que les plantes en pot pourrissent immédiatement sur pied !)
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A plus de vingt miles de mon contemporain le plus proche, ce n'est pas de la solitude que je ressens, mais de la béatitude. Une béatitude à la fois douce et exaltée.
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- Vous avez eu votre chance, Hayduke, et vous l'avez laissée filer. Maintenant, bavez.
- Bavez? Je n'ai jamais bavé pour une femme dans ma vie. je n'en ai jamais connu qui en valait la peine. Il y a plein de choses, bordel, plus importantes que les femmes.
- S'il n'y avait pas de femme vous n'existeriez même pas.
- je n'ai jamais dit qu'elles étaient inutiles. Je dis juste qu'il y a plus important. Comme les armes. Ou une paire de bonnes pinces. Ou un treuil qui fonctionne.
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L’été prochain, ne sautez pas dans votre voiture pour filer vers le pays des canyons dans l’espoir de voir par vous-mêmes certaines des choses que j’ai évoquées dans ces pages. Tout d’abord, vous ne verrez rien du tout en voiture ; vous devrez sortir de votre foutu engin et marcher ou, mieux encore, ramper à quatre pattes sur le grès, à travers les buissons épineux, entre les cactus. Lorsque vous commencerez à laisser des traces de sang derrière vous, vous verrez quelque chose. Peut-être. Ou peut-être pas. Ensuite, la plupart des choses dont je parle ici ont déjà disparu ou sont en train de disparaître rapidement. Ce livre n’est pas un guide de voyage ; c’est une élégie. Un tombeau. Ce que vous tenez entre vos mains est une stèle. Une foutue dalle de roc. Ne vous la faites pas tomber sur les pieds ; lancez-la contre quelque chose de grand, fait de verre et d’acier. Qu’avez-vous à perdre ?
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Mais à qui appartient cette lumière? Cette montagne? Cette terre? Qui possède cette terre? (...)L’homme qui en a le titre de propriété? L’homme qui la travaille? L’homme qui l’a volée en dernier?
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Edward Abbey
Growth for the sake of growth is the ideology of the cancer cell.
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Presque partout le paysage était dépourvu de routes, inhabité, désert. Ils avaient envie qu’il restât ainsi. Ils feraient tout pour cela. Pour le garder tel quel. » Et pour tout faire, ils vont tout faire les quatre membres du gang. Un ancien du Vietnam, un mormon polygame ainsi qu’un chirurgien et sa maîtresse délurée, vont se lancer dans une série de sabotages des ponts tendus entre les canyons et des énormes engins de travaux publics qui détruisent la nature millénaire pour construire les routes qui apportent la civilisation moderne. Bien entendu les autorités ne vont pas les laisser faire et la longue traque commence. Le récit se déroule dans les splendides paysages de l’Utah et de l’Arizona, ces déserts mythifiés pour nous autres Européens, par les westerns. L’écriture est précise et documentée, les détails techniques sur les bulldozers et les armes sont maîtrisés, les descriptions des paysages avec leur faune et flore révèlent un amoureux fou de cette terre vierge qui tend à disparaître inexorablement. Tant qu’il y a de la vie, il faut se battre mais les combats les plus beaux sont aussi les plus désespérés. « C’était donc le Vietnam qui continuait. Rien ne manquait sinon la végétation et Westmoreland, les putes et les drapeaux. Et moi comme dernier Viet dans la jungle. Ou le premier peut-être.
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De l’eau, de l’eau, de l’eau…. Il n’y a pas de pénurie d’eau dans le désert, l’eau y est présente exactement dans la quantité qu’il faut, […]. Ici l’eau ne manque pas, sauf si vous essayez de bâtir une ville là où nulle ville ne devrait se trouver.

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Avertissement placardé sur l'intérieur de la porte des toilettes de Double Arch dans le désert de l'Utah:

"Attention: vérifiez bien qu'il n'y a pas de crotale, serpent-corail, serpent à queue de fouet, scorpion vinaigre, gloméris, mille-pattes, tique, mite, veuve noire, asile conortune, solpugide, tarentule, phrynosome, héloderme, fourmi rouge, fourmi ardente, grillon de Jérusalem, punaise et grand scorpion poilu du désert avant de vous assoir."

(P57)
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Je m'appelle Hayduke, rugit-il. Je suis un hippie. Et je suis pédé. Je marche pieds nus l'été, ma mère escroque la Sécurité sociale et je veux vous dire, les gars, que je suis heureux d'être ici, car si des durs comme vous n'existaient pas, je devrais travailler pour gagner ma croûte. Tout ce que je fais, c'est lire des livres cochons, fumer des joints et tringler les petites filles.
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Le pilote fit rugir ses moteurs. Le grondement fracassant fila par ondes de choc jusqu'à Tower Butte, Lone Rock et les Vermilion Cliffs, puis revint en écho, tintamarre démentiel de pistons pris de folie. Les passagers faisaient la queue devant la porte d'embarquement : cow-boys à attaché-case ; riches hippies plus emperlousés et catoganés que des Utes ou Païutes en partance pour les berges du Gange et un nouveau gourou ; fonctionnaires du bureau de l'Anéantissement à tête de navet et yeux comme des boulettes de mort-aux-rats, s'accrochant à leur borsalino dans la grande valse des accessoires ; gentilles petites vieilles dames à châle qui s'en allaient garder leurs petits-enfants à Phoenix (la pauvre Phoebe Sue se retrouve encore en plein divorce) - la moitié de la population de Page, eût-on dit ce jour-là, s'apprêtait à s'envoler pour s'en aller ailleurs, et on la comprenait. N'importe quelle ville comptant plus de baptistes que d'Indiens, plus de buveurs de bière que de soûlards œnophiles, plus de hors-bord que de canoës en écorce de bouleau, plus de soleil que de raison...
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Ma crainte est que si nous nous laissons dépouiller de la liberté inhérente aux montagnes et à ce qu’il reste de nature sauvage, alors c’est l’idée même de liberté qui mourra avec elle.
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Si jamais l’essence ET le café venaient à disparaitre, comment l’Amérique pourrait-elle s’en sortir ?
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