Citations de Elie Buzyn (27)
Dans une vie, il ne faut jamais se reposer sur ses acquis et toujours continuer à s'enrichir, à apprendre, et finalement laisser en permanence subsister le doute sur soi-même, sur ses propres compétences.
Face à l'intolérance meurtrière, c'est toujours l'incompréhension, l'inacceptation et la résistance qui doivent demeurer.
Finalement, j'envie les gens qui sont croyants, car, lorsqu'ils rencontrent des problèmes, ils peuvent se dire qu'ils n'y sont pour rien, et que c'est Lui qui l'a voulu, indépendamment de leur volonté !
Il faut beaucoup de recul et de modestie pour s'autoriser à porter des jugements.
Voilà à quoi tenaient notre résistance et notre survie : à ce sentiment que mourir revenait à aider notre ennemi à accomplir sa tâche. C'était un stimulant extrêmement fort pour nous. Nous avions cette force mentale d'opposition, cette volonté de ne pas être complices des nazis. L'ide de leur faciliter le travail nous était trop insupportable et déclenchait dans notre corps et notre esprit des mécanismes de survie. Il faut reconnaître que l'organisme humain est capable de se mobiliser et de déployer des capacités exceptionnelles dans des conditions effroyables.
Pourtant, j'ai fini par prendre conscience que seuls les imbéciles ne changent pas d'avis. Que, finalement, changer d'avis n'est non seulement pas grave, mais que c'est indispensable. Que si on ne le fait pas, on reste figé dans des situations parfois inextricables. IL faut donc avoir le courage de se dire qu'on s'est trompé, de se remettre en question et d'agir autrement.
Il n'y a pas d'âge limite pour recommencer sa vie !
Certains parents aimeraient que les enfants fassent ce qu'eux-mêmes ont fait ou n'ont au contraire pas pu faire. Il faut que les enfants puissent s'extraire de cette influence parentale et s'interroger sur leurs propres aspirations, qu'ils aiguisent et exercent leur liberté de choix. A nous, parents, de les respecter.
Se positionner dans l'existence, c'est faire des choix, se donner des priorités et surtout les assumer.
« Le seul but de chacun est de s’empêcher de mourir . »
Robert Antelme .
Résister, dans le monde d'aujourd'hui, c'est persévérer dans ce refus formel de l'exclusion et des préjugés, car ce sont les préjugés qui conduisent à l'exclusion.
Il faut toujours laisser sa place à ce doute positif que l'on appelle l'espoir.
Il faut toujours laisser sa place à ce doute positif que l'on appelle l'espoir.
Au matin du 11 avril 1945, nous avons vu les SS détaler comme des rats. Certains ont même été faits prisonniers par les déportés qui avaient pris le contrôle du camp avant l'arrivée des Américains, dans l'après midi.
Au beau milieu du camp trônait un camion rempli de prisonniers allemands. Les militaires américains se sont approchés de nous et ont tendu un fusil- mitrailleur à l'un des mes copains en disant "Si tu veux, tu peux tirer dedans". Mon camarade a rejeté la proposition. Cela a été son premier acte de liberté: refuser de s'identifier aux rôles de victimes ou de bourreaux définis et assignés par les SS. S'interdire de répondre aux forces destructives par la destruction, résister à la tentation de s'identifier aux SS.
Dans une vie, il ne faut jamais se reposer sur ses acquis et toujours continuer à s'enrichir, à apprendre, et finalement laisser en permanence subsister le doute sur soi-même, sur ses propres compétences.
Toute mon énergie, toute ma volonté étaient dirigées vers l’avenir. Même en Israël, il était infiniment dangereux pour nous de nous replonger dans les scènes d’horreur que nous avions vécues. Une chape de plomb s’était abattue sur nous, les rescapés, à tel point que nous ne voulions pas en parler aux nôtres, ni même entre nous. Nous sentions que notre vie familiale et professionnelle serait impossible si, d’une façon ou d’une autre, nous nous engagions dans ce récit. Et le regard interrogatif, dubitatif, interloqué et apitoyé des autres, leur refus d’entendre une vérité insoutenable. Ces gens qui avaient vécu normalement ne pouvaient intégrer cette horrible réalité dont nous étions les victimes et les témoins. Même dans la famille. L’horreur absolue par laquelle nous étions passés leur paraissait tellement inimaginable, impossible.
Se positionner dans l'existence, c'est faire des choix, se donner des priorités et surtout les assumer.
S'il arrive à À Élie de pleurer parfois, ce n'est pas qu'il se laisse déborder par le souvenir de l'horreur, c'est qu'il repense aux moments chargés d'amour et de force dont les siens lui ont fait don. Barbara Astruc des éditions Alisio
Etty Buzyn (son épouse) écrit dans la partie témoignage : L'écriture de ce livre a été pour lui (Elie Buzyn) une façon de faire de son témoignage oral un récit, une trace - parmi tant d'autres - qui perdurera après la disparition des derniers témoins. Mais aussi, plus de soixante-dix ans après Auschwitz, un nouveau parcours sur le fil, comme un funambule, au-dessus de ce gouffre toujours béant dans lequel il retient encore de tomber.
La transmission est une responsabilité, que le témoin doit endosser. Le dépositaire du récit est chargé de le perpétuer à son tour. Dés lors que l'on reçoit quelque chose, on en devient le garant.