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Critiques de Edwige Danticat (46)
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La prisonnière des Sargasses

Plus d'un siècle après Jane Eyre de Charlotte Brontë, l'autrice dominicaine Jean Rhys écrit à ce classique anglais une préquelle : La prisonnière des Sargasses (1966)



Nous sommes en Jamaïque dans les années 1830. Antoinette est une jeune fille créole qui vit avec sa mère négligente et quelques servantes.

Suite à une série de drames, elle est envoyée au couvent, et en sort pour épouser un Anglais égoïste et haineux qui l'entraîne vers la démence.



Ce roman plein de désespoir et de violence fait pourtant la part belle à la nature luxuriante de Jamaïque et à la culture créole.

Les personnages ont énormément de profondeur et d'intériorité. Antoinette et son mari sont successivement narrateurs, et je dois dire que ce n'est pas Antoinette qui tient le discours le plus fou et décousu en premier lieu.

La trajectoire d'Antoinette n'est pas sans évoquer celle de Jean Rhys, elle-même créole exilée en Europe et qui traverse des difficultés similaires à celles de sa héroïne : la perte des racines, la dégradation de sa santé mentale...



J'ai eu l'impression de flotter dans une brume verdoyante, une douce pesanteur ponctuée d'éclats.

Cette atmosphère tragique et rêveuse m'a beaucoup plu, et de plus, j'ai désormais envie de découvrir Jane Eyre : ce sera sûrement ma prochaine lecture ! (Même si je sens que M. Rochester va désormais m'être antipathique)
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La prisonnière des Sargasses

A la Jamaïque, après l'abolition de l'esclavage, la jeune Antoinette Cosway, créole blanche, est délaissée par sa mère, veuve et déprimée. Elle est élevée par sa nourrice noire. L'ambiance est tendue entre les anciens esclaves et les anciens maîtres. L'isolement de la famille Cosway permet au ressentiment de s'exercer avec violence contre elle. Quand la propriété est incendiée il faut partir et la mère sombre bientôt dans la folie. Antoinette est placée dans un couvent dont elle ne sort que pour un mariage arrangé avec un Anglais intéressé par sa dot.



Ce roman paru en 1966 nous fait entrer dans une société coloniale très hiérarchisée. En bas les Noirs, au dessus les créoles, colons d'origine européenne, anciens propriétaires d'esclaves; et en haut les Anglais. Le mariage auquel il a dû consentir pour des raisons financières répugne au mari d'Antoinette, très imbu de sa supériorité. Quand il apprend que la mère de sa femme est morte folle il a le sentiment d'avoir été floué et en fait porter la responsabilité à Antoinette. Sa haine et son mépris la conduisent à l'alcoolisme puis à la folie.



La narration passe alternativement d'Antoinette à son mari -il n'est jamais nommé- ce qui permet de comprendre l'incompréhension qui s'installe entre les protagonistes de ce drame. Installé dans une propriété rurale, le couple vit sans voir grand monde à part les domestiques noirs et sans beaucoup d'activités. Une ambiance propice pour ressasser son mécontentement.



J'ai beaucoup apprécié cette lecture. L'autrice montre bien le ressentiment qui résulte de l'esclavage dans cette société coloniale où un certain nombre de Noirs sont à la fois fils d'esclaves et fils de maîtres. Cette situation explique aussi le sentiment de supériorité des Anglais : eux ne sont pas métissés. En effet, puisqu'untel n'est pas totalement noir, comment être sûr qu'unetelle est totalement blanche?



L'analyse psychologique est fine et il y a aussi de belles descriptions de la végétation des Antilles.



Ceux qui connaissent Jane Eyre découvriront peu à peu qu'Antoinette est en fait la femme folle de Rochester, recluse dans une tour dans le roman de Charlotte Brontë. C'est peu de dire que chez Jean Rhys Rochester est un personnage peu sympathique. On est loin du héros romantique de Charlotte Brontë.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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La prisonnière des Sargasses

Je l'ai lu en VO pour les cours, et ce fut une véritable claque.

N'ayant pas lu Jane Eyre (puisque Jean Rhys a écrit Wide Sargasso Sea pour redonner une voix, un background et une identité à Bertha Mason), je n'ai pas les références ou comparaisons avec le livre de Charlotte Brontë. Mais cela tombe bien, elles ne sont pas nécessaire, et ce livre fonctionne très bien par lui-même.



Le personnage d'Antoinette est terriblement attachant : névrosée, la jeune fille passe sa vie au coeur d'un tourbillon de trahison, de désillusion et de désenchantement. En ce qui concerne le mari (M. Rochester, qui n'est jamais nommé ici), si ce roman ne justifie pas son comportement, il a au moins le mérite de l'expliquer dans une certaine mesure - il n'en reste pas moins légèrement détestable.



Quand au reste, l'écriture est incroyablement fluide, la VO est très abordable et Rhys nous embarque totalement dans son récit, éveillant en nous compassion et empathie pour ces personnages trahis, abandonnés, abusés et détruits.



Je le recommande grandement : comme pièce complémentaire à la lecture de Jane Eyre, ou comme pièce unique et indépendante. Vous ne le regretterez pas !
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La prisonnière des Sargasses

Au départ, je voulais donner 4 étoiles à ce livre, mais plus j'y pense (il reste dans ma tête après l'avoir terminé), je lui en ai donné 5. Ce n'est pas un livre que je relirais... Je crois ? Qui sait après tout ? Mais il m'a laissé une impression durable et je m'en rappellerai, ce qui n'est pas le cas pour la majorité des bouquins que je lis.



La prisonnière des Sargasses m'a été suggéré par une autre lectrice de Babelio après que j'aie publié ma critique sur les Hauts de Hurlevent. Il s'agit d'une histoire se passant avant Jane Eyre, à la Jamaïque, le premier mariage de M. Rochester, la folie de Bertha, tout ça.



L'atmosphère est oppressante, le mot clef : la sécurité, au moins pour Antoinette/Bertha. La chaleur, le poison sous la beauté, la colère justifiée de la population contre leurs exploiteurs, l'obi (vaudou), la peur des femmes esseulées, le sens d'appartenance à un endroit qui vous rejette, être élevée comme une indigène alors qu'Antoinette est une fille blanche, ou être un métis dans le cas de son frère...



C'était violent. Pas seulement l'atmosphère, mais aussi la violence qui conduit la mère d'Antoinette à la folie et, ne l'oublions pas, la violence d'Edward Rochester qui mène sa femme à la folie. Il y avait certes un état latent, mais la violence les fait basculer totalement. Même si Edward a été marié sans amour, s'il n'avait pas toutes les informations, il a participé volontairement. Il faut dire que les "héros" Brontëiens ne sont pas de gentils garçons tout sages (voire Heathcliff) et Rochester ne fait pas exception, dans la lignée de son père et de son frère. S'il avait essayé d'aimer sa femme, de la comprendre, de l'écouter, tout cela ne serait pas arrivé.



Un roman court mais puissant !
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